Question de nourriture
Chaque jour, dans les cantines scolaires et autres réfectoires, une quantité pharaonique de nourriture est jetée à la poubelle. A l’approche d’un hiver qui s’annonce une nouvelle fois rude, non seulement en termes climatiques, mais aussi en termes de précarité, comment peut-on encore accepter de tels gâchis ?
Il fut un temps où l’on devait finir les assiettes absolument. Il s’agissait là d’une sorte de respect pour les plus nécessiteux. Aujourd’hui, les enfants ne mangent que ce qu’ils veulent bien manger : frites, nouilles et steak. On oublie dès lors au passage les préceptes nutritionnistes pourtant très en vogue actuellement. Et l’on voit chaque jour, partout en France, des repas écrasés dans les poubelles puis carbonisés dans les déchetteries.
Les arguments donnés : une question d’hygiène. Les services de la DDASS sont passés par là et ont jugé que cette nourriture ne pouvait sortir en aucun cas du réfectoire. Une petite réflexion tout de même : quand on risque tous les jours de mourir de froid, doit-on avoir peur de denrées qui n’ont pas suivi la chaîne du froid. Qu’est-ce qui est le plus dangereux ? Rester toute une nuit dans la rue ou manger un aliment provenant d’une cantine ? Ne cache-t-on pas derrière ces arguments un argument hautement économique ?
Dans tous les cas, cette situation est inacceptable et on est en droit de se demander pourquoi, puisque les denrées ne doivent pas sortir des réfectoires, on n’accueille pas des SDF dans ces bâtiments le soir pour leur servir les restes des repas non consommés. Cette solution pourrait être envisagée dans les grandes villes. Elle coûterait un peu plus aux contribuables qui paieraient des repas pour les plus démunis, mais comme ils sont de toute manière payés, cela ne change pas grand-chose. Il y aurait aussi du personnel à rémunérer, mais n’est-ce pas là le prix de la solidarité, d’autant plus qu’on peut être certain que de nombreux bénévoles viendraient leur prêter main forte.
Et même, si cette main tendue venait à être refusée, personnellement, je préfère encore qu’on donne cette nourriture à des éleveurs plutôt que de la jeter comme on le fait. Ça pourrait peut-être éviter que l’on donne n’importe quoi à manger aux bêtes (comme quand on donne des farines animales à une vache avec toutes les conséquences que l’on connaît sur la santé des hommes).
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