On ne gagne pas une guerre par la lâcheté
Depuis des mois, les attaques se multiplient sur le territoire français. Ce qui vient de se passer à Paris à atteint des sommets dans l’horreur. C’était pourtant malheureusement prévisible, et le pire est que si rien n’est fait, tout recommencera demain. Le mal risque même d’échapper à tout contrôle. Combien de jours, d’heures avant le prochain massacre ? Voilà la question qu’il faut se poser !
Dans un article de Marianne paru en mai de cette année, qui reprenait des passages du livre “Le djihadisme, le comprendre pour mieux le combattre” de David Benichou, Farhad Khorsokhavar, et Philippe Migaux, la question suivante était posée : comment guérir le cancer djihadiste ? La question était essentielle ! Après de longues rhétoriques absolument vides de sens, les auteurs finissaient par conclure :
“Peut-être ne sommes-nous pas mentalement outillés pour conceptualiser correctement un problème nouveau... »
Fichtre ! Nous voilà bien servis ! Mais encore ? Que fait-on avec cela ? Défiler, une fois de plus, dans les rues la tête pleine d’émotions avec une bougie dans la main ? Voilà qui va faire sérieusement douter les djihadistes ! Un peu de sérieux !
« Une voie de progrès pourrait être de repenser nos modèles : celui de la guerre, celui de la justice. Introduire de la justice dans la force armée, ou introduire de la force armée dans la justice. Au fond, nous avons tous à y gagner... le monde de demain s’inventera avec nous dans une démocratie renouant sans pudeur avec la force pour protéger ses principes fondamentaux, ses libertés, ou ce monde s’écrira à nos dépens, par des régimes autoritaires, d’extrême droite ou théologiques” (Marianne n° 941, 1-7 mai 2015).
Passons sur le « régimes autoritaires d’extrême droite », comme si ceux d’extrême gauche n’étaient pas au moins aussi autoritaires et sanguinaires, ce n’est pas la question ici. La prochaine fois, ce ne sera peut-être pas Paris, ce sera un marché de Noël, une grande surface, une cathédrale, un restaurant, une centrale nucléaire (rappelez-vous ces 60 survols de drones non élucidés ces derniers mois, le gouvernement répétait "qu'il n'y a pas d'inquiétude à avoir")…
Ce sera dans une grande ville de “province” : Strasbourg, Rennes, Nice, Lille, Toulouse, Toulon... qui sait ? Les cibles potentielles sont absolument illimitées, tous les policiers et militaires de France n’y pourraient rien. Il ne s’agit pas de « jouer sur les peurs », il s’agit d’affronter la réalité en face, ce que devrait faire l’exécutif !
Les islamistes radicalisés avec des fiches “S” (sureté de l’Etat), officiellement il n’y en aurait « que » 5000. De toute manière, parmi toutes ces personnes signalées, peu sont celles qui sont réellement suivies :
“Car être l’objet d’une fiche S ne signifie pas être surveillé en permanence ou même occasionnellement. « C’est plus souvent un indicateur, une espèce de thermomètre sur lequel il faut veiller en permanence et qu’il faut alimenter pour qu’elle soit efficace », selon un policier. » (Leséchos.fr, le 22 août).
Avec ça, on se sent sacrément en sécurité !
Même si on les suivait tous d’ailleurs, on ne ferait que surveiller la partie émergée de l’iceberg. Il y a les milliers de djihadistes « français » partis en Syrie, en Lybie, en Irak, en Afghanistan, au Sahel, et qui reviennent par mille voies d’accès possibles. Il y a ceux qui vont préférer faire un carnage ici contre les “infidèles”, il y a les milliers qu’on a laissé entrer de manière irresponsable et criminelle au nom du “droit d’asile” ces derniers mois, au détriment de la sécurité de notre propre population. Et puis il y tous les autres, ceux qui sont déjà radicalisés en France et en Europe dans le cadre de leur vie privée, et bien malin serait l’expert capable d’en faire une estimation !
Cela ne sert à rien de prétendre frapper un ennemi insaisissable à des milliers de kilomètres en Syrie, en Irak, au Sahel, alors qu’il est installé ici, au milieu de la population, depuis des années. On l’a laissé se renforcer, on l’a protégé avec ce détestable « pas d’amalgame » qui paralyse tout raisonnement logique, toute action.
