Polémique autour des 500 signatures : mais qu’est-ce qu’un parrainage ?
La polémique fait rage sur la question des 500 parrainages d’élus locaux. Mais depuis de nombreuses semaines, les journalistes et personnalités politiques semblent avoir oublié d’expliquer ce qu’est vraiment un parrainage. Voici la réponse.
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Pas besoin d’aller plus loin pour comprendre les trois fonctions essentielles du parrainage présidentiel : révéler les candidats aux citoyens, apporter une légitimité à leur présence et pacifier la compétition en la règlementant.
C’est pour cela qu’en France, un candidat à l’élection présidentielle doit rassembler 500 parrainages d’élus locaux ou nationaux. Ces attestations, vérifiées par le Conseil constitutionnel, permettent d’écarter les candidatures fantaisistes et les micropartis.
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Bref, on en compte bien plus que 36 000 maires. Ils sont en réalité 45 000 !
Les règles du jeu sont simples.
Concrètement, des formulaires de parrainages sont envoyés par la préfecture aux élus, qui ont jusqu’au 16 mars pour les renvoyer au Conseil constitutionnel (CC) avec leur signature. La liste des candidats qui ont reçu 500 signatures est établie par le CC le 20 mars.
Mais il n’en a pas toujours été de même.
Si l’obligation d’être parrainé est imposée dès le début (c’est-à-dire en 1962), seulement 100 signatures étaient exigées ! Ce n’est qu’en 1976 que la règle des 500 a été appliquée.
D’autre part, il ne suffit pas d’avoir 500 signatures. Encore faut-il avoir les bonnes ! Sur les bulletins envoyés doivent figurer « des élus d’au moins 30 départements ou collectivités d’outre-mer différents, sans que plus de 50 d’entre eux puissent être les élus d’un même département, d’une même collectivité d’outre-mer.
Enfin, la signature de chaque maire est publiée au Journal officiel : tout citoyen est donc en mesure de savoir à quel candidat il a accordé son parrainage. C’est ici que la transparence peut se retourner contre la démocratie : de peur d’être sanctionnés par leur parti ou leurs électeurs, des parrains choisissent un candidat par défaut et non pas conviction.
C’est pourquoi, à partir 1981, tous les parrainages ne sont pas publiés au JO, mais seulement 500 tirés au sort. Ce qui n’arrange rien en réalité : le doute plane toujours.
Après ces précisions, on comprend qu’il n’est pas si simple de trouver 500 parrains !
C’est pour cela que ce système est aujourd’hui décrié. On considère qu’il est détourné : depuis 2002, les grands partis donnent des consignes pour que les élus réservent leur signature aux principaux concurrents, afin d’éviter un « éparpillement » des candidats. Mais cela a pour effet de priver les électeurs d’un choix libre et véritablement diversifié.
Les politiques proposent donc un assouplissement du système, à partir d’idées consensuelles comme « le parrainage citoyen » (UMP & LCR), l’anonymat des signatures (FN & PT), la suppression de l’obligation de parrainage pour les candidats ayant obtenu au moins 5% à l’élection précédente (PS & UDF).
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