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Accueil du site > Actualités > Citoyenneté > Le 2 décembre 2006, la nuit de toutes les solidarités

Le 2 décembre 2006, la nuit de toutes les solidarités

Les rue de Paris abritent toujours des poètes.

Guillaume qui fait la manche quelque part dans Paris est l’un de ces artistes. Il dénonce avec sagesse les travers de notre société « robotisée » pour ne pas dire « lobotomisée ».

http://www.lesenfantsdedonquichotte.com/livreor.php

Les enfants de don Quichotte, une bande jeunes qui s’est attaquée sans états d’âmes à la grande exclusion, l’a récemment interviewé dans sa campagne de sensibilisation et de recrutement de sdf volontaires décidés à camper le 2 décembre 2006 avec des sdf parisiens. Petit miracle de la technologie, Guillaume et ses collègues nous font partager leur vision de notre monde qu’ils observent depuis leur « thébaïde » http://www.lesenfantsdedonquichotte.com/log.php#25

Ils reprennent à leur manière le flambeau de l’abbé Pierre qui ce fameux hiver 1954 - il y a plus d’un demi-siècle avait lancé une mnotreobilisation pour loger les habitants des bidonvilles.

Cette horreur absolue n’est pas disparue de notre société « avancée » du troisème millénaire. Elle jette à la rue à Paris les milliers de « sans abris » qui hantent trottoirs, gares, entrées d’immeubles, escaliers, lieux de vie et de chaleur, parcs et jardins, bouches du métropolitain, friches autoroutières, ponts, tunnels du métro et autoroutiers...

Les Yvelines où j’habite ont leurs « résidents » : le chateau de Versailles près de la pièce d’eau des Suisses, le Val de Seine dans des campings permanents en zone inondable ...

La rue, solution « sociétale » à la maladie mentale, aux accidents de la vie, à la désespérance ordinaire - nous interroge tous et nous renvoie à l’image de nos fragilités. Qui n’ a pas eu envie un jour de s’asseoir sur un banc ?

Elle est la manifestation d’un paroxisme de l’exclusion sociétale et sociale. Combattue avec acharnement par des cohortes de professionnels et de bénévoles elle est peut-être ressentie par certains comme une lèpre moderne pour laquelle il n’existerait pas de possibilité de guérison, juste des traitements palliatifs.et

Il en est pourtant de tous simples, accessibles à chacun et parfaitement compatibles avec les « traitements » publics les plus lourds : la solidarité de tous les instants, le sourire, le regard, le partage.

C’est la leçon que nous donnent ces personnes qui ont fait de la rue leur domicile, à moins que ce ne soit la rue qui les ait happés.

Rendons à César, ce qui est à César, c’est par le blogue de John Paul Lepers
http://johnpaullepers.blogs.com/ que j’ai découvert « les enfants de Don Quichotte ». Il a fait le lien avec mon grand-père qui ayant deviner un penchant irréfragable pour les utopies réalistes qui ne s’est pas désavoué depuis, m’avait offert il y plus de quarante ans une copie de l’original...


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2 réactions à cet article    


  • Alain Lafon Alain Lafon 2 décembre 2006 22:41

    De nuit, il n’y a pas eu, mais quatre heures dans le crachin parisien - nous n’avons pas eu à connaître la froidure qui précède l’aube :
    - quelques dizaines d’habitants de la rue et de ses abris de fortune, sur leur trente et un, barda allégé, chiens toilettés, amis ;
    - cent ou deux cents personnes solidaires venues partager un moment - certaines avaient emporté leur tente ;
    - quelques journalistes de la radio et de la télévision, des photographes, des caméras ;
    - un escadron de gendarmes mobiles à la Concorde ;
    - un déménagement en métro et en bon ordre vers la place de la Bastille - voyage gratuit, merci la Ratp ;
    - une compagnie de CRS à la Bastille ;
    - deux tentes montées symboliquement pour les caméras et aussi vite démontées par des mains policières - la manifestation n’était pas autorisée ;
    - sdf et policiers en vieux routiers de la rue qu’ils pratiquent tous les jours ont été d’un professionalisme exemplaire ; leurs commentaires étaient sobres et précis ;
    - nos hôtes de quelques heures ont agrémenté notre séjour de signes d’amitié émouvants : qui d’un regard ému (n’est-ce-pas Guillaume !), qui d’une chanson, qui d’un air de guitare ou d’harmonica, cetains sont mêm allés jusqu’a fêter l’événement ;=)
    - les organisateurs ont bien géré « l’improvisation » relative ;
    - rendez-vous est donné dans quinze jours...

    J’ai beaucoup appris sur la dignité de l’homme des quelques paroles échangées avec nos frères et soeurs qui dorment dans des abris de fortune. Peut-être avons-nous été pour eux le temps d’une après-midi d’automne des amis de la famille en visite ?

    Les mères de la place de mai n’ont jamais cessé de taper sur des casseroles tant que le scandale de la disparition de leurs enfants n’a pas cessé. Je forme le voeu que, comme elles, nous ne cessions pas de crier silencieusement et de partager un moment de communication et de dignité avec ceux qui en sont exclus tant que cette indignité perdurera.


    • Véronique (---.---.150.206) 4 décembre 2006 00:34

      Quelques données et chiffres à méditer (sur le site internet www.lesenfantsdedonquichotte.com) :

      Il y a entre 86.000 et 400.000 SDF aujourd’hui en France, selon les sources INSEE et Emmaüs. 30% d’entre eux ont un travail. 63% ne bénéficient ni du RMI ni de la CMU. Tous les SDF étrangers sont sans revenus.

      Sans domicile fixe il est quasiment imposible de trouver un emploi.

      10% sont des mineurs. 35% souffrent de problèmes psychologiques liés à leurs conditions de vie dans la rue.

      Selon le dernier rapport de l’INSEE, les SDF boivent moins d’alcool que la moyenne nationale. L’espérance de vie dans la rue est de 43 ans.

      Selon les critères énoncés dans les diférentes conventions internationales, notamment la convention de Genève sur les prisonniers de guerre, leurs conditions de vie seraient assimilables à des conditions de torture (hygiène, alimentation, privation de sommeil, insécurité physique, non accès aux soins, conditions climatiques, nuisances sonores...)

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