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Accueil du site > Actualités > Citoyenneté > La sondagite, ou le mépris du citoyen

La sondagite, ou le mépris du citoyen

Les Français ont appris la leçon du 21 avril 2002. Les médias, non. Cette leçon est celle de l’abstentionnisme. Deux candidats à la magistrature suprême voudraient que cette leçon soit toute différente, et confisquent le débat démocratique.

Aujourd’hui, toute la médiacratie crie au loup : "Français, arrêtez de penser, ne lisez pas les programmes... Allez voter comme tout le monde, Le Pen revient !".

Et dans cette logique, aujourd’hui, 2 décembre 2006, un sondage vient de tomber : Sego-Sarko 50-50%...

En 2002, souvenez-vous en, les sondages annonçaient dès janvier un affrontement "Chirac-Jospin" au second tour avec alternativement la victoire de l’un ou de l’autre, selon l’institut de sondage et l’actualité propre aux deux candidats-vainqueurs annoncés. L’abstentionnisme qui s’ensuivit a conduit l’extrême-droite au second tour en 2002. Lionel Jospin a manqué le second tour de quelques poignées d’électeurs qui, pantouflards du dimanche, confiants dans les sondages, se sont abstenus, mais clamaient dès le lendemain dans les rues : "J’ai honte d’être Français". En faut-il encore ?

Aujourd’hui, il y a du progrès : dès mai 2006, un an après le référendum sur la constitution européenne et douze mois avant l’élection présidentielle de 2007, les instituts de sondage nous abreuvaient déjà de leurs prédictions.

Ils nous présentent aujourd’hui deux personnalités incontournables, dont l’une, en l’occurrence, et c’est un comble, n’a pas encore présenté son programme.
Dans le cas de Ségolène Royal, qui s’étonnera de savoir qu’elle a signé dès le mois de mai 2006 un contrat de douze mois avec une des plus grosses agences de communication de Paris (Mather) ? Il fallait être bien convaincue de l’appui des médias, en mai, pour deviner le résultat des urnes du PS de novembre, et prendre contrat jusqu’en avril 2007 ! (ascencion buzzométrique de Sego-Sarko)

Les médias nous présentent deux candidats qui se trouvent être deux personnalités ayant appelé à voter oui en 2005 : Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal. En un mot, le prochain président de la République française sera de toute façon un perdant, un minoritaire sur la question cruciale de la construction européenne. Quelle perspective !

La France a-t-elle besoin d’un président de la République qui la représenteminoritairement sur un sujet aussi important que l’Europe, dont découlent la politique de l’emploi, les questions économiques, l’énergie, la stratégie de défense ?

Comment la conscience du citoyen est-elle prise en otage, dans ce cirque ?

  • 1) Les journaux font un battage médiatique sur l’une ou l’autre personnalité en fonction du plan média des personnalités politiques. Les instituts de sondage ne sont pas indépendants : ils travaillent en début de campagne sous contrat pour l’un ou pour l’autre des candidats, via leur parti.

  • 2) Les agences de communication et les journaux transcrivent les statistiques de l’opinion. C’est-à-dire rien d’autre que le niveau d’efficacité d’une campagne médiatique orchestrée, rien d’autre que la "disponibilité cérébrale" des citoyens. A ce propos, les médias se regardent eux-mêmes en lisant les sondages.

Nulle opinion dans cet étalage de réactions affectives. Du sentiment dirigé.
  • 3) Les médias exposent des sondages performatifs. C’est-à-dire qui créent par leur parution même -et par l’effet de leur répétition- l’évidence d’un prétendu choix à opérer entre deux personnalités.

Dans cette histoire, les électeurs sont-ils considérés comme des citoyens éclairés ?

Pourquoi se déplacer aux urnes lors du premier tour, en effet, quand le résultat du second est annoncé avec six mois ou même un an d’avance ? Telle a été la question que se sont posée les électeurs en 2002 , et notamment les plus jeunes.

Exemple de démocratie participative efficace : par respect pour la sérénité démocratique, et pour libérer l’exercice du débat politique de la tyrannie des sondages, je demanderai à Messieurs et Mesdames les députés de voter une loi interdisant tout sondage visant à réduire l’espace démocratique (sondage des vainqueurs du premier tour de la présidentielle) au moins six mois avant les échéances officielles.

Idée simple : interdire les sondages sur le second tour quand le premier tour n’est pas encore réalisé. Ce serait la moindre des politesses, et un retour à une vraie citoyenneté.


