Témoignage sincère d’un chômeur « profiteur du système »
Difficile de savoir par quoi commencer, tant il y aura à dire.
Je vais ici, vous conter le témoignage sincère d'un chômeur, et dire ce qu'aucun chômeur ne dirait tout haut, même si ça risque très fort de déplaire à certains.
Je suis actuellement à un tournant de ma vie, ayant trouvé ma voie professionnelle, ou même, dirais-je, une de mes missions de vie. Pour autant, je voudrais partager avec vous un regard objectif et sincère sur ce qu'est le chômage et la relative tranquillité de cette situation, dans des cas particuliers.
J'ai aujourd'hui la trentaine, sans enfants de mon sang, en couple mais faisant demeure séparé de ma compagne et ses enfants, par choix commun, désireux de tous deux conserver une certaine indépendance actuellement.
Je suis né de père inconnu et d'une mère que je n'ai que trop peu connu cette dernière, qui, avec un bagage assez lourd derrière elle (perte de sa mère d'un cancer à dix ans, père alcoolique [lui même tombé dedans à la suite de drames], placement en foyer), avait une nette tendance dépressive, m'a confié aux services sociaux de 3 à 9 ans, période pendant laquelle j'étais copieusement maltraité par la famille d’accueil allouée et séparée de force de ma mère, "pour mon bien".
À 10 ans, suite au courage d’une assistante sociale ayant entendu les dénonciations du voisinage et s’étant positionnée contre ses supérieurs hiérarchiques, j'ai fait un retour chez ma mère, s’étant mariée et, ayant rencontré quelqu'un qui s'avérera avoir été le père que je n'avais jamais connu auparavant et accueilli pleinement comme un fils.
Été, oui, car à l'aube de mes 14 ans, ce dernier s'est tué au volant en allant au travail, chauffeur poids lourd de son état qu'il était. (et, issu d'une famille d'agriculteurs, il l'était en plus en temps supplémentaire, ce qui m'a notamment permis d'avoir un pied dans le milieu plusieurs années).
Ma mère n'a pas tenu le choc psychologiquement et après plusieurs tentatives, a fini par mettre fin à ses jours lorsque j'avais 16 ans.
Outre le fait que les événements ayant précédé m’avaient forcé à mûrir plus vite que les enfants de mon âge, contribué à développer une certaine sensibilité pour le bien commun et contre les injustices, j’ai pu constater bien jeune la tyrannie du monde du travail, car, l’épicentre du décès de celui qui fut mon père tournait autour du travail, à l’excès.
La valeur « travail » était centrale dans sa vie, une suite d’activités productives sans fin, que ce soit à la maison, ou dans sa vie professionnelle, quitte à faire 3H de route tous les jours et d’utiliser plusieurs disques pour faire davantage de route, arrangement convenu avec le patron - qui en retour ne l’augmentait jamais et lui versait des primes, avec tous les désavantages classiques que ce genre de situation implique, que ce soit la chaîne à son pied, la forte perte de revenus s’il quittait cet emploi, et… L’indemnité mensuelle pour ma mère, après le décès - à réduire les heures de sommeil, les temps de pause, pour gagner un peu plus d’argent, et offrir un meilleur confort à sa famille. De quoi largement commencer à alimenter ma réflexion sur la valeur travail et le confort matérialiste, religieusement inculqués aux enfants dès leur plus jeune âge.
J’ai ensuite été de nouveau redirigé vers une famille d’accueil. Sans maltraitance cette fois, mais aux apparences trompeuses, cette dernière mentait sur leur situation de couple afin de conserver la maison d’une part, et l’agrément, en plus d’être en pleine campagne, non véhiculés. (Notez que je n’ai rien contre la campagne, j’y ai vécu toute mon enfance)
De là, j’ai obtenu un BEP sans trop me fouler, parce qu’il fallait bien faire « quelque chose », mais déjà, le monde du travail qu’on me vendait déjà ne m’enchantait pas. Je n’aimais pas le travail manuel et l’activité physique, j’étais ce que beaucoup appelaient péjorativement à l’époque, un Geek, préférant m’évader dans des parties de jeux-vidéos, apprendre les rudiments de l’informatique, qu’affronter un monde réel qui ne me semblait ni juste, ni bienveillant, et ce n’est pas la myriade de scandales et de mensonges d’État que j’apprenais ça et là, qui allait me conforter dans l’idée de me confronter à la réalité.
Le BEP en poche, j’ai simplement été chercher du travail. Parce qu'à 18 ans, l’Aide Sociale à l’enfance ne vous aidera pas beaucoup, et tout au plus, jusqu’à 21 ans dans certains cas de figure exceptionnelles, ce qui est bien peu, pour faire des études dans l’informatique. Et si chercher un petit boulot à Paris pouvait sembler possible à l’époque pour beaucoup de gens, je n’habitait pas dans ou proche d’une grande ville, et la crise de 2008 se rapprochait à grand pas.
