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Accueil du site > Actualités > Citoyenneté > Marche ou rêve ! Les Indignés vont à Bruxelles...

Marche ou rêve ! Les Indignés vont à Bruxelles...

Saviez-vous qu’en ce moment même, des Indignés parcouraient l’Europe à pied, défendant une autre conception de la démocratie, différente de celle du simulacre dans laquelle nous vivons ? J'ai décidé de les rejoindre, pour quelques jours... 

Vous avez surement entendu parlé du mouvement des Indignés, né en Espagne le 15 mai dernier, qui depuis résonne dans toute l’Europe sur fond d’une profonde et complexe crise économique, et d’une prise de conscience des limites du modèle démocratique occidental.

Partie prenante en dilettante de la mouvance parisienne du mouvement du 15M, ou des Indignés, j’ai profité de mes courtes vacances pour aller rejoindre la Marche partie de Barcelone le 8 août dernier, histoire d’en savoir un peu plus sur la version contemporaine d’un mode de protestation historique, et aujourd’hui passé de mode.

Comment j’en suis arrivé là ?

Mes premiers pas dans la Révolution citoyenne, je les faisais alors que je n’en avais même pas encore pas encore conscience. C’est lorsque, au rythme de rencontres, de lectures et de cours d’université, je me suis mis à aller plus loin que les postulats, évènements et les faits qui nous sont assénés chaque jour par un flux continu d’informations dont les sources sont, la majeure partie du temps, biaisées de façon inconsciente ou idéologiques, que j’ai commencé à développer un esprit critique et engagé politiquement, malgré moi.

Une bien longue phrase pour décrire une partie de la complexité du processus qui fait passer l’individu « mouton » (ou Madame Michu, selon les publicitaires…), au statut de citoyen conscientisé. Les dogmes de notre société actuelle tendent à faire paraître ces ces homo-politicus comme au mieux de doux rêveurs caressant des utopies, ou pire, les prennent pour des esprits subversifs constamment en opposition, révolutionnaires, qui ne chercheraient qu’à détruire le système actuel, sans offrir de solution viable. TINA (There is no alternative) en quelque sorte. Circulez, il n’y a rien à voir…

Pourquoi diable devrait-on se charger du fardeau de la pensée dominante, et se retenir de poser des questions pertinentes, qui ne trouvent aucun écho dans la sphère politico-médiatique ? Si les médias ne remplissent plus leur rôle, à savoir de diffuser des informations complètes, vérifiées, ainsi que non amputées ou dénaturées ; d‘être le dernier rempart de la démocratie face aux influences politiques et économiques en somme, n’est-il pas nécessaire de développer de nouvelles stratégies et modes de pensée ?

Qui et que reste-t-il alors au citoyen pour assurer sa défense ? Grossièrement, et en n’oubliant pas ceux qui défendent encore le droit à l’information : ses pairs, la rue et la toile.

Concernant l’échelle des masses, penser que tout le monde pourrait être actif politiquement, au sens du militantisme serait irraisonné. Par contre, il est probable qu’une partie de la population ne soit pas encore résignée, et caresse des espoirs de jours meilleurs, tout en étant convaincu que cela resterait irréalisable. Tout le monde ne peut être humaniste certes, mais peut être serait-il temps d’objectiver les dégâts et les dérives de notre société afin de faire un constat sans appel : nous ne vivons pas en démocratie. La conscience de cet enjeu doit appeler à remettre en question les dogmes qui régissent notre vie, notre habitus dirait Bourdieu, afin d’apposer un regard nouveau sur le monde dans lequel nous vivons.

Quant à Internet, même s’il n’est pas le Saint Graal (et oui, certains y passent leur temps à… perdre leur temps, se divertissent, entretiennent leurs fantasmes…) permet pourtant à un nombre infiniment plus grand de citoyens cherchant l’information d’y accéder presque librement, et par la même, devenir des citoyens-journalistes, à des échelles bien sûr variées. Faut-il voir le spectre d’Internet dans les mouvements qui secouent le monde ? Tous les pays qui voient certaines parties de leur population se soulever n’ont pas la même utilisation d’Internet, cela serait à voir au cas par cas. Me concernant, je suis en tout cas bel et bien un enfant de la Révolution par Internet. L’aurais-je été autrement ? Impossible de répondre…

 Après un bref aperçu de ce qui m’a mené à être sensible au mouvement du 15M, qui dans sa globalité, cherche à redonner plus de pouvoir au peuple, et à lui donner les moyens de s’armer politiquement, afin qu’il ne soit non plus figurant d’un monde sur lequel il n’a presque aucune emprise, mais qu’il devienne un groupe dont la collaboration, et la compréhension des différents enjeux, se feraient sous le sigle de la transparence.

