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Accueil du site > Actualités > Economie > A quoi servent nos Banques Centrales ?

A quoi servent nos Banques Centrales ?

La politique monétaire traditionnelle n’étant plus à l’évidence un remède suffisant pour tempérer - et encore moins pour éviter - les conséquences négatives de notre expansion économique, nos Banques Centrales se doivent donc aujourd’hui de faire preuve de flexibilité et d’esprit d’à propos en modifiant en profondeur leur approche doctrinale afin d’éviter à notre système un choc supplémentaire qui serait - à n’en pas douter - fatal !

Elles en sont effectivement toujours au stade où, ayant réussi depuis vingt-cinq ans à maintenir un cadre où les cycles économiques étaient dépourvus d’inflation, elles s’étaient confortablement installées dans une routine consistant à éviter les erreurs des années 70... A présent que les ondes de choc de la crise financière la plus grave depuis les années 30 semblent s’atténuer, nos Banques Centrales ne peuvent se payer le luxe d’atermoyer une remise en question en profondeur d’une approche qui se limitait jusque là à observer l’expansion économique en simple spectateur tout en activant de temps en temps des soupapes permettant le dégagement du trop plein de volatilité et d’inflation, à l’instar du couvercle d’une cocotte minute qui permet d’en évacuer le surplus de vapeur...

Il est vrai que, depuis le milieu des années 80, les modifications structurelles d’une activité économique misant de plus en plus sur le secteur des services et de l’immobilier au détriment de l’industrie semblaient se traduire par une stabilisation du système permettant au passage à nos Banquiers Centraux de s’endormir sur les lauriers d’une expansion éternelle doublée d’une inflation qui serait elle-aussi maintenue éternellement sous contrôle. Bref, une religion du Big Bang appliquée à une économie érigée désormais au niveau de "science" et dont un des grand-prêtres aurait été l’actuel Président de la Fed Ben Bernanke qui, alors qu’il était en 2004 un des Gouverneurs de la Réserve Fédérale, assurait en substance que " l’amélioration de la politique monétaire a contribué de manière importante à réduire la volatilité (...) et qu’en conséquence les banquiers centraux n’oublieraient pas les leçons des années 70 ". Paroles qui semblent surréalistes cinq ans plus tard et alors que notre système financier a évité de justesse une liquéfaction totale...

Il est aussi vrai que, à la décharge de nos Banques Centrales, le système a surmonté avec brio ces quinze dernières années la crise Asiatique en 1997, la faillite du méga fonds LTCM l’année suivante, l’éclatement de la bulle des valeurs technologiques en 2000 et le 11 Septembre ! De fait, tandis qu’un certain nombre d’économistes avaient sous estimé la résilience de nos économies à encaisser ces chocs et à redémarrer avec encore plus d’énergie à chaque fois, les Banques Centrales, elles, semblaient bel et bien aux commandes.

La crise actuelle impose cependant de poser une question fondamentale : Et si la période de volatilité canalisée de ces quinze dernières années n’était qu’une parenthèse qui se serait refermée en 2007 ? Et si l’inflation n’avait été contenue que grâce aux délocalisations autorisant ainsi nos Banquiers Centraux à maintenir un climat de taux d’intérêts bas évidemment favorable à des emballements à répétition de la machine, c’est-à-dire aux bulles ? Pourquoi ne pas remettre aujourd’hui en question la raison même d’exister d’une Banque Centrale si son unique mission serait de lutter contre l’inflation ?

En réalité, c’est l’ensemble du cahier des charges de Banquier Central qui doit aujourd’hui être revisité : Nos autorités monétaires doivent impérativement passer à la vitesse supérieure car chercher à éviter la crise des années 70 se révèle dès lors un objectif mièvre quand c’est désormais le cauchemar des années 30 qui menace ! L’inflation n’est plus le seul et unique écueil macro économique à éviter, l’objectif - et le devoir moral - de nos Banques Centrales doit se doubler et s’étoffer par une lutte contre le crédit excessif.

Notre monde n’est plus le même après cette crise et il ne devra plus être le même car, faut-il insister à l’attention de ceux qui tentent aujourd’hui que la crise s’estompe de retrouver leurs vieux réflexes, il ne résistera pas à un choc supplémentaire !


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15 réactions à cet article    


  • Alpo47 Alpo47 17 août 2009 11:13

    A quoi servent les banques centrales ?
     Entériner et « mettre en musique » les décisions des banques privées.


    • kabreras kabreras 17 août 2009 13:43

      Les banques centrales sont privées !


