BCE, quelle politique monétaire ?
Dévaluation compétitive, faiblesse de l'inflation, déflation, pacte budgétaire, marché des obligations, taux d'intérêt, risque de récession, défaut dans l'Union.
Une statistique économique de l'office fédéral des statistiques Destatis du 20 février a mal auguré de l'avenir de la zone euro.
Cette statistique (baisse de 0,2 % des salaires bruts réels en 2013 en Allemagne) a illustré les écarts de compétivité dans la zone euro.
La dévaluation compétitive réduit les salaires, la consommation et l'investissement.
La stratégie économique de l'Allemagne privilégie l'entreprise, les lois Hartz du 23 décembre 2002 sous le gouvernement de Gerhard Schröder avaient renforcé la compétivité en flexibilisant le marché du travail.
Réduction salariale et Baisse des prélèvements avaient réduit le coût du travail et amélioré la compétivité des entreprises industrielles.
En 2011, l'augmentation salariale était de 1,5% avec une croissance de 3% :
http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/02/21/le-recul-des-salaires-allemands-relance-la-question-sur-la-deflation_4370997_3234.html
En 2012, augmentation salariale de 0,6% et croissance de 0,9% :
http://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/documents/prev/prev0413/fp8.pdf
Même si la France aidée par le CICE (crédit d'impôt compétitivité emploi) a fait mieux que l'Allemagne en 2013, la baisse du coût du travail s'est poursuivie en Allemagne en 2013 :
http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20140220trib000816381/cette-statistique-allemande-si-inquietante-pour-la-zone-euro.html
La compétivité interne joue à plein dans la zone euro.
Quand la compétivité interne se généralise dans la zone euro, le gain en parts de marché s'amenuise :
http://www.xerficanal.com/emission/Olivier-Passet_Competitivite-tant-d-efforts-pour-rien_1442.html?IdTis=XTC-FZ0L-FBCXYH-DD-HTGK-DRTT&utm_source=Newsletter&utm_medium=email&utm_term=http___www.xerficanal.com_emission_Olivier-Passet_Competitivite-tant-d-efforts-pour-rien_1442.html&utm_campaign=14+03+28+BO+37&utm_content=5018716_1_7348
Un taux d'inflation inférieur à 1% suscite l'inquiétude des acteurs économiques et du FMI.
Le risque de change EURUSD renforce les pressions déflationnistes.
Un recul de la consommation des ménages fragiliserait la croissance avec des consommateurs attentistes face à la baisse des prix.
D'après un sondage Bloomberg, les investisseurs étrangers anticiperaient une déflation dans l'union pour 74% d'entre eux.
L'Espagne a réduit les charges salariales pour augmenter sa compétivité dans la zone euro et son attractivité auprès d'investisseurs étrangers à la zone :
http://www.lacrisedesannees2010.com/article-la-devaluation-interne-espagnole-122772716.html
La balance courante espagnole est repassée en excédent fin 2013 à 7,1 milliards d'Euros à comparer avec un déficit de 11,5 milliards en 2012.
La réduction des charges salariales a réduit le coût des salaires, les exportations se sont diversifiées, la récession a provoqué une baisse des importations.
Un chômage élevé allié à un recul du pouvoir d'achat ne favorise pas la consommation.
Le recul salarial renforce les pressions déflationnistes.
Le Pacte budgétaire interdit pour sa part toute hausse sensible des investissements publics.
Olli Rehn (commissaire européen aux affaires économiques et monétaires) avait été poussé à réagir après un excédent commercial de l'Allemagne supérieur à 7% du PIB pour 2012 et 2013.
Une correction est possible au moyen d'une hausse salariale, Michael Roth (secrétaire d'état allemand aux Affaires européenne s) a admis un avantage compétitif "déloyal" de l'Allemagne :
http://www.rtl.fr/actualites/info/international/article/l-allemagne-reconnait-que-ses-bas-salaires-et-ses-emplois-precaires-sont-un-avantage-deloyal-7769884302
La réduction du déficit budgétaire s'accompagne d'une politique d'austérité qui accentue les écarts de revenus en réduisant les services publics des administrations.
