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Pourquoi Ni Pauvre Ni Soumis sera dans la rue le 7 septembre à Toulouse

Les régressions sociales auxquelles doivent faire face les personnes en situation de handicap et malades sont légions ! En ce début septembre, malgré les promesses de « nouveau souffle » du Premier ministre le 5 février dernier (cf. encadré), la situation est plus que jamais préoccupante !

C’est en effet une rentrée noire qui s’annonce pour les personnes en situation de handicap ou atteintes de maladies invalidantes et leurs proches. Ressources, retraites, dépendance, compensation, santé, accessibilité… et tout cela avec comme toile de fond la crise économique et sociale qui pèse sur les budgets publics. 

Inquiétude, colère et indignation d’abord face à l’annonce au début du mois de juillet par le ministre du budget du projet d’étaler l’augmentation de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) de 25% sur une période de six ans au lieu de cinq ans. Une telle mesure viendrait encore une fois fragiliser davantage ses bénéficiaires. Alors même que cette promesse, maintes fois répétées, aurait quand même en 2012 laissé les titulaires de l’AAH avec un revenu largement inférieur au seuil de pauvreté [1] ! Et ne réglerait pas le problème des pensions d’invalidité, rentes Accident du Travail ou Maladies professionnelles dont le niveau est parfois inférieur à l’AAH [2] !

« Ni pauvres, ni soumis » [3] réitère sa demande au gouvernement et au chef de l’Etat de respect au minimum des engagements pris et renouvelle sa demande de création d’un revenu d’existence. Nous continuerons à nous mobiliser jusqu’à l’obtention de garanties.

Inquiétude ensuite sur la question des retraites. Le projet de loi de réforme des retraites fait l’impasse sur quinze millions de personnes atteintes de maladies chroniques. "Comment est-il possible d’avoir oublié que, du fait de l’allongement de l’espérance de vie et des progrès de la médecine, il y a et il y aura de plus en plus de personnes vivant de nombreuses années avec une maladie chronique  ?"

« Ni pauvres, ni soumis »

· déplore la non prise en compte de la situation particulière des personnes en situation de handicap ou atteintes de maladies invalidantes et de celle de leurs aidants familiaux dans le projet de loi portant réforme des retraites, présenté le 13 juillet,

· déplore les critères très limitatifs sans aucune prise en compte des effets à long terme des expositions aux produits nocifs, au stress, … retenus pour la prise en compte de la pénibilité pour l’accès à la retraite.

Il faut que le niveau de pension de retraite soit au moins identique à celui de la pension d’invalidité pour compenser les carrières professionnelles fractionnées par la maladie, que la substitution de la retraite à la pension d’invalidité n’intervienne que sur demande de l’intéressé comme cela est déjà le cas pour ceux qui peuvent continuer à exercer une activité professionnelle partielle, la suppression de la saisissabilité et de la récupération sur la succession de l’allocation supplémentaire d’invalidité et l’allocation supplémentaire personnes âgées, la prise en compte pour leur droit à la retraite de la situation d’ « aidant » pour les conjoints et les parents des personnes en situation de handicap ou atteintes de maladies chroniques.

Craintes encore :

· quant au projet de réforme sur la perte d’autonomie (réforme du « 5e risque » en voie de se réduire au recours à une assurance privée)

· pour la prestation de compensation du handicap (PCH) et les plans personnalisés de compensation mis en danger par la baisse des budgets des collectivités territoriales.

· dans le domaine de la santé, avec la réduction de l’évolution des objectifs nationaux des dépenses d’assurance maladie (ONDAM).

· concernant la remise en cause de certains avantages fiscaux et sociaux, notamment relatifs à l’emploi des aides à domicile et des services à la personne.

· en matière d’emploi avec des restrictions déjà engagées (réduction des dispositifs d’aide et d’accompagnement à l’emploi, baisse du nombre de contrats aidés pour 2011, arrêt de certaines aides de l’AGEFIPH, …)

· pour les élèves et les étudiants en situation de handicap qui vont continuer à manquer d’AVS (auxiliaires de vie scolaire) et risquent d’être pénalisés lors de cette rentrée scolaire et universitaire dans ce contexte de réduction des dépenses publiques à tous les niveaux.

