Les cafés « intello » : effet de mode, ou besoin réel ?
Eh oui, je parle du café, ce bon vieux lieu de convivialité
que nous avons à peu près tous fréquenté un jour ou l’autre pour y refaire le
monde, se prendre à rêver des écrivains ou des artistes qui y ont cherché
l’inspiration, un peu de chaleur humaine, ou tout simplement de la chaleur, sans
compter le café sucré dont parlait le poète fauché.
Une nouvelle clientèle, celle des professions
intellectuelles est, me semble-t-il, en train de retrouver le chemin du
café. A l’heure de la virtualité, de l’indépendance forcenée, de la promotion
des nouveaux ghettos urbains dans lesquels personne ne viendra déranger votre
petit ordre établi, il peut paraître étrange de voir des "élites
intellectuelles" retrouver le chemin du bon vieux "bougnat".
Dans mon propre cercle de professionnels indépendants, j’ai
découvert que les cafés "philo" de la dernière décennie avaient fait
des petits fort intéressants. J’ai personnellement pratiqué
le Café "psycho" du Luxembourg, dans lequel on peut se dorloter l’âme
dans un cadre avenant, et le café "rogérien", animé par Jean-Louis Minéeo - sans port d’attache attitré - pour participer à des discussions non directives.
Ayant trouvé la formule intéressante, j’ai décidé de me
lancer à mon tour dans l’aventure. La formule doit répondre à des besoins
collectifs que nous avions oubliés, car les réponses aux deux initiatives que
j’ai organisées sont au-delà de mes attentes.
Par une participation inattendue plus de vingt participants au
premier "café consultants", organisé à la Bastille par une association - nous en attendions une dizaine, une petite tablée, aux deux réunions du
"café solo de la boucle" organisées le samedi matin à
Verneuil-sur-Seine ; je n’en connaissais que la moitié.
J’ai été frappé par la qualité des échanges et des relations établies, qui
ont permis aux participants de se parler en toute simplicité, mais avec sérieux
et respect ; de tester des idées ; d’évoquer des pistes de travail sur des
problématiques communes.
L’auvergnat de Brassens a évolué. Il s’est adapté au WiFi,
au cocktail sans alcool, et aux nouveaux éternels étudiants que nous sommes
devenus, adeptes de la tasse de café qui dure ! Le café est un lieu de
convivialité irremplaçable et, de mon point de vue, plus sympathique que bien
des clubs de réflexion organisés, mais un peu figés dans leur carcan procédural.
Le café est devenu pour les professionnels indépendants bien
plus que la machine à café des entreprises, celle dont on parle dans le poste :
c’est un espace de travail pour toute cette population de travailleurs nomades,
sans bureau fixe, à laquelle j’appartiens depuis maintenant plus de dix-sept
années, pour ses rendez-vous professionnels : il permet de s’isoler pour réfléchir, de rencontrer
ses collègues pour échanger.
Et vous, qu’en pensez-vous ?
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