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Accueil du site > Actualités > Economie > Comment relancer l’économie des pays du Maghreb et de Egypte (...)

Comment relancer l’économie des pays du Maghreb et de Egypte ?

Quelques semaines après les révolutions populaires qui ont changé le visage de la Tunisie et de l’Egypte, et alors que la situation est toujours chaotique en Libye, se pose déjà la question du soutien financier à ces nouvelles économies.

En début de semaine, le site Touteleurope.eu révélait que le Parlement européen envisageait sérieusement la question d’une Banque européenne pour la Méditerranée, filiale de la Banque européenne d’investissement (BEI). Lors d’une session plénière dédiée à la BEI, les eurodéputés se sont prononcés pour un soutien financier à ces pays en voie de démocratisation, via l’utilisation accrue de prêts. La première décision du Parlement Européen a été d’approuver l’octroi d’une enveloppe additionnelle d'1 milliard d’euros.

A noter que l’information a peu circulé et c’est plutôt curieux… J’ai identifié deux blogs qui en faisaient mention : La Trappe à Phynance, un blog un poil absurde dédié à l’actualité économique et Patrick Le Berrigaud, qui se définit comme « consultant Europe Union pour la Méditerranée » (un concept en soi…).

Loin des combats préélectoraux, Vincent Peillon, rapporteur en commission des Affaires étrangères sur ce dossier et responsable du suivi de l’Union pour la Méditerranée, estime ce « premier pas encourageant ». Il en appelle au financement de « projets aux effets visibles et rapides sur les conditions de vie des populations ; dans cette optique, le soutien au micro-crédit doit être un axe d’action privilégié ».

Le fait que Peillon ait insisté sur la microfinance, ne me semble pas anodin. En effet, les économies occidentales n’ont peut-être plus les moyens de financer à coup de millions, pardon de millards, la reconstruction des jeunes démocraties. Ce sont des solutions à moindre coût pour les deux parties et elles sont surtout très valorisantes : l’organisme financier – sans gros risque à termes – travaille son image responsable. Le contractant du microcrédit est responsabilisé et n’est pas tributaire d’un Etat qui risque de se servir au passage !

Ensuite, il me semble que la microfinance et la micro-assurance soient dans la tendance dans ces régions du monde, après l’Inde et l’Afrique noire. Le Daily Star, relayé par le blog spécialisé Les infos de la microfinance, rapporte que l’assureur islamique Tokio Marine Middle East, une filiale du japonais Tokio Marine Holdings, pense développer en Egypte une offre de micro-assurance du type « takaful ». Le takaful, système d’assurance basé sur les mou’amalat islamiques (transactions bancaires), respecte les normes et règles de la loi islamique. Le terme provient du mot arabe Kafala, qui signifie "se garantir l’un l’autre" ou "garantie conjointe". Bref, il s’agit d’une assurance coopérative, ou une mutuelle assurance si vous préférez.

 

Voilà. Je ne souhaite pas livrer une analyse exhaustive de la situation, mais lancer quelques pistes de réflexions, qui j’imagine, stimuleront les lecteurs d’Agoravox.


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14 réactions à cet article    


  • Floréal 3 mars 2011 09:42

    Ce que je trouve sidérant c’est le mutisme des autres pays arabes de la région. Notamment des pays pétroliers comme l’Arabie Saoudite, le voisin d’en face en quelque sorte. Quand est ce que la solidarité va jouer entre ces peuples ? Pourquoi ne se financent-ils pas entre eux ? Pourquoi devrions nous, encore une fois, leur prêter de l’argent sans garantie d’être remboursés alors que nous subissons, nous aussi, la crise financière ?


    • Hadj Ahmed 3 mars 2011 12:40

      Un condensé,

      Pour commencer il, n’y a pas de « eux » qui tienne sauf à ce que vous daigniez expliquer quels seraient selon vous ces fameux liens qui subsisteraient et qui feraient justement qu’il y ait un « eux ».

      Ensuite, à ma connaissance personne dans ces « pays là » ne vous a demandé la charité ou quoi que ce soit d’autre pour que vous la jouiez « de l’air manants voyez ça avec vos riches à vous ».

      Ensuite, le jour où vous paierez vos dettes publiques pharaoniques, il vous siéra de vous inquiéter pour la solvabilité des autres.

      Enfin, prêt sans garantie d’être remboursés dites-vous ? Pauvres choux de prêteurs usuriers en situation de fragilité et de risque... Reprenez-moi si je me trompe mais l’Algérie a payé plusieurs fois sa dette colossale, ça devrait compenser le cas des insolvables non ?

      Hein ? Pas du tout dites-vous, pas pareil ? Ben tant pis hein, on ne pas gagner AUTANT à tous les coups.

