Les porte-flingue du châtelain chafouin

À Serge, Jean-Pierre et son dernier carré...
Ils sont conseillers, députés, notables locaux ; implantés solidement dans leur fief et fiers d’une réputation sans faille. Ils ont défendu la veuve, l’orphelin et la morale, se sont indignés des frasques d’un état socialiste en déliquescence et ont patienté, attendant leur heure. Ils se sont taillé un costume de dignité et de respectabilité pour mieux, sans doute, nous leurrer et nous griser. Car à la première alerte, les porte-flingue du châtelain montrent leur vrai visage : celui de l’hypocrisie et de la malhonnêteté.
Avec eux, vous auriez dû le constater, on allait laver plus blanc dans les allées du pouvoir L’exemplarité, la rigueur, la probité étaient au programme de leur champion. Le bon père la morale allait rétablir la confiance, redresser les valeurs, montrer l’exemple et imposer des efforts dans tous les secteurs. Une purge s’imposait pour redonner à la France, son lustre d’antan. Ils se réclamaient tous du Grand Charles, l’homme du courage et de la droiture.
Nous aurions aimé les croire, tant nous étions las des guignols en place. Nous envisagions de les suivre ; si grande est la peur de l’épouvantail qui se profile à l’horizon. Mais, d’un coup le masque s’est fissuré, l’odieuse réalité a éclaté au grand jour : « Ils sont prêts à défendre le châtelain pour conserver leur place au soleil ! »
Ils reprennent à leur compte la théorie du complot, s’indignent de la servilité des juges, réclament la présomption d'innocence, effacent l’ardoise de leur champion, ne s’arrêtent pas une seule seconde sur son incroyable cupidité, son amour inconsidéré de l’argent et du luxe. Ils auraient bien du mal à pourfendre ce qu’ils pratiquent à leur petit niveau ; ils agissent de même dans leur chère baronnie.
Les porte-flingue du Prince des risettes prennent sa défense, usent de leur notoriété pour réclamer justice. Ils passent l’éponge, avalent des couleuvres, mangent leur chapeau, réduisent en cendres des années d’un long travail, souvent méritoire, parfois exemplaire pour leurs électeurs. Ils montrent leur vérité : celle d’une caste plus soucieuse de ses prérogatives, ses avantages, ses privilèges, son statut, son immunité que de droiture et de légalité.
Comme un seul homme, le doigt sur la couture du pantalon, ils suivent les consignes, reprennent les slogans, entonnent le même concert d’indignation outragée, se pressent sur la tribune derrière leur champion, pour lui apporter leur plus totale et inconditionnelle adhésion. Ils n’ont aucun doute, aucun remords, aucun scrupule ; ils défendent l’indéfendable au nom d’une position qu’ils ont héritée des scrutins locaux.
En agissant ainsi, les porte-flingue du châtelain dénaturent totalement cette République aux abois ; ils salissent l’honneur des citoyens, ce qui ne doit guère les gêner : depuis longtemps déjà, ils ont renoncé à cette vertu essentielle de l’honnête homme. Ils prennent sa défense dans le journal local qui, toute honte bue, leur ouvre grand ses pages pour pareille ignominie. Ils font des apparitions sur les médias nationaux ; ils brillent, tout heureux de se ranger derrière le mensonge, la prévarication, l'insolence, le mépris de leur caste pour la plèbe.
Les porte-flingue du châtelain se présenteront ensuite aux législatives, tenant une nouvelle fois un discours ferme sur la reprise en main du pouvoir, sur la nécessaire sévérité à l’encontre des délinquants, sur les efforts à réclamer aux citoyens, sur la transparence et toutes ces belles idées qui ne servent qu’à nous endormir. Ils ont démontré que, pour eux, tout cela n’était que sornettes et billevesées. Ils ont tout repoussé d’un revers de la main pour défendre leur cher parrain.
Ne vous trompez pas ; ne vous faites plus prendre à ce piège honteux de la coterie. Tout maire ou député qu’ils soient, ils sont complices et en cela méritent d’être écartés d’un pouvoir qu’ils ont souillé. Les porte-flingue du châtelain ne méritent désormais ni votre estime ni votre respect. Il est grand temps de botter le cul à cette classe politique qui ne recule jamais devant la moindre ignominie.
Abjectionnement leur.
Photographie "empruntée" à la presse locale
qui ne se serait jamais permis billet aussi ironique.
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