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Areva, symbole du malaise énergétique français

La gestion du dossier Areva, au bord du gouffre, va être déterminante. La chute d’un nouvel acteur majeur de l’énergie pourrait fragiliser encore davantage le secteur. 

Depuis plusieurs mois, l’avenir d’Areva est au centre de l’attention des médias, des politiques et des investisseurs. Championne du nucléaire français, mais aussi acteur majeur de l’éolien offshore, l’entreprise est confrontée à des pertes abyssales (4,8 milliards d’euros pour un chiffre d’affaires en baisse à 8,3 milliards).

Incertitudes économiques

La situation actuelle d’Areva n’est pas seulement le résultat des incertitudes sur l’avenir du nucléaire en France et dans le monde. C’est tout le secteur français de l’énergie (nucléaire, hydrocarbures, énergies renouvelables, équipements pour les réseaux) qui connaît un passage à vide. Certains ont déjà flanché, comme Alstom, dont l’activité « énergie » (73% du chiffre d’affaires du groupe) a été cédée à l’Américain General Electric en 2014. D’autres, font grise mine : EDF et GDF-Suez ont perdu 30% de leur valeur boursière en cinq ans, Nexans (câbles électriques) 50% en quatre ans.

Alors qu’il s’agit normalement d’un secteur apprécié des investisseurs pour sa stabilité, l’énergie connaît des turbulences d’une rare intensité depuis quelques années. Les causes économiques sont nombreuses : guerre des prix entre gaz de schiste et pétrole, perte de rentabilité des centrales électriques au gaz face au charbon (bon marché) et aux énergies renouvelables (prioritaires sur le réseau)… Il devient très difficile de savoir ce qui sera rentable dans quelques années, élément essentiel quand les investissements se chiffrent en milliards et nécessitent plusieurs décennies pour être amortis.

Incertitudes politiques

En parallèle, l’amateurisme politique a fini de rendre illisible le fonctionnement du marché de l’énergie. La gestion des dossiers Areva et Alstom est d’ailleurs symptomatique : on assiste à une cacophonie de déclarations ministérielles. Ségolène Royal a ainsi réussi à faire perdre 9% au cours de Bourse d’EDF en une semaine après avoir déclaré que l’électricien pourrait fusionner avec Areva.

Dans ce contexte, la transition énergétique est mal engagée en France. Les choix du gouvernement actuel seront-ils conservés après 2017 ? Après 2022 ? La fin du soutien de l’Etat au développement du solaire en 2010 a constitué un précédent inquiétant, conduisant les entreprises spécialisées à la banqueroute. Qu’en sera-t-il pour l’éolien terrestre (dont le cadre réglementaire ne cesse de changer) ? Pour l’éolien offshore, dont les appels d’offres publics sont en deçà des objectifs fixés pour 2020 ?

Faute de cadre clair, les investisseurs ne vont pas se bousculer. Et ce sont les entreprises françaises qui vont le plus en souffrir. Ne pouvant s’appuyer sur un marché domestique stable, elles peineront à se développer à l’international. C’est ce qui s’est déjà produit pour Alstom et Areva. 


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13 réactions à cet article    


  • lsga lsga 9 avril 2015 18:59

    Le nucléaire n’est pas rentable. C’est aussi simple que cela. Sans un État pour le soutenir via du déficit, le nucléaire n’a aucun avenir. Bref, dans une économie financiarisée : le nucléaire, c’est fini. Un grand merci à l’oligarchie financière. 

     
    Au passage, les ingénieurs d’Areva/EDF font la grève du zèle, ils savent parfaitement bien que les EPR sont dangereux, ils font pour couler les projets EPR en interne. 
     
     
    Ce sont les ingés en internet qui flinguent les EPR : gloire à eux et à leur travail de résistance de l’ombre ! Si la génération précédente avait fait pareille, on aurait évité Fuskushima. 