La politique d'austérité réduit la croissance avec moins de rentrées fiscales et de nouvelles restrictions qui renforcent les difficultés de réduction du déficit.
La politique budgétaire restrictive peut l'emporter sur l'effort budgétaire, l'austérité accompagne la récession.
L’austérité maniaco-dépressive, parlons-en ! - Christophe Blot, Jérôme Creel, Xavier Timbeau, économistes de l’OFCE - Paris :
http://www.ofce.sciences-po.fr/blog/lausterite-maniaco-depressive/
Une nouvelle stratégie monétaire renforcerait la monnaie unique dans les dix-huit pays de l'Union européenne.
Alors que le PIB grec s'est réduit de 25% en 5 ans, des Euro-bonds renforceraient la mutualisation de la dette des pays de la zone euro.
Le déficit budgétaire conduit à une hausse des taux d’intérêt souverains.
Les épargnants craignent le défaut de paiement, le doute s'insinue sur la capacité de remboursement de la dette souveraine, la crédibilité de l'état est engagée.
Notre gouvernement à la recherche d'une dynamique de reprise économique pour développer l'emploi avait entrepris de négocier le rythme de baisse du déficit
A la rentrée 2012, la BCE avait lancé son programme "OMT" d'achat d'obligations souveraines.
Le programme OMT (Outright monetary transactions) avait crédibilisé la BCE en tant que Banque Centrale.
L'achat d'obligations est conditionné au respect des règles du Mécanisme européen de stabilité.
Les deux critères les plus souvent utilisés pour mesurer le risque de défaut sont le ratio d'endettement d'une part et le Déficit public d'autre part.
Maastricht a redéfini la Dette publique comme l'addition des dettes des Régimes sociaux, de l'état, des collectivités territoriales.
La Dette publique (engagements financiers de l'état) est le résultat du Ratio Dette publique (stock de dettes) / PIB (Flux de revenus), elle dépend des taux d'intérêt rapportés au taux de croissance de la production.
Le PIB est l'indicateur de la production annuelle de richesses dans le Ratio d'endettement.
Déficits annuels des comptes sociaux et du budget public alimentent le stock de la Dette publique.
Le niveau de déficit dépend de l'encours de la Dette, du taux nominal apparent de la Dette ((Intérêts versés/Dette totale), des dépenses publiques (sans la charge de la Dette), des recettes fiscales
Avec un taux de croissance nominale de l’économie supérieur au taux d’intérêt sur la dette publique, il y a réduction du Ratio sans nécessité d'une balance budgétaire positive.
La Dette est en augmentation si le taux de croissance nominal du PIB est inférieur au taux d'emprunt.
Les charges d'intérêt puis le niveau du Déficit augmentent, ce qui augmente mécaniquement la charge de la Dette.
Une balance budgétaire hors intérêts de la Dette (balance primaire ou solde des recettes et dépenses publiques) positive vient réduire le Ratio d'endettement.
Le Ratio de la Dette publique croît si le cumul Déficit primaire et intérêts versés augmente plus vite que le PIB.
Le Déficit primaire correspond au solde négatif budgétaire de l'administration publique hors charges d'intérêts sur la Dette et hors Revenus financiers.
Une persistance de Déficits publics soulève une interrogation sur la soutenabilité de la Dette publique.
Dans l'Union Européenne, la volonté affichée de réduction des dépenses réduit la croissance, ce qui a pour conséquence un ratio d'endettement en augmentation.
EUROPA - COMMUNIQUES DE PRESSE - Prévisions d'hiver 2014 : la reprise gagne du terrain -Commission Européenne
http://europa.eu/rapid/press-release_IP-14-188_fr.htm
La variation de la Dette publique détermine la crédibilité budgétaire des états.