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38 réactions à cet article    


  • (---.---.222.13) 4 décembre 2006 11:08

    Plus radical encore : interdire d’indiquer pour qui on va voter à un institut de sondage. Après tout, ce n’est pas sans raison qu’on a décidé par le passé que le vote devait rester secret. Une telle mesure aurait comme avantage de recentrer le débat sur les idées, et non pas sur les individus.

    Et quand les médias affirment Sego-Sarko à 50-50%, sans jamais parler de la marge d’erreur, c’est tout simplement de la non-information.


    • panama (---.---.198.59) 4 décembre 2006 11:33

      Pour une fois que les politiques écoutent ce que les électeurs leur disent ! A travers des sondages, certes.

      Nos deux candidats pilotent à vue selon les résultats des sondages, après chacune de leurs interventions. C’est une manière de rester au top et de réagir rapidement en cas de flop.

      Je ne vous suis pas quand vous dites que « les instituts de sondage ne sont pas indépendants ». Il y va de leur intérêt, sinon ils ne servent à rien, puisque les réponses sont décidées à l’avance !

      Les résultats sont brandis pas les deux camps quand ils les avantagent, et c’est tout à fait de bonne guerre, vous ne pensez pas ?


      • Seb (---.---.117.119) 4 décembre 2006 11:36

        Ce n’est pas de la non information, c’est de la manipulation.


        • Bill Bill 4 décembre 2006 12:25

          Les instituts de sondages ne sont pas non plus si mauvais. Un article récent, écrit par un directeur d’une grande agence de sondage, indiquait que les Français sont capable de changer d’avis au dernier moment (c’est ce qu’avait donné le sondage en question), ce qui donne à l’assise actuelle des prétendants quajque chose de mouvant.

          Une autre question aussi : les électeurs de JMLP se méfient et ne disent pas la vérité sur leurs votes, ou s’amusent à mentir aux questions qui leur sont posées. Notre pays en est arrivé à une situation dans laquelle une partie de nos concitoyens ont peur de dire ce qu’ils pensent ! Mais comme tyoujours, on peut nier les faits, ils reviennent en force plus tard...

          Il en sera ainsi des prochaines élections. Quand allons nous vraiment évoquer la position de la France en Europe ? C’est la question qui m’intéresse le plus, mais je crois que nos concitoyen,s ne comprennent rien ! Quand à l’ONU, les etats-uniens disaient de le France que c’est la vieille Europe, Villepin a fait semblant de croire qu’on parlait là du continent , alors qu’il s’agissait de la vieille Europe des six avec une France plus influente que dans la nouvelle Europe des 25 dans laquelle la France ne représente qu’un gentil petit département (j’exagère un peu, mais pas tant...) Et tout le monde est tombé dans le panneau ! Réfléchissez de grace !

          Bill


          • ropib (---.---.27.229) 4 décembre 2006 13:47

            Je ne comprends pas bien ce que vient faire là l’Europe ni « la vieille Europe ».

            La position de la France sur l’Europe existait avant Chirac mais comme Chirac n’a de position sur rien il lui était difficile de se positionner sur un si vaste projet à long terme. D’ailleurs il ne croit pas au long terme.

            En ce qui concerne la « vielle Europe » je crois qu’il s’agissait principalement d’une position néo-conservatrice sous-entendant la fin de l’Histoire. Il me semble que les « vieux pays » avec de « vieilles solutions » ont déjà été pointés du doigt par des puissances émergeantes et à la politique novatrice dans les années 30. Si Bush n’est pas fasciste ce genre de référence me fait tout de même un peu peur. Enfin toujours est-il que c’est non argumenté et non pertinent : je ne crois pas au concept de nouveauté historique (mais si on considère que l’Histoire est terminée c’est plus pareil).


          • Bill Bill 4 décembre 2006 15:04

            Non Ropib

            C’était à l’époque de ce désaccord franco-usa sur l’Irak, dans le language de la diplomatie, en pleine prise de bec à l’ONU ! Je ne crois pas me tromper.

            Mais gardez bien vos illusions Ropib, gardez les bien... ! Les illusions, ça revient toujours un jour ou l’autre et en vieillissant, quand il est trop tard, on se rend compte.

            Bien à vous

            Bill


          • ropib (---.---.27.229) 4 décembre 2006 15:43

            @Bill

            Merci de me prendre pour newbie, ça fait toujours plaisir. Je sais exactement replacer le contexte de cette déclaration dite « diplomatique ». Cela n’empêche en rien de ce que j’ai dit sur le fond de la forme employée. La réponse de la France et des autres pays visés a d’ailleurs été la même : le recul historique et la capitalisation sur l’expérience n’est pas vain. Je ne vois pas bien de quelles illusions vous parlez (la politique existe depuis longtemps, bien avant les américains).


