Un campement anti-Loppsi 2 installé depuis 5 jours à Lyon
Des indiens dans la ville !
Depuis mardi 12 avril 2011 sur l'esplanade du "gros caillou" connue de tout lyonnais (Lyon 4, quartier de la Croix-Rousse), une drôle de population s'est installée dans 3 grand tipis, une yourte, un bus roulant à l'huile recyclée, des dizaines de tentes, des camping-cars, des vans...
L'objectif principal de ce rassemblement : sensibiliser le public au contenu de la loi LOPPSI 2.
Le camp qui accueille une quarantaine de personnes depuis mardi 12 avril sur l'esplanade d'herbe proche du gros caillou de la Croix-Rousse à Lyon est toujours en place et vit ouvert sur la ville pour délivrer son message concernant principalement la Loi Loppsi 2 (1). Ses "habitants" vivent sous les tipis, yourte, bus et tentes qui composent le camp. Une cuisine a été installée, les tâches quotidienne sont organisées de manière à ce que les déchets soient recyclés, la propreté assurée. L'approvisionnement en eau et nourriture ne pose pas de problème non plus : le marché tout proche offre au camp des réserves plus que suffisantes et variées et même les riverains apportent le nécessaire manquant. La principale inquiétude du camp est de déranger le moins possible les riverains tout en profitant du lieu très fréquenté le plus longtemps possible. Une équipe "sérénité" assure le maintien du calme dès la nuit tombée.
L'ambiance est bonne enfant, les riverains viennent discuter avec les occupants de la "zone d'autonomie temporaire", les enfants apprennent à jongler, des débats sont ouverts et il y a toujours un musicien pour en entraîner d'autres. Parfois, des personnes âgées sont un peu dépassées par le discours libertaires des occupants, ou l'incompréhension se lit sur le visage des passants devant les panneaux qui lancent pèle-mêle des messages sur les débordements possibles de la Loppsi 2, sur l'économie capitaliste et ses méfaits, sur l'écologie. D'un autre côté, les bobos croix-roussiens trouvent dans le camp l'occasion d'exprimer leur envie de liberté en veste en tweed et chech d'aventurier, les ados viennent jouer de la guitare et du djembé et partager la vie du camp en attendant d'aller en cours, ou pas. Bref, même si les stands d'information ne sont pas les parties plus fréquentées du camp, la discussion se mets bien souvent en place et l'objectif de partage semble atteint. Vous pourrez trouver deux pages de photos du mardi 12 et mercredi 13 (2) pour vous faire une idée de l'ambiance du camp et de son organisation.
Évidement le camp s'est vu notifié plusieurs demandes de déménagement par les officiers de police. De l'aveu des organisateurs, il y a de fortes chances que le camp se lève de lui même, les forces de l'ordre n'ayant aucun intérêt à donner du crédit au mouvement justement en intervenant par la force pour les faire partir. La sécurité est contrôlée dans le camp et il semble qu'aucun débordement ne soit à déplorer, là encore, tout le monde a intérêt à ce que le camp se déroule dans d'excellente conditions. Vous pourrez retrouver les nouvelles du camp sur le site Rebellyon ainsi que l'appel initial sur cette page (3). Des actions mobiles ont aussi été organisée dans le centre de Lyon pour faire parler du camp et inviter le lyonnais à se renseigner, souvent accompagnées (ou raccompagnées) par les forces de l'ordre). Pour l'instant la presse nationale encore moins que locale ne fait que peu d'échos de ce rassemblement pourtant assez atypique et sympathique, il faudrait sûrement et malheureusement un coup d'éclat pour que les médias s'intéressent à un tel sujet...mais personne n'y trouverait son compte.
(1) loi n° 2011-267 du 14 mars 2011 d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure : Loppsi 2 sur Wikipédia.
(2) Yann Dubois - MusashiChan photographe indépendant.
(3) Site Rebellyon - Portail d'information du mouvement anti-autoritaire lyonnaire.
11 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON