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Accueil du site > Actualités > Economie > Comparaison France-Allemagne : quel modèle privilégier ?

Comparaison France-Allemagne : quel modèle privilégier ?

L'Allemagne est souvent citée en exemple, voire comme modèle à suivre.

Je vous propose une synthèse des caractéristiques du modèle allemand, quelques arguments sur le niveau du coût du travail, de la productivité et la fiscalité allemande, ainsi qu'un tableau de synthèse comparatif ci-joint, afin de vous forger vous-même une opinion.

Comp France-Allemagne 2009-2010.xls

L’Allemagne est souvent citée en exemple, notamment par François Bayrou pour la force de son industrie, de ses exportations, de sa compétitivité, ainsi que par Nicolas Sarkozy maintenant pour sa rigueur budgétaire et la rigueur salariale qu’elle a su imposer pendant dix ans pour absorber le coût de la réunification et s’imposer plus compétitive, renouant avec les excédents de balance commerciale et abaissant son taux de chômage à un niveau en dessous de 7% pendant que la France atteint presque 10%.

Nous trouvons aussi des détracteurs, dénonçant la hausse de la pauvreté et des inégalités en Allemagne, l’absence de salaire minimum, l’augmentation de la précarité, des contrats à temps partiel et à durée déterminée, la stagnation des salaires, préférant citer en exemple les pays nordiques, qui ont su allier croissance économique et protection sociale, certes au prix d’un taux très élevé de prélèvements obligatoires (50%, le plus élevé d’Europe).

Qu’est ce qui caractérise le modèle Allemand ?

On parle souvent de « capitalisme rhénan » ainsi décrit (cf. Wikipedia) :

  • un rôle important des grandes banques et une relativisation du rôle de la bourse dans le financement des entreprises,
  • une vision à long terme appuyée sur ce mode de financement et sur un système de partenariat avec les clients, fournisseurs et employés,
  • un partenariat entre de puissants syndicats patronaux et salariaux qui limite aussi bien les conflits du travail que les interventions directes de l'État dans la vie des entreprises,
  • un système de protection sociale très développé,
  • une politique de stabilité monétaire gérée indépendamment des gouvernements.

Citons aussi le dynamisme des entreprises allemandes, le tissus industriel de leurs nombreuses PME qui maillent le territoire, la décentralisation territoriale et l’équilibre des régions, la puissance des syndicats et de la négociation entre le patronat et les partenaires sociaux, l’importance des corps intermédiaires et enfin leur modèle politique bien plus démocratique qu’en France en termes de représentation des partis (50% de proportionnelle pour les élections des députés pour les partis ayant obtenus plus de 5% des voix).

Politique économique des dix dernières années
Depuis dix ans, l’Allemagne a pratiqué une politique de l’offre, favorisant les entreprises : flexibilité du travail, modération salariale, pas de salaire minimum, … Ce qui a induit au début pendant cinq ans une faible croissance puis un effet positif sur les cinq années suivantes : gain de parts de marché, amélioration de la rentabilité des entreprises, hausse des exportations et c’est maintenant qu’on améliore les salaires (+3% en 2011).
Selon une étude du DIW, le principal organisme de recherches économiques, le pouvoir d'achat réel des Allemands a baissé de 4,7% sur les dix dernières années.
En France en revanche, nous avons pratiqué pendant dix ans une politique de la demande, une hausse des salaires (sur cette période la part des salaires dans le PIB a augmenté), ce qui a induit une croissance supérieure à celle de l’Allemagne pendant cinq ans, mais la France a perdu 50% de ses parts de marché à l’exportation et 40% de ces emplois industriels.
Maintenant, il faudrait une politique de l’offre en France et une politique de la demande en Allemagne …Source : http://www.franceculture.fr/emission-l-economie-en-questions-deficits-publics-comparaison-france-allemagne-enquete-insee-effet-d

