Reconquérir les quartiers oubliés de la République
La République est unique et indivisible.
Il n’y a pas d’un côté ceux des beaux quartiers et de l’autre ceux des cités.
Il n’y a pas non plus à trier d’une façon ou de l’autre entre les français dits de souche et de l’autre les français issus de l’immigration…. Au fait, ce qui était un slogan généreux il y a 30 ans : « nous sommes tous des enfants d’immigrés » est de plus en plus une réalité et ce brassage, cette mixité est une chance et une force pour notre pays, pour le vivre ensemble.
Dimanche 11 janvier, si on met de côté les récupérateurs et les chefs d’Etat venus parader, les millions de personnes qui sont descendues dans la rue n’étaient pas catholiques, musulmans, juifs, athées ou agnostiques, c’était des citoyens français qui aiment la République et défendent la liberté d’expression.
Les musulmans ont été dans leur grande masse, doublement blessés et meurtris, d’abord comme êtres humains et ensuite comme musulmans.
Aujourd’hui, des français musulmans ou d’origine musulmane sont, soit directement stigmatisé soit ignorés, soit questionnés.
Ils n’ont rien fait, ils sont les victimes de ces fous de dieu et de tous les islamistes radicaux qui veulent renforcer leur présence et leur emprise.
L’Etat et les collectivités territoriales ont des responsabilités écrasantes dans cette présence encore forte des islamistes :
- Les quartiers de nos villes constituent des ghettos où s’accumulent tous les handicaps : chômage accru, absence de mixité sociale, habitat dégradé, carence ou disparition des services publics ;
- Assez souvent pour obtenir la paix sociale même éphémère, des municipalités ont soutenu et financé des associations communautaristes et recruté des animateurs de quartiers pris parmi les caïds ;
- Les partis de gauche qui hier encore animaient des associations territoriales ont largement quitté la place pour n’y revenir qu’au moment des élections municipales…. Cela ne suffit pas pour créer la confiance et donner des perspectives crédibles.
Je pense qu’un double mouvement de transformation sociale doit s’opérer et s’articuler : une présence réelle physique et militante dans les quartiers et une action éducative menée avec des moyens dans les écoles, de la maternelle au lycée sur le vivre ensemble, la laïcité et la liberté d’expression.
Il faut que les mouvements d’éducation populaire se renforcent et interviennent prioritairement dans les quartiers populaires pour le droit au logement, contre les expulsions et en développant les cours de français pour les personnes qui ne maîtrisent pas notre langue.
Ces cours sont à la fois une immersion dans la langue et à la fois une formation à la citoyenneté avec un partage des valeurs et principes républicains.
Cette action en profondeur peut être payante et devenir un facteur d’inclusion républicaine comme l’était avant-hier la participation des travailleurs immigrés à la vie syndicale.
Nous avons été plus que secoués par ces attentats barbares mais beaucoup de personnes désengagées commencent à s’interroger et à se remobiliser.
Des associations différentes veulent agir ensemble , c’est ainsi que s’est constitué sur l’agglomération melunaise un collectif d’associations de solidarité mutualisant leurs moyens pour agir mieux et ensemble.
LE 11 N’A PAS ETE QU'UN FEU DE PAILLE….BEAUCOUP DE PERSONNES SE SONT MOBILISEES ET CERTAINES VEULENT, EN NOMBRE, S’ENGAGER .
Jean-François Chalot
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