    • jean-jacques rousseau 17 août 2009 11:31

      Ca ressemble a de la propagande en faveur de la BCE. Une critique adoucie et superficielle pour mieux dire « nous avons besoin des banques centrales type Fed ou Bce ». En plus quelle chance ! ces machines tentaculaires aussi toutes puissantes que non-démocratiques aurait « un devoir moral » qui justifierait l’extension de leur champ de compétence... Oui quelle chance nous avons de vivre dans le meilleur des mondes !


      • Charlouss Charlouss 17 août 2009 11:51

        Bonjour,

        Le premier qui arrive à m’expliquer le fonctionnement de la banque centrale en 2 pages aura toute mon estime et aura accompli une vrai mission de service publique.

        Au passage, je tiens à signaler que la documentation offerte par la BCE est médiocre et oubli toute pédagogie et cas concret. C’est un véritable scandale dont tout le monde se fout visiblement pourtant il s’agit de voir comment on fabrique ou on détruit nos sous..

        Personnellement, je ne pense pas que la BCE soit à la merci des banques commerciales : elle a sa mission et elle s’y tient de façon de dogmatique sauf en cas de crise. Je vais dire une horreur : elle fait bien son job.

        On peut ne pas aimer le job mais la BCE est une bonne machine de guerre contre l’inflation même si elle y met un zèle certain et contre productif.

        Désolé de ne pas critiquer la BCE, je préfère critiquer les pouvoirs politiques qui n’ont aucun courage ou projet pour mettre la politique économique européenne en musique.
        Tout système global est tentaculaire par essence, vous avez peur des araignées, des poulpes ?


        • DG. DG. 23 août 2009 12:32

          la banque centrale « indépendante » sert a racketter les Etats et les collectivités publiques, autrement dit des personnes morales de droit public, et partant de la, a entretenir la dépendance financière des Etats et des collectivités publiques a l’égard des marchés financiers.

          comme les Traités européens sont des textes obscurs, je le fait cours.
          L’article 104 de Maastricht,( 123 Lisbonne) interdit a la BCE et aux banques centrales nationales (BCN) d’accorder des décourvert ou crédit au Etats et toutes collectivité ou établissement publiques. Ce qui a priori est censé freiner l’inflation budgétaire (refus de la « planche a billet ». or c’est l’inverse qui se produit pourquoi ?

          IMPORTANT :
          c’est que les finances publiques obéissent a des règles particulières.
          en effet, un loi de finance (ou un budget municipal) est voté en décembre pour l’année suivante, qui AUTORISE la perception de l’impôt pour l’année suivante ainsi que les dépenses.
          Problème : les dépenses démarrent dès le premier janvier, avec des frais de fonctionnement relativement stable et prévisible, alors que les recette sont plus aléatoires, et sont pour partie perçu en fin d’année (impôt sur le revenu par exemple).
           
          MECANNIQUEMENT, il y a des mois avec plus de dépenses que de recettes. De plus, comme les compte de l’Etat doivent toujours être positif (interdiction de découvert au près des banque centrale artilce 104/123) . l’Etat doit alors emprunter au près des marchés financiers et DONC, il emprunte a un taux d’intérêt, ce qui comme le mecanisme se répete perpetuellement, la part de la dette s’accroit mécaniquement dans le budget de l’Etat.
          (note : pour qu’un telle système soit viable le taux de coroissance doit toujours être supérieur au taux d’intérêt, ce qui est lin d’être le cas) .ce mécanisme étant en place, de fait, depuis 30 ans environs on voit pourquoi il y a une dette publique, qui soit dit en passant ne correspond a AUCUN SERVICE rendu par la collectivité au citoyen, c’est une perte sèche pour les fincances publiques.

          Les EFFETS sont double : premièrement, pour couvrire la dette il faut augmenter les impôts et vendre les bijoux de familles (privatisation, patrimoine public...)
          deuxiemement, comme les impôts augmente, tout augmente en proportion, et donc c’est bien aussi une inflation (car l’inflation ne correspond pas seulement a l’augmentation des prix, mais surtout a l’augmentation de la monnaie en circulation, ce qui ce produit par l’emprunt)
          DONC, les mécanismes de la BCE crée l’inflation (parrtout ou il y a taux d’intérêt, il y a inflation ) tout en la contenant, puisqu’elle définie le taux ( et d’autre instrument).

          PS : il n’y aurait pas de dette publique, si les BCN avançait, ou accordait de découvert, simplement au Etats, puisque l’argent avançait correspondrait exactement à l’argent remboursé par l’impôt.

          ps2 : la dette publique concerne les personnes morales de droit publics et non les personnes privée ; les créanciers n’ont aucun titre juridique a l’égard des citoyens. c’est la raison pour laquelle quand on entend « chaque citoyen doit 18000 euro » cela ne veut rien dire.