Ça aurait été un handicap en ce qui me concerne car si je me sentais confiant quand à mes capacités de réflexions au vu de mon jeune âge - en comparaison à ceux qui ne s’intéressaient qu’à tirer leur coup, se saouler, faire la fête, se la péter, et fumer ; très majoritaires ; et harceler ceux qui ne rentraient pas dans le moule, comme moi -, je n’ai jamais eu de grandes facilités sur l’apprentissage, ou tout du moins, la maîtrise à volonté de ma mémoire, étant du genre autodidacte, poussé par l’intérêt et la passion, clairement très curieux de tout, mais absolument pas académique.
Dans les grandes lignes, voilà une idée du bagage que j’avais en me lançant dans la vie active, et ne m’étalerait plus là dessus, sachant qu’en sus, je n’avais pas de permis de conduire, pas de véhicule sinon un vélo, qui m’a permis d’aller œuvrer sur mon premier emploi.
À 18 ans, on a généralement d’autres préoccupations que penser à un CDI, l’avenir… À ce moment là je ne pensais qu’à m’évader et rattraper le temps perdu en profitant de la vie à ma façon, sans pour autant aimer faire la fête comme les autres et me retrouver dans des états seconds, perdre le contrôle.
Très clairement, ces 3 premiers mois, je n’avais aucune volonté d’apprentissage sur le tas, je n’étais pas passionné par ce que je faisais, et je n’aimais de toute façon pas le contact humain.
La promesse de CDI déboucha bien évidemment sur une rupture de CDD, dont je me faisait plaindre pour faire bonne figure et ne pas passer pour un branleur auprès des quelques gens qui gravitaient autour de moi, bien évidemment tous hypnotisés par la « valeur travail », il fallait que je fasse bonne figure, et montre que moi aussi j’en voulait.
À cet âge et avec le peu d’expérience, autant dire que je n’avais droit à rien, aucune aide ni chômage, et j’ai vécu près d’un an avec les quelques sous que j’avais gagné, et quelques missions d’interim.
L’une d’elles se déroulaient d’ailleurs chez Toupargel Agrigel, et consistait à faire de la préparation de commande de 4H du matin à 13H, dans des bâtiments réfrigérés à -29°C.
Le travail en tant que tel n’était pas si compliqué que ça, mais, sachez qu’une des raisons qui faisait que je n’avais jamais pris goût à l’activité physique tenait principalement du fait que j’étais asthmatique.
Ça n’est guère agréable et vivable d’avoir les poumons brûlants dans le froid, et d’avoir du mal à respirer, et si, de nos jours, cette asthme est fort heureusement partie, j’hérite toujours d’une sensibilité aux bronches, probablement en relation avec le fort tabagisme passif auquel j’ai eu droit durant toute mon enfance.
De fait, malgré le grand froid que j’aurais été capable de supporter, et, ayant fait le choix de ne jamais laisser ma vie et ma santé passer après le travail et que j’aurais mis ma longévité en jeu à rester, j’ai mis fin à cette mission, à contrecœur, conscient des galères de l’époque… La crise faisait mal à bien du monde, peu de travail, et des entreprises qui fermaient à tour de bras dans le coin…
D’un point de vue strictement philosophique, l’activité en question me semblait de toute façon désastreuse, au vu des quantités phénoménales de nourritures jetées tous les jours sur place et du modèle présent derrière.
Le pire dans tout ça, c’est que quand bien même vous auriez faim, il vous était interdit de récupérer quoi que ce soit, même si c’était largement consommable.
Un emballage carton abîmé ou déchiré ? Poubelle. Tant pis pour le labeur des paysans et routiers derrière, et le sacrifice des animaux exploités et abattus pour rien. Quand à l’aspect écologique, soyons honnêtes. Presque tout le monde s’en fichait complètement en 2008, il fallait juste que ça tourne.
Bref, un bon retour à la case départ, et, à court d’argent, j’ai dû me résoudre à aller travailler pour « le diable » de la malbouffe, MacDonald, car il n’y avait rien d’autre.
Passé les premiers moments difficiles, j’y ai trouvé contre toute attente, une véritable solidarité et esprit d’équipe. Une chance, apparemment, car c’était un établissement franchisé, où il faisait relativement bon travailler.
C’est là que j’ai pu commencer à souffler un peu, que j’ai fini par lâcher du lest sur les relations humaines et échanger un peu plus, et si le travail était parfois très dur, l’ambiance rattrapait constamment le coup, tout simplement parce que dans l’équation il y avait de l’Humain.
Tout du moins, jusqu’à un changement de direction, mais ça, c’est une autre histoire…
J’ai tenu 11 mois en CDI au sein de la structure. J’y ai trouvé des amis, des oreilles, du soutien, des jeunes en galère comme moi, et d’autres moins. C’est de là que mon asthme a commencé à disparaître, ainsi que l’eczéma, et les crises de spasmophilie. (Quand on ne veut pas faire son introspection, c’est le corps qui finit par hurler qu’il y a un problème)
Cette cohérence sociale m’a profondément aidé et renforcé, et surtout… J’avais à manger. - Celui qui aura connu la faim, chroniquement, comprendra, que même MacDO, c'était déjà un luxe -
Mais je me contentait de faire mon travail, pas plus, sachant que les heures supplémentaires quand le nettoyage s’achevait après 2H du matin, n’étaient pas payées, et qu’il devenait de plus en plus fréquent de se retrouver seul à gérer la cuisine l’après midi là où nous aurions dû être deux, voir trois, avec une pression monstrueuse des caissières pour les commandes devant.
