BAE-EADS : les Britanniques, des mecs qui en ont !…
Nous venons d’apprendre l’échec de la fusion EADS-BAE. La raison en est simple : les demandes allemandes ont été exorbitantes. Rappelons quelques faits que peut-être certains auraient oubliés. Avant la formation d’EADS, résultat de la fusion d’Aérospatiale-Matra et de Dasa, cette dernière société avait déjà tenté de fusionner à 50/50 avec British Aerospace, l’ancêtre de BAE. Mais les Britanniques sont pragmatiques et ils refusèrent de faire un tel cadeau aux allemands qui étaient loin de valoir autant qu’eux. Ceux-là se tournèrent donc vers les français, notamment le gouvernement Jospin qui leur donna sans broncher la parité dans EADS alors que, là encore, cela ne le méritait pas. On constitua donc EADS avec un management majoritairement français, mais ce dernier se déchira, si bien qu’aujourd’hui le management est à majorité allemande.
A peine la fusion faite, le programme d’Airbus A380 offrit l’occasion, en interne à EADS, de mettre en œuvre leur premier chantage allemand. En échange d’une fabrication du gros porteur dont la rentabilité n’était pas assurée a priori, ils obtinrent les chaînes de montage A318, A319 et A321 à Hambourg. Puis, le programme A350 voyant le jour, ils obtinrent que les courts courriers seraient tous faits en Allemagne à terme. Rappelons qu’à l’heure où nous écrivons, ces courts courriers représentent 80% du carnet de commande d’Airbus. Et les français ont accepté sans broncher…
L’épisode qui vient de se produire avec l’avortement de la fusion EADS-BAE, pour cause de surenchère allemande a au moins un mérite : les Britanniques ne s’en laissent pas compter par les Germains. Vu de France, cela fait plaisir de voir qu’il y a, de par le monde, des gens courageux, car, en notre pays, nous n’en trouvons, hélas, guère. Peut-être le courage et un brin de fierté sont-ils les oripeaux qui manquent le plus à notre pays où le monde politique est manifestement sélectionné sur des critères qui nous échappent tant le niveau intellectuel de ces personnages nous semble faible. A tel point d’ailleurs, que c’est ce niveau qui, à nos yeux, justifie que nos hommes politiques sont des suiveurs, incapables qu’ils sont de réfléchir par eux-mêmes et d’avoir des idées originales et que, pour faire écho au titre qui est une référence à une publicité faite par Serges Gainsbourg à une époque, « ils n’en ont pas » !
Au final, on a ce que l’on mérite : le déclin, la balkanisation et l’émigration des meilleurs…
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