Le droit imprescriptible des citoyens
Autant pisser dans un violon avec un Freluquet aux commandes.
Il est un droit que jamais on ne devrait dénier à celui qui a fait usage de son expression électorale. Quel que soit le verdict des urnes, que son vote fut ou non marqué du sceau de la réussite, du triomphe de ses favoris, il entend pour le moins ne pas avoir honte de ceux qui peu ou prou sont censés le représenter.
La formulation induit d’ores et déjà un premier écueil. Dès lors que l'on se préoccupe de comprendre qui représente ces nobles personnages, on tombe immédiatement dans un abîme d'interrogation. À les écouter pérorer, ratiociner, beugler ou se battre comme des chiffonniers, on mesure le peu de cas qu'ils font à la fois de leur fonction et de ceux qui les ont portés là.
Très clairement, l'observateur attentif se rend compte amèrement que ces gens sont d'abord les porte-drapeaux d'un parti, les serviteurs d'intérêts supérieurs, les valets de puissances économiques. L'intérêt général n'a aucun sens en particulier pour eux qui n'ont d'ailleurs, le plus souvent, pas même la liberté de leur vote.
L'électeur attend un peu naïvement que son représentant, qu'il soit ou non celui de son choix, soit présent le plus souvent possible dans sa circonscription. Au lieu de quoi, les plateaux de télévision sont désormais le miroir aux alouettes qui attire les plus ambitieux, les étoiles montantes et bien souvent filantes. La lumière attire les mouches, les projecteurs ces fameux beaux parleurs pour ne rien dire.
Mais par-dessus tout, le citoyen, en dépit des éventuelles divergences d'opinion, exprime le vœu de ne pas avoir honte de ceux qui ont mission de porter leur voix, de faire acte de délégation en les représentant en maintes situations. Au lieu de quoi, il découvre, parfaitement affligé, des batailles de chiffonniers, des mimiques de clown, des propos d'une parfaite et insupportable indignité.
Il y a tellement surenchère en la matière que bien souvent les pauvres gens se consolent en pointant du doigt ceux qu'ils exècrent sans même se rendre compte que leurs favoris ne font pas mieux et bien souvent pire encore. Le spectacle qui est une totale et désolante médiocrité, ne peut en aucun cas avoir la moindre valeur pédagogique si jamais des enfants jetaient un œil sur ces batailles picrocholines…
Certains analystes dont le métier consiste à vivre sur la bête sans jamais tenter d'inverser les pratiques les plus immondes de cette coterie infâme, commentent à loisir ce spectacle, tentent de lui donner un sens, d'en définir des causes en développant des théories sur les stratégies qui expliquent cette mascarade. Ils feraient mieux de tancer les guignols, de la couvrir d'avanie, d'exprimer leur plus totale réprobation.
Alors qui donc peut porter la voix du spectateur indigné devant ce phénomène qui ne fait qu'empirer ? Les médias dans leur immense majorité se nourrissent de ce scénario qui conduit le pays à la catastrophe. Le peuple ne peut plus exprimer sa colère sans se voir opposé un bras séculier de plus en plus impitoyable.
Mais là où la démesure atteint son comble c'est quand celui qui est supposé se situer au-dessus de la mêlée, retrousse ses manches, se met en bras de chemise pour haranguer les foules, les insulter, les mépriser tout en les gratifiant du spectacle de la plus totale décadence, de la plus affligeante démonstration d'un narcissisme doublé du plus complet mépris pour le peuple qu'il devrait symboliser.
Le droit le plus imprescriptible du citoyen est de ne pas avoir honte de ses représentants et surtout du premier d'entre eux comme de ses prédécesseurs du reste. C'est à chaque sortie, à la moindre occasion, le contraire qui se passe et il serait grand temps que l'on puisse révoquer ce sinistre foutriquet et couper les vivres des deux autres.
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