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Accueil du site > Actualités > Citoyenneté > Peut-on se permettre de gaspiller 25% de notre eau potable ?

Peut-on se permettre de gaspiller 25% de notre eau potable ?

Un quart de l’eau du robinet est perdu dans les fuites. Peut-on se permettre le luxe de gaspiller notre eau potable ?

« Quand vous apprenez que les pertes représentent en moyenne 25% de l’eau mise en distribution en France, c’est souvent difficile à croire » s’est lamenté Chantal Jouanno, la secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie, en réaction à l’enquête du JDD sur le « scandale de l’eau ».

Des chiffres dramatiques :

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 1 litre d’eau sur 4 se perdrait dans les canalisations d’eau. Soit 25% de l’eau qui sort des stations de traitement. Jusqu’à présent, Veolia et Suez ne reconnaissaient qu’un taux moyen de perte lié aux fuites de 20%.

Toujours selon le JDD, les réseaux perdraient 1,5 milliard de mètres cubes par an. Coût estimé pour les Français : 2 milliards d’euros !

Les raison d’un gâchis :

50% des canalisations ont plus de quarante ans. Au rythme actuel, il faudrait un siècle et demi pour remplacer l’ensemble des canalisations dégradées. Le prix de remplacement d’une conduite est estimé à 100 000 euros. Le coût global du chantier de rénovation des canalisations est évalué à 1,5 milliard d’euros.

Pourquoi ça ne changera pas ou très peu…

Dans le cadre du Grenelle de l’environnement, la secrétaire d’Etat à l’écologie s’est donné pour objectif de réduire de 10% la quantité d’eau perdues dans les fuites dans les canalisations d’ici 2015. Elle va se heurter à trois obstacles : 

  1. Veolia et Suez qui gèrent les deux tiers de nos villes renvoient la balle du côté des politiques. Ces entreprises sont chargées de l’entretien du réseau d’eau. Mais les contrats de délégations prévoient que les travaux d’infrastructures sont à la charge des collectivités territoriales.
  2. Les opérateurs privés n’auraient aucun intérêt à faire des économies d’eau. C’est Jean Luc Touly, un salarié qui a travaillé 30 ans à Veolia (ex. Compagnie Générale des Eaux) qui révélait sur France Info  que « l’eau potable qui n’arrive pas au robinet est facturé par les opérateurs privés à la collectivité ».
  3. Conséquence : les distributeurs considèrent l’eau comme un bien abondant et rentable. Ils puisent la majorité de l’eau du robinet dans les nappes phréatiques. Moins polluée que les eaux superficielles, ces eaux profondes sont moins chères à retraiter.

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14 réactions à cet article    


  • Michel DROUET Michel DROUET 26 décembre 2009 12:34

    La seule solution pour remédier à cette situation qui fait de l’eau une denrée sur laquelle on spécule, c’est que les collectivités publiques (les locales, notamment) reprennent en régie la production, l’entretien du réseau et la distribution de l’eau.

    Il n’est pas normal que cette ressource soit privatisée, et que les sociétés qui l’exploitent (c’est le mot) en tire de juteux bénéfices qui servent à étendre leur mainmise sur d’autres activités de service public (transports par exemple) quand ils ne sont pas redistribués aux actionnaires.


    • chapichapo 12 janvier 2010 18:05

      Le terme de gachis est à relativiser. les fuites de canalisation sous terraine revoient simplement une partie de l’eau d’ou elle vient : vers les nappe phréatiques et pour une petite partie d’entre elle vers les sols. S’il n’y a pas besoin d’arroser les arbres le long des avenue parisiennes, c’est grace à ces « pertes » sur les conduites. Changez les, vous serez obligés d’arroser les arbres. Il n’est pas certain que le gain final soit énorme pour les collectivités locales. 

      La notion de perte en l occurence n’est pas bonne. 

    • Vladivostok 1919 Vladivostok 1919 26 décembre 2009 12:35

      Merci pour l’info... Désespérante mais peu surprenante.
      Encore un exemple parmi un liste infinie, ou le bien être public est sacrifié au nom du profit de firmes, qui ne seront jamais inquiété.

      A mettre en parralèle avec l’irrigation du maïs français en été.
      Cette irrigation représente 80% de la consommation d’eau douce à cette période.
      Ce mais ne sert qu’à alimenter des animaux. (seule une partie infime du maïs français sert à la consommation humaine)

      Nourrir les animaux avec du Sorgho, une céréale africaine, qui pousse avec largement moins d’eau réduirait considérablement ce gaspillage..
      MAis rien est fait... pour une poignée d’euros en plus et un sacré paquet de connerie.

      Voir ce docu :
      http://www.youtube.com/watch?v=IE8JsX7X49o


      • sleeping-zombie 26 décembre 2009 13:15

        25% de l’eau potable se perd dans les canalisations...
        Ca c’est facile a quantifier pour le gestionnaire, il suffit de faire la différence entre quantité qu’on délivre, et celle qu’on facture (le compteur d’eau est au bout du tuyau « coté client »).

