Strasbourg brûle-t-elle ?
« Nous allons lancer une grande campagne pour organiser cette manifestation dans Strasbourg et non, comme les autorités le proposent, au port du Rhin où il n’y a que des oiseaux, des usines et des friches ».
C’est ce que vient d’annoncer ce week-end Reiner Braun, le responsable du Comité international de la coordination contre le sommet de l’Otan qui va se dérouler du 3 au 5 avril 2009, entre Baden-Baden, Kehl et Strasbourg.

Nous venons d’entendre ce lundi 16 février M. Robert Herrmann, premier adjoint au maire de la ville de Strasbourg, s’exprimer sur F3 lors de la première "réunion d’information" concernant les quelques "difficultés" de libre-circulation des citoyens à Strasbourg durant le sommet de l’Otan début avril.
Il vient de réaffirmer la volonté de la municipalité de ne pas laisser la contre-manifestation "anti-Otan" traverser les rues de la ville "afin de préserver la ville de Strasbourg des exactions, des violences et des dégradations qui sont systématiquement constatées en marge de ce type de manifestation" comme l’avait déjà indiqué la préfecture aux organisateurs du contre-sommet et que "toute manifestation sera interdite en centre ville à cette occasion".
« Laissez Strasbourg libre » vient quant à lui de lancer Reiner Braun à l’attention des autorités. « Nous nous battrons pour la liberté de réunion qui est un droit pour l’Otan mais aussi pour tout un chacun » a-t-il aussi précisé.
Selon le journal L’Alsace, "Le village de la paix, alternatif et autogéré, accueillira plusieurs milliers d’opposants à l’Otan à quelques kilomètres du centre de Strasbourg avec « peut-être 13.000 personnes vendredi soir à la veille de la manif », selon un organisateur. Selon Fréderic Henry, de la coordination strasbourgeoise, des pourparlers sont en cours pour la venue d’un prix Nobel de la paix dans le cadre des débats organisés. Ont été confirmées dimanche les participations de Noam Chomsky, professeur américain qui fut très engagé contre la guerre au Vietnam et critique envers la politique étrangère de Washington, ainsi que de l’Anglo-Pakistanais Tariq Ali, également critique envers la politique étrangère des Etats-Unis".
Le porte-parole du comité strasbourgeois du contre-sommet, Frédéric henry, a indiqué que "Nous exigeons de pouvoir manifester dans Strasbourg au même niveau de présence que l’Otan".
Dans l’Express, nous pouvons même lire : "L’Otan a toujours été structurellement liée à la défense des intérêts de l’impérialisme américain", a estimé lors d’un débat John Rees, cofondateur de la coalition "Stop the war" née en 2001 au Royaume-Uni contre une riposte militaire des Etats-Unis aux attentats du 11 septembre.
Arielle Denis, coprésidente du Mouvement de la paix, s’est attachée de son côté, à préciser les enjeux de ce sommet pour la France qui devrait y officialiser son retour dans le commandement intégré de l’Otan qu’elle avait quitté en 1966. "Est-ce que Sarkozy veut devenir le nouveau bon élève, le nouveau supplétif des Etats-Unis ?" a-t-elle demandé en comparant le président français à Tony Blair.(Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse).
Il en était pourtant de même pour la nouvelle municipalité de Strasbourg, qui avait fait grand cas du "fonctionnement démocratique" lors de sa campagne électorale :
"Cette démarche est un test", affirme Ries, qui n’a pas oublié que "la transformation en profondeur du fonctionnement démocratique était au coeur de la campagne" des municipales"...Robert Herrmann, qui a été officiellement délégué sur le sujet. "Nous avons conduit un travail collectif avec le sociologue Philippe Breton. L’objectif est que Strasbourg ait une valeur de laboratoire pour les villes françaises", assure ce dernier. "Il faut que nous puissions aller sereinement devant les citoyens pour débattre, même quand c’est difficile, plutôt que d’adopter des projets en catimini. Le temps consacré à la concertation devrait permettre de purger au préalable les risques de conflits, qui, eux, font perdre beaucoup de temps". (Libéstrasbourg).
Il y a quand même de quoi se poser des questions quant au sens des mots utilisés pour la campagen éléctorale et la réalité de terrain quelques mois après.
Mais bon, en Alsace, ce ne sera pas la première fois que l’on voit les vestes se retourner au gré du vent (mauvais) , des ministère terminus des anciens combattants et des eaux de régimes...
Petit rappel des barêmes de la semaine du 1er au 5 avril 2009 :
Journées d’actions
Mercredi 1 : migrations, liberté de circulation
Jeudi 2 : climat, ressources énergétiques
Vendredi 3 : mobilisation à Baden-Baden
Samedi 4 : manifestation unitaire
Dimanche 5 : contre la répression et les prisons
Village alternatif anti-OTAN :
Lieu autogéré visant à accueillir 5 000 à 7 000 personnes, il ne sera pas qu’un lieu d’habitation mais aussi un lieu ouvert. Suite aux propositions faites à un appel lancé précédemment, il accueillera des événements culturels, des débats, des conférences et des ateliers, dans un souci de diversité. Le village sera ouvert à tous et à toutes, de passage ou pour toute la durée du contre-sommet. Il sera un point de repère particulier pour l’information et l’orientation des manifestants et manifestantes.
Les questions pratiques seront décidées de manière horizontale par des assemblées générales et en conformité avec une charte en cours de réalisation.
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