La perte de confiance est d'autant plus malaisée à maîtriser que le risque souverain est difficile à appréhender
Historiquement, la plupart des états ont fait défaut au moins une fois dans leur histoire :
Jacques Attali “ Tous ruinés dans dix ans ? ” | Fayard, publié dans Essais.
Les "dettes insoutenables" seraient des "dettes perpétuelles".
CRÉDIBILISER DE NOUVEAU LE RISQUE SOUVERAIN - Jean-Louis Terrier :
https://www.ffsa.fr/webffsa/risques.nsf/b724c3eb326a8defc12572290050915b/f06aafb4c528b502c125799000405bd0/$FILE/Risques_88_0017.htm
La volonté de garder le contrôle du taux d'endettement rapporté au delta entre le taux d'intérêt et le taux de croissance doit avoir pour conséquence un plafond d'endettement raisonnable.
C'est la raison d'être du Pacte de stabilité dans la zone euro avec une Dette publique limitée à 60% et un Déficit public limité à 3% du PIB.
Les prévisions de la Commission européenne tablent sur un PIB en hausse de 1,6%, des déficits publics en réduction, cependant que la dette publique ressort à 96% dans la zone euro et proche de 90% dans l'UE.
Sept pays de la zone euro dépasseront les 100% de dette publique cette année – LA TRIBUNE :
http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20140506trib000828599/sept-pays-de-la-zone-euro-depasseront-les-100-de-dette-publique-cette-annee.html
La pression exercée en faveur du désendettement qui se traduit par une politique d'austérité affecte la croissance avec un risque de contraction de l'économie et du PIB et une augmentation du ratio d'endettement.
José Manuel Barroso avait admis que “la politique d'austérité a atteint ses limites en Europe”
José Manuel Barroso reconnaît que “la politique d’austérité a atteint ses limites en Europe” - | euronews, monde
http://fr.euronews.com/2013/04/23/web-jose-manuel-barroso-limites-austerite-europe/
La BCE, aidée par la faible remontée de l'inflation à 0,7%, a choisi le statut quo en avril.
Loin de la cible de 2% suivie par la BCE, le taux d'inflation sous 1% est dans "la zone de danger" de la BCE.
Dans les pays du Sud de l'Europe une amélioration de leurs notes souveraines favoriserait une amélioration de la notation des entreprises
L'effet de baisses de taux risque d'être limité.
Peter Praet (membre du directoire de la BCE) avait vu dans la baisse de l'Euro et des taux des emprunts les indicateurs d'investisseurs dans l'attente d'une "combinaison de mesures" de la Banque Centrale. ( Interview au quotidien " Die Zeit " ).
Jens Weidmann pour sa part a souligné l'absence de certitude.
Jens Weidmann, Président de la Bundesbank, au Süddeutsche Zeitung :
Weidmann-Pas encore sûr que la BCE agisse en juin – presse via InvestirFr
http://bourse.lesechos.fr/forex/infos-et-analyses/weidmann-pas-encore-sur-que-la-bce-agisse-en-juin-presse-974271.php
Les décisions de la BCE en juin :
- Baisse du principal Taux directeur de 0,25% à 0,15%.
- Baisse du Taux de rémunération des dépôts au jour le jour à -0,10%, les banques paieront la BCE pour leurs liquidités.
- Arrêt de la stérilisation de titres destiné au SMP (Programme pour le marché de titres) : Rachat par la BCE sur le marché obligataire secondaire d'obligations souveraines des pays de la Zone Euro.
- Rachat d'ABS (Asset Backed Securities) par la BCE, soutien des banques pour purger leurs bilans des créances douteuses.
- 2 LTRO prévus en septembre, en décembre, soit un refinancement à Long Terme des banques européennes jusqu'en septembre 2018.
. Ces LTRO (400 Mds EUR) ou T-LTRO (Targeted Long Term Refinancing Operation) conditionnés " pour soutenir les prêts à l'économie réelle" a affirmé Mario Draghi.
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