        Dit en passant, ça veut dire que ces 25% sont à charges de l’exploitant. Evidemment, c’est répercuté sur la facture, mais bon...

        Non, initialement c’est pas la dessus que je voulais réagir.
        aux 25% de perte par canalisation, on pourrait y opposer 95-97% de perte par un usage incorrect.
        Aujourd’hui, j’ai pris une douche : 20 litres
        Aujourd’hui, j’ai tiré 2 fois la chasse d’eau de mes toilettes : 10 litres
        Aujourd’hui, j’ai fait un peu de vaisselle : 5 litres
        Aujourd’hui, j’ai bu : 1 litre.
        Total de la consommation : 36 litres, et sur ces 36 litres, un seul, un seul tout petit litre qui justifie le caractère « potable » de cette eau.
        Le gâchis, il est surtout là.


        • Loule 26 décembre 2009 14:30

          Vous êtes stupide monsieur,
          Chiez dans votre jardin, lavez vous à l’eau de pluie, et léchez vos assiettes...
          Et ne nous gâchez pas notre eau...


        • sleeping-zombie 26 décembre 2009 15:00

          @loule : tu peux développer s’il te plait, parce que là j’ai pas compris ce que tu essaies de dire...


        • Jean DOSSOY Jean DOSSOY 27 décembre 2009 11:03

          « Le gâchis, il est surtout là »
          Effectivement, nous traitons et payons cher une eau qui est bien souvent non potable pour ... faire fonctionner les WC. 


        • dup 26 décembre 2009 14:36

          VOUS ALLEZ PAS NOUS REMETTRE CA !! ON A DEJA ETE PRIS POUR DES CONS AVEC LE CO2 , SA BULLE SPECULATIVE ,MAINTENANT CULPABILISATION DE L’EAU ??

           B A S T A !!!


          POUR NOUS EXPLIQUER QU’IL FAUDRA PRIVATISER L’EAU POUE QUE L’ON SOIT CONSCIENT DE SA VALEUR . OUI , SA VALEUR POUR VEOLIA . RAZ LE BOL !!!!


          • Michel DROUET Michel DROUET 26 décembre 2009 15:05

            Je crois que vous n’avez pas bien compris : l’eau est déjà privatisée ainsi que les bénéfices que cela engendre et c’est la partie non rentable (les réseaux par exemple) qui sont à la charge des contribuables.

            Ce qui est demandé, c’est que l’ensemble du dispositif redevienne public et que l’on paye le juste prix, c’est à dire sans les bénéfices qui partent en fumée dans la spéculation financière.


          • Cro Magnon Cro Magnon 26 décembre 2009 17:22

            Nous payons suffisamment cher pour que le réseau soit entretenu correctement. D’autre part, les fuites liées à nos installations internes sont dues aux capitalistes financiers qui nous vendent des produits mer...ques, pour que nous soyons obligés de les renouveler souvent... ! Encore un exemple du libéralisme criminel....


            • Cro Magnon Cro Magnon 26 décembre 2009 17:24

              Suite : pour tous ces escrocs, ces pillards , tous les produits de première nécessité doivent devenir « denrée rare » afin de mieux nous asservir.... A bon entendeur, salut... !


              • curieux curieux 26 décembre 2009 17:45

                Oui, il faut économiser l’eau afin que les grandes compagnies s’en foutent encore plus dans les fouilles. Encore un leurre de lancé comme le CO², comme la grippe A, comme Johnny, comme l’identité nationale, comme la burqua, comme tout quoi.
                Mais qui a plussé cet article ? Pas moi


                • eugène wermelinger eugène wermelinger 26 décembre 2009 18:03

                  Une bonne nouvelle ici :

                  Paris reprend son eau à partir du 1er janvier 2010 :
                  Profitez du lien pour voir les autres propositions de IGEPAC.

                  • Jean DOSSOY Jean DOSSOY 27 décembre 2009 10:58

                    L’article qui a le mérite de soulever le problème des fuites d’eau, nous ferait facilement croire que ce sont nos sous-traitants ( Véolia & Cie ) qui seraient responsables de notre propre politique de gestion de l’eau du robinet.

                    Ce sont nos élus qui sont chargés de confier un travail déterminé par contrat avec les sous-traitants. Et dans la plus part des communes nos élus hésitent de faire changer la tuyauterie qui coûte très cher. Seul le changement de la tuyauterie en plomb est une obligation ... et pour le reste c’est du coup par coup.

                    S’il est vrai que l’eau perdue est facturée, elle n’est pas facturée au tarif client mais c’est tout de même un coût de production qui sera plus élevé.

                    Troisième précision : ce ne sont pas les sous-traitants qui puisent de l’eau du robinet dans les nappes phréatiques mais ce sont nos élus qui trouvent un moyen facile de lutter contre la pollution agricole autorisée ( ... voire subventionnée ) de notre sous-sol.

                    igepac ( http://www.igepac.com ) essaye de « remettre les pendules à l’heure » : NOUS sommes responsables par élus interposés, demandons à NOS élus de revenir sur Terre

                    Le premier commentaire - de Michel Drouet - me servira de point final.

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