          • Céline Ertalif (---.---.9.238) 4 décembre 2006 13:03

            Je permets d’attirer l’attention des lecteurs de cet article sur mon propre article qui touche les sondages et nos propres pratiques : et ce, autant pour les commentaires que pour l’article lui-même. ici


            • ropib (---.---.27.229) 4 décembre 2006 13:27

              Les instituts de sondage sont instrumentalisés comme tout producteur de statistiques.

              Pour moi il s’agit d’une stratégie de pouvoir de la part des médias : ils veulent se rendre incontournables et ainsi représenter un réel poids politique.


              • Comité Cicéron 4 décembre 2006 13:30

                Je vous trouve injuste et oublieux. Injuste parce qu’il faut reconnaître que Ségo et Sarko ont eu le courage de faire bouger leur propre parti, et c’est la première fois depuis le Mitterrand et le Chirac des années 70.

                Oublieux parce que, dans les années 1930, la France et l’Allemagne ont été incapables d’enrayer les fascismes justement parce qu’il y avait trop de partis : en l’absence de bipartisme, les gouvernements tombaient pour un oui ou un non, et surtout dès que des réformes difficiles devaient être faites (déjà).

                Au contraire, l’Angleterre et les Etats-Unis, qui allaient bientôt sauver le monde du nazisme, étaient solidement assis sur un bipartisme certes critiquable mais qui avait le mérite de préserver leur démocratie des populismes.

                Alors, oui, les sondages sont un business, la presse aussi. Mais soit on accepte qu’ils nourrissent le bipartisme, seul garant de la démocratie à ce jour, soit on accepte de limiter la liberté des sondeurs et celle de la presse... on peut le vouloir mais alors il ne faut plus se prétendre démocrate.


                • ropib (---.---.27.229) 4 décembre 2006 13:35

                  Je crois que permettre à la presse d’être indépendante en l’institutionalisant (les députés sont indépendants ou alors faut qu’on m’explique) est une bonne chose. On peut imaginer leur donner une mission (je ne sais pas moi : rendre publique la vie de la Cité par exemple) et mettre en place les conditions d’un fonctionnement démocratique.

                  Je ne crois pas que cela s’appelle remettre en cause la liberté de la presse. Bien au contraire.


                • parkway (---.---.18.161) 4 décembre 2006 13:54

                  cicéron, tu vis dans quel monde ?

                  le bi-partisme ? tu veux dire le PS et L’UMP ? ou comme aux usa les démocrates et les républicains ?

                  je te signale que c’est du pareil au même ! ils ont les mêmes programmes, à quelques nuances prêts.

                  TU fais de la provocation, tu n’es pas stupide à ce point ?

                  C’est ce que tu appelles des défenseurs de la démocratie ?

                  Combien de partisans anti-Traité Giscard sont représentés dans les médias ?

                  y a rien ! rien de rien ! et tu en rajoute à la surmédiatisation de tes copains !


                • ropib (---.---.27.229) 4 décembre 2006 14:01

                  @parkway

                  En l’occurrence il est vrai que le bipartisme apporte une certaine stabilité politique, des positionnements clairs qui permettent de suivre des projets dans la longueur ou au moins d’en poser les bases.

                  Je pense que sans responsabilisation majeur du citoyen on ne pourra pas s’orienter dans la voie d’une plus grande démocratie, il n’empêche qu’on peut tenter de se diriger dans ce sens.


                • LE CHAT (---.---.75.49) 4 décembre 2006 13:47

                  bonne idée Brisefer , que d’interdire les sondages sur le deuxème tour avant que le 1ere ait eu lieu , cela donne vraiment l’impression que les jeux sont déjà faits et c’est méprisant pour les « petits candidats »


                  • panama (---.---.198.59) 4 décembre 2006 14:19

                    Mais avec internet ? Je me souviens qu’avant, les sondages ne pouvaient pas être rendus public pendant les 15 jours qui précédaient les élections.

                    Interdiction tombée avec internet : comment interdire aux internautes d’aller consulter des sondages publiés sur des ites étrangers ?


                  • paul (---.---.69.169) 4 décembre 2006 14:23

                    ou les citoyens sont stupides et ils croient tout ce qui est dit par les médias ou ils réfléchissent et ils se font eux-mêmes leur opinion. heureusement internet donne un nouveau souffle à la communication directe avec les autres citoyens et les candidats qui ne peuvent s’exprimer par les voies dites démocratiques mais dépendantes du pouvoir en place. suivez mon regard.