        • Internaute Internaute 24 août 2009 08:51

          La BCE et la FED ne peuvent pas être comparées sur le plan juridique. La BCE est un organisme indépendant à la fois des banques et des états et dont le rôle est d’assurer le pouvoir d’achat de l’Euro. C’est son statut juridique. Au contraire, la FED est un organisme privé appartenant aux banques privées. C’est une espèce de mutuelle entre Goldman Sachs, Morgan Stanley et City Group.

          Pour ma part, je pense que l’existence de la BCE est le seul point positif de l’UE. Malheureusement, les politiques qui ont mis en place la BCE pour montrer leurs bonnes résolutions en matière budgétaire ont été les premiers à la contourner par le recours à l’endettement. L’existence de la BCE doit être complété par une interdiction communautaire faites aux pays membres de s’endetter pour autre chose que de l’investissement collectif en capital (routes, écoles, tunnel sous la manche). Finalement, l’endettement des Etats ne devrait jamais se faire aprés des banques commerciales mais uniquement auprés de la BCE à taux nul.


        • Forest Ent Forest Ent 17 août 2009 13:20

          Bonne admonestation, mais est-il encore temps ? Ne sommes-nous pas de toutes façons toujours en déflation ? Peut-on vraiment gonfler la « bulle de secours » ?


          • jean-jacques rousseau 17 août 2009 13:28

            A chacun ses phobies. Pour moi l’angoisse des monstres financiers globaux pour vous celle de l’inflation et de la dévaluation monétaire. Mais des deux il y en a un qui n’a pas l’esprit laquais au point d’épouser la peur de ses maitres... et qui devine comment on fait redémarer une économie.



            • tylhdar tylhdar 17 août 2009 16:09

              La privatisation des banque centrale est une des plus grosse erreur jamais faite...


              • tylhdar tylhdar 17 août 2009 16:12

                Pourquoi l’auteur en après l’inflation ?
                Au contraire c’est indispensable pour pouvoir continuer d’exporter.


                • Internaute Internaute 24 août 2009 08:58

                  A quoi cela sert-il d’exporter si c’est pour se ruiner ? Le commerce international n’est pas une fin en soi. Vous ne faites alors qu’enrichir les grands marchands internationaux en appauvrissant ceux qui font du commerce national, les fonctionnaires, les employés et les retraités.

                  Citez-moi un seul pays où l’inflation a été bénéfique à moyen terme.

                  L’inflation n’est qu’une manière qu’a trouvé l’état pour ne pas tenir ses engagements. On fait croire à quelqu’un qu’on va lui payer 1.000 euros en sachant trés bien que les mille qu’on lui donnera n’en vaudront plus que 800 au moment de les sortir. C’est tout simplement scandaleux.

                  C’est typiquement une promesse électorale socialiste du smig à x euros. Les électeurs mal informés peuvent y souscrire mais le chef du parti qui fait ce genre de proposition sait trés bien d’où il sortira les sous.


                • jean-jacques rousseau 17 août 2009 18:31

                  Le chapeau de l’article introduit un jugement paradoxal. « A quoi servent les banques centrales ? » : Jusqu’à présent elles ont été la clé de voute de la politique « monétariste »... Ce que vous appelez pudiquement « La politique monétaire traditionnelle » c’est le faux nez de la doctrine « monétariste » de Mr Milton Friedmann. Qui n’a rien de « traditionnel » ni de « politique » d’ailleurs. Puisqu’il s’agit d’appliquer les théories extravagantes d’un groupuscule extremiste de Chicago envers et contre l’opinion publique dans tous les pays du monde. 

                  Rappelez simplement - pour le moins - que le monétarisme qui donnait un role prédominant a la banque centrale a completement échoué. Au lieu d’une croissance en volume de la masse monétaire proportionelle à la croissance de l’activité, on a obtenu une croissance délirante de la quasi-monnaie M3 - M2 pendant que le reste des indicateurs economiques passaient au rouge... 
                  Conclusion : La banque centrale indépendante ne respecte pas sa propre feuille de route, la politique déflationiste qu’elle applique ne concerne pas les masses monétaires spéculatives et les flux off-shore sur lesquels elle ferme les yeux, cependant que :
                  1. la dette d’orgine monétaire engage l’équilibre des comptes publics (Puisqu’il faut emprunter maintenant pour financer la croissance) ; 
                  2. les flux financiers exogenes aboutissent a fort besoin de financement du a une fuite globale des devises (deficit commercial) ;
                  3. et que la charge de la dette epuise chaque année le volume de monnaie encore en circulation 
                  4. le chomage augmente et l’industrie périclite... sous les coups d’une mise en concurence déloyale.