Je n’aborderais pas le sujet des ré-étiquetages pour ne pas jeter des salades jugées encore fraîches, ou des sandwichs parfois restés plus d’une heure après préparation en stockage parce que le manager du moment voulait faire son chiffre… Ni de l’effroyable gaspillage alimentaire et des poubelles entières jetées et compactées tous les soirs. Ni des passages des services d’hygiène toujours connus bien à l’avance, ni de la qualité des produits et de la viande et leur origine.
Tout ça, vous le savez, même si quasiment tout le monde fait semblant de ne pas le voir et ne veut pas le voir.
Ensuite, comme d’autres jeunes, j’ai dû considérer de me déraciner une énième fois, quand j’ai compris que ce n’étais pas avec 650€ de salaire alors que je passais ma vie sur mon lieu de travail, et un loyer qui allait arriver (car jusque là, on m’avait dépanné), que j’allais m’en sortir.
L’expérience des filles qui portaient la casquette – les formatrices présentes depuis quelques années - m’avait au contraire, fait comprendre que rester trop longtemps sur un tel travail et s’installer avec des charges dans cette situation, était en fait un piège, dont on ne se sort plus, quand on a de si faibles revenus et si peu de temps et surtout, d’énergie, pour soi. Je n’avais clairement pas envie de m’y retrouver coincé, surtout avec les perspectives que la crise offrait avec toutes ces entreprises qui fermaient.
Je me retrouvais donc décidé, sur une main tendue par une connaissance, à démissionner – MacDonald n’acceptant aucun compromis - puis changer de région, pour rejoindre une ville de plus grande taille.
J’y ai trouvé un travail, et j’ai obtenu par chance un CDD à temps variable dans l’aéroportuaire, pour l’été.
Après un malentendu sur la location-prêt d’un appartement, je me suis retrouvé à la rue, alors même que j’avais du travail. Mais un collègue et ami, m’a tendu la main, et proposé une place temporaire au sein de sa collocation, à l’issue de laquelle je me suis lancé dans l’idée que cette formule, économique, me conviendrait peut être. J’ai donc pu trouver un lieu au calme, excentré, à partager avec deux autres colocataires, pour à peine 250€/mois, toutes charges comprises, ce qui avec les APL, me revenait à 80€ par mois, et me payer un petit scooter – en très mauvais état – pour aller travailler sur des horaires très irréguliers qui n’auraient pas été possibles en bus.
Suite à la fin de l’été, et du CDD, j’aspirais à revenir travailler sur ce lieu et au sein de cette équipe, en visant un CDI. J’ai bien tenté quelques candidatures sans succès en attendant, et je dois dire que j’ai été vraiment limite, pour pouvoir continuer à payer mon loyer, j’ai dû revendre du peu que j’avais, et faire de gros sacrifices alimentaires, j’ai eu faim, très faim, à m’en bousiller les dents, d’ailleurs. Malgré ça, je n’ai jamais été dans le rouge - C’est une demande que j’avais fait pour l’ouverture de mon compte, je ne voulais pas de découvert autorisé, déjà conscient du cercle vicieux que c’était. -
Entre-temps, suite à une idée que j’avais derrière la tête, j’ai passé un entretien dans la marine, afin d’être formé et recruté pour poursuivre des métiers en mer sur les équipements informatique. J’ai été disqualifié par le médecin dans la foulée quand il a apprit que j’avais eu de l’asthme. Aurais-je dû me taire ? L’honnêteté ne paie pas toujours, me faisaient alors comprendre quelques copains dans le milieu. Peut-être était-ce mieux pour moi, et que je me serais compromis à suivre cette voie.
L’été suivant, j’ai été rembauché in-extremis avant ma « banqueroute » - où j’ai dû ravaler ma fierté et demander à quelqu’un (et ce fut la dernière fois) de me prêter de l’argent, en l’occurrence 5€ à un collègue lors de mon premier jour, pour faire le plein du scooter -.
Après plusieurs CDD sur deux saisons, j’ai obtenu un CDI principalement par chance, dans des conditions où quelqu’un qui allait être embauché par favoritisme, de la famille du chef d’équipe, à ma place, tandis que celle ci devait initialement me revenir. Mais le peu de sérieux et le fait qu’il ait menti et se soit fait prendre, m’ont valu de conserver ma place en CDD.
Un changement de supérieur hiérarchique et l’oubli de plusieurs renouvellements a ensuite débouché sur un CDI, que j’ai occupé durant près de 6 ans.
Je ne faisais pas la fine bouche à ce moment là. J’aspirais juste à stabiliser un peu plus ma situation, manger à ma faim, payer mon loyer, pouvoir m’acheter un lit, un ordinateur, agrémenter un peu plus mon confort de vie, malgré des salaires qui oscillaient entre 400 et 900€ selon les mois.