                    • panama (---.---.198.59) 4 décembre 2006 15:40

                      Bien dit paul.

                      Je dirais même : les citoyens agissent stupidement en groupe et intelligemment individuellement.

                      La foule rend bête,je crois.


                    • Harry (---.---.50.17) 4 décembre 2006 21:42

                      Comment les contradictions de 64 000 000 d’ habitants peuvent se resumer dans l’opinion de 1000 habitants ? Par la magie du sondage.

                      Les sondages sont les oracles d’aujourd’hui et n’ont rien à voir avec la statistique mathématique qui se consacre à l’étude de phénomènes aléatoires.

                      Une jeune étudiante en deuxième année d’économie me dit qu’elle votera pour segolene parce que elle est moins pire que sarkozy et lepen. Mais quand je lui demande si elle a déjà entendu ou lu un seul de ses discours elle me répond : non !

                      Que dire de ceux qui ont participé aux sondages ? Si les sondages participent la stabilité politique ils abusent de la crédulité populaire en tuant tout effort d’investigation. L’enfer est pavé de bonnes intentions.


                    • panama (---.---.198.59) 5 décembre 2006 10:49

                      « Comment les contradictions de 64 000 000 d’ habitants peuvent se resumer dans l’opinion de 1000 habitants »

                      Ah ça, ce sont les lois mathématiques des statistiques !


                    • Nicohmt (---.---.223.5) 4 décembre 2006 14:52

                      J’apprécie beaucoup le ton de l’article qui se rapproche fortement de mon point de vue sur le débat politique actuel. Il est navrant de constater que ce n’est pas l’Homme Politique qui remportera les suffrages mais bel et bien l’Homme Médiatique. Les candidats l’ont compris.

                      Le programme, quel programme ? Est-ce si important dans notre société qui glorifie la starisation de personnages qui ne le méritent pas ? La société du pire : la propagande moderne se nomme plan-médias du candidat...ce sera le candidat qui aura la meilleure agence de presse et/ou les meilleurs conseillers en communication qui l’emportera.

                      Qui votera en pleine connaissance des programmes des divers candidats ? Peu d’électeurs. Le « peuple » votera sur les campagnes médiatiques menées par ces pantins médiatiques que sont devenus les hommes politiques. Il est urgent de « passer » chez Drucker, de se « prostituer » dans Paris-Match...au secours !!! Revenons au débat...politique, celui qui met en avant les idées et les opinions et non pas les techniques de « vente » du produit politique. La politique c’est la vie de la cité, non pas celle des médias.

                      La vraie stratégie du politique à l’heure actuelle est d’avoir une bonne « image ». Cela sert à être élu. Etre élu sur une apparence, c’est bien de cela dont il s’agit. « Elisez-moi sur ma bonne prestation médiatique, ensuite je ferai ce que je voudrai bien faire. »

                      Nous sommes vraiment des moutons abbreuvés de basses manoeuvres médiatico-politiques.

                      Pauvre France.

                      Allez voter, pour vous donner bonne conscience. Mais ne soyez pas dupes, sachez pour quoi et pour qui vous votez.


                      • reinette (---.---.122.188) 4 décembre 2006 16:42

                        Décidément, les médias n’ont pas retenu la leçon du référendum !

                        Les médias continuent à vouloir nous imposez LEURS DEUX candidats favoris : SEGO OU SARKO !(c’est du lavage de cerveau)

                        CE SERA NON !

                        (j’ai comme l’impression que AGORA média citoyen fait la même erreur)


                        • reinette (---.---.15.175) 4 décembre 2006 16:56

                          SONDOMANIE

                          « Les femmes et les hommes de l’Ifop exercent leur métier avec passion et professionnalisme. Ils sont disponibles et rapides. Ils agissent à chaque instant avec honnêteté et transparence. Le respect du client est au cœur de leur éthique, sa satisfaction au cœur de leur mission. » www.ifop.com

                          Les Ifop, CSA, Sofres ou Louis-Harris ne se contentent pas de mettre l’opinion en barres : ils formatent leurs propres effectifs aux normes de la flexibilité. Plus de 20 000 précaires travaillent « en rue » ou au téléphone dans des conditions sauvages :

                          - Bonjour, j’appelle au sujet de l’annonce...
                          - Eh bien, il s’agit d’un travail d’enquêteur.
                          - Et c’est quel type de contrat ?
                          - Vacataire.
                          - Et le salaire ?
                          - Vous serez payée au questionnaire, je ne peux pas vous donner d’ordre d’idée pour la rémunération.
                          - Ah... C’est embêtant. C’est un contrat de combien de temps ?
                          - Je ne peux pas vous dire : on vous appelle, on vous propose de travailler du tant au tant. Vous devrez trouver telle cible et faire tant de questionnaires.
                          - Mais pour la rémunération, vous pouvez me donner un ordre d’idée ?
                          - Non. »

                          Voilà la conversation éclairante qu’on peut avoir avec l’IFOP quand on cherche à s’engager dans les légions de précaires que brassent les instituts de marketing et d’opinion.

