Super Trash, le film qui retourne vos poubelles
Notez cette date dans votre agenda : le 9 octobre. C’est la date de sortie dans toutes les bonnes salles de l’hexagone du film « Super Trash », une oeuvre à charge contre nos décharges …
Filmé dans une des 2000 décharges du même genre, ce film, tourné sur 600 jours (!), dévoile une vision nauséabonde de la gestion de nos déchets. A la manière du film de Al Gore « Une vérité qui dérange », il fait nul doute qu’une partie d’entre nous tournera la tête à la vue de ces images.
Notons que le film a été entièrement réalisé par un financement participatif et qu’un appel aux dons est toujours en cours pour promouvoir comme il se doit ce film dur, mais réaliste, qui appelle à une prise de conscience de notre société de consommation.
Synopsis du film :
Martin revient sur les lieux de son enfance. Ces lieux sont maintenant ensevelis par une gigantesque décharge à ciel ouvert. Seule sa cabane est toujours là, un ancien abri pour les ouvriers agricoles de lʼépoque, maintenant à la lisière de la décharge. Il décide de sʼy installer et de vivre dans ce monde
fait dʼordures et rythmé par le ballet, le va-et-vient incessant des camions et bulldozers qui déchargent et nivellent les déchets.Petit à petit les employés de la décharge se familiarisent avec sa présence et lui révèlent les secrets de cette “zone“ : lʼendroit de lʼenfouissement des fûts dʼarsenic, le trajet du lixiviat, ce jus de décharge, ce poison mortel qui sʼécoule à travers une rivière sauvage et foisonnante jusquʼà la mer.
Martin, au fil des jours et des mois, va faire son trou dans ce monde invivable jusquʼà sembler aller vers la folie. Il se nourrit des ordures. Il essaye, malgré tout, de recréer un univers vivable au milieu de la valse des camions qui lʼévitent en le frôlant. Le jeune homme ne veut pas se résigner, il essaye de rendre cet univers ludique, humain.
Il écrit dans sa cabane son journal, ses pensées. Il se lave dans la rivière chaque jour comme de retour à un monde primaire. Il soigne les animaux prisonniers de cet enfer, il surfe sur la vague géante générée par les détritus. Il est au-delà de la dénonciation, il essaye par ce film, dans un effort désespéré, de faire une métaphore de notre monde loin de la culpabilité. Il ne veut pas accepter cet univers qui lui a été imposé, il veut se lʼapproprier, lʼingérer, le digérer.
Jusquʼau jour de la fermeture définitive où il sauvera une dernière mouette de lʼempoisonnement. La décharge fermée, Martin erre dans ce no man’s land, avec sa caméra. Il enterre des oiseaux, traîne parmi les Caterpillar abandonnés comme sʼil ne pouvait se résoudre à quitter cet endroit. Tout est recouvert de terre, mais comme des fantômes, des sacs de plastique sʼéchappent du sol et volent dans le ciel emportés par le vent et qui frappent la caméra.
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