Quelques mois après avoir observé le mouvement depuis Londres, je suis finalement revenu sur la terre ferme et j’ai pu voir les Indignés français d’un peu plus près. Ma première expérience avec eux a été plutôt curieuse... Je comptais les rejoindre à l’Hôtel de Ville pour assister à une de leurs AG, afin d’en savoir un peu plus sur ce qui se tramait, et puis j’ai été témoin d’une chose qui m’a paru complètement incrédule, moi, petit novice dans la vie militante : la répression policière. Alors que nous souhaitions simplement discuter entre citoyens, la police a finalement arrêté 127 personnes devant le Parvis Notre-Dame, où nous avions décidé de nous déplacer. Dites vous que c’est tout de même étrange de se retrouver dans le parking sombre d’un commissariat pour un contrôle d’identité, pour avoir voulu s’informer et partager des idées.

Des semaines, soit des séances de travail, des commissions, des débats, et quelques querelles plus tard, j’appris qu’une marche internationale partaient des foyers d’indignés, pour une escapade européenne vers Bruxelles. Mes vacances pour cause de chômage technique approchant, je décidai de partir rejoindre l’une de ses ramifications.

En route pour Barcelone ! Puis Bruxelles…

Alors que je pensais rejoindre la Marcha Meseta, je pris finalement la décision d’aller à la rencontre de la Marcha Mediterranea qui partait le lundi 8 de Barcelone, bien plus commode à rejoindre en auto-stop depuis Paris. J’ai donc eu mon premier contact avec eux à Mataro, le mardi 9 août.

Au départ, je me suis dit : « Pfff, ils ne sont que 17, j’aurai dû aller à l’autre marche ! ». Et puis les heures passants, je me retrouva bien vite absorbé par la petite famille de la Marcha Mediterranea. Quelle chance de voir une organisation de ce genre à ses balbutiements ! Voir ses erreurs, ses hésitations, mais aussi son sens de la débrouillardise et de la créativité à l’œuvre, fût extrêmement enrichissant. Je ne vais pas vous conter les querelles internes et autres broutilles, mais plutôt le quotidien de cette marche, et ce qu’elle est en train d’accomplir.

Chaque jour, une distance de marche entre 20 et 35km est à accomplir. Une voiture de soutien logistique – lorsqu’il y en a une… - transportera vêtements, tentes et nourriture jusqu’au point d’arrivée. Et marcher ces distances sous le soleil catalan n’est pas de tout repos ! Peu importe, les marcheurs savent pourquoi ils sont là, je m’étonne même de n’entendre presque aucun gémissement. Moi qui fut scout dans le passé, j’ai encore le souvenir des pleureuses aux ampoules !

Levé 5h ou 6h, selon la distance à parcourir (les horaires du matin étant les plus précieuses pour éviter de subir trop longtemps la hargne du soleil catalan, il est nécessaire de partir tôt !). L’heure d’arrivée dépendra de notamment de comment aura été géré l’itinéraire, ou encore du nombre de villages visités pour mener des actions, discuter avec les habitants, donner rendez-vous à l’assemblée populaire du soir, ou encore récupérer de la nourriture.

Le groupe fonctionne en auto-gestion, c’est à dire qu’il est plus ou moins indépendant de tout infrastructure extérieure. La nourriture nous est soit fournie par des Indignados locaux qui nous reçoivent dans les villes qui se trouvent sur notre chemin, soit nous la récupérons nous-mêmes en allant voir les commerçants qui nous font don de leurs invendus, produits périmés etc, ou encore, nous récupérons divers aliments dans divers endroits (poubelles des marchés, champs…), bref, la débrouille. Une des seules nécessité pécuniaire étant celle du carburant pour la/les voitures d’appoint. Là, des spectacles peuvent être donnés dans la rue, des quêtes organisées, des petits objets confectionnés et vendus ou bien, les marcheurs mettent la main à la poche, lorsque c’est matériellement possible pour eux. 

Car la population des marcheurs est tout de même assez spécifique. Elle nécessite que l'on ai du temps à consacrer à cette cause. On retrouve donc des chômeurs, mais aussi des étudiants, des retraités, mais aussi des personnes ayant pris des congés simplement pour accompagner la marche quelques jours, ou quelques semaines... L'important étant d'en être, rien qu'un peu !

Pourquoi faire au juste ?