                          « La liberté de penser s’arrête là où commence le droit du travail. » - Laurence Parisot, Pdg de l’Ifop, devant l’AG du Medef, Le Monde 18/05/05

                          « Europe : la Constitution et le référendum plébiscités. [...] 74 % des Français se prononcent pour un référendum, 72 % pour la Constitution. » - Sondage BVA-Le Monde -08/10/03

                          « Stéphane Rozès [directeur de CSA-Opinion] estime que l’embellie du Oui s’appuie sur trois idées “auxquelles le camp du Non n’a pas vraiment donné de réponse : le besoin d’une Constitution pour l’Europe, l’impossiblité de renégocier un traité et le risque d’affaiblissement de la France.” » - Les Échos 03/05/05

                          « Au second tour, Jacques Chirac obtiendrait 50,5 % d’intentions de vote et Lionel Jospin 49,5%. » - Sondage Ifop-Journal du dimanche - 15/04/02

                          « Ce qui me met hors de moi, franchement, c’est le “les sondages nous trompent”, c’est le coup de la manip. On vit dans un monde où il faut décidément aller révéler sans arrêt, derrière, le véritable chef d’orchestre clandestin. Le Pen nous fait ça sans arrêt, Bourdieu nous l’a fait en sociologie. » - Roland Cayrol, Patron de l’institut CSA, Europe 1, 21/04/05

                          « [L’attelage Villepin-Sarkozy] est séduisant. L’électeur a envoyé un double message dimanche : une demande de protection sociale et une demande de volontarisme politique. À Villepin la tonalité sociale, à Sarkozy la réhabilitation politique. » - Stéphane Rozès, Directeur de CSA-Opinion, 31/05/05

                          « De plus en plus de personnes refusent de répondre aux météorologues de l’opinion. Aux États-Unis, le taux de réfractaires peut atteindre jusqu’à 80 % des questionnés. Chez nous, la proportion flirte désormais avec les 40 %, voire 50 %. » - Le Canard enchaîné 03/04/02

                          « Le Français est sommé d’avoir une opinion sur tout : la lutte contre le chômage, l’euro, [...] les nouveaux hommes, les nouvelles femmes, les nouveaux philosophes, la nouvelle nouvelle cuisine, les machos, les homos, le futur mariage du prince Charles... Dieu est-il moderne ? Le cannabis est-il plus nocif que le beaujolais ? Faut-il rétablir la peine de mort ? Par guillotine, pendaison, intraveineuse, électrocution, strangulation ? À quoi sert Valéry Giscard d’Estaing ? Faut-il - même en plein procès ! - juger Maurice Papon ? » - François Szpiner et Bruno Seznec - Les Moutons de Panel, Plon, 1999

                          « On sait très peu de choses [...] de l’influence que les sondages exercent sur le comportement des électeurs. Une étude française conclut, par exemple, que 5 à 10 % des électeurs de la présidentielle de 1995 ont tenu compte des sondages pour opérer leur choix. » - Albert Tille, Domaine Public, 07/01/99

                          ANTHOLOGIE DE LA SONDOMANIE Mis à jour le :15 juin 2005. .

                          Cette anthologie accompagne l’article « Les sondeurs d’opinion menés à la cravache » publié dans le n°24 de CQFD, 15 juin 2005.


                        • reinette (---.---.15.175) 4 décembre 2006 17:00

                          Mauvaise pioche

                          Le 4 avril 2006, un Borloo triomphal annonçait que plus de 400 000 CNE avaient été signés depuis leur création en août 2005.

                          Las ! On apprend aujourd’hui qu’il ne s’agissait que d’une extrapolation à partir de simples intentions formulées par les PME auprès de l’Agence centrale des organismes de Sécurité Sociale.

                          Pour se consoler, le pauvre Jean-Louis affirme que, tout de même, le CNE a créé 140 000 emplois nouveaux. Mais là encore, pas de chance : ce chiffre a été forgé à partir d’un sondage réalisé auprès de trois cents petits patrons par l’institut IFOP de PARISOT, la big boss du MEDEF !

