Le faste a toujours été néfaste

Du petit Trianon à la Lanterne.

De Marie Antoinette à Brigitte, il y a une continuité monarchique qui ne cesse d'échauffer un peuple qui assiste impuissant aux fastes du pouvoir dans un contexte de crise économique qui ne semble frapper de plein fouet que les plus miséreux. Dans toutes les allées du pouvoir, les dorures ne leur suffisent pas, il convient de les assortir des petits plats dans les grands et d'une quantité effarante de privilèges inhérents aux diverses fonctions qui créent l'orgasme des barons de la République.

Se profile encore l'inauguration de Notre Dame avec une cérémonie qui va jeter les euros par les vitraux. Qu'ils se méfient tous ces adorateurs du décorum solennel, notre argent leur brûle tellement les doigts qu'il peut remettre le feu à ce qui vient d'être restaurer. C'est bien simple, ils concurrencent les représentants de la curie dans leur amour immodéré de la pompe.

Voitures de fonction, chaussures de luxe, résidences, voyages aux frais de la princesse, privilèges à tire larigot sont une plaie dans le contexte actuel et attestent de leur incompréhension de ce que devrait être une Démocratie Exemplaire. Mais de l'exemplarité, ces gens n'en ont cure puisque dès qu'ils le peuvent, ils se vendent avec des conférences à cent mille euros ou des promesses d'influence à huit cent mille euros.

Pour eux le luxe, les revenus démentiels, les banquets orgiaques, les cérémonies dégoulinantes de pognon, les médailles pour les membres de la clique, les traiteurs réputés aux tarifs exorbitants, le champagne qui dégouline selon la théorie du ruissellement dans la coupe pleine, les cabinets pléthoriques et l'immunité systématique pour toutes leurs prévarications systématiques.

Trop de faste entraîne toujours la réaction des exclus de la galette. Leur mépris de la révolte des gilets jaunes, leur manière d'envoyer la troupe contre le peuple démontrent à l'évidence qu'ils ne sont pas au pouvoir en notre nom. Ils sont là pour se servir, jouir indûment d'avantages qu'ils se sont généreusement octroyés sans que jamais un contre-pouvoir citoyen ne puisse mettre le nez dans les comptes d'une nation en faillite.

Tout cela finira d'autant plus mal que le premier d'entre eux, prétend la main sur le cœur (pour protéger son portefeuille) qu'il n'est responsable de rien dans le naufrage de l'heure. Pour une fois, faisons lui crédit de cette déclaration enfin lucide puisque ce jeune foutriquet est un véritable irresponsable, un homme dangereux pour le pays.

C'est d'abord lui et sa manière d'exercer le pouvoir tel un Monarque de droit Divin qui conduit la nation à la colère, l'exaspération, la révolte et le mépris pour toutes les institutions qui du reste ne font aucun effort pour réduire la voilure. Nous ne pouvons que subir, voir réduire comme peau de chagrin nos services publics, nos salaires ou nos pensions, les subventions pour nos petites associations tandis que le fric va toujours vers eux et leur démonstration égoïste de l'exercice du pouvoir.

Quand un corps social, une fraction de la société est totalement nuisible au plus grand nombre, des réactions de rejet se mettent inéluctablement en place. Il serait grand temps de briser cette conception du pouvoir qui se fonde sur une appropriation de la République par des représentants sans la moindre dignité ni humilité. À moins qu'ils ne souhaitent tous perdre la tête lors du soulèvement qui ne manquera pas d'intervenir !