A quoi sert encore la Fed ?
C’est ainsi qu’elle a complètement raté son premier examen de passage juste après la fin de la première guerre mondiale quand une récession sévit en 1920, accompagnée d’une contraction économique de près de 24% en quelques années et par un chômage ayant doublé pour s’établir à 11%… Il est inutile de s’étendre sur l’épisode connu de la Grande Dépression des années 30 où sa mauvaise gestion devait contribuer à une authentique décennie perdue pour une économie Américaine qui ne dut son rétablissement qu’à la faveur du second conflit mondial. Le summum de la connivence entre la Banque Centrale Américaine et le pouvoir politique eut bien-sûr lieu sous l’ère Nixon avec un patron de la Fed de l’époque – Burns – n’hésitant pas à manipuler ses taux afin d’aider à la réélection du Président. C’est ainsi que des enregistrements – écoutés dans le cadre du Watergate – révélèrent un entretien téléphonique entre les deux hommes datant de 1971 où Burns plaidait sa propre cause envers Nixon en affirmant : « J’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir afin de vous aider, vous en tant que Président ainsi que votre réputation »… La résultante de cette attitude perverse fut une inflation US et mondiale sans précédent dans l’histoire du XX ème siècle.
Pour autant, le summum de l’inconséquence et de la présomption ne devaient être atteint que sous le maestro Greenspan qui, prétextant du maintien d’une économie stable, devait activement contribuer à la formation et à l’implosion de plusieurs bulles spéculatives dont celle (dite des « subprimes ») qui n’en finit plus aujourd’hui de dérouler ses effets néfastes. Promoteur en chef de l’argent facile par temps de crise, ce stratège n’ayant qu’une seule corde à son arc devait se distinguer lors du crack boursier de 1987, pendant la guerre du Golfe, la crise Asiatique ainsi qu’à l’occasion de la déconfiture de grands fonds spéculatifs… Grande amie des spéculateurs et des investisseurs globaux, la Réserve Fédérale d’Alan Greenspan devait en de multiples occasions leur sauver la mise, minimiser les risques des marchés par la grâce d’une générosité prodiguée sans compter via des taux d’intérêts ridiculement bas et des injections de liquidités tous azimut. Les bulles des valeurs technologiques et des subprimes restent à ce titre les trophées inégalables et inégalés du maestro… Entendez-vous encore son successeur Bernanke déclarer le 12 Mai 2007 : « Nous pensons que les conséquences sur le marché immobilier des troubles dans le secteur des subprimes seront limitées et n’anticipons pas d’effets sur le reste de l’économie ou sur le système financier » ?
En fait, la Réserve Fédérale US a démontré au fil des décennies sa capacité de nuisance envers une activité économique qui devait pâtir en de multiples occasions de son absence de rigueur. A quoi sert encore la Fed aujourd’hui ? Sa gestion des objectifs inflationnistes à travers les taux d’intérêts et son rôle de prêteuse en dernier ressort justifient-ils – ou excusent-ils – les retombées foncièrement néfastes de ses actions sur sa propre économie et, par delà, sur le monde entier ? Contrairement aux idées reçues, l’activité économique et même le système bancaire peuvent se passer d’une institution comme la Réserve Fédérale, surtout si ses décisions sont facteurs d’instabilité et de perte de confiance. N’est-il pas grand temps de songer sérieusement à démanteler la Fed afin de l’empêcher de donner à nos économies l’ultime coup de grâce ?
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