Orléans, en pleine frénésie mystique
Miss France leur fait tourner la tête ...

Pour moi, un mystère insondable !
La ville d'Orléans vit une folie qui, comme telle, échappe à toute rationalité, à toute raison. La ville et ses habitants semblent s'être totalement donnés au comité d'organisation de l'élection de Miss France. C'est une hystérie collective qui emporte un grand nombre de mes concitoyens. Il faut absolument être pris en photographie parmi ces belles plantes, charmantes et souriantes, qui concourent au titre suprême, les approcher, voire, bonheur suprême : les toucher comme saintes reliques. Il y a là une dimension sacrée qui étonne dans une ville pourtant si raisonnable habituellement.
Émettre des réserves sur ce délire absurde est déjà très risqué. Vous vous exposez à l'étiquette d'intolérant, de briseur de rêve ou bien de ronchon atrabilaire ; ce qui n'est sans doute pas tout à fait inexact. Souhaiter, comme d'autres qui vont encore plus loin, l'annulation ou bien le boycott de la farce, les expose alors aux pires insultes et à la stigmatisation collective.
Il faut donc se plier à cette adoration collective ou bien se taire. Nulle parole discordante n'est autorisée dans cette ville où les élus de presque toutes les obédiences, s'arrachent les retombées médiatiques et sans doute électorales de cette exposition humaine. La beauté s'affiche ostensiblement comme unique valeur commune d'une foule aspirant au monde merveilleux du factice.
Les billets pour assister à la fameuse manifestation, qui tient tout à la fois du concours agricole et de la foire aux vanités, se sont arrachés en quelques secondes. Cet engouement ne peut que laisser interrogatif quand des spectacles d'une tout autre tenue peinent à trouver un public. Voilà donc ce qu'attend le bon peuple ! La preuve est faite que la culture s'est dissoute dans les manipulations de la propagande médiatique.
Loin de moi l'envie ou même le souhait de supprimer cette cérémonie qui pourtant donne de la femme une image que je ne peux admettre. Il est évident que la majorité des Orléanais voit d'un œil quelque peu lubrique cet étalage de belles filles. Ce qui se joue là n'est pas de nature à bouleverser les représentations machistes, à atténuer le harcèlement et les insultes que subissent nombre de femmes dans nos rues. C'est, d'une certaine façon, attester cette conception si réductrice de la femme-objet. Mais que faire face à ce raz-de-marée de la concupiscence ?
Des gens que je respecte et apprécie se montrent avec jubilation auprès de ces dames ; je les vois aux anges alors que j'en suis peiné pour eux. Suis-je un malade mental ? Il y a-t-il chez moi un profond dysfonctionnement qui me met au ban de cette société du paraître ? C'est de ce décalage avec l'opinion majoritaire que je suis chagrin. J'en viens à mettre en doute ma capacité à comprendre ce monde.
Je vais donc me tenir à l'écart de ce délire collectif. Ne rien dire surtout pour ne pas passer pour un mauvais coucheur, un grossier personnage, un malotru ou un frustré. Ces dames sont belles, grandes, fort bien habillées. Elles sont mises en valeur, montrées, exposées comme des objets précieux. La presse locale en fait des tonnes, les photographes mitraillent les beautés et, durant quelque temps, il va falloir tout supporter sans émettre la moindre critique.
L'argent public, distribué généreusement dans cette opération aux fondements détestables, sera sans doute un investissement sur l'image locale. Il faut s'en réjouir en faisant fi du message qui est induit par ce concours d'un autre temps. Les paillettes et les étoiles vont briller dans les yeux des gens d'ici ; la télévision va relayer ce spectacle édifiant. C'est bien là l'essentiel !
Il n'y a donc rien à dire puisque, manifestement, la mission de nos élus consiste surtout à flatter les plus bas instincts de la population . La démagogie et l'absence de valeurs éthiques sont les deux mamelles de ce défilé d'images. Je ne puis me résoudre pourtant à laisser se dérouler cette mascarade sans exprimer honte et incompréhension. Pardon à ceux que j'ai blessés. Qu'ils sachent que leur frénésie miss tic est aussi pour moi une grande souffrance.
Incompréhensivement leur.
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