Le but affiché de la marche, est donc de rallier Bruxelles à pied le 8 octobre, afin de protester devant le parlement Européen, et de présenter des doléances récoltées le long du périple (ce qui n’est pas sans rappeler 1789…). Car soyons clairs, les marcheurs s’accordent sur un fait : peu ont un réel espoir que les choses changeront le 8 octobre à Bruxelles, par contre, ce qui est important, c’est de semer des graines le long de leur chemin, de marquer le territoire par leur passage. Aller à la rencontre des gens, leur parler, les écouter… C’est pour cela que chaque soir, des Assemblées Populaires sont organisées dans les villes et villages dans lesquels les marcheurs résident pour un soir, afin d’informer sur le mouvement du 15M, la marche, mais aussi pour parler d’actualité économique, politique ou de sujets sociaux. Les locaux nous confient leurs problèmes, nous encouragent, parfois nous questionnent sur nos intentions. Si le peuple espagnol était assez réceptif (parce que fortement touché par la crise, et parce que le mouvement des Indignés y a eu une important plus significative qu’ailleurs, et plus couverte médiatiquement), il y a évidemment des sceptiques, ou bien des individus opposés à cette initiative.

 Certains assument leur opposition en nous taxant d’irréalistes, d’autres ne croient en rien d’autre que l’individualisme ou au libéralisme économique comme porte de sortie de la crise. Peut être… Il n’empêche que l’opportunité qui s’offre à nous aujourd’hui est à saisir, et que la laisser filer serait la pire des erreurs. A l’heure où le système dans lequel nous vivons montre ses limites d’une façon criante, il faut avoir une sacrée poutre dans l’œil pour refuser de faire le constat amer de notre mode de vie…

Eloignées du modèle classique des cortèges de syndicats qui se cantonnent bien sagement aux itinéraires et aux horaires de manifestations, les marches continuent aujourd’hui leur inexorable progression vers Bruxelles, et ont plus que jamais besoin de vous. Besoin de votre soutien, aussi bien intellectuel que matériel, mais aussi et surtout, de votre contact. Si elles passent près de chez vous, allez donc y faire un tour, vous serez surpris ! Personnelement, j'en suis ressorti grandit, c'est bien difficile de revenir à une vie normale après ça... 

Grand rendez-vous à Paris le 17 septembre


Pour les autres dates, voir ci dessous :
http://www.facebook.com/15mMarchaBruselas
http://www.scoop.it/t/the-marches-to-brussels


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35 réactions à cet article    


  • JahRaph JahRaph 26 août 2011 10:55

    @L’auteur : Excellent Article. Merci pour le compte-rendu !! Ca donne carrément envie d’y être...


    • JahRaph JahRaph 26 août 2011 10:57

      Peux-tu (je te tutoies vu que je te connais smiley nous donner plus de détails sur ton vécu pendant la marche :

      - nationalité des participants
      - expliquer les itinéraires des différentes marches
      - ta meilleure rencontre au sein de cette marche

      Ca me ferait bien kiffer de lire là-dessus !


      • Jonathan Moadab Holly_Crapp 26 août 2011 13:42

        Olé JahRaph, merci pour tes encouragements ! 

        - Concernant la marche que j’ai joint, la nationalité dominante était évidemment espagnole. Les marcheurs venaient majoritairement de Barcelone et ses alentours, mais on retrouvait aussi des madrilènes, mais certains individus originaires de pays hispanophones (Chili, Vénézuela). Sinon, plusieurs marches sont parties ou partiront de différents pays tels que les Pays bas, la Belgique, l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie, et d’autres... J’ai même entendu qu’une délégation partait d’Israël (comprenant palestiniens et israéliens), mais je n’ai pas pu confirmer cette rumeur pour le moment. Pour moi qui ne parlait qu’un espagnol plus que primaire, l’exercice a été assez ardu ! Mais bon, j’ai pu plus ou moins bricoler avec mes vieux souvenirs du lycée, et avec l’anglais que je maîtrise déjà mieux. Maintenant, davantage de gens parlent français, cela se ressent dans les communiqués et les informations postées sur internet. 


        - Pour les itinéraires, on peut retrouver les routes du territoire français ici : http://marchestobrussels.takethesquare.net/ruta/ A noter que si les marcheurs tentent de les respecter scrupuleusement, ils sont exposés aux aléas climatiques, à la santé physique des intéressés, aux communautés pouvant accueillir les Indignés etc. En règle générale, une étape fait entre 20 et 35 kilomètres. Pour rallier Paris à temps, cela risque donc de faire très court, je pense qu’il est probable qu’ils doivent emprunter un autre mode de transport à un moment pour gagner quelques kilomètres... A voir !

        - Ma meilleure rencontre ? Question complexe ! Il y a quelques personnalités avec lesquelles j’ai plus accroché, forcément, mais dans l’ensemble, j’ai été assez surpris par le fait que je pouvais plus ou mois m’entendre avec tout le monde. Forcément, on avait tous au moins un point en commun ! J’ai quelques vidéos non montées que je peux partager pour donner un aperçu, il faut que je m’attèle au travail de titan de tout trier, et de tirer quelque chose de tout ça... Ca sera ma première fois aussi !