J’aurais pu gagner un peu plus, mais je voulais du temps libre pour rattraper ce que je n’avais pas vécu, et l’idée d’aller compenser au sein de l’entreprise sous-traitante par du ménage industriel sur d’autres chantiers ne m’enchantait pas, c’était un travail très chronophage, rajoutant encore des trous dans mes journées à coup de 2H le matin, et 2H en fin d’après-midi, puis on ne peut pas dire que ce travail, pourtant indispensable, soit bien considéré au sein même des entreprises clientes, que ce soit motivant et passionnant. Je l’ai fait uniquement à titre de dépannage sans jamais y occuper une place régulière, d’autant que certaines situations étaient d’ailleurs à risque, avec, parfois, des matières en suspension dans l’air similaires aux dangers de l’amiante, et des équipement d’aspiration et protection vétustes.
De fait, j’ai également passé outre les nombreuses promesses non tenues, les heures supplémentaires non payées, les augmentations suites à des formations particulières de sécurité et de soin, non respectées, les avenants qu’on nous faisait signer en fin de mois quelques fois faisant perdre le bénéfice des heures supplémentaires avec la pression engendrées, et toujours plus à faire sur toujours moins de temps et les gestes et postures pas spécialement bon sur le moyen et long terme…
Les expositions à certaines substances, étaient en ce qui me concerne, la limite absolue.
En dépit de la pression, j’ai toujours fait passer ma santé avant le travail, quand bien même ça pouvait déplaire, et d’autant plus quand les problèmes de santé du chef d’équipe, se sont déclarés.
L’un de ces derniers, proche de la retraite, que je considérais comme un ami, ayant toujours été très correct avec moi, m’a d’ailleurs vivement conseillé d’aller voir ailleurs si l’herbe était plus verte, après plusieurs décennies au sein de l’entreprise, et l’impression d’avoir laissé filer le temps sans se rediriger vers quelque chose de plus intéressant. Il ne voulait simplement pas que je suive le même chemin que lui.
Cet homme, qui espérait pouvoir profiter de sa retraite quelques années plus tard après s’être tué à la tâche toute sa vie et près de 20 ans dans l’entreprise, a, après mon départ, déclaré un cancer, duquel il est décédé rapidement.
Ce fut un vif rappel pour moi que la vie est bien courte et qu’il faille avancer et en profiter sans se laisser contaminer par la bien-pensance « valeur travail » qui contribue à tuer bien plus qu’on ne veut le dire.
Quelques années avant ce départ, je mûrissais toutefois l’idée et le désir d’aider les autres, mais que la nécessité de gagner sa pitance de façon classique était un frein à cette possibilité. J’essayais alors de rentrer dans la police, et fort heureusement, j’ai raté l’examen sportif initial sur l’épreuve d’endurance, car quand je vois ce qu’elle est devenue, je m’y serais senti bien mal.
J’étudia alors toutes les possibilités pour réduire mes dépenses courantes au maximum, sans compter sur l’idée d’avoir du chômage un jour, n’en ayant pas eu jusque là.
J’en conclu alors il y a 8 ans que le meilleur moyen de commencer en ce sens, c’était de recouvrer une certaine autonomie alimentaire, pour commencer. Le problème étant que je n’avais ni les moyens d’acheter du terrain, ni les connaissances et l’expérience et que malgré mes recherches personne ne voulait louer du terrain dans le coin où j’étais. Je me mis donc en tête l’idée qu’il faudrait que je parte voyager, barouder, et faire du wwoofing afin d’apprendre les rudiments de la production alimentaire, sur laquelle j’avais déjà longuement réfléchi, considérant notamment l’incroyable complicité collective que nous avons face au gaspillage sur lequel nous fermons les yeux.
- D’ailleurs, après une longue période de réduction de la viande dans mon alimentation, c’est une des motivations qui m’ont poussé à adopter un régime végétarien à ce moment là, car outre l’exploitation et les morts inutiles, voir pire, gaspillées, une conscience écologique naissante me criait que je devais faire quelque chose. Complice passif, comment continuer de tolérer qu’on accapare tant de terres à travers le monde pour nourrir les élevages, avec une production quantitative en bout de chaîne moins efficace que consommer directement les cultures ? Que dire face à la déforestation galopante dont les cultures dédiées à l’élevage sont grandement responsables ? De l’hypocrise des antibiotiques pas automatiques sauf dans les élevages ? De l’hypocrisie des français face aux OGM produits en Amérique du Sud, sauf pour nourrir les élevages ?
Quelques années plus tard, j'opta pour un régime végétalien, conscient moi-même de ma propre dissonnance cognitive à l'égard de la production du lait et des veaux abattus, et vaches épuisée puis décimées à l'aube de leur vie, et des poussins broyés après sexages, conditions d'élevages, et de la quasi absence de traçabilité du cuir.-
Un an plus tard, j’ai demandé une rupture conventionnelle qui m’a été refusé. On m’a suggéré de ne plus venir travailler durant un mois afin d’être licencié pour faute grave, qui était ma seule porte de sortie pour toucher le chômage, auquel je pu prétendre une fois la procédure terminée.