      PS : pffffffffft
       


    • Jean-Pierre CANOT 3 mars 2011 12:05

      Finirons-nous par nous apercevoir un jour que la microfinance n’apporte rien et ne peut rien apporter dans l’aide au développement tant que nous nous acharnons à n’en rester qu’à la toute première étape du modèle coopératif qui seul peut apporter la solution ?

       

      LES LIMITES DE LA MICROFINANCE, L’EXEMPLE DE L’AGRICULTURE

       

      La microfinance tend à devenir la panacée à l’ensemble des problèmes de développement, notamment agricole, au point que tous les projets se rapportant à ce dernier ne s’articulent qu’autour du pivot central « crédit » à condition que celui–ci corresponde aux principes de la microfinance.

      Dans le début des années 70, Muhammad Yunus développait au Bengladesh le concept de la Grameen[1] Bank. Il partait du principe qu’une somme minime est souvent suffisante pour permettre le démarrage d’une activité, particulièrement dans les campagnes.

      Le concept reposait sur les principes ancestraux du mutualisme, les mêmes repris chez nous avec le succès que l’on sait à la fin du 19ème siècle. Ces principes s’appliquaient au Bengladesh à une population homogène dans sa pauvreté absolue.

      Grandes furent les difficultés de Muhammad Yunus pour obtenir un appui des bailleurs de fonds internationaux, Banque Mondiale et Fonds Monétaire International considérant que cette initiative au ras des pâquerettes ne pouvait s’inscrire dans le contexte de la mondialisation ou du développement dit durable.

      Longtemps décrié et combattu, le système devait il y a peu, non seulement être remis à l’honneur, mais devenir la véritable tarte à la crème de la Banque Mondiale qui n’avait pas manqué au passage de le dénaturer. On ne parle plus désormais en matière de développement agricole dans les pays émergents que de microprojets financés par la microfinance dérivée directement de l’initiative de Muhammad Yunus.

      La crise actuelle, où le système bancaire tend à limiter les crédits, est l’occasion pour certains de considérer que le microcrédit est une des solutions, sinon la solution, à cette crise.

      Dans la recherche de solutions de financement pour les plus démunis que le système bancaire traditionnel maintient à l’écart de ses interventions, on oublie systématiquement le modèle coopératif qui il y a plus de cent ans apportait la réponse à l’agriculture française notamment.

      Muhammad YUNUS et la Grameen Bank du Bengladesh n’ont pourtant quoi qu’on en dise rien inventé du tout, ce qui n’enlève d’ailleurs rien à leur mérite.

      La Grammeen Bank, et tous les modèles de microfinance qui en découlent, ne sont que la première étape du modèle coopératif inventé par les Babyloniens. Après l’expérience des pionniers de Rochdale ou des producteurs de micocoulier dans le Gard en France, le système a été il y a cent ans à la base des modèles européens de la coopération agricole, notamment le Crédit Agricole français, que l’on oublie systématiquement dans les programmes de développement au profit du seul modèle de Muhammad YUNUS, prix Nobel de la Paix, porté désormais aux nues.

      Le problème est que malgré tous ses mérites, le modèle mis en œuvre dans cette seule première étape, ne marche pas – à l’échelle de l’économie globale – et ne marchera jamais, pas plus d’ailleurs que les modèles coopératifs européens pris dans leur forme actuelle et que nous nous acharnons à développer en vain depuis les indépendances.

      Il faut pour mobiliser le maximum de ressource bancaire vers le secteur agricole sous forme de prêts, bancariser les populations rurales de façon à ce que tous les flux financiers résultant de leur activité – essentielle dans les pays en développement, il s’agit du secteur primaire – restent dans ce secteur et ne s’évadent pas vers la banque commerciale. Celle–ci dans la meilleure des hypothèses fera semblant d’aider l’agriculture en avançant des fonds aux organismes de microfinance qu’elle crée la plupart du temps sous forme de filiales.

      Ceci est vrai aussi pour les autres secteurs et pour nos pays en ce qui concerne les laissés pour compte du système bancaire traditionnel.

      On ne saurait trop insister sur cette nécessité de bancarisation déjà citée des populations les plus pauvres

      – C’est une véritable alphabétisation, économique bancaire et comptable qui leur permet d’appréhender des notions simples, ce que ne permet pas la manipulation de la seule monnaie fiduciaire.

       

      – C’est une garantie supplémentaire pour le prêteur que l’emprunteur dispose sur un compte qui enregistre tous ses mouvements financiers, de la ressource nécessaire, résultant de l’activité financée, pour rembourser le crédit.

