Résultats du premier tour : publier ou ne pas publier ?
Publier ou ne pas publier les premières estimations des résultats dimanche prochain ? Telle est la question qui anime la blogosphère. La raison tient à une déclaration intempestive et à forte connotation publicitaire de Jean-Marc Morandini. L’ancien animateur de TF1, qui avait pourtant dit vouloir arrêter le trash, lance un pavé dans la mare. Suivi par Guy Birenbaum. Au-delà de la simple question de l’amende dont le montant peut s’élever à 75.000 euros, comme l’a rappelé la commission de contrôle, c’est surtout une question de principe qui se pose. Puisque les derniers bureaux de vote de France métropolitaine ne ferment qu’à 20 heures, il faudrait attendre cette heure précise, et pas une seconde avant, pour donner les premières estimations pour des questions de libre arbitre. Quid alors des votes de l’outre-mer qui par définition ne votent pas en même temps que les autres ? Eux voteront le samedi.
Liberté, je blogue ton nom
A grands renforts de « La liberté est ici », Jean-Marc Morandini s’assure une audience record dimanche prochain, qu’il publie ou non les premières « rumeurs » de résultats. A lui de vendre pour plus que le prix de l’amende les encarts publicitaires de son site.
Alors, on sait que, pour des raisons techniques évidentes, les rumeurs de 18 heures ne sont que des tendances guère plus fiables que les sondages des renseignements généraux, réalisés sur le zinc d’un bar entre la bavette à l’échalote et le demi pour la route. Mais ces rumeurs, si elles proviennent des sondages à la sortie des urnes, donnent de très fortes indications de la tendance du vote. Les candidats et leur QG y ont droit. Idem pour les Français qui reçoivent en France des chaînes étrangères, notamment suisses et belges. L’information n’a plus de frontières depuis longtemps.
Versac et quelques autres s’indignent d’un tel non-respect du code électoral. La loi est la loi. Publier les résultats avant 20 heures perturbe la bonne marche de la démocratie qui est faite d’un certain nombre de symboles et de traditions aussi. A l’instar du « A voté », en rien obligatoire mais qui fait partie du folklore électoral. Ou encore de l’apparition à 20 heures sur les chaînes de télévision des photos de deux heureux qualifiés pour le second tour. Je me souviens même il y a quelques années, c’était en 1988, qu’une grande firme nationale avait décidé d’afficher le nom du vainqueur à travers la France sur des panneaux 4 par 3, dès les résultats connus.
Repenser notre fonctionnement démocratique
L’émergence de la politique sur Internet (et des nouvelles technologies avec les machines à voter et demain le vote en ligne) suppose une refondation du code électoral de toutes façons. Imaginez, les candidats n’ont plus le droit de modifier leur site à partir de samedi minuit. Pour autant, leurs supporters peuvent toute la journée de dimanche s’échanger des e-mails, des SMS, publier des notes, commenter. Cela s’appelle la liberté. D’une certaine façon, cela contrevient au code électoral. Quand exercer une liberté fondamentale c’est contrevenir à la loi, c’est le signe d’un malaise dont il faudra bien un jour penser à l’adaptation pour une résolution sereine.
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