À 27 ans je parti donc sur les routes avec ma première relation, à la recherche d’une expérience de la vie en roue libre, et d’expériences pratiques.
Et si dans la pratique, l’expérience de la liberté et de la marche me permis de dépasser mes limites et de me réconcilier pleinement avec l’activité physique, le wwoofing lui, m’apporta la sensation désagréable que bien des gens n’y voyaient que le moyen d’avoir de la main d’œuvre gratuite dans des conditions insalubres, tandis que d’autre proposaient un accueil sans y être vraiment préparé.
J’imagine bien que tous les lieux d’accueil ne tournent pas ainsi, mais l’expérience me recommanda la prudence, sur ce sujet.
Je profitai ainsi d’un an au chômage, en baroudant.
Car c’est là où se situe la faille du pôle-emploi. À partir du moment où vous prenez les devants et vous montrez pro-actif, où c’est vous qui posez des rendez-vous, c’est vous qui contrôlez la situation.
Les rendez-vous ne deviennent plus des contrôles, et pour peu que vous maturiez un projet d’entreprise plutôt qu’un projet salarié, on vous laissera largement tranquille.
Demander de vous-même une prestation de type « active-emploi » ? Ils seront aux anges de refiler la patate chaude à des sous-traitants qui sont franchement payés à brasser de l'air.
Et passé les quelques entretiens demandés de votre propre chef et un bon dossier chez eux, au vu de votre autonomie indiquée sur le dossier qu’ils ont sur vous, vous ne serez plus prioritaire une fois la prestation achevée.
C’est d’autant plus vrai si vous touchez un petit chômage - ils semblent plus enclin à s'occuper au plus vite ceux qui touchent de grosses allocations - , et c’est encore plus vrai si à terme, vous épuisez vos droits et passez à l’allocation de solidarité spécifique (ASS) à mi-chemin entre l’allocation chômage et le RSA - sans être fliqué jusque sur ses comptes et devoir justifié tout apport d'argent comme au RSA, toutefois, et sans déduction des APL -, sous condition d’avoir travaillé au moins 5 ans sur les 10 dernières années. Une manière de récompenser un peu ceux qui ont contribué suffisamment.
Pour autant je ne blamerais jamais les conseillers du pôle-emploi, il font ce qu'ils peuvent avec le peu de moyen qu'ils ont, les quelques minutes par chômeur, un salaire de misère, en CDD, et un turn-over de malade. - Je ne raconte pas le nombre de changements de conseillers ces derniers temps... -
Il existe une multitude d’astuces pour gagner du temps avec le pôle-emploi, vous pouvez même jouer la montrer en posant des congés (35 jours possibles par an) sur quelques jours à cheval sur un rendez-vous qui vous serait donné, qui sera annulé dans la foulée. Et pour peu que ce soit vous qui preniez les devants en demandant un rendez-vous avant une autre convocation, l’on comprendra que vous n’êtes pas du genre à vous défiler et tricher et vous resterez dans le contrôle de la situation.
Avec le pôle-emploi, si l’on accepte le fait d’avoir des revenus au ras les pâquerettes, gérer les contrôles et se contenter de la situation est assez simple, il suffit de leur donner ce qu’ils veulent et se montrer actif. Sachant qu'en outre, surchargés de travail, ils mettent généralement près de 6 mois à vous convoquer d’eux-même après un déménagement dans une nouvelle région, là aussi, il y a possibilité de gagner du temps.
Cette année là, je ne me suis pas senti coupable passé plus de quelques mois, bien lobotomisé au discours redondant qu’être chômeur, c’est être une tare, c’est être un fardeau. J’ai simplement commencer à profiter de la vie et d'une certaine liberté d'autodétermination, en songeant que j’avais largement cotisé et contribué jusque-là, à cette assurance, pour avoir le droit de vivre un peu.
De toute façon face à l’horreur de la machine capitaliste, que ça soit ce qui ne nous est pas payé mais dû alors qu’on travaille, ou le grand capital avec les optimisations et évasions fiscales, les détournement d’argent par les politiciens, les hélicoptères de fric pour les grosses entreprises avec des promesses et emplois dérisoires à la clé (CICE & cie), ainsi que la création monétaire par la grande arnaque de l’argent-dette et la mainmise des banques privées sur la création monétaires, ont vite achevé de me convaincre que je n’étais pas le problème, mais que tous, adoraient se servir des chômeurs comme une cible et l’excuse facile pour détourner l’attention et rediriger les colères.
Ça sans compter que la dépendance constante des gens aux systèmes de redistribution permettait à l’État et in fine, aux gouvernements, d’acheter la paix sociale. - Qui commence d’ailleurs, malgré tout, à voler en éclat -
Après avoir baroudé, je me posa donc, suite à une rupture et le besoin de m’en remettre, et grâce à l’aide d’amis qui se portèrent caution, je m’installais dans un petit studio de 13 m², refait à neuf.
2 années durant lesquels je me suis investi à recréer du lien autour de moi, m’investir associativement, repartir de zéro encore une fois ailleurs, et sur une période où j’ai travaillé en tout et pour tout, 3 mois, dans la restauration, bio, éthique, un travail qui me convenait alors tout à fait car philosophiquement en accord avec ce que je désirais et voulait apporter au monde – désireux de ne plus laisser en ce monde qu’une empreinte positive - jusqu’à ce qu’on commence à m’en demander toujours plus et abuser.
