Les Controverses d’une Neuroscience Passée Inaperçue
Notre cerveau n’est plus un mystère pour la science. Malgré son extrême complexité faisant de lui l’organe le plus difficile à cerner, des neuroscientifiques sont parvenus à maîtriser de plus en plus son fonctionnement ainsi que la configuration des ondes cérébrale que notre matière grise génère afin de créer des ondes cérébrales artificielles. Les travaux que les chercheurs ont entrepris n’ont pas été vains. En plus d’être en mesure de savoir à quoi corresponds, chacune des zones du cerveau, ils sont à présent capables d’agir sur l’énergie qui se libère de la matière grise d’une personne. Ils peuvent ainsi activer des zones au repos et endormir des zones éveillées, mais aussi provoquer un état de stress ou bien inhiber le langage d’une personne.
Le pionnier en la matière est le neurophysiologiste José Manuel Delgado. Célèbre pour sa démonstration de « mind control » sur un taureau, il est parvenu à piloter électroniquement un taureau en empêchant ce dernier de foncer sur le toréador. Tout au long de sa carrière, ses recherches l’ont conduit à chercher les mécanismes visant à contrôler aussi bien l’esprit des animaux que celui des humains. Il est également le premier neuroscientifique à avoir provoqué, à l’aide de stimulations électriques, l’agressivité de singes et de chats de laboratoire. Certaines zones du cerveau de ces êtres vivants avaient été activées afin de produire cet effet. Cette étude peut faire l’objet de vives critiques car au lieu de tenter d’éradiquer des pulsions agressives et primitives d’un être vivant, le neuroscientifique les déclenche délibérément à distance sur des êtres sans défense. Au lieu d’induire un peu plus de gaité chez ces animaux, le neurophysiologiste José Manuel Rodriguez Delgado s’est donc contenté de les rendre violents.
De plus, il stipule dans un extrait de son ouvrage de 1972 Le Conditionnnement du Cerveau et la Liberté de l’Esprit retraçant des pratiques scientifiques apocryphes sur des êtres humains que « Chez une autre malade, la stimulation d’une zone similaire du thalamus produisit une expression de peur caractéristique ; elle tournait la tête, explorant des yeux la chambre. Quand on lui demanda ce qu’elle faisait, elle répondit qu’elle sentait une menace et pensait que quelque chose d’horrible allait arriver. Cette sensation de crainte était ressentie comme réelle et elle avait une prémonition d’un désastre imminent de cause inconnue. L’effet se produisit régulièrement à des jours différents et ne fut nullement affecté par l’introduction d’une caméra et de projecteurs destinés à filmer l’observation. L’activité motrice de la malade et le choix des mots variaient en fonction du contexte de l’environnement mais l’expression faciale et la sensation aiguë d’une peur imprécise, inexplicable mais réelle, demeurèrent inchangées après plusieurs stimulations. » Ces expérimentations ont plongé, à maintes reprises, une personne malade dans un état d’angoisse. Les cobayes choisis étaient, tous, des individus malades, c’est-à-dire des personnes vulnérabilisées par une maladie susceptible de s’aggraver par ce genre de protocole expérimental périlleux.
N’accordant aucune importance à la neuroéthique, José Manuel Rodriguez Delgado a continué dans sa lancée. Après avoir implantée, lors d’une opération chirurgicale, des électrodes sur des malades, Delgado et ses collègues se sont livrés à des expérimentations douteuses. Le fait que ces neuroscientifique aient, au cours des années 60, inhibé la parole, bloqué les mécanismes de la pensée, déclenché des souvenirs, provoqué le rire, l’amabilité et même des hallucinations chez des sujets malades pose réellement problème. Quels intérêts les scientifiques ont-ils trouvé à générer les hallucinations, chez des personnes ? Les hallucinations figurent parmi les symptômes de certaines pathologies. Est-ce vraiment une recherche qui a eu pour enjeu d’améliorer la condition humaine, son bien-être, c’est-à-dire en cherchant un moyen de soigner ses maux ou bien ces recherches détériorent-elles la situation d’une personne malade en créant ses lots de problèmes inattendus ? Les manipulations du système cérébral d’une personne en générant chez elle des états de souffrance en lui court-circuitant le fil de ses pensées ou, toujours par le biais de stimulation électrique, l’empêchant de parler ne semblaient pas déranger les instances judiciaires des années 70. Est-ce bénéfique pour un être humain de se voir ôter certaines facultés vitales même si cela se déroule dans le cadre de tests temporaires ? Nous sommes donc très loin de l’humain amélioré vanté par les nouveaux promoteurs du transhumanisme.
En ce qui concerne la possibilité de « bloquer les mécanismes de la pensée, inhiber la parole etc », de multiples craintes vont naître de la part de n’importe quel penseur. Dans un Etat comme la France, il est, à priori, peu probable que ce genre de dispositif déshumanisant soit mis en place mais qu’en est-il d’un régime autoritaire ? Les dissidents et autres lanceurs d'alertes seront-ils épargnés dans un avenir proche par ce genre de mesure ? Quel sort leur sera réservé si l’Etat emploie ces découvertes scientifiques à des fins répressives, c’est-à-dire pour faire taire un Snowden en puissance ? Les dérives n’émaneraient pas automatiquement des Etat policiers. Certaines sectes intra-mondaines pourraient s’accaparer ces avancées techniques afin de les utiliser sur des civils jugés arbitrairement néfastes. Une nouvelle forme de criminalité risquerait d'émerger. Or, à l'heure actuelle, le Droit ignore l'existence de ce genre d'expérimentation qui, comme bons nombres de découvertes scientifiques, sortira un jour du laboratoire qui l'a vu naitre.
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