Coût du travail et productivité
Même après une politique de modération salariale pendant 10 ans, les salaires bruts et nets sont en moyenne toujours plus élevés en Allemagne qu'en France :
- le coût du travail est plus élevé en Allemagne, en brut (+34%) commet en net (+6%),
- pas de salaire minimum en Allemagne, si bien qu’on trouve des employés rémunérés 6 euros nets de l’heure (contre 9 en France pour le salaire minimum), l’Allemagne compte 6,5 millions de travailleurs pauvres touchant moins de 10 € brut de l’heure (soit environ 20% de la population active), mais Angela Merkel s’est récemment prononcée en faveur d’un SMIC par secteur d’activité,
- les charges sociales patronales sont plus élevées en France mais les charges sociales salariales sont plus élevées en Allemagne et donc au final les salaires allemands sont plus élevés en moyenne pour permettre aux salariés de payer leur couverture sociale, avec aussi plus de recours à des complémentaires privées santé et retraite,
- les prélèvements obligatoires sont plus élevés en France en % du PIB (43% comparé à 37% en Allemagne) mais la part des prélèvements sociaux et de l'impôt sur le revenu dans le coût du travail est supérieure en Allemagne (52% contre 49,3%),
- la productivité (PIB/heure travaillée) est en moyenne meilleure en France qu'en Allemagne,
- la durée effective hebdomadaire moyenne est presque équivalente (41,7h en Allemagne contre 41h en France),
- marge brute des entreprises non financières bien supérieure en Allemagne (42% contre 30% en France), permettant aux entreprises allemandes de s’autofinancer alors que les entreprises françaises empruntent aux banques ou aux marchés.
Sources :
http://www.securite-sociale.fr/comprendre/dossiers/comptes/2010/ccss201006_fic-07-1.pdf
http://bercy.blog.lemonde.fr/2011/02/23/salaires-cout-du-travail-les-differentiels-france-allemagne/
http://www.ifrap.org/Cout-du-travail-une-comparaison-France-Allemagne,11988.html)

Emploi 
Avant la crise, en 2007, le taux de chômage était équivalent en France et en Allemagne (8,4%). Fin 2011, il passe en dessous de 7% en Allemagne alors qu’il passe à presque 10% (9,7%). L’Allemagne a beaucoup utilisé le chômage partiel notamment pendant la crise, pour maintenir les emplois au prix d’une réduction salariale, ce qui a permis une reprise ensuite sans perte de compétences pour les entreprises.
Le taux d’emploi est de 67% en Allemagne contre 63% en France.
La population active représente 51% de la population en Allemagne contre 45% en France.

Innovation
Les dépenses en R&D sont supérieures en Allemagne (2,54% du PIB contre 2,09% en France) et la part des brevets déposés sur le total européen (en 2008) est de 18,2% pour l’Allemagne contre 6,2% pour la France.

Commerce extérieur
Le solde commercial extérieur est très excédentaire en Allemagne (154,3 milliards d’€ en 2010) alors qu’il est très déficitaire en France (-68 milliards en 2010 et il atteindra -75 milliards fin 2011), déficitaire face à tous les pays de la zone euro sauf la Grèce !
L’Allemagne demeure le premier client de la France et absorbe 16,25% des exportations françaises. La France est également le premier client de l’Allemagne, celle-ci y réalisant 10,1% de ses exportations.

Dépenses publiques

« D’après la Commission européenne, les dépenses publiques seront en 2011 de 45,3 % du PIB en Allemagne et de 55,8 % en France, soit une différence de 10,5 % du PIB. Si la France avait les mêmes dépenses publiques que l’Allemagne, elle en aurait 212 milliards d’euros de moins (10,5 % x 2017= 212), ce qui lui permettrait de baisser les impôts de 100 milliards d’euros avec un budget en équilibre. L’enjeu justifie une analyse sérieuse de la différence. » « Source avec détail des dépenses comparées par secteur : http://www.lecri.fr/2011/06/19/depenses-publiques-comparaison-france-allemagne/23916

Déficit public et dette publique

Le déficit public allemand (3,3% du PIB en 2010, 2,5% en 2011) est bien inférieur au déficit public français (7,7% en 2010, 7% en 2011) et il est lié uniquement au plan de relance de crise et à la charge d’intérêt de la dette importante, alors que pour la France la crise n’explique que un tiers du déficit.
La dette publique allemande est importante (73,4% du PIB en 2010 et 79% en 2011 comparé à 78,1% en 2010 et 91% en 2011 en France). L’importance de la dette allemande est expliquée par le coût de la réunification conduite depuis la chute du mur de Berlin.
Notons que l’Allemagne a inscrit une règle d’or dans sa constitution, interdisant les déficits publics de fonctionnement.