    • Petit Lait 10 avril 2015 13:43

      @lsga

      @lsga
      Je ne suis absolument pas favorable au nucléaire, quoi qu’il dispose de quelques avantages, malgré ses nombreux inconvénient, mais je suis toutes-fois abasourdi que vous puissiez porter ici de telles affirmations sans aucun début de justification, preuve, démonstration ou argumentation ! Etant donné le nombre de commentaires et d’articles que vous commettez, voilà qui fait perdre à mes yeux le peu de crédibilité qui restait encore à Agoravox qui, mis à part un ou deux participants encore plaisant à lire, est devenu un repère d’adeptes des sectes gauchistes et ultradoitistes, incapables de commentaires raisonnés en dehors de la pure propagande ! 


    • Le p’tit Charles 10 avril 2015 07:36

      Encore une couille sur l’EPR...ce truc ne fonctionnera jamais...des milliards foutus en l’air par nos incompétents qui gouvernent depuis 50 ans...mais les jambons français votent encore et toujours pour eux...ils adorent être pris pour des tartufes... !


      • JMBerniolles 10 avril 2015 17:52

        @Le p’tit Charles
        Mais bien sur.... L’EPR va bientôt démarrer en Chine dans les délais prévus.

        C’est peut-être le moment de réfléchir sérieusement aux raisons qui conduisent à cette aberration.

         


      • zygzornifle zygzornifle 10 avril 2015 09:30

        une chute qui va entraîner des milliards d’€ , pauvre con-tribuable qui va casquer la facture ....

        certains vont partir en douce avec des parachutes dorés et des enveloppes style matelas .....

        • Olivier 10 avril 2015 10:26

          Vous pouvez dire ce que vous voulez, mais c’est bien le nucléaire qui fournit depuis 40 ans et sans anicroche notre électricité ! Mais c’est peut-être ça qu’on lui reproche au final. Un certain nombre de zozos préfèrent les énergies « renouvelables », style éoliennes qui fonctionnent 20% du temps et qui ne sont que des machines à subventions ; quant au solaire même dans des pays comme la Californie ou l’Espagne, son apport reste infinitésimal, puisqu’on a aussi besoin d’électricité la nuit ! 

          En attendant, Allemands et Chinois ouvrent de nouvelles centrales à charbon en permanence -sans soulever la moindre protestation de nos « écologistes »...

          • Pyrathome Pyrathome 10 avril 2015 12:14

            Le nucléaire est une gabegie dans tous les domaines et n’a été développé que pour fournir le matériel des bombinettes pour états impérialistes, de plus, il n’existe aucune technologie satisfaisante pour démanteler ces merdes....
            .
            L’avenir se profile ici :

            Les supercondensateurs structurels :

            http://www.infohightech.com/de-supercondensateurs-structurels-pourraient-rendre-obsoletes-les-batteries-et-les-fils-electriques/
            .
            http://www.supercondensateur.com/volvo-batterie-structurelle-supercondensateur-voiture
            .
            La fin du nuke, du gaz, du pétrole, du charbon, des monopoles et de la centralisation énergétique...


            • JMBerniolles 10 avril 2015 14:08

              Ce que l’on constate actuellement ce sont les conséquences générales, il n’y a pas que le nucléaire qui soit touché, de l’engagement de la France par le couple Droite/Gauche dans la terminologie dépassée puisque ces deux mouvances font la même politique depuis 30 ans, dans le néo libéralisme à partir de Maastrich.


              Notre Sidérurgie, le problème actuel de l’EPR tient justement à un problème sur l’acier du couvercle cuve et cuve forgés par Areva, et Alstom énergie (qui a rapporté plus de 3 milliards d’euros à des intérêts privés) ont été perdus par une action boursière...

              Notre nucléaire, déjà victime d’une orientation anti nucléaire de 30 ans, est le dernier pilier de notre Industrie. Il faut vraiment ne rien comprendre de notre grave situation pour penser qu’en sabordant notre nucléaire on va sauver la France.

