Le protocole à géométrie variable
Les girouettes aux manettes.
L'étiquette fut très longtemps très claire, le protocole était alors une règle parfaitement immuable qui établissait une bonne fois pour toute les usages et les codes qui prévalent dans la grande société. La compagnie des gens importants suppose en effet de ne pas commettre d'impair en commettant une indélicatesse qui aurait valeur d'insulte publique. Ces gens là avaient une si haute idée d'eux-même qu'il était besoin d'un guide des bonnes manières afin que chacun y trouve la place qui lui est due.
J'ai cherché à vous expliquer le plus confusément possible cette farce absurde qui étrangement a été reprise par nos impayables élus d'une République qui n'a jamais supporté de n'être pas tout à fait une monarchie. Les règles amidonnées du protocole sont scrupuleusement respectées et même, comble de la fatuité de la fonction, exigée par ces Princes des urnes, ces seigneurs du bulletin de vote. Leur légitimité se fondant bien plus sur l'ordre hiérarchique qu'ils imposent à tous que sur la valeur de ces tristes sires.
Mais tout ceci relève désormais du monde d'avant. Le nouveau monde sera celui du Protocole qu'ils prétendent sanitaire. Un monde d’apprêt tant leurs règles couvrent toutes les surfaces de nos activités sociales afin d'évacuer toutes les anfractuosités qui faisaient le charme de nos existences. Une simple couche illusoire de principes à suivre à la lettre sous prétexte d'encourir la terrible et injuste menace de cette amende forfaitaire de 135 euros qui démontre sans cesse que les responsables ignorent tout de la vie réelle des pauvres gens.
Le protocole n'est plus un guide de bonne conduite, mais bien plus une conduite menée à la baguette afin de faire de l'individu un pion soumis au bon vouloir des maîtres de cérémonie. Ceci cependant serait trop simple et les rédacteurs de ces pensums font en sorte de transformer la ligne de conduite en montagne Russe de atermoiement administratif. Le complexe en est le principe fondateur associé avec le sens de la démesure au langage abscons et aux exigences contradictoires voire absurdes.
Pour enfoncer un peu plus le clou de ce spectacle imbécile, le protocole a une durée de vie ridicule, sans doute pour nous faire toucher du doigt la fragilité de toute chose en ce bas monde. Un bon bréviaire administrative ne doit pas s'installer dans les consciences, le risque serait trop grand que des petits malins en découvrent les failles pour chercher à détourner la chose.
Tout au contraire, plus sa date de préemption est courte, plus il permet de troubler les esprits, agacer les braves gens, embrouiller le message au point de le rendre totalement caduque. C'est la démarche choisie par ces experts en embrouilles, ces princes de la cour du roi Pétaud, monarque qui d'ailleurs, sur son trône, ne cesse de pétuner d'ailleurs que de son nez.
Le virtuose en la matière spéciale à défaut d'être fécale est sans conteste le ministre de l'éducation nationale et des sports, qui ne cesse de changer ses exigences, transformant ses injonctions en caprices sans queue ni tête dans un tourbillon à vous donner le tournis. Est-ce à dire que le but ultime est simplement de faire parler de soi, afin d'occuper l'espace médiatique ?
Quand l'écrit n'est plus qu'un prétexte pour faire parler de soi, que le texte n'a même pas à être, lu pour faire causer, quand il est strictement inapplicable, le bon ministre se réjouit, se frotte les mains, ayant rempli sur dessein secret : « Faire de l'écriture une coquille vide, un communication qui se perd dans le vent.
Les girouettes n'ont pas fini de grincer, les protocoles se suivent et nous désolent. Nous sommes entrés dans l'ère de l'agitation sans matière, ce qui finira par exaspérer l'Emmerdeur en chef, très attaché vous l'avez bien compris au fondement.
À contre-expertise.
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