Plus chère sera la chair !
Le rapport des députés de la mission d’information sur la prostitution préconise la création d’un délit sanctionnant le recours à la prostitution comme c’est déjà le cas en Suède. Roselyne Bachelot est favorable à cette idée dans le cadre de la lutte contre les violences faites aux femmes.
Les clients seraient à l’amende et risqueraient jusqu’à six mois de prison.
En réaction à cette annonce, Hélène de Rugy, de l’amicale du Nid, association qui œuvre depuis 1946 pour l’accueil et la réinsertion des prostituées, déclare :
« La pénalisation du client permet de répéter qu’acheter un être humain n’est pas acceptable ».
Avis que je partage pleinement, mais j’irais plus loin, si acheter un être humain est inacceptable, le vendre ne l’est pas moins !
Il faut regarder par l’autre bout de la lorgnette. On ne peut pas interdire l’Achat d’une marchandise en vente libre ! Cela n’a aucun sens.
En conséquence de quoi, la seule solution vraiment cohérente et efficace est d’interdire purement et simplement la prostitution comme c’est le cas par exemple aux Etats-Unis où la prostitution est prohibée.
Alors qu’en France on ne peut louer son ventre pour être mère porteuse, on peut louer son corps pour des plaisirs tarifés. Ce n’est pas compatible avec le préambule de la Convention des Nations Unies du 2 décembre 1949 :
“La prostitution et le mal qui l’accompagne, à savoir la traite des êtres humains en vue de la prostitution, sont incompatibles avec la dignité et la valeur de la personne humaine”.
Dans le monde, la prostitution s'exerce sous les trois types de régimes suivants :
Le réglementarisme : La prostitution est autorisée, soumise à des règles précises (maisons de tolérance, carte sanitaire, inscription au fichier de police). Exemple : l’ALLEMAGNE et ses Eros Centers., les PAYS-BAS, la SUISSE, le CHILI, la TURQUIE, le SENEGAL.
Le prohibitionnisme : La prostitution est interdite et est un délit. Les prostituées sont des délinquantes. Exemple : les ETATS UNIS, CUBA, la RUSSIE.
L’abolitionnisme : Ce mouvement préconise l’abolition de toute réglementation de la prostitution. Il est basé sur la dignité de la personne, respecte la liberté individuelle.
la police n’a plus de rôle de contrôle, mais peut réprimer les conséquences publiques (le racolage par exemple par des contraventions) et poursuivre les proxénètes.
Les personnes prostituées ne peuvent être exploitées et ne sont pas des délinquantes. Elles peuvent demander à être aidées et bénéficier de l’Aide Sociale pour entamer une réinsertion sociale et professionnelle auprès de services agréés.
Depuis Marthe Richard et la fermeture des maisons closes, la prostitution en France est de type abolitionniste. C’est-à-dire contre toute réglementation qui tendrait à en faire un métier comme les autres.
Le STRASS (Syndicat des travailleuses du Sexe) et l’association CABIRIA souhaitent pur leur part l’application du droit commun au travailleurs du sexe pour qu’ils soient considérés comme des travailleurs indépendants. Mais ceci implique l’abrogation des lois sur le racolage et le proxénétisme ! Ce qui est impensable pour cette dernière en particulier. Ce serait la porte ouverte à l’esclavage légal.
Le Mouvement et L’Amicale du Nid ne sont pas non plus pour la prohibition mais demeurent abolitionnistes. Ils considèrent que réglementer la prostitution serait la cautionner. Leur but est de mettre tous les moyens en œuvre pour qu’elle cesse, que le plus vieux métier du monde meurt de sa belle mort ! On peut toujours rêver. Dans leur grande naïveté le Mouvement et l’Amicale du Nid préconisent pour parvenir à cette fin de :
- Sanctionner davantage le proxénétisme et renforcer la lutte contre la traite des êtres humains.
- Considérant les personnes prostituées comme des victimes, mettre en place une véritable politique d’alternatives à la prostitution.
- Mettre en place une politique de prévention de la prostitution, notamment dans les écoles.
Dorénavant Le Mouvement du Nid vient de rajouter un quatrième axe, très controversé : la pénalisation du client. Depuis peu, l’association demande d’inscrire dans la loi “l’interdiction de tout achat d’un acte sexuel”.
Comme dit plus haut, elle ne demande pas d’y inscrire :
“L’interdiction de toute vente d’un acte sexuel”.
Ce qui serait pourtant le seul moyen d’éradiquer ces pratiques « inacceptables » et « indignes » selon leurs propres termes.
Le seul point sur lequel ces différentes associations tombent d’accord c’est contre la réouverture des maisons closes, mais pour des raisons très différentes. Christine BOUTIN qui se prononçait pour à fait l’unanimité contre elle et à dû faire machine arrière.
Pour Le Mouvement du Nid :
“La grande majorité des prostituées fuient ces prisons où elles sont à la merci des tenanciers”. L’association cite l’exemple des Pays-Bas qui “démantèlent peu à peu les bordels dont ils ont encouragé le développement au tournant des années 2000. La criminalité organisée et particulièrement le trafic d’êtres humains y a en effet trouvé le meilleur terreau”.
Le Strass lui s’oppose au concept de maison close tel qu’elle existait aux XIXe et XXe siècles car “elle était un moyen de contrôle et une entrave à nos libertés”. Le strass refuse de “travailler au profit du tenancier d’une maison close parce que 100% des revenus issus du travail du sexe doivent revenir au travailleur lui-même”.
Le Strass refuse “d’être mis à l’écart de l’espace public dans des endroits fermés et espaces réservés ou cachés”. Le syndicat des travailleurs du sexe revendique surtout “les mêmes droits pour tous qu’elle que soit notre nationalité” : “Nous ne voulons pas qu’un système réglementariste divise les travailleurs du sexe entre des réguliers qui travailleraient en maison closes et d’autres qui continueraient d’être criminalisés pour refuser de se plier au contrôle de l‘Etat”.
On comprendra aisément que les revendications du Strass sont le meilleur moyen de voir se développer impunément, sans vergogne et contre toute morale, une prostitution banalisée qui cacherait les pires délits et atteintes aux droits de l’homme et ferait se déliter notre société policée, non pas au profit d’une autre plus polissonne mais à celui des esclavagistes, proxénètes et tenanciers.
Ce n’est sûrement pas le monde que l’on souhaite à nos enfants qui pourraient en être les premières victimes.
A mon sens, l’honnêteté voudrait que nos gouvernants aient le courage de prohiber purement et simplement la prostitution mais ils ont plus d’intérêts à essayer d’en tirer profit tout en faisant mine de lutter contre ce fléau. Toujours est-il que ce projet de loi sur la pénalisation du Client et surtout sa mise à l’amende reviendrait surtout à créer une nouvelle taxe au profit de l’Etat qui récupérerait ainsi une partie du manque à gagner fiscal et social des travailleurs du sexe.
Après la manne financière des radars sur les routes, un nouveau filon se profile pour M. Fillon.
T.REX
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