Pour la fin de la monarchie
Pour le Larousse, la monarchie est le « Régime dans lequel l'autorité politique est exercée par un individu et par ses délégués (par opposition à aristocratie, démocratie, oligarchie). »
« Nous sommes en monarchie » quand ce fait sera communément admis et ancré, on s’approchera au plus près de l’Etat d’esprit nécessaire à une révolution pacifique.
Sans violence, le peuple, en 2012, ne veut pas de la monarchie.
Cet article, après la démonstration que le régime politique de notre pays correspond, par sa constitution, à une monarchie explorera les pistes d’une constituante citoyenne, passera par le programme constituant du Front de Gauche, actuellement seul parti à proposer une 6e république.
Tout d’abord, sans agiter un épouvantail sans tête, il nous faudra à nouveau sentir ce fait dans nos tripes ; « nous sommes en monarchie » pour ne plus le vouloir.
Dans les discussions, prouver que nous ne sommes pas en démocratie est avéré et entraine la discussion dans des méandres, prouver que nous sommes en monarchie ramène un profond souvenir et un réflexe épidermique.
Même la constitution de la Ve République claironne :
Article 3 « Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice. »
Le Larousse va plus loin : « par un individu et par ses délégués »
Si l’on admet que l’assemblée parlementaire et que le gouvernement sont à la solde du président, qu’ils sont ses délégués, ses commis, alors cela correspondrait à la définition.
(On dira toujours que, si le Roi gesticule dans sa vitrine, une oligarchie l’agite. Les intérêts financiers et industriels privés sont les « oligos ». Définir la constitution monarchique amène la volonté d’une constitution citoyenne, constitution qui aura la force d’être imperméable aux intérêts, et brisera aussi les attaques néolibérales)
Arguer l’autonomie de l’assemblée législative serait oublié la synchronisation des élections présidentielles et législatives par la loi du 2 Octobre 2000. Il n’y a même plus de cohabitation possible, oubliée la bancale « arme ultime » du 49-3. Un mois après l’élection du président, on lui donne une majorité parlementaire, c’est encore tout chaud.
Les députés sont « solidaires » de l’action gouvernementale. In fine et dans les faits, la docilité règne, ou ils râlent mais obtempèrent
Ainsi, le parlement a cessé d’être, il est une simple caisse enregistreuse de la parole présidentielle. Ne reste que la mise en scène de ce soi-disant jeu "démocratique". Le parlement a la charge des "propositions de lois" mais comment imaginer que les parlementaires puissent se passer l'aval préalable de l'éxécutif ?
Le sénat, quant à lui, fait de la figuration, et ne peut que retarder les choix que le président imprime à sa majorité
La figuration du sénat est contenue dans l’article 45, en cas de désaccord, au terme de la navette
« le Gouvernement peut (…) demander à l’Assemblée nationale de statuer définitivement »
Puis « En ce cas, l’Assemblée nationale peut reprendre (…) le dernier texte voté par elle »
Donc, exit le sénat, ça procède de la mise en scène factice
Nous avons un sénat d’apparat, une assemblée docile au gouvernement
Resterait le gouvernement exécutif comme contre-pouvoir. Mais un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne.
Article 8
« Le Président de la République nomme le Premier ministre. Il met fin à ses fonctions sur la présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement.
Sur la proposition du Premier ministre, il nomme les autres membres du Gouvernement et met fin à leurs fonctions. »
Les sièges de ministres sont éjectables, tu obéiras à ton employeur
Le président a donc comme délégués, le parlement et le gouvernement
« Régime dans lequel l'autorité politique est exercée par un individu et par ses délégués
- nous sommes 65 millions contre 1.
- il ne faut pas compter tout le monde, un nourrisson votera pour qui porte biberon
Bon, le nombre d’électeurs alors : 43 233 648
1 + 43 233 647
Nous sommes en Monarchie
Il y a une mie en scène, une parodie, un rituel savamment entretenu, ils vocifèrent, applaudissent, les députés huent, se lèvent et quittent l’assemblée, sous l’œil des caméras, sous notre œil…nous sommes spectateurs et complices.
Les polémiques nous divertissent, mais le pouvoir est dans les mains d’un seul homme. « Démocratie d’opinion » nuanceront certains, « nous pouvons l’influencer »
Le peuple informe, le Chef décide.
Le peuple est là, à titre informatif uniquement, il ne peut pas démettre ce qu’il a mis.
Au bout de 5 ans, si. « Monarchie élective », et puis Il n’existe pas de Monarque en cdd.
Nous sommes libres de choisir au moins les 2 minutes que dure le vote, le passage par l’isoloir puis la signature su registre. Nous sommes libres 2 minutes tous les 5 ans, soit 0,008 % du temps.
Libres de choisir de fait entre 2 candidats, la bipolarisation progressive de la vie politique est un gène mutant inscrit dans l’article 7 de la constitution de 1958
« Le Président de la République est élu à la majorité absolue des suffrages exprimés. Si celle-ci n’est pas obtenue au premier tour de scrutin, il est procédé le quatorzième jour suivant, à un second tour. Seuls peuvent s’y présenter les deux candidats qui, le cas échéant après retrait de candidats plus favorisés, se trouvent avoir recueilli le plus grand nombre de suffrages au premier tour. »
Libres 0,008% du temps de choisir au dernier tour entre 2 candidats représentants 1,27% des électeurs (cf nombre d’adhérents à l’ump + ps)
Les 99,992 % du temps restant, on peut râler. C’est comme pour les prix, à 99,99 € nous sommes gagnants
La décision finale en revient à un seul homme. Au bout de la chaine décisionnelle, un seul individu. Il en va de la cohérence globale. La pensée du peuple évolue car les circonstances évoluent, mais le peuple fixe, l’image est violente, en se coupant les mains, son incapacité pour les 5 prochaines années.
