Le « Tirage-au-saure », monstre en voie d’extinction ou nouvelle espèce ? partie 2 : le contre !
A force d’accepter les honneurs on finit par croire qu’on les mérite !
Les entretiens du Professeur VaZlin’.[email protected] Le 24 Août 2015 N° 241
- Professeur VaZlin’, revenons sur « tirer au sort nos élus ». Dans votre entretien N° 239, vous étiez « pour » ; mais à la fin vous vous disiez « contre » ! Pouvez-vous m’expliquer ?
- Cher ami, si l’on vous proposait d’être ministre, quelle serait votre réaction ?
- Il faut que je réfléchisse : « suis-je à la hauteur ? serais-je assez disponible ? suis-je le plus qualifié ? je peux pas vous répondre comme ça… »
- Quel enthousiasme !! Cher ami ! quelle joie ! Allons ! Mettez vous dans la peau d’un politique : quelle aubaine ! Il sautera de jubilation ! Quelle superbe occasion, quelle belle carrière s’ouvre à lui ! Futur premier ministre peut-être ? pourquoi pas Président !.. et vous, vous vous demandez si vous êtes capables !
Capable, pas capable, ministre de ceci ou de cela ? Qu’est-ce qu’on s’en fout ! être ministre ! C’est ça qui compte !
- Vous voyez Professeur, c’est ça qui me fait peur dans votre tirage au sort : je fréquente des gens qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, d’autres que je juge malhonnêtes, certains vraiment cons ! ou arrivistes, ou faux-jetons… je les imagine se ruer dans ce fauteuil, en avoir les yeux qui brillent de convoitise, et je me dis pourvu que le sort ne les désigne pas !
- Cher ami vous venez d’illustrer pourquoi je ne me battrai pas pour le tirage au sort. C’est un combat perdu d’avance. Je vais faire mal au cœur à beaucoup d’amis et d’honnêtes citoyens ([i]) qui se battent pour ce tirage au sort, le plus dur n’est pas d’en démontrer les vertus, mais d’en convaincre nos concitoyens.
Et là, c’est pas gagné !
Nous voyons nos politiques grisés par le pouvoir, avides d’avantages,… on en déduit que le pouvoir grise ou corrompt ! Que nul n’y échappe !
Aparté du professeur :
Nos élus sont-ils tous mauvais ? égoïstes ? nuisibles ? bien sûr que non ! Certains maires et élus me lisent et m’écrivent. Eux aussi, comme vous et moi, ne supportent plus ce système.
L’on sent des gens honnêtes, souvent en lutte contre leurs pairs. Je sais que mes propos les blessent, parce que, comme leur valeur et leur honnêteté reste cantonnées à leur entourage, invisibles pour nous, je ne peux les extraire du sac où je mets les autres.
Qu’ils m’en excusent et surtout qu’ils sachent que je suis leur allié.
Combien de fois, parce que je critiquais des élus critiquables, ai-je du subir le : « à leur place vous feriez pareil ! »
Et en serait-il ainsi ! Si les citoyens voient la politique synonyme de pouvoir arrogant et de fond de commerce juteux, c’est que les lois le permettent.
Comme dit Etienne Chouard, « nous votons pour des maîtres et non pour des lois ! »
Si nous votions pour des lois, nous obligerions d’abord les politiques à remettre leur mandat en cause s’ils ne respectent pas leurs engagements ([ii]) et surtout à considérer comme sacro-saint l’argent public.
Si nous avions de telles lois, un Valls qui d’un claquement de doigt, Ollé ! exige un jet pour lui et sa famille ! Lui, premier ministre ! Garant de la probité de son gouvernement Ollé ! Alegria ! Tapas y moscatel ! Pompons, pompons dans l’argent public, qui le saura ?!
Mais ça c’est su, et alors, tout penaud, comme toute excuse : il s’excuse !!!! Allez, Raus ! Dehors ! Ouste ! la loi l’aurait obligé à démissionner !
Où sont les principes, l’éthique, la déontologie si les élus ne voient aucun mal à puiser, pour eux, dans l’argent public.
La soif de privilèges a pris le pas sur la citoyenneté.
Pire, on nous en accuse : « Ah ! c’est facile de critiquer…, si vous étiez à ma place…, et vous, que proposez-vous ? », Combien de fois avons-nous entendu de nos élus le « c’est pas facile » de Hollande ! ([iii])
Le résultat est là : devant cette suffisance, devant cette langue de bois qui laisse sans réponse, nous avons perdu confiance en nous ; nous nous sommes convaincus que confier notre destin au système électoral en place, même vicié et vicieux, est le moindre mal !
Mais ce moindre mal, de gouvernement en gouvernement n’a fait que croître jusqu’au ras le bol !
Alors ! Quelle solution puisque nous sommes piégés par ce système ?
Exiger de nous prononcer NON pour un programme (si facile à oublier), mais POUR des lois et choisir ENSUITE ceux qui les proposent et surtout qui savent qu’ils vont les subir dans toute leur rigueur !
Ça, ça ne demande aucune révolution ! Les élus en place, -ceux qui se disent honnêtes-, peuvent faire immédiatement des propositions pour de telles lois !
Ces lois ratifiées, nous voterons pour eux !
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