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Application du Traité Budgétaire à la logique socialiste

La récente adoption par l’Assemblée Nationale du projet de loi autorisant la ratification du Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance (TSCG) n’aura eu de cesse de faire couler de l’encre dans nos médias français.

Véritable « Piège à cons » pour Jacques Delors, « stratégie débile d’austérité généralisée » pour la sénatrice Socialiste Marie-Noëlle Lienemann, son application, prévue au mieux pour le 1er Janvier 2013, est loin de faire l’unanimité au sein de la caste politicienne française…

Deux points fondamentaux se dégagent de ce traité : une plus grande perte d’indépendance budgétaire et un renforcement de la cure d’austérité gouvernementale.

En premier lieu, de nombreux économistes et spécialistes, comme Emmanuel Todd, Jacques Sapir et Frédéric Lordon, avaient exprimé leurs vives inquiétudes sur la perte d’indépendance budgétaire qui découle de la ratification de ce Traité, notamment de son article 1° qui vise à «  renforcer le pilier économique de l’Union économique et monétaire en adoptant un ensemble de règles destinées à favoriser la discipline budgétaire au moyen d’un pacte budgétaire, à renforcer la coordination de leurs politiques économiques et à améliorer la gouvernance de la zone euro ». Si la souveraineté économique n’était déjà plus qu’à un état illusoire depuis le Pacte de stabilité et de croissance (1997) et le « Six Pack » de 2011, le TSCG ne fait qu’ôter ce qui reste de réelle gouvernance économique aux Nations Européennes pour satisfaire les injonctions berlinoises.

Faut-il s’en étonner ? Depuis longtemps déjà, les ardents européistes clament haut et fort que la solution à l’actuelle crise systémique ne se trouve que dans un « fédéralisme européen », comme disait en 2011 l’inénarrable Attali. Sarkozy, mouton obéissant et aveugle du berger Merkel, n’a fait qu’appuyer, au nom de la France, les invectives allemandes en se joignant aux conclusions du Rapport de la Commission Attali de 2010 qui préconisait « un renforcement du Pacte de stabilité et de croissance, et une redéfinition avec l’Allemagne d’une stratégie commune de dépenses publiques et de croissance  ». Hollande ne pouvait évidemment pas tenir ses promesses électorales, sachant bien que l’Allemagne ne transigerait pas sur les principes du Traité. Mais la tentation était trop tentante, l’arrivisme trop pressant : les français l’ont amèrement découvert depuis…

En second lieu, l’article 3 du TSCG pose les principes de la fameuse « règle d’or » budgétaire, terme pompeux qui désigne en réalité une austérité croissante, l’article 4 étant là pour sanctionner financièrement les outrecuidants pays qui afficheraient honteusement un endettement supérieur à 60%. Appliquée à la logique socialiste, la cure d’austérité qui va s’imposer dans quelques temps, ne fera qu’augmenter progressivement l’étau financier qui pèse déjà durement sur les contribuables et les entreprises françaises. Depuis trois ans, les hausses d’impôts ont représenté plus de 64 milliards d’euros. Pire, dans le projet de loi des finances pour l’année 2013, il est prévu une augmentation des dépenses d’Etat de plus de 6 milliards d’euros (374 milliards d’euros en 2013 contre 368 milliards d’euros en 2012), financée par une augmentation des recettes fiscales de… 29 milliards d’euros et non pas 20 comme ce fut annoncé.

En clair, en poussant à ratifier le TSCG, le gouvernement socialiste n’a fait que mettre notre pays davantage au pied du mur : le déficit structurel étant limité à 0.5 % dans le TSCG, le financement de l’investissement par l’emprunt sera donc devenu impossible. Face à cette impasse, les yeux des gouvernants socialistes seront donc rivés sur la dernière source de financement possible : l’épargne française, celle-ci caracolant à une valeur de 1509 milliards d’euros, avec un taux d’épargne de près de 16.8% (chiffres 2012). Et les français continueront à plier sous les augmentations de taxes et d’impôts, remplissant de leur épargne ce puits sans fonds… en sachant bien que cette logique économique ne peut avoir qu’un temps.


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4 réactions à cet article    


  • SEPH SEPH 11 octobre 2012 16:05

    Hollande capitaine de guerre à défaut d’être sauveur de l’économie française !

    Depuis l’avènement en France de la Cinquième République,...

    ... jamais président nouvellement élu n’a vu sa cote de popularité s’effondrer aussi rapidement et brutalement comme c’est le cas pour François Hollande, l’actuel chef de l’Etat. Cinq mois à peine après son élection, l’occupant de l’Elysée est au plus bas dans les sondages.

