Vie des conseils municipaux, vide démocratique ?
Le niveau municipal est souvent le chemin par lequel passe la démocratie dans les pays qui veulent rompre avec l’autoritarisme. Partout, c’est une école de vie démocratique essentielle. Or voici qu’au Québec, un maire candidat à sa propre réélection se permet de dire qu’une municipalité n’est qu’un gros conseil d’administration, et que l’opposition y est totalement superflue.
Le personnage est coloré. Co-fondateur du Ralliement national, un parti politique indépendantiste de droite, il a été ministre de l’agriculture sous le premier gouvernement souverainiste du Québec. Puis il s’est retiré dans ses terres municipales de la ville de Lévis, rive sud du fleuve Saint-Laurent, face à Québec.
De Lévis sont venues les bombes, lors du siège de Québec par les Anglais, en 1759. De Lévis nous vient une attaque en règle contre la démocratie municipale.
En écoutant les propros invraisemblables du candidat Garon, je me suis demandé ce qu’en dirait Christophe Grébert. Faudra-t-il MonLevis.com au lendemain des élections municipales ?
Avec de tels amis en tous cas, la démocratie n’a pas besoin d’ennemis.
Tiens, je crois que je vais suggérer à la fondation Femmes politiques et démocratie d’inviter le candidat Garon. Peut-être sauront-elles le convaincre qu’il vient de commettre une gaffe monumentale ?
La démocratie, ça ne tombe pas du ciel. D’ailleurs, c’est les deux pieds sur terre, dans une ville justement, qu’elle est née, la démocratie. Pourtant, Monsieur Garon a fait son cours classique, comme on dit chez nous.
Non mais, imaginez un peu la scène : la ville de Lévis lors d’une cérémonie de jumelage avec une ville d’un pays où la démocratie, à peine naissante, est encore toute fragile.
- L’opposition, de s’esclaffer le maire de Lévis avec le rire tonitruant qu’on lui connaît. Puis ceux qui sont proches de l’entendre murmurer à l’oreille de son invité : un conseil en passant : évitez donc de vous encombrer de ces empêcheurs de tourner en rond.
- Ah ben ça alors, de lui répondre en aparté le maire tout nouvellement élu de la ville en question. Comme ça je peux régner en roi et maître sur ma ville, Monsieur Garon. Moi qui croyais qu’il fallait débattre du mérite de chaque décision. Quel soulagement.
Sérieusement, les organismes élus de pouvoir local sont un instrument de paix, de démocratie et développement. Vous le saviez, Monsieur le maire PDG ?
Pendant, pour ne prendre que cet exemple, que le maire de Florence, Leonardo Domenica, s’engage à établir un partenariat avec la ville d’Asmara, en Érythrée, sur la base même de la démocratisation de l’administration locale, ici nous avons droit à une charge à fond de train contre la vie démocratique locale.
Pourvu que les citoyennes et citoyens de Lévis donnent au maire candidat une bonne leçon de démocratie le 6 novembre prochain.
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