Nous ne pouvons accepter que de plus en plus de personnes en situation de handicap ou de maladies invalidantes cessent ou retardent tout ou partie de leurs soins, faute d’accès à la CMU et à cause des franchises, déremboursements de médicaments, etc.. ! Alors qu’elles font aussi face aux augmentations importantes d’EDF, du gaz et tant d’autres.

L’accumulation de tous ces sujets impacte brutalement les personnes les plus fragilisées par leur handicap. Leur situation risque fortement de s’aggraver encore plus, à court et à moyen terme. « Ni pauvres, ni soumis » alerte l’ensemble des pouvoirs publics - Etat, organismes de protection sociale, collectivités territoriales – et leur demande d’être attentifs aux conséquences sociales de leurs décisions budgétaires ! Celles-ci ne peuvent être prises uniquement sur des bases économiques : les droits fondamentaux de l’homme constituent également une obligation légale et humaine.

« Ni pauvres, ni soumis » demande également au premier Ministre d’organiser une table ronde dès cet automne avec l’ensemble des associations pour un état des lieux de la situation et des orientations à prendre, afin de garantir les principes de citoyenneté et de participation sociale concrétisés par la loi du 11 février 2005.

« Ni pauvres, ni soumis » est dès à présent très mobilisé pour cette rentrée. Et continuera tant que ses revendications n’auront pas abouties !

Ni pauvre, ni soumis continue de demander d’urgence au président de la République et au gouvernement :

La création du revenu d’existence égal au SMIC brut, soumis à cotisations, et cumulable avec celui du conjoint, quel que soit le lieu de vie : domicile propre, établissement, chez un tiers.

L’augmentation du seuil d’accès à la CMU complémentaire pour que les « oubliés » de la CMU puissent avoir une couverture complète de leurs dépenses de santé, notamment les bénéficiaires de l’Allocation Adulte Handicapé, de l’Allocation Supplémentaire d’Invalidité ou de l’Allocation Supplémentaire Personnes Âgées.

La suppression des mesures de « régressions sociales » : franchises médicales et participations forfaitaires, forfait hospitalier, fiscalisation des indemnités du travail, …

 

Extrait de la déclaration de François Fillon le 5 février 2010 :

« La loi de 2005 est ambitieuse qui nous demande de faire évoluer notre regard et certaines de nos manières de vivre. Elle appelle des évolutions structurelles de long terme. Je veux dire à ceux qui prétendent que la loi de 2005 est menacée dans ses fondements qu’ils se trompent et je veux aujourd’hui affirmer avec force qu’ils peuvent compter sur mon engagement. Aucun des principes fondateurs de la loi de 2005 ne sera remis en cause. 2010 sera au contraire l’année d’un nouveau souffle dans l’accomplissement des objectifs qui sont les nôtres depuis plusieurs années. En 2010, la réalisation des objectifs de la loi va entrer dans une deuxième phase à laquelle nous voulons, avec Nadine Morano, donner encore plus de cohérence et encore plus de force. Au fond il ne s’agit plus maintenant de faire des textes de loi ou des règlements, mais il s’agit de les mettre en œuvre et de veiller scrupuleusement à leur application. »

 

[1] Au 1er septembre 2010, le montant de l’AAH passe de 696,63 à 711, 95 €. Le seuil de pauvreté est de 910 € par mois…

[2] Depuis le 1er avril 2010, la pension d’invalidité complétée par l’Allocation Supplémentaire Invalidité est de 645,20 € / mois


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3 réactions à cet article    


  • Kalki Kalki 4 septembre 2010 09:48

    Vous voulez un conseil d’une personne éclaire :

    « L’état ne peut pas tout » a dit JOSPIN

    Très bien, :) : et bien vous pouvez tout si vous comprenez sa phrase, et si vous changez de fonctionnement.

    http://p2pfoundation.net/P2P_Currency_Systems


    • M.Junior M.Junior 4 septembre 2010 15:04

      De tout coeur avec vous


      • hans 4 septembre 2010 18:42

        Bonjour Odile mais la situation est bien plus grâve que cela, savez vous que dans tous les secteurs essentiels (éducation, santée pour le moins) l’état a imposé par décret ( sans passage à la chambre) un « préfet » à la tête de chaque services qui chapautent les décisions et vérifient que les régles de gestion imposées par le « nétat » soient bien respectées ?

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