                          On espère que Borloo ne joue pas au loto : une vraie déveine de cocu. Une chose est sûre : entre août 2005 et février 2006, 28 000 signataires de CNE ont été licenciés sans motifs. Bingo !


                        • reinette (---.---.15.175) 4 décembre 2006 17:08

                          ALORS, TU VOTES, OUI OU NON ? Mis à jour le :15 mai 2005. Auteur : Arthur.

                          Le Oui est rationnel. Le Non est impulsif.

                          Le Oui travaille dans la presse. Le Non dort sur les journaux.

                          Le Oui pète dans la soie. Le Non chie dans la colle.

                          Le Oui se délasse dans le Lubéron. Le Non joue aux boules au camping de Palavas.

                          Le Oui a lu la Constitution. Le Non ne l’a pas comprise.

                          Le Oui est un intellectuel. Le Non est poujadiste.

                          Le Oui sort de l’ENA. Le Non doute de ceux qui sortent de l’ENA.

                          Le Oui est très intelligent puisqu’il approuve la Constitution. Le Non est très con.

                          Le Oui est cadre supérieur. Le Non est un damné de la terre. Le Oui recrute au sommet. Le Non aimerait bien être recruté, même à la base.

                          Le Oui de gauche vote avec les escrocs de droite. Le Non de gauche vote avec les fachos de droite.

                          Le Oui est un progressiste qui croit à l’expansion infinie de l’univers de la marchandise. Le Non est un idiot du village qui achète ses légumes à la supérette.

                          Le Oui fait confiance au Marché. Le Non lui préfère les marchés. Le Oui prend l’avion pour bronzer au Sri Lanka. Le Non ne sait même pas où se trouve la Slovénie. Le Oui est européen. Le Non ne mérite pas d’être français.

                          Le Oui a lu Maupassant et Jaurès. Le Non a lu la Comtesse de Ségur et Debord. Le Oui est député européen. Le Non est abonné au gaz. Le Oui sait que le Non est très bête. Le Non en a honte. Le Oui est éditorialiste dans les médias. Le Non regarde les émissions de téléréalité. Le Oui a une profonde richesse intérieure et une résidence secondaire dans l’Yonne. Le Non est surendetté et vit dans un HLM de Bondy. Le Oui a 130 de QI. Le Non pige que dalle aux tests. Le Oui sait que le Oui va faire se lever une aube radieuse sur notre horizon hexagonal. Le Non ne croit plus aux lendemains qui chantent. Le Oui sait ce qui est bon pour le Non parce qu’il est allé aux écoles. Le Non sait ce qui est mauvais pour le Non parce qu’il s’est déjà fait baiser par le Oui. Le Oui est calotin. Le Non est puritain. Le Oui déjeune chez Lipp. Le Non croit que Lipp est une montre. Le Oui va gagner parce que les classes moyennes ont peur de Le Pen. Le Non va succomber sous les appels à la peur du Non. Le Oui agite l’épouvantail de la fin du monde. Le Non craint plutôt les recommandés du facteur. Le Oui a eu son bac en planchant sur le « Moi est haïssable » de Spinoza. Le Non sait que ce sont plutôt les fins de mois. Le Oui dit Oui en pensant que ça mange pas de pain et qu’il verra bien s’il bande quand elle sera dans le plumard. Le Non dit Non parce qu’il veut pas passer pour un impuissant. Le Non est le pessimiste qui dit que tout va mal. Le Oui est l’optimiste qui répond que ça pourrait être pire.

                          Le Oui qui n’a pas lu la Constitution fait confiance aux juristes qui l’ont lue. Le Non n’a pas lu la Constitution parce qu’il n’y avait pas de mots croisés. Le Oui de droite va voter Oui parce que ce sont les Oui qui ont inventé le chemin de fer, la pilule, les centrales nucléaires et la guerre en Irak. Le Oui de gauche va voter Oui parce que les bonnes de Jean Monnet et de Jacques Delors, pères de l’Europe, étaient des polonaises méritantes et qu’il ne faut pas les décourager. Le Oui de gauche craint le Non de gauche parce que l’Europe lui assure des rentrées de pognon appréciables. Le Oui de droite craint le Non de droite parce que ce sont aussi ses électeurs. Le Oui est une petite grenouille qui veut se faire plus grosse que le bœuf américain. Le Oui pense que l’Europe va pouvoir faire la nique à la Chine. Le Oui est un adepte de la gonflette qui redoute d’affronter Mike Tyson. Le Oui vote Oui parce qu’il a peur de crier Ouille. Le Oui est prêt à tout, y compris à multiplier les sondages favorables au Non pour affoler la populace. Le Oui bénéficie de l’appareil d’État au grand complet, de la quasi-unanimité de la presse, télés comprises. Plus l’échéance se rapprochera, plus l’apo-l’apopo-l’apocalypse menacera les écervelés du Non. La France retournera au Moyen-Âge, la peste décimera les campagnes et les Huns violeront nos femmes. Nous serons obligés d’en rester au traité de Nice, une ville dont la réputation d’honnêteté sans tache est cependant indubitable. Voilà pourquoi la maison Oui vous invite à ne pas voter Non. Offre soumise à conditions.

