La « Rabouilleuse », maîtresse invisible de l’UMPS
Dans les moments ou tous les grands ténors et tribuns s'efforcent de marquer leur différence, les deux partis dominants qui s'invectivent en saisissant le drapeaux tricolore par les deux extrémités, oubliant sans doute, les bougres, qu'il s'agit de la même bannière et que depuis plus de trois décennies ils partagent les mêmes erreurs et les mêmes comportements avec un certain consensus entendu.
Je rabouille, tu rabouilles, nous rabouillons.
Rabouiller, rabouilleuse...
De tous les grands romans de Balzac (1799-1850), La Rabouilleuse est peut-être un des plus méconnus. Il s'agit pourtant d'une œuvre de complète maturité, strictement contemporaine de l'Avant-Propos dans lequel l'auteur explique le titre et le dessein de La Comédie humaine, dont elle reprend plusieurs des thèmes fondamentaux.
« Rabouiller » c'est agiter, troubler l'eau d'une rivière ou d'un étang pour effrayer les écrevisses ou les poissons qui, dans leur fuite, se laissent prendre plus facilement.
Par extension, la rabouilleuse des temps moderne créait l'agitation et le trouble dans les consciences des hommes politiques entraînant le renoncement et les mauvais choix dans les temps forts de leurs mandats. Les conséquences de leurs décisions ont gravement ébranlé l'édifice européen et place le pays au bord de la faillite.
Tout à commencé par un grand silence sur le dérèglement des finances publiques il y a maintenant trente cinq ans...les français les plus conservateurs balbutiaient encore en anciens francs, ils se sentaient plus riches. Maintenant on leur balance des chiffres galactiques, en euro-lumière, ils ont des étoiles plein les yeux, ce qui est plus poétique que le vulgaire dollar. Des milliards d'euros !...ils froncent le sourcil pour donner l'impression de sonder le cœur et les reins dans le temps et l'espace...n'y tenant plus, abattus, ils lèvent les bras pour les laisser retomber le long du corps, vaincus. C'est le moindre mal.
« Il parait », dirait Coluche, qu'il faut trouver 70 milliards d'Euro, pour éviter la faillite, nous ne le savons que depuis 2005...ah tout de même !
« Il parait » que c'était écrit dans les rapports officiels, l'échéance fatale était prévue pour 2014.
Mais voilà, nos amis américains, à « l'ouest du nouveau »...
La banque d'affaire - la Lehman Brothers déclarait qu'elle se plaçait en faillite. Puis le chaos déferla sur le monde.
Jadis la droite et la gauche intervenait en amont, voici un brin d'histoire.
Jacques Chirac et Lionnel Jospin ont renoncé au sauvetage de nos finances dès 1999, par pure démagogie, alors qu'ils en avaient les moyens financiers...En 1997, avec 4 % de croissance, le pétrole qui se bradait à moins de 20 dollars et les taux d'intérêt les plus bas, le gouvernement de l'époque avait les moyens de rembourser sa dette.
La France avait des rentrées fiscales providentielles, 40 milliards de francs d'excédents.
A cette époque DSK était ministre des finances...que s'est il passé ?
Parait il que J. Chirac avec la complicité de Lionnel Jospin distribuèrent la « cagnotte » au Français. Seraient ils dangereusement boulimiques ces français ?
Avant de quitter le monde politique pour l'autre « hypothétique », François Mitterrand, provocateur, lucide surtout dans ce moment particulier de la vie finissante, décoche
« Je suis le dernier (des présidents), après moi, il n’y aura plus que des comptables. »
Au moment de la cohabitation, Balladur-Mitterrand, 100 milliards d'euros furent reccueillis lors des privatisations des grandes entreprises, 20 milliards seulement furent affectés au désendettement.
Avec l'accumulation des crises, les responsabilités des politiques et des banquiers se sont ajoutées l'une à l'autre. Les politiques ont fait du clientélisme et les banquiers ont tiré profit de la dette pour spéculer et aggraver les choses.
Au fond, les hommes politiques et les banquiers fréquentent les mêmes écoles et connaissent parfaitement la Rabouilleuse.
Donc, c'est la guerre¨ ! Pour cette raison les deux machines de guerre UMPS qui sont en partie responsables de la misère ambiante ont repris l'offensive de concert.
Dans cette alchimie électorale des solitaires les talonnent de gauche et de droite mais aussi du centre.
François Bayou, citant Edmond Rostand, s'est posé en défenseur des « petits, obscurs, et sans-grade ». « Ce gouffre entre le peuple et ceux qui sont censés le représenter, le diriger, ce gouffre, c'est sous les pieds de la France qu'il est ouvert. Et c'est la République qui risque d'y tomber », a-t-il tonné.
Heureusement pour le PS, un homme se détache et semble transcender la campagne. François Hollande a précisé qu’il compte s’attaquer à « la spéculation financière » et non au « système financier », avant de citer des confidences de Charles de Gaulle en 1969 : « Malraux lui demande quel a été son plus grand adversaire pendant toute sa vie politique, et De Gaulle répond : "Je n’ai eu comme seul adversaire que l’argent, qui n’a cessé d’être devant moi." » Et Hollande d’observer aussi que lors du dernier discours de Barack Obama sur l’état de l’Union, le président américain a lui aussi pointé du doigt les marchés et la finance. « La mondialisation des marchés, c’est aussi la mondialisation des idées », en a conclu le candidat socialiste.
Il reste une marge de manœuvre apparemment étroite pour le guerrier redoutable, « sortant » comme on dit, qui n'a sans doute pas l'intention de « sortir ».
Par delà les mots les plus séduisants et les discours les plus lyriques de nos hommes politiques, la France est en face d'une échéance fatale. Pour écarter l'issue catastrophique, c'est un courage politique qu'il va falloir propulser, à la manière de la Marseillaise de Rude sur le bas relief de l'arc de triomphe.
Du souffle et du courage, comme au commencement de toute chose. A la Genèse.
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