Tout juste pour moi du coup, le temps pour toucher l’ASS en plus de mes salaires - toute personne bénéficiant de l’ASS peut cumuler l’allocation les trois premiers mois d’une reprise d’activité -, puis revenir dessus ensuite.
Ce n’était pas quelque chose de pré-calculé, il se trouve simplement que là encore j’eus rencontré quelqu’un, avec 3 enfants, et le désir de la rejoindre, à ce moment là.
Une expérience oh combien enrichissante et peu reconnue socialement, à ce moment là, durant laquelle j’ai consacré la majorité de mon temps à cette famille durant un an, véritablement, notamment vis à vis d’un enfant ayant un TDAH (Trouble du déficit de l’attention et hyperactivité), d’une bambine, et d’un bébé.
Un temps durant lequel je ne me suis pas considéré ou peu – y compris financièrement où j’ai rétabli les finances sur mes économies sans compter -, mais où la pression et des opinions différentes de ce qu’est un couple conduisant à une séparation, m’ont contraint à devoir partir, le cœur gros, élever et voir grandir des enfants et être là pour eux pour ensuite ne plus pouvoir l’être, n’étant jamais anodin… Même si la gestion de l’autisme d’un enfant est très difficile.
Et vous savez comment j’ai passé cette année sans être convoqué par le pôle emploi ni rendez-vous ? J’ai simplement créé une activité d’auto-entrepreneur, ce qui m’a permis de bénéficier de l’ACCRE-ASS durant un an, en touchant l’allocation, mais en sortant de la catégorie des demandeurs d’emplois.
Le gouvernement adore ce genre de compromis, permettant virtuellement de faire baisser les chiffres du chômage. Sortir les gens de leur catégorie et faire croire que le chômage baisse, c’est vendeur, et l’ASS représente tellement peu (autour de 520€/mois) que c’est… « Négligeable ».
Suite à ça, et un énième déménagement, j’ai encore changé de région et donc pôle-emploi, et à la fin de la période d’indemnisation, j’ai radié l’entreprise créée.
Je me suis trouvé là, afin de récupérer et pouvoir me remettre sur les rails et repartir vers mes objectifs, une petite maisonnette avec un peu de terrain. Pas grand-chose, mais suffisamment pour démarrer un potager et commencer à avoir de petits fruitiers. De quoi commencer à faire des économies.
Je n’ai pas regardé l’état de la maison, j’ai pris ce que je pouvais prendre, voilà tout. Je ne vis pas dans le luxe, je ne pète pas dans la soie, la maison est d’époque, je n’ai toujours pas de lit, mais je fais avec, et me contente d’un clic clac pour lequel j’eu économisé durant 4 mois… Et j’ai appris à me contenter de très peu, et jouer du système D.
L’avantage d’être « pauvre » c’est qu’avec de la débrouille, et de la patience, on apprend à se sortir des situations que certains trouveraient très difficiles, et se contenter de peu.
Évidemment, étant responsable uniquement de moi-même, c’est un peu plus facile qu’avec des enfants à charge. J’ai également fait le choix de vivre dans une ville plus petite, où le coût de la vie est peu élevé, mais avec pour conséquence également forcément moins de débouchés.
J’ai enfin pu prendre le temps de passer mon permis, à 30 ans passés, avec les droits que j’avais accumulé en travaillant, ayant eu la chance que l’auto-école présente accepte ce type de financement, ce qui est loin d’être le cas de toutes, ça n’a d’ailleurs pas été facile pour moi, au vu du fait qu’un de mes parents est mort au volant durant mon enfance, et je ne me sent toujours guère confiant sur la route malgré avoir obtenu ledit sésame. J’y préfère de loin les deux roues.
En pratique, voilà mon budget moyen actuellement :
Loyer : 312€/mois - petite maison mitoyenne 300 m2 de jardin avec un puits alimenté par une source toute l'année, ma chance ayant d’avoir eu quelqu’un pour se porter caution pour moi -
Assurance habitation : 12€/mois - Assurance en ligne peu onéreuse -
Électricité : 23€/mois – Renouvelable d’origine française garanti, je n’ai ni réfrigérateur, ni congélateur, ni TV-
Eau : 13€/mois - Très clairement, je consomme peu d’eau, l’abonnement me revient bien plus cher que la consommation d’eau, et ça serait d’autant plus le cas si je pouvais installer des toilettes sèches chez moi -
Abonnement Internet : 20€/mois
Forfait mobile : 8€/mois
Netflix 4K Famille : 5,61€/mois - Il existe une astuce pour faire descendre l’abonnement à ce tarif, à condition de se faire passer pour un turc autant via son ip qu’un numéro de téléphone mobile lors de l’inscription, tout en bénéficiant ensuite du catalogue français -
Tidal : 1,27€/mois - Un service équivalent à Deezer et Spotify avec une qualité musicale possiblement sans perte/compression, l’astuce a été la même que pour Netflix, mais en se faisant passer pour un mexicain, cette fois. -
Shadow : 13€/mois - Ordinateur dans le cloud pour diverses utilisations auxquelles mon ordinateur actuel n’a pas les capacités de répondre -
Nourriture : 162€/mois - majoritairement bio + potager, que j’agrémente très régulièrement de nouvelles variétés de petits et moyens fruitiers, après les achats initiaux je reproduit les graines du potager moi-même sauf pour les courges, dont les croisements sont difficiles à maîtriser avec les jardins aux alentours -
Total : 588,88€
Revenus :
Mensuel : 520€/mois
Aides : APL 250€/mois
Total : 770€/mois
Bilan :
770€ - 588€
+182€/mois en positif
Soyons clairs. Mon cas n’est pas du tout une généralité parmi ceux qui ont des revenus aussi faibles.
J’ai constamment fait le choix d’adapter mon niveau à mes moyens depuis que j’avais commencé à travailler, et je n’ai pas de voiture à charge ni d’enfants.
Je préfère patienter et attendre une promotion ou acheter d’occasion pour un besoin particulier, acheter durable quitte à économiser longtemps, je fais de la récupération, passer végétarien puis désormais végétalien, a largement fait baisser le coût de mon alimentation, je ne vais ni au cinéma, ni au restaurant, je n’ai jamais bu d’alcool, ni fumé, ni ne me suis drogué, et ne bois pas non plus de café. Je n’ai donc jamais eu de dépendance particulière à des dépenses qui pèsent sur le budget.
Et pourtant je vis. Je m’épanouis pleinement dans l’univers végétal et à œuvrer pour ma future résilience, j’ai de nouveau rencontré quelqu’un avec qui ça colle, ainsi que ses enfants, je suis devenu très actif au niveau associatif, je partage les connaissances acquises, je lis, je m’informe, je progresse doucement vers mes objectifs.
En ce sens, voilà où j’en suis actuellement. Le mois prochain, ma vie de chômeur sera terminée et j’entamerais (normalement) un CDD à mi-temps, dans une association pour une durée temporaire, suite à quoi, je postulerais pour un poste en CDI au sein de l’expérience Territoire Zéro Chômeur de Longue durée lorsque ça sera possible. (Un projet qui a pris près d’un an et demi de retard à cause de la situation sanitaire et retard législatif engendré)
Au sein de cette expérience, pour laquelle j’ai déjà largement commencé à travailler de mon côté, j’entends pouvoir distribuer au plus de personnes possibles, la possibilité de contribuer à leur autonomie, en leur proposant mes sélections fruitières et mellifères productives, goûteuses, et résistantes aux maladies et ravageurs, notamment des fruits méconnus ; ainsi que les meilleures associations pour régénérer les sols.
J’y trouve dans cette optique mon compte, car je pourrais chapeauter ce projet tout en étant salarié indirectement financé par l’État, la région y trouve son compte car il y a carence en la matière et les bénéfices passé le paiement de mon salaire, iront nourrir d’autres projets d’autres personnes. - De plus, en cas de coup d’arrêt à l’expérience TZCLD ou si j’en exprime le désire, je pourrais récupérer le projet monté et gérer mon entreprise directement -
De fait, ça me permettra pour ma propre autonomie, d’avoir à terme une activité qui tourne, œuvrant pour le bien commun et les besoins élémentaires de chacun, tout en me permettant d’accéder par là même à ce que j’aurais été incapable de me payer. Car plus on plante vite, plus vite on économise rapidement sur son budget alimentaire.
L’objectif étant également de pouvoir profiter de ce CDI pour pouvoir contracter un crédit – dont j’exècre l’utilisation du mot emprunt, tant l’arnaque est grosse, vu que les banques privées créent la monnaie et ne prêtent rien, tout en faisant du bénéfice sur ce privilège avec les intérêts. L’idée ne m’enchante guère, mais quelle autre alternative avons nous ? - afin d’enfin pouvoir accéder à ce qui me fait défaut depuis presque dix ans. Devenir propriétaire d’un lopin de terre. Mais pas question pour moi de dépasser les 50 000€ en la matière, même s’il faut gruger pour pouvoir profiter d’un habitat autoconstruit écologique - ne dégradant pas l’environnement mais dans l’optique de l’aggrader - et passif, sur une zone n’étant normalement pas habitable, qu’il s’agisse de retaper une grange, une ruine, ou autre, du moment que sa présence est actée sur le cadastre. Même si je dois me contenter de d’une petite surface de quelques dizaines de mètres carrés. - La priorité ira sur la superficie du terrain, sa position géographique, l’accès à l’eau, l’ensoleillement, l’altitude -
Je ne désire en aucun cas participer à la folie spéculative immobilière, notre génération souffre suffisamment de l’avarice des générations qui se sont gavées à ce niveau là en faisant de grosses pluvalues à la revente, pas question de contribuer à mettre encore plus les futures générations dans la m… en rendant encore plus difficile l’accès à la propriété pour eux.
Car c’est bien là que se situe la possibilité d’œuvrer pour une certaine résilience.
Si la location permet d’acquérir de l’expérience et d’accumuler des plants de différentes espèces et variétés, agrémenter sa grainothèque, y implémenter de grands arbres est par nature compliqué, vu les quelques années nécessaires pour commencer à produire.
Il en va de même pour l’habitat, en location point de salut sur des changements concrets.
Difficile d’installer un poêle afin de pouvoir couper votre bois – moyenne de 0,06€ le kwh en cas d’achat à comparer aux 0,15 à 0,18€ avec l’électricité ; voir même le droit d’affouage qui est parfois gratuit - et en assurer la gestion vous-même et d’y rajouter un bouilleur et un ballon tampon pour chauffer l’eau, impossible de faire des travaux pour récupérer votre eau de pluie ou pomper dans le puits pour alimenter la maison ou l’appartement, pas possible de démonter les toilettes à eau pour installer des toilettes sèches dont le compostage devra être géré sur deux ans. Impossible de modifier tout l’agencement électrique pour y installer son système solaire qui serait amplement suffisant quand on n’engloutit pas de grosses quantités d’énergie…
Difficile également d’avoir une cave pour conserver les denrées alimentaires produites, et un grenier ou atelier pour le séchage, la vannerie, le bricolage.
C’est pourtant là, mon principal objectif. Ne pensez pas que je sois satisfait, en l’état actuel des choses, de ma situation. Je n’ai jamais désiré en tant que tel, toucher l’ASS, et me contenter d’en rester là. Toutes ces années m’ont permis d’acquérir des connaissance, me former, échanger, apprendre des autres, me faire un réseau, et je n’ai visé qu’une chose, l’autonomie.
Je parle là bien d’autonomie et non d’autarcie, je ne crois pas jamais pouvoir atteindre ce type d’autonomie ni que ce soit faisable ou souhaitable. La sédentarité n’a été rendue possible que parce que nous vivons en société, et en ce sens, je crois aux échanges locaux.
Je ne pourrais sans doute jamais produire de céréales et légumineuses moi même en quantités suffisantes au vu du travail manuel que ça représente et le temps que ça demande et ne rejette en rien la modernité et son confort tant que les effets ne sont pas délétères, pour autant, je serais ravis d’échanger mon savoir-faire, mes connaissances, mes productions de plants alimentaires, et/ou apporter toute aide, à troquer contre quelques denrées que je ne pourrais pas produire moi-même. Et il en ira de même pour d’autres besoins.
Ce n’est pas parce qu’il est impossible d’être totalement autonome seul, qu’il est impossible de s’en rapprocher le plus possible collectivement. Tout au plus me restera-il en charges fixes, internet et le téléphone, les assurances et le véhicule motorisé - qui lui sera vraiment nécessaire aussi longtemps que j’aurais une activité professionnelle -, avec l'idée de ne jamais plus avoir à dépendre et répondre de l'État à terme pour assurer ma pitance et besoins, estimant, après expérience, que les aides sont un sacré cercle vicieux de dépendance et soumission à l'État, mais surtout in fine, à la politique gouvernementale.
Enfin, dernier point que j’aimerais aborder, puisqu’après une situation de chômage, je parlais de l’activité, j’ai rapidement fait quelques calculs pour différencier un temps partiel d’un temps plein, en France, au Smic, dont voici les conclusions :
Le cas d’un emploi Temps Partiel temporaire 26H :
843,44€ de salaire net mensuel
Aides : 93€ d'APL + 214€ de prime d'activité
Total : 1150,44€/mois
Bilan :
1150€ - 588€
+562€/mois (et +520€/mois les trois premiers mois, soit +1082€ ou +3246€ de positif dégagé sur trois mois)
Futur emploi pépinière CDI temps plein 35H :
1135,40€ de salaire net mensuel
Aides : 132€/mois de prime d'activité
Total : 1237€/mois
Bilan :
• impôts à payer en plus
• plus de CMU donc avance des frais et moins remboursé
• plus de tarifs préférentiels pour de nombreuses activités
• plus de chèque énergie
Conclusion : Pour les emplois au SMIC, il vaut visiblement mieux travailler 26H qu'à temps plein en France... Au delà par contre, ça le vaut, à condition que le coût de la vie soit similaire. Dans les très grandes agglomérations, même le double d'un SMIC semble de toute façon intenable, je considère qu’il faut fuir ces lieux d’autant plus que les classes moyennes tendent à se paupériser et disparaître de toute façon.
Pour autant, je travaillerais sans doute assurément beaucoup plus que 35H sur ce projet, quand bien même j’y « perdrais » et ne serais pas payé pour ça, car c’est sans doute là, ma voie, et que je serais heureux de contribuer et œuvrer pour le bien commun, rendre à mon tour le soutien dont j’aurais bénéficié jusque là - parce que oui, je n’ignore pas qu’il existe encore quelques beaux principes sur le papier dans ce pays, dont celui de ne pas vous laisser mourir dans la rue si vous êtes malade, et que j'estime devoir contribuer également en ce sens, même s'il est vrai, que le démentèlement amorçé depuis plus de dix ans n'augure rien de bon - et contribuer à la première nécessité de chacun : manger.
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