Pour atténuer l’image, on pourrait dire que le peuple ne se mutile pas ; il s’en lave les mains.
Un Ponce Pilate collectif, c’est volontaire, nous sommes indifférent à la gouvernance du pays, on rectifie vaguement le tir à postériori, les 0,008% de notre temps en choisissant entre blanc bonnet et bonnet blanc mais on a aucun contrôle sur le présent ; il faudrait être devin pour décider entre les deux candidats en fonction de choix futur.
Alors on en est réduit à choisir son caractère, sa personnalité, ses gouts vestimentaires, sa manière de parler, de se tenir, on en déduit la façon dont il réagira. Car ni lui, ni nous, ne connaissons le futur.
On interprète, on subodore, on renifle l’avenir pour humer les 2 628 000 prochaines minutes et voter en fonction, le pouvoir citoyen est comme une éclipse inversée
Car si le Président fait la sourde oreille ou se renie le lendemain de son élection, nous n’aurons concrètement aucun pouvoir, 5 ans pour oublier.
Ça dépend de son bon vouloir.
« Sourde oreille » est peut être l’expression appropriée, le peuple souverain ne peut pas agir sur le présent, il ne peut que parler.
En fait plus que la parole, ce sont bien les mains qui disparaissent,
Monarchie Républicaine, monarchie constitutionnelle, accolez tous les adjectifs possibles, il n’en demeurera pas moins qu’il s’agit d’un régime monarchique. Et ce mot devrait suffire.
En dehors de la solution démocratique,
Seuls le référendum d’Initiative Citoyenne et Référendum Révocatoire peuvent rompre cette servitude, ce servage volontaire, ce sevrage du citoyen fainéant. Ce sont les seules actions systémiques qui sauvent le principe électif, le concept, le dogme électif.
Aujourd’hui uniquement portés par le Front de Gauche. Allons au cœur : le Front des partis de gauche propose une constituante composée de non éligibles.
C’est une avancée fantastique vers la liberté citoyenne, ce sont les constituants qui délimiteront le périmètre d’action des référendums. Viendront-ils tout de même du sérail ? C’est la question centrale, auquel cas, instituer l’initiative citoyenne au dessus du pouvoir législatif et exécutif signifie, à terme, leur fin sociale. Leur ‘inopérance’, la fin de la primauté de leur pouvoir. Ils seront toujours dans la vitrine, comme des marionnettes qui s’agitent, mais le peuple souverain interviendra dans la pièce quand bon lui semblera.
A terme, l’inutilité manifeste des ‘politiciens’ les décrédibiliserait
Pour leur survie, ils limiteront le pouvoir réel du peuple pour se préserver une place, une existence, forte.
De discrets amendements, de long débats, mais au final, ils seront saufs.
Ce qui va suivre, un passage du programme « l’humain d’abord », peut heurter certaines sensibilités. A ceux-là, qu’ils se bouchent les oreilles, ça n’empêche pas de lire.
Soyons honnête, page 27, le Front de Gauche voit juste :
« Contre le présidentialisme, nous défendrons le régime parlementaire. Nous voulons rétablir la primauté de l’Assemblée nationale sur l’exécutif. Les pouvoirs exorbitants du président de la République doivent être supprimés dans le cadre d’une redéfinition générale et d’une réduction de ses pouvoirs. Le gouvernement sera responsable devant l’Assemblée nationale. Nous proposerons la suppression du Sénat ou sa réforme profonde pour devenir une chambre relais des collectivités locales et des initiatives citoyennes. L’élection à la proportionnelle sera rétablie pour toutes les élections. La parité sera garantie par la loi. Le cumul des mandats sera strictement limité en nombre et dans le temps. »
« La démocratie participative sera inscrite dans la constitution et des lois déclineront ce principe pour donner les moyens, les outils, les espaces, pour sa mise en œuvre. Elle s’appliquera à l’élaboration des lois, à la mise en œuvre des grandes politiques publiques et à la gestion des collectivités territoriales, notamment au moyen de budgets participatifs. »
Les initiatives citoyennes au sein du nouveau sénat, place serait faite au peuple. Des moyens et des outils. Mais qui nous garantie qu’il sera impossible de venir sculpter le choix du peuple par derrière ?
Les constituants
Et là, « le système Chouard » semble le plus adapté :
Chaque inscrit sur liste électorale indique 3 personnes qu’il juge ’compétentes’ pour participer à l’élaboration d’une constitution, sont retirés les 20% les plus cités (pour le biais médiatique), les 20% les moins cités...puis désignation aléatoire de 200-300-400 constituants.
En conclusion, Place à une constituante citoyenne, que la monarchie dégage !
notes :
La définition de « monarchie »
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/monarchie/52157
Notre constitution
http://www.assemblee-nationale.fr/connaissance/constitution.asp
la Wikiconstitution du Plan C, instituer une vraie démocratie par une Constituante d’origine Citoyenne, le site d’Etienne Chouard
http://etienne.chouard.free.fr/wikiconstitution/index.php?title=Accueil
Le programme « l’humain d’abord » du Front de Gauche
http://www.placeaupeuple2012.fr/telechargez-le-programme-populaire-partage/wikiconstitution
La formidable initiative québécoise
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