Que la lumière soit en Afrique et… Jean Louis Borloo
600 millions d’Africaines et d’Africains n’ont pas accès à l’électricité en 2015. L’ancien députe-maire de Valenciennes et ancien ministre d’État a l’ambition d’électrifier le continent africain d’ici 2025 !
Après avoir traversé l’épreuve de la maladie et abandonné le monde politique, c’est l’homme qui s’engage dans une initiative qui ne perd pas le Nord. L’ancien maire de Valenciennes est déjà connu pour ses nombreuses initiatives de réhabilitation urbaine et sociale dans le Valencienois et ses alentours. À l’échelle mondiale, soucieux de savoir qu’une grande partie des populations africaines vit sans électricité, Jean Louis Borloo veut agir concrètement en devenant le président de la fondation : « Énergie pour l’Afrique ». Indirectement et avec l’aide des membres de la fondation, ce dernier tente de dynamiser l’économie africaine au travers d’un dialogue collaboratif entre politiciens, économistes, ingénieurs africains et européens.
Dans une interview accordée au JDD le 25 avril dernier, J. L Borloo réagit sur les derniers naufrages en méditerranée, dans cet article, il dit : « Avec une telle approche, on est à côté de la plaque. Commençons par traiter le problème de fond : tout part de l’énergie. » Défendant son projet d’électrifier l’Afrique.
9 millions d’euros jetés à la mer ?
Ce ne serait que la partie visible du budget alloué par l’UE pour la surveillance des migrants en mer méditerranée. Derrière ce budget annoncé, la surveillance côtière et l’encadrement des exilés seront renforcés et assumés par les pays européens touchés par l’afflux de migrants. Les structures dissuasives et d’accueil aux portes de l’Europe coûtent bien plus que ces 9 millions d’euros consacré à la surveillance en mer. Dans les budgets consacrés à la lutte contre ce trafic d’êtres humains, candidats à l’immigration, ce seront encore quelques dizaines de millions d’euros qui seront débloqués pour envoyer sur place des enquêteurs. Des mesures exceptionnelles seront accordées dans le cadre des dispositifs de surveillance ainsi que dans l’organisation d’actions militaires ayant pour but de déjouer l’organisation de ces traversées. En réalité, les passeurs sont comme les poupées russes, un passeur en cache dix autres qui attendent leur tour. Un commerce parallèle s’est développé sur les côtes africaines avec l’arrivée massive des migrants. Les passeurs négocient le prix de la traversée entre 2.000 et 10.000 euros. Sur les ports, et aux alentours, des individus sans scrupules vendent des gilets de sauvetage et des téléphones satellites aux candidats à la traversée. Le commerce international d’embarcations vétustes devient également un marché très lucratif. Les budgets des organisateurs s’élèveraient à plusieurs dizaines de millions d’Euros. Il est donc relativement simple de répondre à la demande, puisque ce sont des centaines de milliers de personnes qui, chaque année, veulent tenter leur chance en Europe. La politique européenne voulant lutter contre l’immigration massive, c’est un peu comme vouloir retenir l’eau d’une rivière en crue avec les mains.
Un échange de bons procédés ?
Les naufragés africains de la méditerranée se seraient-ils aventurés dans cette périlleuse traversée, si l’Europe leur avait donné l’opportunité de vivre dignement dans leur pays respectif ? Dans l’Afrique d’aujourd’hui, dont la démographie explose, le faible développement économique et social de certains pays est dû à ce manque d’énergie. Privés d’électricité, les travailleurs de là-bas utilisent, au péril de leur vie et au détriment de leur santé, d’ingénieux systèmes « D » pour faire fonctionner leurs petites entreprises et commerces. Ces conditions de vie sont intolérables pour tout être humain qui se respecte en 2015. Dans de telles conditions de vie, nous Européens, ne serions-nous pas tentés de vouloir améliorer l’avenir de nos enfants ? Les jeunes Africaines et Africains regardent les vitrines alléchantes de l’Europe au travers de la télévision et Internet. « L’Europénan Dream » des populations africaines est à l’égale de ce qu’était « l’Américain Dream » des migrants européens de l’après-guerre. Nous sommes en 2015, les informations parcourent le monde en une fraction de seconde par le biais des médias internationaux télévisés et sur les réseaux sociaux. Les populations d’Afrique veulent aussi pouvoir vivre leur rêve africain en améliorant leur condition de vie. Grâce à l’énergie électrique, la jeunesse africaine pourra construire ce bel avenir qui les attend. Ce serait un bel avenir dans lequel, il y aurait de meilleurs hôpitaux pouvant prodiguer de meilleurs soins aux patients. Dans le développement de ce réseau électrique, ce serait aussi de garantir l’acheminement de l’eau potable dans les villages reculés des grandes agglomérations, l’électricité est également nécessaire pour alimenter les stations de pompage et les usines de traitements de qualité de l’eau, source de vie en Afrique. Les écoles modernes et les universités formeront les futurs techniciens et ingénieurs qui relèveront l’industrie, l’économie et le commerce de leur pays respectif. Avec un réseau électrique fiable, les jeunes Africaines et Africains vont construire ce monde meilleur dans lequel ils aimeraient vivre.
D’après les experts de la fondation, « Énergie pour l’Afrique », le financement de ce réseau électrique serait estimé à 200 milliards d’euros. Cela procurerait des emplois pour des ingénieurs et formateurs français et européens qui donneraient de leur temps pour enseigner leur savoir-faire aux futurs techniciens et ingénieurs africains. Un nouveau marché s’ouvrirait pour les entreprises françaises et européennes, puisqu’il va falloir du matériel, de l’outillage, des machines afin construire les structures et aménager les territoires. Les PME, fournisseurs et grandes sociétés européennes auront du pain sur la planche durant plusieurs années. Les investisseurs auront également un retour sur leurs financements lorsque les réseaux seront en activités. Ce serait donc un échange équitable entre l’Europe et l’Afrique.
L’autonomie africaine, mieux qu’une aide humanitaire ?
L’initiative, dans laquelle Jean Louis Borloo s’est engagé, est pleine de bon sens. L’impacte, commercial, industriel et socio-économique, du réseau électrique se révélerait salvateur pour les Africaines et les Africains vivant dans une grande précarité. Le développement social, succédant à l’installation du réseau électrique, serait le générateur d’une économie locale, d’une création de commerces et d’entreprises. Ce serait un générateur d’emplois et d’un pouvoir d’achat pour les plus démunis. D’ici 2025, si les conditions de vie des populations africaines sont améliorées, il y aura enfin un espoir d’avenir pour les jeunes Africaines et Africains. En conséquence, il y aura moins de victimes en méditerranée et moins de candidats à l’exil. C’est humain, de vouloir réussir dans la vie et de prendre soin de siens. Toutefois, il faut leur donner les moyens techniques pour améliorer les conditions de vie de ces populations africaines.
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