                  Bref une banque centrale indépendante ne sert a rien qu’a nourrir l’avidité de quelques financiers (vos amis) et a laisser le peuple mourrir de faim sous le prétexte qu’il ne faut pas risquer la surchauffe du plein-emploi et qu’il ne faut pas imprimer plus de monnaie mais qu’il faut emprunter et s’endetter aupres de détenteurs multi-milliardaires pour ne pas laisser cette monnaie privée accumulée et inutile perdre de sa valeur... CQFD 

                  Mon conseil du jour : achetez vous un cerveau ou une morale

                  • lechoux 18 août 2009 16:13

                    La critique principale qui était faite à Wim Duisenberg, était de mettre 15 secondes à appliquer les directives de la Bundesbank. L’allemagne est le seul pays de la zone Euro qui a une parité de valeur entière avec leur ex-monnaie nationale. Les allemands n’auront pas de difficulté à revenir au Mark. J’aimerais savoir si aujourd’hui la BCE, à Francfort, est devenue indépendante des intérêts allemands qui voient l’Europe comme un marché d’exportation. Jean-Paul Betbèze, dans « Crise, une chance pour la France » décrit le peuple allemand comme des acteurs économiques qui ne jouent pas le jeu, car ils dépensent peu, font des produits qui durent longtemps, et sont des exportateurs. Il est rare de lire un tel discours, malgré tous nos grands penseurs. Il suffit d’observer la courbe de la balance commerciale allemande pour voir que la courbe des exportations fluctue, bien sûr, et celle des importations, en écho, suit les mêmes fluctuations à quelques centaines de millions en-decà. De même pour le Japon.

                    En ce qui concerne la déflation, cela n’est point une maladie, juste un rééquilibrage des abus inflationniste qui ont eu lieu depuis le passage à l’Euro en 2001. Que la BCE se targue d’avoir contenu l’inflation dans la période 2001-2007, ça c’est bien de l’hypocrisie. Les denrées de premières nécessité ont un coût d’achat qui a grimpé d’environ 50 %. Alors bien sûr, les importations de produits Low Cost ont bigrement baissé dans le même temps. Pour quels intérêts ? Si aujourd’hui l’on regarde nos exportations, en valeur, la Chine nous a égalé en 2007, puis dépassé ensuite. Qu’en est-il en volume ? Pour une « Nationale value » de 0,6 pour la Chine (valeur intégrant l’ensemble des coûts dont la logistique, avec la France en référence), cela veut dire que le potentiel correspondant d’activité française représente 1,66 fois l’activité chinoise générée par nos importations. Cumulez cela sur plusieurs années, vous avez comme résultat notre situation actuelle, c’est à dire la disparition de l’activité industrielle. C’est à noter que les politiques commencent à s’en inquiéter, le mois dernier.

                    N’est-cepas le rôle d’une Banque Centrale, qui défend théoriquement nos intérêts, de garantir notre avenir économique ? Comment ce fait-il qu’en tant que non spécialistes, nous voyons les risques de leurs agissements ? Et comment garde-t-on un troupeau dans un enclos, lorsque certaines bêtes peuvent sortir et entrer à leur guise sans contôle ?

                    Et je citerai JJR « ...risquer la surchauffe du plein-emploi... » : ça, je m’en souviens, entre 2006 et 2007, nous y étions. Et ça, cela leur fait peur, la relation d’emploi est inversée, le pouvoir change de main. Et je concluerai sur le pouvoir, car d’avoir donné la responsabilité de la gestion de la monnaie à une banque centrale, c’est déposséder notre gouvernement de son pouvoir sur l’économie.


                    • Internaute Internaute 24 août 2009 09:06

                      « Cumulez cela sur plusieurs années, vous avez comme résultat notre situation actuelle, c’est à dire la disparition de l’activité industrielle. C’est à noter que les politiques commencent à s’en inquiéter, le mois dernier.

                      N’est-cepas le rôle d’une Banque Centrale, qui défend théoriquement nos intérêts, de garantir notre avenir économique ? »

                      Non, le rôle de Banque Centrale n’est pas de légiférer. Ce sont les députés qui ont décidé en toute liberté de voter pour la suppression des frontières et pour la mise en concurrence déloyale des travailleurs des pays développés avec ceux des pays pauvres. Il ne faut pas tout mélanger.

                      Les nationalistes s’en inquiètent depuis des années. La chose est donc connue depuis longtemps. Les politiques officiels ne s’en inquiètent que depuis le mois dernier ce qui montre bien leur incompétence et l’aveuglement de leurs électeurs.


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