Démographie
C’est clairement le point fort de la France (plus de 2 enfants/femme contre 1,4 pour l’Allemagne et population moins âgée avec 16,7% de personnes de plus de 65 ans contre 20,2% pour l’Allemagne et avec 18,4% de moins de 15 ans contre 13,5% pour l’Allemagne.
L’Allemagne devra compenser ce déficit démographique, ce vieillissement de population qui pose un problème de financement des retraites, par une immigration. Elle est déjà en train de se produire : voir cet article sur le rebond de l’immigration en Allemagne sur 2011, essentiellement d’origine européenne, notamment de Grèce, d’Espagne, du Portugal et des pays de l’est qui en général parlent bien allemand, de jeunes bien formés en l’occurrence :

http://www.challenges.fr/monde/20111222.CHA8580/l-allemagne-attire-de-plus-en-plus-d-etrangers.html

Fiscalité
L’impôt sur les sociétés est équivalent (entre 30 et 30% en Allemagne, 33,3% en France mais avec des allègements (niches fiscales) qui profitent plus aux grandes entreprises qu’aux petites.
L’impôt sur le revenu est prélevé à la source. Voir explications : http://www.connexion-francaise.com/articles/les-impots-en-allemagne
La TVA est de 19% en Allemagne, comparé à 19,6% en France hors taux réduits.
L'Allemagne a dû financer la réunification, un chômage très important à l'Est et les Allemands ont consenti à cette solidarité. Les 3% de hausse de TVA ont servi en partie à cela : 2 points, alors que 1 point seulement au titre de TVA dite sociale, pour financer la santé en diminuant d'autant les cotisations assises sur le travail. On ne peut pas dire qu'ils ont en cela eu une attitude non coopérative à l'égard des autres pays européens. Ils partaient d'une TVA à 16% et donc sont arrivés à 19%, qui est le taux moyen de TVA dans l'UE.

Education
Le classement PISA 2009 montre que partout la France est rétrogradée alors que l’Allemagne progresse, passant devant la France. Comparé à 2003, la France est passée du 13e au 22e rang en mathématique et du 17e au 22e rang en lecture, alors que l’Allemagne est restée au 16e rang en mathématique et est passée du 21e au 20e rang en lecture.

Pauvreté et inégalités
Le taux de pauvreté et les inégalités sont plus fortes en Allemagne : le taux de pauvreté est de 7% contre 6% en France et le rapport inter quintile mesurant les inégalités de 5 en Allemagne contre 3,8 en France. De même le taux de chômage longue durée est aussi plus élevé en Allemagne (4,7% contre 3,3% en France).

Confiance de la population
Avant la crise, le taux de confiance était meilleur en France (54% contre 46%) et le taux d’épargne équivalent (15% contre presque 17% pour l’Allemagne mais il a grimpé à 17% en France ensuite).

Excel - 44 ko
Comparaison France-Allemagne 2009-2010

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25 réactions à cet article    


  • devphil30 devphil30 30 décembre 2011 09:11

    Merci pour cette comparaison très complete


    • arobase 30 décembre 2011 09:56

      il ne doit y avoir jamais aucun modèle à privilégier. les choses sont toujours très différentes, à commencer par les mentalités.


      j’ai cru que la femme de mon voisin était mieux que la mienne. j’ai vite déchanté. smiley
      pourtant elle était plus belle smiley

      • Yvance77 30 décembre 2011 10:09

        Salut,

        Ce post permet de remettre un poil les choses à leur place.