              Par ailleurs il suffit de lire sa facturer d’électricité pour voir le gors impact du financement inconséquent de la bulle éolien et PV.


              • raymond 2 10 avril 2015 16:41

                @JMBerniolles
                Vous avez raison en France on à fait sciemment du photovoltaïque cher pour pouvoir continuer la follie nucléaire.
                Installation de 1 kwc solaire ne France 4000 euros en Allemagne 2000 euros cherchez l’erreur. Un système pourri qui satisfait tout le monde l’installateur , le producteur et AREVA pour pouvoir continuer dans cette voie du nucléaire dégueulasse.


              • JMBerniolles 10 avril 2015 17:47

                Nous avons eu EELv au gouvernement avec le plus gros poids politique qu’ils atteindront jamais.

                Parce qu’avec le PS et d’autres complicités ils sont en train de liquider les classes moyennes en France. Et que très bientôt vont arriver les coupes sombres chez les fonctionnaires..

                Et ils n’ont pas réussi à arrêter un seul réacteur nucléaire.

                L’Allemagne ne sort pas non plus du nucléaire.

                L’anti nucléaire est un fond de commerce politique : outre EELv on a le NPA, le Parti de gauche... mais cela ne peut constituer  une politique énergétique concrète dans les conditions d’aujourd’hui. Comme on dit la réalité se moque des idéologies ;



                 




                • raymond 2 10 avril 2015 18:53

                  @JMBerniolles
                  Pour ce qui est de liquider les classes moyennes on est d’accord. Pour ce qui est de la réalité qui se moque des idéologies on est d’accord aussi, le nucléaire est en train de se casser la gueule en France et dans le monde et cette idéologie nucléaire française qui aurait raison contre tous est comme d’hab en train de se casser la gueule bonne nouvelle.


                • JMBerniolles 10 avril 2015 20:19

                  @raymond 2

                  Mais le nucléaire ne se casse pas du tout la gueule dans le monde comme vous dites.

                  Je viens de lire un peu en diagonale dans le Point web une tribune de nos gourous fétichistes de l’anti nucléaire : Michèle Rivasi, Eva Joly, Dominique Jadot,... qui sont assez comiques sans le vouloir. Ils se prennent extrêmement au sérieux.
                  Cette tribune s’adresse au Président Indien Modi qui maintient la tradition de l’engagement de son pays dans la voie du nucléaire civil, y compris avec un réacteur de 4ème génération « rapide au sodium » et vient de donner un coup de pied au mythe du réchauffement climatique anthropique avant la grand messe du COP21 en France, en déclarant que l’Inde développerait sa propre voie sur le sujet. C’est à dire sans prendre l"avis de ces apôtres des apocalypses climatique et nucléaire.

                  Quel blasphème. Mais Modi est réputé pour avoir tenu tête aux islamistes extrémistes.

                  Entre autres ces personnes qui prétendent représenter le peuple français, lui demande aussi de ne pas acheter des EPR
                  Quelles chances ont des gens traitres aux intérêts de leur pays de convaincre un Président réputé nationaliste ?

                  L’Inde c’est aussi la tragédie de Bohpal. Ils savent quels peuvent être les méfaits de la Chimie.
                  C’est donc en connaissance de cause qu’ils gèlent les avoirs de Greenpeace en Inde.
                  Il n’y a d’ailleurs que la France qui déploie le tapis rouge à cette organisation non démocratique, aux actions commandos, qui s’active ouvertement contre les intérêts de notre pays.




                • HERVE 11 février 2016 13:54

                  Ce matin (11 février 2016), il y a un long article de Libération sur AREVA.

                  Pour rappel, sur le même sujet :

                  http://www.franceinter.fr/emission-affaires-sensibles-uramin-le-scandale-cache-d-areva

                  l’émission du mardi 9 février 2016

                  Uramin : le scandale caché d’AREVA

                  et

                  https://fr.wikipedia.org/wiki/UraMin

                  En page 5 de Libération, il est question de la société « Swala », que je ne connaissais pas.