                          ARTICLE PUBLIÉ DANS LE N°23 DE CQFD, MAI 2005.


                        • JLE (---.---.199.198) 4 décembre 2006 18:19

                          La sondagite ne m’inquiète pas outre mesure. Et vous savez pourquoi ? Parce qu’au cours des 18 dernières années, les Françaises et les Français ont toujours pris un malin plaisir à manipuler les sondeurs.

                          C’est un jeu qu’ils adorent et pourtant, à chaque élection, les journalistes, observateurs et chroniqueurs politiques tombent dans le panneau. A croire qu’ils ne retiendront jamais la leçon.

                          Souvenez-vous ! les instituts de sondage avaient-ils prédit :

                          - l’élection d’une très faible majorité relative PS à l’assemblée nationale en 1988 ?

                          - l’élection de Chirac en 1995, alors qu’en octobre 1994, tous prédisaient qu’Edouard Balladur serait le premier Président de la Vème république à être élu au 1er tour ?

                          - La victoire de la gauche après la dissolution de 1997 ?

                          - la présence de Le Pen au second tour de la Présidentielle de 2002 ?

                          - La déroute de la droite aux régionales de 2005 ?

                          - Le Non franc et massif au traité constitutionnel européen ?

                          J’ai, moi, la faiblesse de penser que les Françaises et les Français ne sont pas des moutons de Panurge et ne s’en laissent pas compter.

                          Le moment venu, ils voteront selon leur conscience - parce qu’ils en ont une - et les sondeurs (une fois de plus) vont avoir des surprises !


                          • Harry (---.---.50.17) 4 décembre 2006 22:16

                            Je pense que les agences de sondage se moquent bien de la vérité : ils ne sont pas différents des astrologues qui envahissent aujourd’hui les portails des ados et tant qu’il y aura des politiciens pour croire qu’ils peuvent influencer l’opinion publique ils continueront. 5 à 10% des français votent sous l’influence des sondages. Ce n’est pas rien.

                            Les sondeurs qui vous abordent dans la rue sont souvent des jeunes payés au nombre de questionnaire rempli. J’ai parlé avec l’un d’eux qui s’est vu refusé sa paye tout simplement parce qu’il avait travaillé plus vite que les autres. Il était suspect.

                            Personnellement je refuse toujours de répondre aux sondages. Lorsqu’il deviendra plus difficile de trouver des sondeurs et des sondés et que les résultats des élections auront déçus tous les politiciens qui croyaient à ces oracles, les clients se feront de plus en plus rare. Trop coûteux quand ceux qu’on ne voit presque jamais à la télé finissent par vous passer devant au premier tour. La leçon du lièvre et de la tortue.


                          • www.jean-brice.fr (---.---.46.233) 5 décembre 2006 13:09

                            Je suis un peu de votre avis. ESPERONS ...


                          • www.jean-brice.fr (---.---.46.233) 5 décembre 2006 13:14

                            Effectivement les sondages sont enervants. Néanmoins, ils ont leur utilité en obligeant les citoyens à s’interresser au problème ... Je fais confiance aux français qui forment un peuple majeur pour ne pas se laisser leurer par ces statistiques plus ou moins bidonnées ...


                          • Zam (---.---.134.13) 4 décembre 2006 20:24

                            Pour ne pas avoir un président qui nous « représente minoritairement » au sujet de l’Europe, il faut quelqu’un qui était pour le NON, puisque la majorité des français a voté ainsi.

                            Donc, votez pour la future candidature unitaire antilibérale. Votez Yves Salesse (si c’est lui !)


                            • Ben Ouar y Villón 5 décembre 2006 01:00

                              Proposez-nous un candidat qui soit légitime dans la fonction, au moins. Et là il n’y en a pas beaucoup...


