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SNCF : confusion lors de la cérémonie du 7 mai 2009 (victoire du 8 mai 1945)

La cérémonie traditionnelle de commémoration de la victoire du 8 mai 1945 par la direction nationale de la SNCF avec les fédérations syndicales de cheminots et les anciens combattants cheminots s’est déroulée en gare Montparnasse à Paris le 7 mai dernier.


La cérémonie traditionnelle de commémoration de la victoire du 8 mai 1945 par la direction nationale de la SNCF avec les fédérations syndicales de cheminots et les anciens combattants cheminots s’est déroulée en gare Montparnasse à Paris le 7 mai dernier.
 
Depuis 2008, cette cérémonie est "itinérante" et se déplace sur des lieux ferroviaires différents.

Les fédérations syndicales cheminotes représentatives CGT, CFDT, UNSA, ainsi que les fédérations FGAAC et CFTC et le syndicat national des cadres supérieurs ont procédé à un dépot de gerbe rendant hommage au monde cheminot.

On notera l’absence, pour la 1ère fois de son existence, de la fédération FO des cheminots.

SUD Rail n’était pas non plus représentée à cette manifestation commémorative. Mais cela est habituel.

Le président de la Confédération Nationale des associations des anciens combattants cheminots a pris la parole. Notons une confusion de terme regrettable de la part de ce représentant qui a parlé (maladroitement) de distinction par l’Etat de la légion d’honneur accordée à la SNCF en 1951 (remise par le Président Auriol).

Il convient de préciser que, malgré le vote négatif des 80 parlementaires, réuni à Vichy en juillet 1940, c’est la République qui s’est trouvé supprimé par l’Etat (Français) et la dictature pétainiste. Mais il y a bien eu continuité de "l’Etat" à compter de cette date jusqu’en Août 1944.

Il faut donc indiquer qu’en 1951, par la remise de la légion d’honneur à l’entreprise publique ferroviaire, c’est la République Française, par les mains du président Auriol qui distingue la SNCF et les cheminots et non "l’Etat".

Cette question sémantique est plus importante qu’il n’y parait. En effet, l’année dernière, une journaliste de télévision (Madame L.) a publié un livre où sur quelques pages, elle dénonce par des propos méprisants voire outranciers, l’attitude de la SNCF et des cheminots en général avec la régularité des trains de déportés etc...
 
Une fédération syndicale cheminote (FO) était intervenue pour dénoncer ses propos, ainsi que les associations d’anciens combattants. On pourra déplorer l’absence de FO cheminots qui défend (défendait) le devoir de mémoire dans cette affaire. Mais il faut ajouter que depuis l’élection professionnelle de mars dernier, l’organisation a été jugée non représentative dans le cadre de la loi.
 
Le Président Pepy a confirmé que, malgré sa ferme désapprobation des écrits de cette journaliste (aujourd’hui membre du C.S.A.), il avait semblé préférable à la Direction de la SNCF de ne pas donner d’ampleur (et surtout de publicité) à un ouvrage très peu vendu et de qualité assez médiocre.

Rémi AUFRERE

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8 réactions à cet article    


  • Relladyant icare 14 mai 2009 16:55

    J’ai pas compris grand chose à cet enculage de mouches pour une histoire d’« état » plutôt que de « République », mais peut-être que des commentaires éclairés me feront comprendre ce qui ne va pas.


    • remiaufrere remiaufrere 30 juin 2009 16:13

      QUAND LES MOTS ONT LEUR IMPORTANCE !!!

      En juillet 1940, le vote des parlementaires sonne clairement la fin de la République à qui est substitué le terme « Etat Français » par des « actes (dits) constitutionnels ».

      Le régime républicain est mort ! 

      Il n’y a donc pas de continuité de l’état républicain défini par le fonctionnement démocratique des deux chambres parlementaires.

      C’est ainsi que lorsque l’on parle de continuité de « l’Etat » le terme est choquant car il y a confusion évidente entre « état »-pays et « Etat république française ».