        Bref, ici, Enrique, un vétéran des marches espagnoles. Il m’a impressionné par sa volonté, sa détermination, son sens de la survie, et la façon dont il savait régler les divergences lors des assemblées internes. Il répond ici à quelques questions : 

        http://www.youtube.com/watch?v=x6oGiBasX48

        Ici Jose, un super orateur qui adorait prendre le mégaphone pour improviser quelques discours, souvent teintés d’humour. Les passants, s’ils n’applaudissaient pas toujours, esquissaient au moins un sourire ! Là, on le voit devant la cathédrale de Girona. On a ensuite fait toutes les rues de la vieille ville... c’était épique !

        http://www.youtube.com/watch?v=K2yovGtppVk

        Et puis là, c’était un des moments de galère de la marche, où on s’était embarqués dans les montagnes catalanes pensant couper court pour arriver plus tôt et organiser davantage d’actions... Sauf que le groupe s’est scindé, certains se sont perdus, on s’est retrouvés à court d’eau etc... La misère ! Au final, tout s’est bien terminé, mais cela nous a bien servi de leçon et a ressouder le groupe pour le reste de la marche. Cela nous a de plus, conforté dans l’idée d’utiliser les axes de circulation principaux afin d’augmenter notre visibilité. On entend ma respiration haletante suite à la petite course qu’il m’a fallu effectuer pour capter le groupe !

        http://www.youtube.com/watch?v=2xGugko2xuA


      • Lorelei Lorelei 26 août 2011 22:17

        bravo et user de facebook et reseaux sociaux qui font peur aux politiques pour un « call » de resistance et cette marche vers bruxelles car ils vont aller de plus en plus pour détruire la démocratie et instaurer le marché comme seule perspective


      • JahRaph JahRaph 26 août 2011 10:59

        ET BRAVO POUR TON PREMIER ARTICLE sur agoravox !!! En plus, c’est un article d’après un vécu, des rencontre, et non un simple article d’analyse (ou d’opinion).

        BIG UP !!!



          • Montagnais .. FRIDA Montagnais 26 août 2011 16:53

            Bel article Sir Holly_crapp.


            Le 17 à Paris ?

            Mais on est déjà pris.. Occupy Wall Street


            Mais.. Ce système vermoulu tiendra-t-il jusque-là ?

            Les « Experts » réunis à Lindau en ce moment, Nobels compris, sont optimistes, nous l’assurent : 

            « ..And then Europe will boom and overtake the United States, » Prescott said.

            • Jonathan Moadab Holly_Crapp 26 août 2011 19:11

              @Montagnais, merci ! Je sais pour le 17, mais comme le monde est bien fait, les marches restent jusqu’au 18... voir 19 je crois ! Histoire de reprendre des forces, de se réorganiser, et de prendre le temps de débattre et de diffuser le message dans la capitale !

              A priori, le système financier est parti pour encore durer quelques temps... 


              @stabiloboss, 
              Je suis encore trop jeune pour déjà baisser les bras. On verra ce qu’il en sera dans quelques années, en attendant, cet investissement est vraiment stimulant ! Au 8 donc ;)

            • eric 26 août 2011 17:51

              Fantastique ! Inespéré ! 17 dites vous ? Quel leçon pour les autres 350 millions de citoyens européens. De façon assez amusante, avez vous remarqué qu’il s’agît un peu de faire le pèlerinage se Compostelle à l’envers ? Si vous prenez les bons chemins, vous allez rencontrer des tas de gens sympa à contre courant.....( 200 000 en 2004).


              • Jonathan Moadab Holly_Crapp 26 août 2011 18:49

                Cher Eric,


                Vous me faites remarquer que j’ai oublié de noter qu’ils étaient déjà une quarantaine quand je suis parti. Et qu’ils étaient une soixantaine avant d’être rejoins par la marche partie de marseille qui allait les rejoindre à Nîmes.

                Faut-il se formaliser sur le nombre de personnes effectuant la marche ? Si vous aviez lu attentivement l’article, et que vous aviez un tant soi peu réfléchi, vous auriez su qu’il est complètement incohérent de comparer un pèlerinage dont l’héritage remonte à plusieurs siècles, motivé par des raisons religieuses, dont la durée n’excède pas en moyenne 15 jours, à une marche issue d’un mouvement spontané et peu médiatisé, ne se revendiquant d’aucune idéologie autre que celle constitué par l’addition de toutes les individualités qui constituent le groupe, et qui dure, pour les plus longues, 4 mois. Normal qu’elles n’aient pas le même nombre de participants non ?