    Et la chute semble devoir se poursuivre tant ses actes de gouvernance et ceux de son gouvernement à l’effet de s’attaquer aux racines de la crise financière et économique qui sévit en France n’ont pas répondu aux attentes des électeurs qui l’ont élu sur la base de son programme électoral dont ces actes trahissent les promesses. Chute dans les sondages, mais aussi montée en puissance de la contestation sociale qui sape l’assise populaire du pouvoir socialiste. 

    Face à cette situation, Hollande et son gouvernement n’ont pas de marge de manœuvre, tenus qu’ils sont par les engagements de rigueur et d’austérité que leur impose le traité budgétaire européen qu’ils n’ont pu renégocier, contrairement à la promesse électorale faite par le candidat Hollande, et l’état sinistré des perspectives économiques de la France. N’étant pas en mesure de satisfaire les demandes sociales dont il a pourtant défendu la légitimité durant sa campagne électorale, François Hollande a opté à l’évidence pour une politique activiste à l’international sur les dossiers à haute tension que sont la crise en Syrie, celle du Sahel et du programme nucléaire iranien, avec pour calcul que la position en pointe et franchement belliciste de la France sur chacune d’elles incitera les Français à se rassembler derrière lui et son gouvernement et relèvera leur cote de popularité en berne.

    Sauf que, ce faisant, François Hollande est en train d’administrer la preuve que la France a beau vouloir prétendre jouer à la grande puissance dont les initiatives pèsent sur les rapports de forces internationaux, la réalité de son poids est surestimée. Ce qui la contraint à s’en remettre aux Etats-Unis pour les décisions à prendre et à solliciter leur concours militaire en logistique à tout engagement français. 

    Tout comme son prédécesseur Nicolas Sarkozy, François Hollande cherche à se tailler une stature internationale pour compenser l’impuissance qui est la sienne face à l’impitoyable problématique économique et sociale à laquelle il se heurte en France. Ambition dont celui qui en est guidé n’a aucun scrupule à œuvrer pour créer les conditions à une « bonne petite guerre » qui lui offrirait l’occasion de montrer ses capacités de « chef » aux décisions fermes quand se lève la tempête.

    Profil qui est loin de celui de François Hollande dont les indécisions et les cafouillages sont devenus le principal sujet des railleries dont le brocarde l’opinion publique française.

    En résumé, Hollande abandonne la souveraineté économique et monétaire de la France (Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance (TSCG)) qui est une infamie puisque la politique économique et monétaire de la France sera faite désormais par un quarteron de serviteurs des banques au niveau européen.

    Cette perte de souveraineté
    ajouté a tous les autres sur le plans militaires ( la France valet de l’OTAN), culturels ( budget en chute libre), scientifiques (prédominance du privé par rapport au public), ... place les français dans la dépendance, nous sommes des SDF entre les mains de politicards sans scrupules. En effet, Hollande n’est un petit bureaucrate roublard qui n’a aucune ambition, sauf celle de servir le capitalisme et ses banques de rapaces.

    Hollande est le clone de Sarko, lui aussi fourni une aide aux mercenaires qui attaques la Syrie, il devra affronter la colère des français quand ils découvriront notamment a supercherie du traité budgétaire européen et ses turpitudes.


    • fonteyma 11 octobre 2012 16:44

      Europeen convaincu, je ne puis accepter que l’on s’occupe de l’harmonie financière sans traiter au préalable les approches fiscales, les rapprochements juridiques comme droit de propriété,droits du travail, droits de la famille, droits de la santé qui me paraissent primordiaux avant d’ envisager les aspects financiers...
      Cordialement


      • BA 12 octobre 2012 12:57

        Prix Nobel de la paix 2012 : l’Union Européenne.

         

        Prix Nobel de chimie 2012 : Alfred Nobel, inventeur de la dynamite, car l’Union Européenne va exploser.

         

        Prix Nobel de physique 2012 : Edward John Smith, commandant du Titanic, pour ses travaux sur la mécanique des fluides.

         

        Prix Nobel de médecine 2012 : la BCE, car la BCE a guéri la Grèce.

         

        Prix Nobel de littérature 2012 : Herman Van Rompuy, pour l’ensemble de son oeuvre :

         

        http://www.lesoir.be/actualite/belgique/2010-04-15/van-rompuy-presente-son-recueil-de-haikus-764586.php.


        • xmen-classe4 xmen-classe4 14 octobre 2012 22:09

          Avec la ratification de ce Traité Budgétaire, c’est le père noël que l’on veut tuer.


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