Bourses : Une décennie dévastatrice
La rentabilité nette et totale sur investissement en bourse de New York, mais également sur la grande majorité des bourses Européennes, est négative entre 1998 et aujourd’hui ! De fait, ce placement serait même perdant en cas de réinvestissement de tous les dividendes touchés depuis 1998, la période 1998-2008 étant la pire décennie depuis le début du XX ème siècle, à l’exception de la décennie 1964-1974...
Depuis leur niveau le plus élevé atteint en 2’000 avant l’implosion de la bulle des valeurs technologiques, les marchés actions n’ont fait en réalité que se déprécier, la période 2003-2007 n’ayant été qu’un intermède illusoire où les bénéfices des sociétés étaient artificiellement gonflés par l’argent facile et à bas prix ! Effectivement, les profits de ces entreprises étaient nettement distancés par l’appréciation de leurs actions et, de fait, le prix de ces mêmes actions ramené au profit respectif de ces entreprises n’a fait que chuter ces dix dernières années.
L’investissement en actions reste pourtant la voie royale autorisant investisseurs et spéculateurs à participer et à orienter l’essor des entreprises constituant les fondements de nos économies. Mais pourquoi les marchés boursiers ont-ils été le placement le moins performant ces dix dernières années et ce parmi tout le spectre des investissements ? De prime abord, il est incontestable que le produit généré par un placement est surtout fonction de son point d’entrée, les malheureux acquéreurs de biens immobiliers en 2006-2007 en Grande Bretagne ou aux Etats-Unis étant là pour en témoigner. Ce principe incontournable a pourtant été graduellement ignoré depuis dix ans par des investisseurs qui se sont - et de manière complètement irrationnelle - bousculés comme des moutons de Panurge pour placer leurs deniers sur des entreprises et sur des biens immobiliers à la qualité souvent douteuse.
Cette "exubérance irrationnelle ", pour reprendre la très célèbre expression d’Alan Greenspan ayant tout d’abord été le fait d’investisseurs - ayant perdu toute notion du risque - qui se sont lourdement endettés pour devenir actionnaires, convaincus d’une croissance qui se poursuivrait éternellement. A leur décharge, ces investisseurs ont été induit en erreur - en tout cas confortés - par une inflation devenue quasiment inexistante après le choc inflationniste des années 70 et par une volatilité des marchés maîtrisée durant les années 80 et 90. C’est ainsi que les acteurs clés de la tendance haussière des marchés boursiers ont été les fonds de pension du monde entier, y plaçant l’épargne des futurs retraités, tenant à leurs clients un discours rassurant selon lequel la diversification boursière ne pouvait que "lisser" les résultats...
Ces investisseurs ayant perdu tout bon sens et qui se retrouvent à présent avec des titres et autres placements ayant parfois perdu 70, 80 ou 90% de leur valeur achetaient l’action d’une société en 2’000 pour un prix équivalent à en moyenne 30 fois son profit annuel. En comparaison, une action se paie aujourd’hui à approximativement 8 fois son profit annuel...
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