                Je ne reviendrais pas sur vos approximations de calcul (17/3 = 3 ?) ni davantage sur vos sarcasmes gratuits, je vous recommande juste, au cas où vous n’auriez pas d’arguments plus consistants que ceux que vous m’avez opposé, d’attendre la date du 8 octobre pour voir le nombre de personnes qui feront le déplacement à Bruxelles, qui à mon avis, seront bien plus que 17... 


              • eric 26 août 2011 19:51

                C’est parce que vous omettez le Père, le fils et le Saint esprit qui nous accompagnait dans notre marche. Mais dont acte, cette forme d’action est d’une redoutable efficacité. Les 7 personnes que nous avons rencontrées dans la rue avant d’être stopés en plein élan par un violent orage, se sont toutes montrées solidaires de notre juste lutte. Il faut dire que notre village se situe à proximité d’une grande ville qui se déleste de ses« indignés » sur les zones rurales environnantes,( notamment parce que l’immobilier social y est moins couteux). Pour 1 300 habitants sur le canton, nous avons une bonne 50 aine d’indignés à plein temps. Et la révolte gronde. Il faut dire qu’ils ont une forte visibilité. Pas besoin de tentes, ils ont un café a peu prêt dédié dans le centre du village. Quand ils ne sont pas en ville à faire leur course au super marché avec « l’essence gratuite pour recherche d’emploi », on est sur de les y trouver. En fait, c’est le nombre qui fait problème. Dans nos régions rurales reculées et montagnardes, on avait l’habitude d’acceuililr les bras cassé, cheminots, colporteurs, petits métier et autres mals adaptés sociaux. Il y avait toujours une assiette de soupe. Quand il sont 50 a rien faire vivant de subventions et aides sociales et cherchent à nous expliquer la vie, cela crée des tensions. Tient, il y en a un, un précurseur, qui a fait un projet de réforme de la constitution européenne. Il faut se mettre à la place de nos masses rurales, un peu à l’écart des grands courants de la civilisation en général et de l’indignation en particulier. Elles comprennent mal pourquoi elles doivent se lever le matin pour payer des impôts, pendant que d’autre refont le monde au troquet en s’indignant de la modicité des sommes que la société leur alloue pour se livrer à cet utile exercice et pourquoi les villageois qu’ils sont venus illuminés s’obstinent à ne pas leur confier les rennes de la Mairie. Et en plus, il nous reste quelque cathos, qui ont assez mal vécu les agressions indignés contre les JMJ. Loin de moi l’idée de partager entièrement ces préjugés « populiste » et quasiment le Peniste, pour ne pas dire fachiste , mais il me semble utile de vous informer. le peuple gronde. Déjà l’autre jour un bras cassé (ici on les nomme les va nus sales) à voulu faire de la récupération révolutionnaire de haricots verts dans le potager de notre voisine veuve femme de ménage portugaise retraitée, et on a frôlé le drame de l’autodéfense.
                Vous imaginez les préjugés bourgeois de ces gens. « Déjà qu’il sont payés à ne rien faire, si en pus il me piquent mes haricots... ! »
                A mon avis, vous êtes trop en avance sur un peuple qui ne vous mérite et ne vous comprend pas. « Pourquoi ces gugus veulent ils se mêler à tous les 17 de réformer la constit si ils ne sont pas capable de faire pousser un haricot par eux même ». A mons sens, vous devriez vous investir dans le social, l’économique, ou le culturel ( le vrai, pas façon intermittent) et leur en mettre plein la vue en faisant vos preuves. Alors, c’est eux qui viendraient peut être vous chercher.


              • eric 26 août 2011 20:27

                17 multipliés par une cinquantaine de ville européenne ! Mais vous allez doubler le nombre des indignés bruxellois ! Que cet évènement médiatisés à outrance ne parviennent pas à mobiliser qui que ce soit devrait poser des questions aux organisateurs sur la pertinence de ce genre d’action ou sur l’audience de leurs idées ( tapez sur google indignes (150 personnes en Espagne, puis benoit 16, deux millions quand même : à peu prêt le même nombre d’occurrence : conclusion, les médias mainstream essaye de nous faire croire que les indignés existent : Pourquoi ?


              • Jonathan Moadab Holly_Crapp 27 août 2011 00:02

                Eric,


                J’avoue ne pas reconnaître la situation que vous décrivez... Peut être parce que mis à part Paris, où de nombreux étudiants, travailleurs en tous genre, et autres se cotoient, je n’ai pas vu grand chose d’autre des Indignés français. Néanmoins, le peuple espagnol semblait être bien plus réceptif que l’est votre commune... De plus, les descriptions que vous faites me semblent étranges ? Pouvez-vous donner plus de précisions sur la localité que je puisse m’informer ? 

                Concernant le fait que le peuple ne nous comprend pas, vous avez parfaitement raison. C’est d’ailleurs le but de la marche (et celui de mon article) créer des espaces de débat afin de discuter de ces questions. Celui qui possède une terre peut certes cultiver son jardin, celui qui n’en possède pas cultive son intellect... Je pompe grossièrement Voltaire, et j’exagère la situation, mais c’est, je crois le cas d’une partie des indignés. Certains ne commencent à se poser des questions sur le système qu’une fois qu’ils se seront pris un coup de pied au cul. 

                Est-ce aux individus de tout faire pour s’adapter au système ? Ou un nouveau mode d’organisation, plus humain, pourrait-il naître ? C’est toute la question que le 15M tente de poser. Les initiatives que vous décrivez fleurissent déjà, laissons le temps au mouvement de se développer. Il n’est aujourd’hui qu’un petit embryon... pourquoi vouloir déjà le supprimer ? 

                Laissez-lui donc sa chance.

              • eric 27 août 2011 08:31

                A holly crapp, : « Concernant le fait que le peuple ne nous comprend pas, vous avez parfaitement raison » confirmation assez attendrissante et pleine de bonne volonté mais qui pointe le fond du problème et qui est en définitive inquiétante. Car le « peuple », il est exactement comme vous. Il a des idées, des aspirations, des projets, des souhaits, des desiderata. Il arrive même qu’il ait un esprit cultivé, même au milieux de ses haricots verts. Et ce qu’il veut, en politique, c’est qu’on l’écoute, pas qu’on lui explique pourquoi ses aspirations ne sont pas les bonnes. C’est bien pourquoi le microscopique mouvement des indignés est obligé de recourir à « la rue ». le concomitance du mouvement des indignés espagnol et de la déroute électorale des gauches est sans doute un hasard, mais elle est assez symbolique. Et votre comparaison avec Voltaire est particulièrement éloquente. Candide, le peuple, reste gentil, et continue a entretenir Pangloss, mais à la fin, il finit quand même par lui dire cause toujours, mais il faut aussi bouffer.
                On reste dans l’hypothèse optimiste ou celui qui cultive son jardin pour nourrir le monde, accepte de continuer à subventionner celui qui cultive son esprit égoïstement en lui donnant des leçons de morale. Plus humain ? Prouvez le ! Il ne suffit pas de l’affirmer.
                Tous les indignés que j’ai rencontré sont des gens ayant un minimum de bagage intellectuel, donc susceptible de faire quelque chose de plus ou moins constructif dans la vie, et qui émargent à des budgets publics ou sociaux : étudiants, chômeurs, intermittent du spectacle, allocataires divers, rmistes par choix, militants retraités des grands soir. Ils vivent de la part de notre argent commun destiné aux vrais pauvres, mais ils considèrent que cultiver leur esprit justifie leur ponction. Ce sentiment est de moins en moins partagé. Pour beaucoup de gens restant à la surface des choses, ils apparaissent d’abord comme des parasites pleurnichards, autoritaires et moralisateurs.
                Sur les 17 ou les 40, vous avez du avoir le temps de savoir ce que faisaient les uns et les autres dans la vie ? Pouvez vous nous donner des détails sur le nombre de vrais travailleurs du vrai peuple au sens large ? Ouvrier, cadres, banquiers, commerçants, etc ?


              • Jonathan Moadab Holly_Crapp 27 août 2011 09:58

                Je me suis mal exprimé.. Vous avez raison de me le faire remarquer. 

                Disons que j’ai du mal à considérer que l’on puisse tolérer une société si individualiste et inégalitaire, telle qu’elle est acceptée par la masse. Pourquoi ? Parce que j’ai la profonde conviction que l’humanité est faite pour durer, et que malheureusement, la façon dont les choses évoluent depuis le développement du libéralisme économique, de l’industrialisation à outrance, de la surconsommation, est que notre espèce, une première sur l’Histoire de notre planète bleue, est en train de causer sa propre extinction. Alors oui, je crois qu’une bonne partie des gens ignorent tout un tas de solutions qui pourraient être mises en place afin de réguler certains problèmes, même au prix de sacrifices personnels. Je fais notamment allusion à des théories économiques comme celles de la décroissance, qui sont les seules portes de sorties réellement viable pour l’humanité.

                Sauf que, ce genre de discours n’est même pas rendu intelligible dans l’espace public... La pensée dominante écrase ce genre de solution, les discrédite... Parce que les gens sont incapables de comprendre ? Evidemment que non. Tout est question de temps. Je ne pense pas que le peuple soit bête. Je pense simplement que pour une partie, il n’a pas eu la chance ou l’occasion, de développer un profond esprit critique qui lui permette de décoder les tendances structurelles qui régissent notre monde. Je crois que le peuple (ça m’ennuie de parler dans des termes aussi grossiers...) est bon, et nous ne faisons pas de propagande pour avoir son soutien. Nous tâchons juste d’avoir un discours audible, afin d’engager une réelle discussion (un peu comme nous avons maintenant en fait).