       

      Ceci implique bien entendu, et ce n’est possible que dans le cadre coopératif, que le principe essentiel d’exclusivisme soit bien respecté, c’est–à–dire que le sociétaire ne puisse pas, au risque d’exclusion du système, ouvrir des comptes et contracter des emprunts dans plusieurs établissements.

      Il faut rappeler encore une fois que la dégradation de tous les modèles coopératifs a pour origine principale le non respect de ce principe d’exclusivisme, qui a d’ailleurs été supprimé ou n’a pas été repris dans toutes les lois coopératives mises en place dans les pays en développement, ce qui conduit irrémédiablement à l’échec du système.

      – C’est une garantie de création monétaire réelle. Le crédit anticipe en effet la création monétaire par production de biens ou de services.

       

      Celui qui distribue le crédit doit donc s’assurer que le prêt est bien utilisé pour l’objet financé et que son montant ne dépasse pas ( il doit même rester inférieur) la valeur estimée du produit de l’activité financée.

      Il est évident que la simple surveillance des mouvements du compte, à condition là aussi que le principe d’exclusivisme soit appliqué et respecté, permet de vérifier que l’anticipation de création monétaire est parfaitement justifiée.

      Ce point est d’une cuisante actualité dans la crise économique que nous vivons et qui résulte de dérives bancaires où, dans le cadre d’une économie virtuelle généralisée et mondialisée, les crédits consentis pour des spéculations de tous ordres ont conduit à la création de fausse monnaie avec les conséquences dramatiques que nous n’avons pas fini de vivre.

       

      Cette mobilisation indispensable de la ressource de base qui devra d’ailleurs être complétée notamment pour les investissements longs ne peut se faire qu’au travers du modèle coopératif qui a fait ses preuves depuis des siècles.

      Encore faudrait il que ce modèle fut et restât l’authentique, et ne soit pas remplacé par les ersatz infâmes que l’on a vu se développer tant en Afrique que dans les pays communistes et qui ont conduit à la ruine et à l’abandon de ce modèle coopératif .

      Ceci ne pourra se faire que par la mise en place de lois et règlements propres à la Coopération, agricole notamment, et qui en retiennent impérativement les authentiques principes de base.

      La bancarisation des plus pauvres est de surcroît une des conditions essentielles pour que le système s’il est vraiment d’inspiration coopérative soit construit et fonctionne à partir de la base : les sociétaires ; et il y a bien là une des faiblesses de la microfinance telle qu’elle est conçue jusqu’à présent comme un système construit « d’en bas » et géré « d’en haut ».

       

      Un problème supplémentaire est que l’on entend appliquer les principes de la microfinance d’un intérêt indiscutable par ailleurs à des populations hétérogènes dans leur pauvreté relative.

      On se retrouve donc en fait dans une agriculture à deux vitesses : l’une de type industriel, comme chez nous, qui doit se soumettre aux règles de l’Organisation Mondiale du Commerce, l’autre de type social qui concerne la très grande majorité des populations rurales.

      On notera au passage que dans le second cas les résultats des actions menées pour atteindre des objectifs sociaux sont mesurés selon des critères uniquement économiques.

      Le financement est réalisé pour le premier type, la minorité, par les banques commerciales traditionnelles, pour le second par des systèmes complexes, notamment mutuelles d’épargne et de crédit qui fleurissent à qui mieux mieux sur le plan local, sans aucune coordination nationale, et qui finalement n’arrivent à concerner qu’une « minorité de la majorité » : les plus pauvres parmi les pauvres, les autres devant se débrouiller comme ils peuvent en recourant notamment au crédit informel.

      Le résultat désastreux est double :

      La ressource d’épargne et de dépôts – qui est une ressource bon marché – en excédent localement ne peut être transférée directement et à prix coûtant chez ceux où elle manque et transite par le système bancaire où elle est, soit utilisée au prix fort au financement des autres secteurs de l’économie, soit réacheminée toujours au prix fort vers les structures de microfinance momentanément déficitaires en ressource.

      Ce système encore une fois à deux vitesses, au delà du fait qu’il accroît les déséquilibres liés à deux types de systèmes d’exploitation extrêmes : agriculture de subsistance et agriculture industrielle, a l’inconvénient d’isoler les plus pauvres, les empêchant comme on vient de le voir de profiter de la solidarité au sein de leur groupe même en ce qui concerne la ressource bancaire.

       

      C’est bien au niveau de cette notion de solidarité que se trouve la solution au problème du financement du secteur primaire.

      Autant il serait vain en effet de vouloir faire jouer la solidarité du monde agricole en faveur des plus déshérités en isolant ces derniers dans des ghettos, autant il est possible de la mettre en œuvre efficacement dans des systèmes qui intègrent tous les acteurs de ce secteur, ceux momentanément déshérités bénéficiant de l’assistance du groupe.

      Bergerac le 3 septembre 2010

      Jean-Pierre CANOT

      Auteur de « Apprends-nous plutôt à pêcher ! »

       

      http://ehlafrancetoutfoutlecamp.blogs.nouvelobs.com/

      http://reviensilssontdevenusfous.blogs.sudouest.com

       

       


      [1] Grameen signifie « village » c’est dire que le concept s’appuyait sur le principe de proximité !


      • 2102kcnarF 3 mars 2011 13:39

        Je propose de légaliser les drogues , et de faire de ces pays nos fournisseurs attitrés, à l’exclusion de tous les autres. Une forme de protectionnisme ciblé, intelligent, et qui m’éviterait de me cailler les meules à attendre mon dealer arabe dans cette ruelle venteuse et sombre en plein hiver.


        • iris 3 mars 2011 14:39

          faites vous plutot désintoxiquer


        • 2102kcnarF 3 mars 2011 15:34

          je plusse ...

          ....car la légalisation entrainera forcément un suivi médical.... on se croisera donc !


        • plancherDesVaches 3 mars 2011 14:46

          Le micro-crédit est un gros piège à cons. Déjà d’ailleurs récupéré par les plus grosses banques.

          Pour ce qui est de vouloir « sauver » « économiquement » un pays, je vous conseille de suivre ce qui se passe comme prise en otage en Islande.
          Ce n’est pas triste.


          • 2102kcnarF 3 mars 2011 16:55

            j’ai personnellement contracté un micro-crédit pour l’achat d’une bétonnière pour ensevelir ma femme dans le puit du jardin, et bien 3 ans plus tard je paye encore les intérêts et elle est toujours vivante ! On peut parler d’arnaque à ce niveau !!

            ................................. smiley


          • manusan 3 mars 2011 15:07

            Très simple : Il faut une immigration massive de gens culturellement proche formés en occident.


            • 2102kcnarF 3 mars 2011 15:35

              le héros de Hugo Pratt ressemble de plus en plus à John Galliano...vous trouvez pas ?


            • L'enfoiré L’enfoiré 3 mars 2011 16:43

              Il faudrait surtout faire repartir le tourisme.
              http://fr.cntv.cn/program/journal/20110221/102309.shtml


              • 2102kcnarF 3 mars 2011 16:51

                ...prendre exemple sur le tourisme thaillandais par exemple !

                http://www.licencephoto.com/mini_photos/FUFJlU3XZC/Buste-Chest-25574.jpg

                Frédéric mitterand me semble tout à fait capable de relancer le projet de l’Union pour la Mediterranée .... en plus c’est prestigieux un ministre de la culture


              • clostra 3 mars 2011 20:03

                "Si le pétrole était géré pour le bien commun des pays arabes et non pour l’intérêt des seuls gouvernements de l’Opep, il pourrait représenter un facteur utile d’enrichissement global - encore que son pouvoir corrupteur risquerait de s’étendre à tous les pays, comme le montre l’exemple de l’Algérie actuelle dont seule une oligarchie profite des revenus pétroliers. Mais pour que cette mutualisation se réalise, il faudrait que se mettre en place uns véritable fédération des Etats arabes. La perspective parait lointaine, mais on peut la croire inévitable, sous la pression des Etats pauvres qui refuseront de voir une infime minorité de riches bénéficier seuls des ressources pétrolières.« lien AV du 26 février

                Il y aurait donc des gisements de richesse dans ces pays dont la Libye dont le »conducator« , le »duce« , le »génie des bacs à pétrole", le guide, pour faire simple, à trouver plus simple de faire caisse commune entre ses comptes familiaux et les comptes de l’état (c’est à cause du coût des opérations bancaires) : on dirait bien que c’est pour ça que les libyens font la révolution...

                Les micro crédits ...pour que la France fasse l’alliance car des trous elle en a..Même que l’Allemagne l’a vu venir avec ses gros sabots dondaine !


                • Ferdinand_Pecora 4 mars 2011 22:29

                  Obama part, permettant aux Etats-Unis de 1) réinstaurer la séparation entre banques de crédit/dépôt et banques d’affaires avec le Glass-Steagall, 2) d’émettre du crédit productif pour 3) lancer le NAWAPA.

                  Cette conjonction d’événements permet la possibilité d’un Glass-Steagall Global.

                  Ainsi, le NAWAPA lance le Transaqua (Afrique), le Pont terrestre eurasiatique et bien d’autres proejts dans les cartons pour reconstruire l’économie physique mondiale.

                  Premier pas : virer le pion de Wall Street de la Maison-Brune. Pardon, Blanche.

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