La première des obligations de l’Etat, c’est d’assurer la sécurité des biens et des personnes. Ici, sur le territoire national, et partout où nous concitoyens auraient besoin d’assistance au travers de notre réseau de consulats. Les membres du gouvernement actuel, comme ceux des précédents, ont gravement failli à leur devoir. Depuis « Charlie », aucune leçon n’a été tirée. On n’a eu droit qu’à de l’enfumage. Le minimum de la décence, serait une démission collective des membres de l’exécutif, mais la notion même d’honneur semble aujourd’hui bien absente chez ceux qui nous « gouvernent ».
Sans doute est-il « humain » de pleurer davantage les victimes qui sont plus près de nous, envers qui nous sentons plus d’affinités. Pourtant, rappelons-le, la vie d’un Français vaut autant que la vie d’un Libanais, d’un Syrien, d’un Afghan, d’un Ukrainien, d’un Indonésien, d’un Américain. Ouvrons les yeux, cessons de réagir de manière égoïste, car tous sont concernés par le danger de l’islamisme. Je l’écrivais encore, à quelques heures des massacres parisiens :
« Quant à l’État islamique, qui est peut-être la pièce centrale du problème syrien et certainement la moins facile à contrôler, l'objectif n'est rien de moins que de développer un état conquérant appelé à imposer l'Islam sunnite à la planète entière. Dans l'agenda du nouveau califat se trouve la destruction de milliards de « mécréants » Chrétiens, Juifs et Chiites. Les régimes totalitaires du 20e siècle seraient largement battus par la nouvelle vague de sauvagerie et c'est cela justement qui attire autant de combattants en Syrie et en Irak : la perspective d'une extraordinaire revanche après trois siècles de domination européenne et occidentale… On estime qu'il y aurait 30.000 étrangers en Syrie, qu'il en arriverait en moyenne plus de 1000 par mois en provenance d'une centaine de pays, montrant qu'il s'agit bien d'un conflit qui s'est mondialisé. »
(http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/l-escalade-des-guerres-au-moyen-174040)
On ne gagne par une guerre par la lâcheté. Les Syriens, qui se battent contre « nos » djihadistes « modérés » depuis des années le savent bien ! Il faut en finir le plus vite possible avec le danger qui plane constamment sur notre population, puisque nous ne pouvons pas transformer une société totalement désarmée en un ensemble de citoyens-soldats comme chez les Suisses en un tour de main. Que l’armée et nos forces de police assènent des coups terribles, sans pitié, contre nos ennemis et empêchons-les de recommencer le carnage. La liberté et la démocratie, cela se mérite, et si l’on n’est pas capable de défendre ces idéaux, nous serons mûrs pour l’esclavage et la soumission. Oui, parfois il faut arrêter de reculer et se battre !
Il faut aussi en finir avec le soutien à l’islamisme qui sert des « causes géostratégiques » douteuses et immorales, cachant de sombres réalités économiques. Il n’y a pas de djihadiste « modéré ». Non M. Hollande, la « neutralisation » de Bachar el-Assad n’a pas à être la priorité de notre diplomatie ! Quels intérêts servez-vous là ? Certainement pas ceux du peuple syrien, ni les nôtres ! Cette diplomatie honteuse restera à jamais gravée dans l’Histoire du sceau de l’infamie, selon la formule de Roosevelt, et vous et vos ministres en porterez la responsabilité devant les peuples ! Puissiez-vous ne pas vous en tirer sans procès et sans jugement !
Les Français devraient se rappeler de leur histoire : c’est par lâcheté, par folie, ou par excès de confiance que nous avons été vaincus par le passé, que nous avons été parfois humiliés et même occupés. A Azincourt, nous étions 2 à trois fois plus nombreux que les Anglais, et nous avons été écrasés, par arrogance et par manque de discipline. Dans la guerre contre la Prusse de 1870-1871, nous avons été dépassés et malmenés par un adversaire mieux organisé et plus motivé. Nous avons failli subir le même châtiment en 1914 avant la bataille de la Marne, pour les mêmes motifs. Menés par un gouvernement de gauche lâche et pacifiste à l’extrême, ni nos armées ni notre peuple n’étaient préparés à la Blitzkrieg de mai 1940.
Quand on nous fait la guerre, qu’on le veuille ou pas, on est en guerre !
Je terminerais par cette citation de Shakespeare inspirée par la bataille d’Azincourt justement : « En temps de paix, rien ne sied mieux que le calme, la modestie, l’humilité, mais que vienne la guerre, alors prends exemple sur le tigre ! » (Henry V, acte 3, scène 1). Soyons des tigres à présent, l’époque des moutons manipulés par les médias est révolue !
Documents joints à cet article
41 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON