Un président qui réussit, c’est possible

Il s’appelle Marcelo Rebelo de Sousa, c’est le président du Portugal, et à l’inverse du nôtre, sa cote est toujours au plus haut, et elle progresse... comment fait-il ?
Sa popularité est telle que ses concitoyens l’appellent affectueusement juste par son prénom... c’est dire !
Comment a-t-il fait pour mériter ce succès ?
Pour tenter de le comprendre, un petit retour en arrière est nécessaire.
Il a fallu d’abord la gauche se réunisse avec l’alliance du « bloc de gauche », lequel avait obtenu 10,2 % des voix lors des législatives, avec le parti communiste (8,3 % des voix), faisant alliance sur l’opposition aux politiques d’austérité et au néolibéralisme. lien
Car si, finalement, Marcelo Rebelo est un social-démocrate, alors que son premier ministre, est socialiste, c’est d’abord la volonté de s’opposer au choix de l’Europe qui les a réuni, dans une coalition qui regroupe le bloc de gauche, la coalition démocratique unitaire, le parti social-démocrate et le parti socialiste. lien
Auparavant, le PS s’associait avec le centre, mais cette fois, en refusant l’austérité, il s’est allié avec les forces de gauche, écologistes y compris. lien
Au-delà de ça, l’insolente réussite du Portugal a pris de court l’Union Européenne, prenant le contrepied du choix de celle-ci, tournant délibérément le dos au dogme de l’austérité, cher à Merkel, Macron, (et de quelques autres), et la réussite est au rendez-vous.
Le Portugal se dirige tranquillement vers le plein emploi, tout en augmentant le salaire minimum, en taxant les gros chiffres d’affaire, et en revalorisant les retraites.
En effet, le taux de chômage est en baisse régulière depuis la fin 2015, (même si celui des jeunes reste préoccupant) alors que le Portugal a en même temps crée une taxe pour toutes les entreprises ayant un chiffre d’affaire supérieur à 35 millions d’euros.
Ce taux de chômage est passé en 3 ans de 17,5 % à 6,3 % aujourd’hui.
Pourtant les médias font silence sur ce succès, alors qu’à l’évidence, le gouvernement portugais a stimulé la consommation, permettant ainsi de remplir les carnets de commande des entreprises...lien
On est bien loin des choix de Macron, qui tout en faisant des cadeaux royaux aux plus riches, continue d’appauvrir les travailleurs, sans de réels effets sur le taux de chômage.
On peut s’interroger sur la logique de Richard Ferrand, qui, en octobre dernier, incitait les français à « faire des efforts », alors que lui, avec près de 15 000 euros par mois, n’avait pourtant aucun impôt à payer. lien
En attendant, l’affaire Benalla est passée au second plan, et le gouvernement fait tout pour détourner l’attention du bon peuple, montant en épingle l’affaire Finkielkraut.
Tout semble être fait pour discréditer les GJ, alors que, récemment, un sexagénaire a été pris la main dans le sac, en taguant « Juif » sur des voitures de son quartier... il voulait se faire passer pour victime d’antisémitisme, juste pour changer d’HLM. lien
Mais pour la plupart des médias, tous ces actes antisémites, sont mis, depuis décembre dernier, sur le dos des Gilets Jaunes. lien
Pourtant, quelques éléments nouveaux viennent d’apparaitre dans l’affaire Benalla, et on en sait plus sur la disparition du coffre-fort de l’intéressé, lequel aurait été déménagé par un certain Chokri Wadrim, lequel était sous les ordres de Marie-Elodie Poitout, celle qui vient tout juste de démissionner alors qu’elle était la cheffe de la sécurité du premier ministre. lien
Mais revenons au Portugal et à l’insolent succès de son gouvernement.
Comme le déclarait le 18 février Anthony Bellanger, sur l’antenne de France Inter : « avec 71 % d’opinions favorables, Marcelo Rebelo de Sousa est incontestablement une exception à lui tout seul dans l’univers impitoyable des politiques du monde entier ».
Depuis qu’il a été élu, il y a 3 ans, avec 52 % des suffrages, il atteint des sommets de popularité, avec un score de 89,5 % à l’été 2018...
De quoi faire des jaloux...
Le succès social de la politique menée en est vraisemblablement la raison, mais ce n’est pas tout, car le fait qu’il sillonne les routes de son pays à la rencontre de ses concitoyens est aussi une donnée à ne pas écarter.
Il ne fait pas, comme un certain président français, acte de s’inviter sur une scène pour « distribuer sa bonne parole », car Marcelo, comme l’appellent ses concitoyens, fait ces déplacements pour les écouter...et non pour les inciter à traverser la rue pour trouver du travail.
La semaine, il fait ses voyages en voiture officielle, mais le week-end, il continue avec sa propre voiture.
Lors de ses déplacements, il multiplie des milliers de selfies avec son peuple.
Pour mémoire, lors de sa campagne électorale, il avait dépensé moins de 170 000 euros, bien loin des 17 millions d’euros du candidat d’en marche, en 2017...cent fois moins donc. lien
Des exemples dont l’Union Européenne pourrait s’inspirer.
Pour être plus complet, il faudrait aussi citer José Mujica, ce président uruguayen, qui reversait 90% de son salaire mensuel de 9300 € aux plus pauvres de son pays, et qui circulait dans une vieille coccinelle. lien
Dans la foulée, on pourrait aussi évoquer la république exemplaire suédoise, république dont les membres du gouvernement n’ont que très peu de privilèges...ils mangent à la cantine, et rapportent leur plateau repas, ils n’ont ni appartement, ni voiture de fonction, et leurs frais sont remboursés uniquement par production de justificatif. lien
Nous voilà bien loin des fastes élyséens, quand ministres et présidents s’offrent, à nos frais, des jets privés pour se déplacer. lien
Comme dit mon vieil ami africain : « celui qui désire la pluie doit aussi accepter la boue ».
Le dessin illustrant l’article vient de youtube
Merci aux internautes pour leur aide précieuse
Olivier Cabanel
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