                Peut être suis-je trop condescendant, je n’en sais rien... Mais plus je parle politique, géopolitique, histoire, économie autour de moi, et plus je me rend compte que beaucoup ne savent pas. Or, le savoir, c’est le pouvoir ! Est-ce utopique d’espérer une population éduquée ? Je ne sais pas, il me semble que l’on tend de plus en plus vers ce modèle là, preuve en est ce genre de site internet !

                Concernant la citation de Candide, l’interprétation fait débat. Je préfère penser que Voltaire n’est pas aussi démissionnaire que cela... La culture de l’esprit n’est je crois pas à mettre en opposition avec la culture de la terre, bien au contraire. D’autant que la culture de la terre est une des activités les plus nobles qui soit. 

                Quant aux professions des indignés, vous avez raison pour une partie d’entre eux, et j’ai déjà pu en expliquer la raison dans un post précédent. Néanmoins, je vous avoue que je n’ai pas systématiquement demandé les activités de mes interlocuteurs. En ce qui concerne la marche, et cela, je l’explique dans mon article, la population est forcément biaisée étant donné la disponibilité qu’il est nécessaire d’avoir pour participer à ce genre de protestation. 

                Mais votre question soulève une idée intéressante que je soumettrais au mouvement, c’est à dire recenser les professions et domaines d’activité de chacun pour déjà, crédibiliser le mouvement, et aussi, ouvrir des portes de nouvelles actions avec la possibilité de croiser plus facilement les secteurs d’activité. 

                En ce qui concerne le mouvement parisien, j’ai connu : psychologue, médecin, avocats, employés, fonctionnaires, professeur, chercheur, agriculteur... Après, on en vient au même problème qu’avec la marche, qui a le temps d’aller dans la rue démontrer son attachement à ceux qui tentent de faire bouger les choses ? Avec une famille à nourrir, une affaire à faire tourner ce n’est pas évident. Peut être que pas mal de gens soutiennent sans être actifs, ou sont tout simplement des passagers clandestins (par là je fais allusion à ceux qui profitent des fruits des luttes sociales, sans faire l’effort de se mouiller, à l’image de celui qui profite du voyage sans payer son ticket). 

                Je vous avoue que je ne sais pas, ce sont simplement des prospectives. Je vous parle en mon nom propre, non en celui du mouvement, et il m’est complexe de structurer des pensées pertinentes sachant qu’objectivement, aucune étude sociologique sérieuse n’a été lancée pour étudier ce phénomène, et que donc, nous ne faisons que faire des prédictions et des prétentions qu’il est pour l’instant, impossible de vérifier. 

                Bien à vous,


              • eric 26 août 2011 17:55

                Scoop ! Je m’apprête à aller chercher du pain avec mes deux enfants, avec de l’argent que j’ai gagné, à pied et sans voiture de soutien en en profitant pour m’indigner contre l’indignation. Et personne n’en parle, black out médiatique total. Pourtant, nous ne sommes que 3 fois moins nombreux, et la distance ne fait rien à l’affairre. Marre des médias main stream.... !


                • platon613 26 août 2011 18:10

                  A lire !!! On nous manipule sur tous les plans...

                  Al-Qaida a enfin gagné la guerre en Libye

                  A relire avec soin le scénario écrit par les Etats-majors, relayé par tous les médias abusés ou aux ordres, et developpé essentiellement par Barak Obama, la guerre de Libye a été gagnée sur le papier. Essentiellement sur le papier car pour ce qu’il s’agit du terrain c’est sans aucun doute une autre histoire...

                  http://www.news-26.com/cosmopolite/...


                  • Le Grand Ecart Badi Baltazar 26 août 2011 19:12

                    A l’auteur : Bravo !


                    • Jonathan Moadab Holly_Crapp 26 août 2011 23:43

                      Et merci à vous pour votre travail d’information sur le mouvement !


                    • flesh flesh 27 août 2011 15:05

                      Et hop, encore un qui l’ouvre bien grand avant de se renseigner sur la loi Rothschild


                    • BHL=MST 26 août 2011 22:33

                      Ce mouvement des indignes niais a été intentionnellement crée par les médias pour canaliser le mal-être social et pour que cette étincelle ne devienne pas dangereuse et incontrôlable pour le système. La preuve en est cette sympathique randonnée.


                      • Jonathan Moadab Holly_Crapp 26 août 2011 23:41

                        @Actias,
                        La dette française n’est que peu détenue par les chinois en fait, mais ça, vous devez le savoir. Cela dit, penser que la solution est inextricable, c’est oublier un tas d’arguments.. Vous pourrez en retrouver certains dans le Monde Diplomatique de juillet dernier, plutôt intéressant sur le sujet. Néanmoins, vous pointez un fait intéressant, le fait que les générations précédentes se soient goinfrées sans penser aux conséquences... Il est temps de mettre les choses à plat. Un conflit inter générationnel se profile-t-il à l’horizon ?