                  Sur internet :

                  http://www.liberation.fr/france/2016/02/10/swala-un-exploitant-d-or-au-coeur-des-operations_1432506

                  Swala, un exploitant d’or au cœur des opérations

                  Par Emmanuel Fansten — 10 février 2016 à 20:31

                  (...)

                  James Mellon et Stephen Dattels sont deux des principaux actionnaires d’Uramin, cette coquille vide vendue 1,8 milliard d’euros à Areva. Rappelons que dans ce dossier, Mellon et Dattels négociaient directement avec Daniel Wouters. Au-delà des soupçons de conflit d’intérêt, leur présence dans l’actionnariat de Swala soulève de nombreuses questions. Depuis quand les trois hommes se connaissaient-ils ? Daniel Wouters a-t-il sciemment dupé Areva en échange d’une rétribution ? Et sinon, pour quelle raison Mellon et Dattels ont-ils investi dans Swala ? L’intéressé devra très certainement s’en expliquer devant les juges d’instruction.

                  (...)

                  _ _ _

                  http://www.oldmasters.net/journal/jim-mellon-interview-spears-wms-magazine-issue-no-13/

                  ‘Jim Mellon interview,’ Spears WMS magazine, Issue No. 13

                  (...)

                  My father is from Glasgow but my mother is from Edinburgh and I was born here and have always felt an affinity with the city. I have been coming to the ‘Fringe’ for about 15 years. I like the energy and enjoy good stand-up comedians.

                  Are you related to the Pittsburgh Mellon banking dynasty ? A distant cousin. At the time of the potato famine in Ireland, I think around 1830, the Mellons left Ireland. They went to America and we came to Scotland. I used to correspond with the late Paul Mellon.

                  Your father is the retired diplomat, Sir James Mellon, who was Ambassador to Denmark, High Commissioner in Ghana and Consul General in New York. Do you think the constant moving explains your lifestyle now ?

                  Probably. I like to stay on the move and never spend more than a couple of weeks in one place. Where is home then ? I have houses scattered around, St Anton, Brussels, Edinburgh, but Ibiza and Isle of Man would have to be home.

                  (...)

                  _ _ _

                  https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Mellon

                  https://en.wikipedia.org/wiki/Mellon_family

                  « Gulf était l’un des instruments principaux de la fortune de la légendaire famille Mellon ; Gulf ainsi que la Mellon bank avait leur siège à Pittsburgh en Pennsylvanie ».

                  _ _ _

                  https://fr.wikipedia.org/wiki/Richard_Scaife

                  (...)

                  (Richard Mellon) Scaife est particulièrement connu pour son soutien financier aux milieux conservateurs et libéraux et libertariens des États-Unis ainsi qu’à des organisations politiques d’extrême-droite durant les vingt dernières années. Il a apporté l’assistance financière à des causes conservatrices ou libérales aux États-Unis, surtout par des fondations privées, à but non lucratif, qu’il contrôlait : la Sarah Scaife Foundation, la Carthage Foundation et l’Allegheny Foundation et jusqu’en 2001, la Scaife Family Foundation, maintenant contrôlée par ses enfants, sa fille Jennie et son fils David. Scaife a aussi aidé à financer l’Arkansas Project, qui a entrainé la procédure d’impeachment du président Bill Clinton.

                  (...)

                  _ _ _

                  La famille Mellon a financé l’ISC de Brian Crozier.

                  _ _ _

                  Sur Brian Crozier :

                  http://tueriesdubrabant.winnerbb.com/t2517-brian-crozier?highlight=crozier

                  Voir aussi :

                  V... : Enquête sur l’affaire des « avions renifleurs »

                  Par Pierre Péan

                  Brian Crozier a conseillé à Camus (OTAN) : « une campagne qui donnerait la frousse aux Européens pour resserrer leurs liens avec les Etats-Unis »


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