      Cetet confusion est bien entendu source d’expression politique forte et typiquement « anti-républicaine ».

      En considérant qu’il y a « continuité de l’Etat » on pense seulement à la gouvernance (en l’occurence non-démocratique même si engagé par un seul vote parlementaire au Casino de Vichy le 4 juillet 1940).

      C’est pour cela que l’expression « Président de la république » prend tout son sens et que « Chef de l’Etat » peut être utilisé par tous de Khadafi, en passant par Kim JONG-IL, Pinochet, et le président iranien récemment réélu. On peut être nommé « chef d’état » parce que monarque, président ou dictateur, peu importe !

      Le terme de « République Française » est aussi clair et précis. Il renvoie à une définition juridique porté par un texte essentiel (Constitution) et un fonctionnement démocratique par la représentation nationale et l’organisation territoriale.

      Subsidiairement, je considère donc que parler de « république gauloise » est impropre voire d’une ironie peu imaginative , la Gaule ayant cessée d’exister depuis ...une quinzaine de siècles (environ).


      Alors pourquoi ce débat « continuité de l’Etat contre République Française » ?

      Tout simplement parce que le régime dictatorial de Pétain avec son Etat Français (parfaitement anti-républicain), et la collaboration avec l’occupant allemand est utilisé pour remettre en cause à la fois la réalité historique et le mythe.

      La réalité c’est que dans chaque grande entité SNCF de l’époque (gares, triages, bureaux appro etc...), il avait été mis en place un soldat ou fonctionnaire allemand, policier allemand, voire de troupes SS pour contrôler les principales activités ferroviaires et que le « gouvernement de l’Etat Français » s’était mis à la disposition de l’autorité allemande en zone occupée puis partout dès l’invasion de la zone dite « libre » en 1942.

      En zone dite « libre », des cadres voire des policiers soumis, et favorables et/ou obéissant aux ordres du gouvernement pétainiste étaient clairement favorables à la « Révolution Nationale » du Maréchal et à la collaboration active avec les forces d’occupation.

      Tous les ordres provenaient donc du gouvernement de Pétain et des autorités allemandes (celles-ci étant prioritaires sur les instructions gouvernementales).

      D’où la non-responsabilité de la SNCF entreprise publique nationale soumis à l’autorité conjointe du gouvernement pétainiste et des autorités d’occupation. Et l’émission de factures de la part de la SNCF adressés à l’Etat (et non à la République Française - sic !) pour les transports de déportés est d’une logique imparable pour un prestataire de services. Même pour ce genre de transport « sans retour » ... je rappelle que des trains ont été sabotés lorsque cela était possible... Bien sûr , on peut toujours dire aujourd’hui que c’était trop peu... Qu’aurions-nous fait nous-même dans l’action, la peur, la crainte pour sa vie et celles des autres ?

      C’est pourquoi, celles et ceux qui sont portés à attaquer la SNCF pour complicité de crime contre l’humanité se trompent de coupables !

      Mais pire encore ... qu’un responsable d’association d’anciens combattants puisse déclarer que c’est l’Etat qui a distingué la SNCF est un faute de language éffarant pour qui connait l’Histoire et les mots qui l’accompagnent.

      Enfin, remettre en cause le mythe de la SNCF combattante n’est pas très glorieux dans la mesure où c’est l’entreprise publique qui a connue le plus grand nombre de « résistants » actifs (et passifs) et vérifiables.

      Certes, il n’y a pas eu que des cheminots tous résistants et/ou très actifs. Mais la plupart, par leur culture syndicale et ouvrière n’étaient pas partisans de la « Révolution Nationale » ni de la politique ouverte de collaboration définie par l’accord de Montoire ! Ils étaient souvent proches de la CGT confédérée indépendante de Léon JOUHAUX (SFIO, anarchistes etc...) et communistes (ex-CGTU rattachés au PC de l’URSS) ainsi que pour certains impliqués dans le syndicalisme chrétien ouvrier.

