A qui appartient la dette grecque et qui va payer ?
En 1961, la Grèce a signé un protocole d’accord avec la CEE en vue de son entrée l’année suivante. Le coup d’état militaire a gelé les discussions et a isolé politiquement la Grèce. La Grèce n’entrera dans la CEE (pas encore l’UE) qu’en 1981 avec une période transitoire de 5 ans pour adapter son économie aux règles communautaires. Ces règles sont remises en causes avec l’arrivé au pouvoir du PASOK d'Andréas Papandréou qui exige des aides communautaires en contrepartie de l’application des règles.
Dès l’année de l’adhésion de la Grèce à la monnaie européenne en 2002, la Grèce avait un excellent taux de croissance situé entre 3 et 4 % jusqu’en 2008. Cependant, durant toutes ces années la Grèce a dissimulé ses comptes publics pour pouvoir rester dans l’Europe et respecter le traité de Maastricht. La corruption est une des grandes particularités de ce pays, surtout dans le secteur de la police et des affaires. Durant ses années de pouvoir, le PASOK a contribué au développement de cette corruption généralisé en facilité l’implantation de groupe financier dans le mode des médias, banques et affaires. Une économie parallèle qui serait estimé à environ 20 % du PIB soit 46 milliards d’euros s’est installé dans le pays et échappe depuis des années aux caisses de l’Etat grec. L’Etat grec a toujours été très gourmand et ses dépenses du secteur public sont égales à 40 % du PIB de la Grèce soit 92 milliards.
Aujourd’hui la Grèce est endettée et ne peut plus rembourser sa dette auprès de ses créanciers. Si aujourd’hui toute l’Europe tremble et le monde dans une moindre mesure, c’est parce que les banques ont accepté de prêter de l’argent aux pays endettés comme la Grèce. Dette de la Grèce s’élevait en 2011 à 360 Milliards d’euros soit 156 % du PIB
Cette dette est répartie de la façon suivante :
Europe : 100,1 Milliards 28 % (banques nationales européennes/BCE)
Grèce : 87,1 Milliards 24 % dont 30 milliards au secteur public soit 8 %
France : 15,6 Milliards 4 % (banques assureurs notamment le CA et la SG)
Allemagne : 15,2 Milliards 4 % (idem)
FMI : 15 Milliards 4 %
Italie : 4,7 Milliards 1 %(banques et assurances)
Dexia : 3,5 Milliards 0,9 % (non ce n’est pas un gag)
Reste du monde : 118,8 Milliards 33 % (banques, assurances, fonds et investisseurs privés)
La Grèce a toujours vécu au-dessus de ces moyens en empruntant de l’argent aux différents acteurs économiques. L’état grec très corrompu a aussi été corrupteur de son peuple en étant très généreux. Aujourd’hui pour pouvoir essayer de limiter cette dette, la Grèce ferme tous les robinets (primes, pensions, retraites, tva, investissements, etc.) et réduit ses dépenses. Cette rigueur budgétaire entraine un climat de révolte auprès de ses habitants qui étaient habitués jusque-là à un état protecteur
Quelles sont les solutions ?
Les solutions pour sortir la Grèce de son sur-endettement sont multiples…
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La Grèce s’engage à accroitre sa rigueur budgétaire en rognant sur son secteur public et en vendant tout ce qu’elle peut vendre, et les banques et les investisseurs suppriment une partie de cette dette en encaissent leurs pertes.
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L’UE crée des Eurobonds, ce qui permet à tous les pays de la zone euro de se financer par le même canal. C’est ce que certain appelle la mutualisation de la dette, autrement dit, on n’achètera plus la dette française ou grecque mais une dette européenne. Les Allemands y sont farouchement opposés
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On Imprime des billets pour payer une partie de la dette. C‘est ce qui vient d’être fait pour environ 1000 milliards d’euro. Ça baisera le court de l’euro et nous seront économiquement plus compétitif.
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On exclue la Grèce de l’UE et on s’assoie sur une partie des 360 milliards (environ 200 milliards). Il y aura un effet domino et certains pays comme le Portugal, l’Irlande, l’Espagne, l’Italie seront tentés de s’exclure aussi, de se déclarer en faillite, de ne pas rembourser leurs dettes et les conséquences sont incalculables : faillite des banques nationales, chute de la monnaie européenne, dégradation des conditions de vie des européens, montée en puissance des partis extrémistes, récession généralisée, etc. Ça ressemble étrangement à un scénario de 1929 à l’Européenne…
Une faillite en masse d’établissements financiers comme le CA, la CE, la SG ne pourra pas être couverte par l’argent des états et ce sont les économies des particuliers qui vont disparaître. Donc, pour éviter la paralysie de notre système économique, nous serons obligés par le biais des états de refinancer de nos banques et de nos assurances qui ont investi dans ces dettes souveraines.
En votant la majorité pour un parti qui défendra plus ardemment les intérêts des grecques face à la BCE, au FESF ou au FMI, je doute fortement que ce soit un bien pour les autres états européens qui devront payer l’ardoise grecque. Il faut aussi mettre en avant l’immaturité voire l’inconscience de nos gouvernants qui en laissant aller un état sans contrôle et en faisant l’autruche de 2010 jusqu’à maintenant (C’est une dette de 315 milliards et cette année on va injecter 1000 milliards en faisant tourner la planche à billets) ont contribué à ce qu’il n’y ait pas de plan B pour la Grèce, parce que tout simplement il n’y a jamais eu de plan A.
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