Mille milliards de dollars …
Paradis fiscaux, patrimoines…faux débats et vrais enjeux !

MILLE MILLIARDS DE DOLLARS … en son temps (1982) Henri Verneuil dénonçait à sa façon les risques de la mondialisation … MILLE MILLIARDS DE DOLLARDS … chiffre pharamineux, équivoque et irréel, non mesurable à l’échelle du salaire moyen, mais un chiffre qui aujourd’hui résonne, allume les conversations et fait avancer la violence tant il devient une symbolique excroissance du fossé qui s’est creusé au fil des années entre les « barreaux » de l’échelle sociale.
Le citoyen lambda dont je suis, conscient du manque de présence réelle de décisions politiques dans une société bâtie sur l’équilibre toujours plus précaire entre la création de richesses et la consommation, et qui de ce fait sait celle-ci essentiellement conduite par son rythme économique, peut s’inquièter, dans la situation actuelle, de la réalité des emportements du moment sur l’évasion fiscale et la démagogie concernant les déclarations de patrimoines.
Nous pouvons légitimement penser, après l’affaire Cahuzac, que si le « système politique » n’obtient pas de résultats sur cet engagement fiscal, la ruée vers les extrêmes sera multipliée.
Le paradis fiscal, véritable définition de l’oxymore, évoque à tort des terres lointaines dont les noms semblent gorgées de soleil tels des lieux de vacances pour les heureux élus du loto plutôt que pour les « exploiteurs » du monde moderne. La substance opaque de ces lieux la rends louche, construite sur des richesses forcément douteuses puisque cachées et qui devant l’ampleur des difficultés engendrées par l’austérité imposée devient l’inévitable source de revenus que l’on nous doit.
Et, voilà que l’on nous promets la grande lessive tant attendue, sus aux malfrats de la finance, en route vers la transparente vérité, la refonte totale vers une société équitable, l’engagement dans un travail social sur ces quelques 70 paradis définis par des mots tels que « niveaux d’imposition », « opacité », « holdings » ou encore « offshore »,.
Nb : sources : ( http://www.paradisfiscaux20.com/ ) / offshore leaks / La grande évasion : le vrai scandale des paradis fiscaux, par Xavier Harel, a été publié le 7 mars 2012 par Actes Sud
L’Amérique, grand pays de liberté s’attaque au problème en créant le FATCA (Foreign Account Tax Compliance Act), nom barbare désignant « l’obligation » faites aux banques « mondiales » de déclarer tous les mouvements de comptes des citoyens américains
L’europe veut sa « fatca », ces ténors de la politique se lancent dans des envolées utopiques de justice, soupoudrant leurs discours de transparence dans la finance, dans le transfert de fonds, dans le placement divers et varié … ou dans la déclaration de patrimoine.
C’est ici que l’on se trompe de débat, car le sujet qui nous importe c’est de lutter contre les inégalités pour plus de justice sociale, pour la relance de la consommation, pour la baisse des charges qui pèsent sur les entreprises et bloque la création d’emplois, pour la baisse des impôts ou le maintien de la qualité de nos prestations sociales … le thème central, c’est relancer le cercle vertueux, fondement du fonctionnement de nos sociétés de consommation.
A quoi sert de divulguer, à travers des médias assoiffés de peopolisation, les patrimoines des hommes politiques, des chefs d’entreprises, des personnalités du sport ou de l’art. On se trompe de cible avec cet argument qui n’a même rien de symbolique. Aucun aspect positif à attendre de la connaissance des biens de Mr Hollande ou Mr Fillon, et rien ne justifie qu’ils essaient pour certains de s’excuser d’avoir un patrimoine. Cette divulgation attise la haine et les mauvais jugements. Il n’est définitivement pas honteux d’être riche, d’être pauvre, et la jalousie est un bien vilain défaut que nous cultivons trop souvent…
L’objectif unique de la démarche doit être uniquement celui de la transparence des banques à l’égard des états et des ministères concernés : Il ne s’agit pas de faire disparaître les paradis fiscaux, mais de les rendre légaux. Pouvoir disposer de son argent pour le faire fructifier, rien d’injuste dans cette idée, est cependant une nécessité qu’il soit reconnu, lavé de tout soupçon, propre, ayant versé son écot dans la bourse des nations qui l’a vu naître, qui l’a aidé et lui a permis de grandir grâce et au bénéfice de chacun.
L’évasion fiscale, qui ne disait pas son vrai nom tant qu’elle restait fictive, aléatoire, caustique mais peu polluante pour notre quotidien, est aujourd’hui un terme « assassin » car il arrive avec « austérité » après des mots promis, brandis comme des espoirs de renouveaux tels que « pouvoir d’achat » ou « valeur travail ». Sport international s’il en est, se soustraire à la taxation restera, n’en doutons pas, un penchant naturel de l’être humain sur la préservation de son territoire … aux élus de ce monde de fixer les règles et les limites, autant que faire se peut…optimisme quand tu nous tiens !
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