                            • Helios (---.---.134.61) 13 décembre 2006 00:01

                              ça veut dire quoi, legitime dans la fonction ? S’il a eu ses 500 signatures et si il est elu, IL EST légitime dans la fonction.

                              Cela dit, le representant du NON le mieux placé, en terme de representativité, c’est LE PEN. Quoi que... depuis la campagne, il s’est nettement adouci et donc devient un vrai politique.


                            • Comité Cicéron 4 décembre 2006 20:56

                              Il ne faut pas confondre individualisme et démocratie. La démocratie doit être organisée, sinon elle est facilement renversée par les démagogues. C’est une vérité historique : moi aussi je préférerais que mes idées soient représentées à l’élection mais je trouve déjà formidable de pouvoir m’exprimer avec vous et de faire avancer, avec mes limites, le débat.

                              Si vous regardez précisément les programmes des grands partis, francais ou américains, vous verrez que non seulement ils ne sont pas identiques mais qu’en plus ils proposent certaines bonnes idées, ce qui n’était pas gagné d’avance !

                              Aciao et sans rancune


                              • Harry (---.---.50.17) 4 décembre 2006 22:53

                                Et le sondage serait un moyen d’organiser cette démocratie selon vous ou de la protéger des démaguogues ?

                                Autrement dit tous ceux qui ne sont pas favoris des sondages sont une menace pour la stabilité politique et la démocratie en général ?

                                Si le sondage sert à restreindre le choix de la foule et l’éviter de faire des bêtises, c’est que ce choix ne peut pas être déterminer par la foule elle même.

                                Sinon ça veut dire que le sondage est dirigé et qu’on sait dès le départ le résultat que l’on veut obtenir.

                                5 à 10% des français votent sous l’influence des sondages. Ce n’est pas rien pour un politicien.

                                Le sondage et la recommandation sont aussi des moyens de gagner des adhérants dans l’univers de la publicité : c’est du marketing viral.

                                Nous connaissons les partis auxquels sont affiliés les journeaux qui commandent ces sondages depuis longtemps. Comment douter de leur impartialité ?

                                Le pire je pense que c’est cette obstination à défendre des intentions qu’aucune réalité ne peut soutenir.


                              • maurin.jc (---.---.144.166) 5 décembre 2006 08:30

                                la sondagite aiguue : Mais il ne faut pas non plus oublier quels sont les donneurs d’ordre aux dits instituts mais aussi qui sont-ils,( Parisot ou Bolloré) et on ne peut pas leur demander d’être des instituts au service des citoyens car ils ne sont pas encore ni par naissance ni par essence anticapitalistes ou antilibéraux, ils sont de la bonne droite la plus néoconservatrice donc CQFD


                                • FredSud37 (---.---.85.20) 9 décembre 2006 19:24

                                  Si vous ne l’avez pas encore vue, je vous invite vivement à regarder la vidéo du discours tenu par Jean-Luc Mélenchon le 17 novembre dernier à Montpellier et qui est disponible : ICI.


                                • Philippe Sage Ph. Sage 5 décembre 2006 20:22

                                  Une question que je me pose : les sondages prennent-ils en compte celles et ceux qui leur répondent : 1 - Je vais voter blanc 2 - Je vais m’abstenir 3 - Mais laissez-moi tranquille à la fin !

                                  A ma connaissance, non, hein ? Pourtant, nos instituts de sondage le devraient, s’ils veulent vraiment refléter l’image de l’opinion. Sans compter qu’il y a une grande différence entre : 1 - Pour qui allez-vous voter dimanche prochain ? Et : 2 - Pour qui allez-vous voter le dimanche 22 avril 2007 (soit dans 4 mois et demi !!)

                                  Qui peut savoir AUJOURD’HUI ce qu’il va faire, penser, voter, dans quatre mois et demi, à part le militant pur et dur (et encore ! Parce que quand t’es fabusien, t’es bien emmerdé avec Royal comme candidate ..) ? En d’autres termes, oui, à quoi servent ces sondages sinon à forcer la décision de nos concitoyens, voire les effrayer en agitant les scores de JM Le Pen, et en les effrayant les inciter à « voter utile » dès le 1er tour ?


                                  • Juanito (---.---.229.29) 11 décembre 2006 01:07

                                    Je me demande pourquoi faire des sondages si le vrai debat est sur www.segotesbonne.com avec des resultats en direct. Plus besoin de bureau de vote. Vive le net 2.0


                                    • yaya (---.---.56.106) 24 décembre 2006 15:12

                                      dommage que nicolas hulot ne soit pas le vrai représentant des verts je voterai pour lui « la sauvegarde de la planéte est prioritaire »

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