Réforme territoriale : des parlementaires aux abonnés absents
Le 17 juin dernier, j’ai publié sur mon blog http://michelumix.over-blog.com/2014/06/reforme-territoriale-passer-de-la-parole-aux-actes.html et sur agoravox une lettre ouverte aux parlementaires de mon département sur le sujet de la réforme territoriale et parallèlement, je leur ai envoyé à chacun ce document à l’Assemblée Nationale et au Sénat.
J’y parlais de l’illisibilité du système actuel par le citoyen, de la méfiance de celui-ci vis-à-vis du personnel politique, de la simplification urgente du système, des économies budgétaires attendues et de la nécessité d’un vrai débat et non d’une foire d’empoigne au Parlement.
Trois mois après, le bilan de cette initiative est plutôt maigre : seulement trois réponses me sont parvenues. Pourtant, nous finançons des frais de mandats qui permettent à ces parlementaires de recruter des assistants chargés, a priori, de répondre aux citoyens qui leur écrivent, les frais d’affranchissement du courrier étant gratuit. A moins qu’il ne s’agisse d’un désintérêt pour le sujet, ce que je ne crois pas (4 députés sont aussi conseillers généraux et donc concernés par cette réforme)
Le bilan
Sur 12 lettres envoyées, trois réponses seulement me sont parvenues, la première, celle d’un sénateur UMP (de LEGGE) qui me propose une rencontre à sa permanence (initiative intéressante), la seconde, claire et argumentée, d’un député P.S. (MARSAC) et la troisième, succincte, d’une députée UMP (LE CALENNEC). Ces trois parlementaires ont donc fait l’effort de répondre à un simple citoyen et c’est tout à leur honneur et c’est surtout leur rôle. Ils n’ont au moins pas oublié qu’ils avaient été élus par les citoyens ou leurs représentants et qu’ils leur devaient de la considération à défaut de leur rendre des comptes, le mandat de parlementaire n’étant par impératif.
9 parlementaires ont donc fait la sourde oreille à mon interpellation et ont l’ont donc traitée par le mépris. Ils méritent d’être cités, car ils participent activement de l’éloignement et de l’incompréhension entre le peuple et ses représentants : MM. LE MENN, HERVE, et Mme KLES, sénateurs et MMmes CHAPDELAINE, APPERE, MM. ANDRE, BENOIT, LURTON et ROGEMONT, Députés.
Pourquoi ce silence ?
Certes, le sujet est délicat et concerne directement les élus qui cumulent des mandats (Maire, conseiller général, conseiller régional) avec leur mandat parlementaire et qui appartiennent à des partis politiques qui n’ont aucun intérêt à voir diminuer le nombre de mandats et d’élus en France et les emplois d’assistants et de collaborateurs qui vont avec.
S’agit-il tout simplement de mépris vis-à-vis de la parole et de l’interpellation citoyenne, hypothèse que je retiens en définitive, tant la représentation nationale est aujourd’hui coupée du terrain, seuls les inaugurations, vins d’honneurs et autres manifestations festives, nécessaires à la réélection, constituant la face visible de ce lien aujourd’hui distendu avec les citoyens.
Car c’est un fait, le doute sur la qualité et la représentativité de nos représentants qui s’effiloche au gré des mandats successifs des parlementaires progresse dans la conscience populaire ou des comportements scandaleux de ceux-ci (affaire Thévenoud, dernière en date).
Ce doute concerne les deux partis dits « de pouvoir » que sont l’UMP et le PS, aujourd’hui totalement à la rue, les premiers en raisons de scandales financiers et de la guerre des chefs, le second qui lui ressemble de plus en plus du fait de promesses non tenues et de la politique de droite qu’il mène aujourd’hui.
Nous sommes en face d’une caste, de fonctionnaires de la politique coupés du terrain et qui ignorent superbement ce qui s’y passe. Ils sont dans leur bulle, préservent leurs intérêts, leurs mandats, leurs indemnités et leur régime spécial de retraite. Ne serait-il pas urgent de réformer ce système ?
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