      Remettre en cause des faits historiques (et aussi le mythe de la France résistante) pour critiquer aujourd’hui l’efficacité du transport public ferroviaire français et dénoncer les « grèves à répétition à la SNCF », c’est procéder à une manipulation nauséabonde.
       
      Cela nous renvoie aux propos de Maurras et de ses amis qui, eux, savaient bien proclamer « l’Etat français » (où la république gauloise !) en lieu et place de la « République Française » pour mieux casser cette dernière !

      Alors je ne sais pas encore si on peut parler « d’enculage de mouche » ou simplement de restituer les mots à leur juste place évitant ainsi de cracher sur la mémoire de ceux qui ont combattu pour la « République » dont on ne semble plus connaitre le sens et la définition.


    • zelectron zelectron 15 mai 2009 00:45

      C’est pourtant simple à comprendre les cheminots de la SNCF étaient tous des héros, absolument tous des héros.
      Aucun traitres, aucun combinards, aucun trafiquants, aucun collabo/résistants double jeu, aucun ivrognes, aucun voleurs, aucun assassins : c’est l’entreprise des « irréprochables » par excellence.


      • CAMBRONNE CAMBRONNE 15 mai 2009 12:16

        SALUT A L’AUTEUR

        C’est vous qui parlez de confusion ?

        Votre empapaoutage à propos du terme Etat est nul et non avenu .

        Le Président de la République française est le chef de l’Etat , point barre et ce depuis que la République existe .

        « Etat français » était l’appellation donnée par le Maréchal Pétain au régime qui devait remplacer la république .

        Ce n’est pas pour cela que lorsque l’on parle d’Etat on crée une confusion .

        Le qualificatif français pourrait aussi préter à confusion , je propose de dire :République gauloise !

        Ce gout de la polémique typiquement français par contre est insupportable ;

        Vive la république quand même .


        • abdelkader17 15 mai 2009 16:35

          La république à oublier en ce 8 mai de rappeler les horreurs du nord Constantinois, massacres de Sétif Guelma et Kherrata acte de naissance de l’insurrection algérienne, mais bon la république préfère commémorer la victoire sur l’Alllemagne nazi c’est bien plus réspectable que de rappeler les pages peu glorieuses de son histoire.


          • remiaufrere remiaufrere 30 juin 2009 16:21

            Le massacre du 8 mai dans le constantinois est une affreuse tâche de sang dans l’Histoire de la République.
            Devez-vous pour autant comparer la force destructrice des puissances de l’axe et le conflit mondial qui a failli faire sombrer le monde entier dans le totalitarisme avec cet évènement ?
            Je sais que la « République française » fut aussi le fer de lance par le feu contre les populations africaines et asiatiques par le thème de la « mission civilisatrice » et que le père de l’école publique libre, laique et obligatoire (J.FERRY) fut un fervent colonisateur...
            Il faut accepter l’Histoire en commémorant toutes ses victimes.

            Pour ma part, je considère « cynique » voire déplacer de dire que l’on préfère commémorer la victoire sur l’Allemagne nazi que les massacres du 8 mai à sétif.

            Je m’incline aussi devant Sétif car ce fut une tragédie d’une grande bétise et d’un gachis politique qui est l’un des éléments clés de la naissance du conflit algérien.


          • Axel de Saint Mauxe Nico 15 mai 2009 19:26

            La SNCF de 1938 (et donc 1940-1944) est elle juridiquement la même que celle de 2009 ?

            La SNCF de 1938 est normalement morte en 1982, remplacée par un Etablissement Public à Caractère Industriel et Commercial (EPIC), conservant le nom de SNCF.

            Si à cette date (1982), le nouvel établissement public avait simplement changé de nom, aurait-on encore ce type de polémique ? Aurait-on encore des procès (cf procès Lipietz il y a quelques années) ? 


            • remiaufrere remiaufrere 30 juin 2009 16:23

              Je vous invite à voir mon autre article sur déportation et SNCF.
              Je pense que la modification juridique de la SNCF en 1982 n’a que peu d’importance dans votre interrogation.

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