                        Concernant le nom... Je ne m’en accommode que peu. Mais après tout, Indigné, 15M, ou n’importe quel autre... quelle importance ? Vu l’hétérogénéité des individus qui forment le mouvement, il serait bien difficile de trouver une étiquette pertinente.

                        @BHL=MST
                        Joli pseudo.
                        Néanmoins, je suis en total désaccord avec votre analyse. Etant allé moi-même à la source de ce mouvement, j’ai même eu la chance de rencontrer un des premiers type présents à la Puerta del Sol, sans compter ceux de la Plaza Catalunya, j’ai du mal à croire que ces gens ne sont qu’une création médiatique... 


                        Même chose pour ce que vous mentionnez, c’est à dire que le mouvement canaliserait la dangerosité des mécontents. Vous appliquez ici la rôle qui prévaut aux syndicats quant aux travailleurs. Sauf que justement, ce rôle est rejeté par ceux qui se réclament du 15M. Vous n’avez aucune idée de jusqu’où ces gens peuvent aller.

                         Penser que faire plus de 1500km à pied juste pour faire une sympathique randonnée... c’est n’avoir aucune idée de ce que représente le fait de traverser ce genre d’épreuve (j’en ai goûté qu’un maigre morceau, mais je pense que ceux qui feront le chemin entièrement seront plutôt remontés en arrivant à Bruxelles !), et vraiment prendre les gens pour des débiles... Mais, bien installé au fond de votre canapé, c’est facile de jauger. Allez donc faire un tour sur le terrain, on en reparlera. 


                      • BHL=MST 27 août 2011 00:54

                         « Vous n’avez aucune idée de jusqu’où ces gens peuvent aller » Si, si : Bruxelles. Et ils en reviendront en rang deux par deux pour la rentrée des classes avec des belles paroles plein la bouche. 


                      • Jonathan Moadab Holly_Crapp 27 août 2011 00:56

                        Et qu’attendez-vous, le Grand Soir ? Cela est bien plus utopique... L’aventure ne fait que commencer. 


                      • Axel de Saint Mauxe Axel de Saint Mauxe 26 août 2011 23:46

                        Cours Forrest, Cours !


                        Plus sérieusement les petites agitations des indignés me font bien rire et font surtout bien rire le pouvoir.

                        • Jonathan Moadab Holly_Crapp 27 août 2011 00:19

                          Mais pas autant que les luttes fratricides entre esprits qui se veulent subversifs.

                          Excusez-moi donc de ne pas être un « esprit supérieur » touché par l’éclatante lumière de l’anarcho-droitisme ! 



                          • Jonathan Moadab Holly_Crapp 27 août 2011 10:00

                            Merci Minga ! Plussons ton message qu’il arrive dans les meilleures contribution, afin d’être plus accessible !


                          • pens4sy pensesy 27 août 2011 03:55

                            c’est plein de trolls sarkolatres sur ce fil...


                            • miha 27 août 2011 10:06

                              Bravo et merci pour cet article, Holly-Crapp !

                              Un soir, un indignados de passage dans ma ville est venu saluer les indignés.

                              Il nous a raconté sa surprise quand il est arrivé à Paris et qu’il a vu tant de robocop entourant les indignés parisiens.

                              Il s’est exclamé :« Vous n’êtes pas libres en France ! Vous n’êtes même pas libres de vous réunir sur une place pour discuter ! La France, le pays de la liberté ! J’en crois à peine mes yeux ! »


                              • Jonathan Moadab Holly_Crapp 27 août 2011 13:52

                                Et oui... c’est un gros souci pour le mouvement parisien..


                                Seras-tu là le 17 à Paris ? Ou à Bruxelles ? 


                                • foufouille foufouille 27 août 2011 14:45

                                  et une bonne lacrymo ! une !


                                  • ubotugy ubotugy 29 août 2011 01:13

                                    ouaip, c’est très probable mais seulement si c’est un rassemblement de plus de 3 personnes...


                                  • ubotugy ubotugy 29 août 2011 01:01

                                    En effet comme l’écrit l’auteur cela ne changera rien une fois arrivé à Bruxelles à moins d’un million d’individus mais cette initiative a le mérite d’exister et c’est une bonne chose, au minimum. Il est sans doute moins utile de « lutter contre » que de « cesser de soutenir » mais chacun y va de ses nuances. Bonne chance aux indignés, minorité invisible des petites marches tapie dans l’ombre... et qui sait, les torrents deviennent bien des fleuves smiley

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