        Le plus important à mes yeux est que la France, par des choix politiques désastreux à vendu la croix pour l’ombre.

        Elle a cru qu’abandonner son secteur industriel au profit de celui dit « des services » allait la faire basculer dans la grande dimension. Erreur funeste.

        C’est vrai que c’était tentant ! Avec 100 francs, tu faisais de belles culbutes immédiates en boursicotant, les assurances volaient de records en records, avec un coup de fil tu allais te les faire en or... etc...

        On voit aujourd’hui ou conduisent les chimères. Ce que tu produis de tes mains, tu le vois, cela à une grandes valeur (si qualité), tu forges des esprits d’entreprise etc...

        Il y a un siècle on a pu en faire des choses en croyant en des gens dans des domaines aussi variés que : l’automobile, la médecine, la biologie, le train et j’en passe.

        On est pas plus cons que les autres, mais par contre, concernant nos dirigeants... je n’en suis pas certain


        • zelectron zelectron 30 décembre 2011 16:48

          « des choix politiques désastreux » effectivement et ça a commencé avec Giscard, puis Mitterrand, Chirac et le dernier en date* qui ont été successivement des fossoyeurs de notre industrie ! Aujourd’hui tous s’agitent comme des cabris en piaillant « réindustrialisons, réindustrialisons, réindustrialisons » comme l’incantation habituelle des sorciers africains comme si par miracle on pouvait du jour au lendemain susciter des manufactures y compris agro-alimentaires alors que tout le monde sait qu’il faut des décennies pour refaire démarrer la machine.
          *il aurait pu au moins s’inspirer des erreurs de ses prédécesseurs à ne pas commettre, ce qui montre son niveau de...
          J’observe cependant que l’initiative privée reste le moins mauvais moteur qui soit pour innover, inventer, avancer, prendre des risques et... réussir. Toute entreprise d’état génère des parasites tels qu’ils gangrènent tous ce qu’ils touchent. Toutes les inventions majeure l’on été par des individus visionnaires ou chanceux mais surtout animés d’une volonté de réussite qu’un fonctionnariat bêlant ne risque pas d’avoir.


        • Jason Jason 30 décembre 2011 12:00

          Votre analyse est excellente.

          J’aimerais avoir votre avis sur ce que j’ai déjà exprimé dans un autre billet :

          En matière d’échanges commerciaux, la France a passé des marchés de dupes avec les pays produisant à bas coûts en échange pour ces derniers d’importations de produits français de haute technologie. Le dégât social et économique résultant de cette démarche en France est considérable. Le résultat est là,devant vous : un effondrement général de l’industrie française.

           La manoeuvre a échoué qui devait contenir les pressions salariales en inondant le marché français de produits à bas coûts, synonymes de pouvoir d’achat. Car le bilan national est désastreux. Par ce mécanisme des importations sans discernement de secteur, sans demandes de contreparties comparables (et non seulement des bilans commerciaux), l’instabilité sociale règne chez nous et le chômage bat des records.


          • foufouille foufouille 30 décembre 2011 12:39

            "- pas de salaire minimum en Allemagne, si bien qu’on trouve des employés rémunérés 6 euros nets de l’heure (contre 9 en France pour le salaire minimum)"
            ca descend a 1€ pour les hartzis
            2.45 le chauffeur de bus
            3.5 pour ramasser des asperges
            et brut

            les hartzis doivent demenager en cas de logement trop grand
            liquider leur retraite privee, etc


            • francoyv francoyv 30 décembre 2011 13:47

              @foufouille
              qui sont ces hartzis ?
              seraient-ce ces travailleurs pauvres qui subissent les dispositions du plan Hartz IV établi par le ministère fédéral du travail au début des années 2000 par l’expert de Schröder venu de Volkswagen ?


            • foufouille foufouille 30 décembre 2011 18:17

              l’equivalent de notre RSA socle en pire


            • ARMINIUS ARMINIUS 30 décembre 2011 19:02

              Pour les cueillettes saisonnières(asperges,fraises etc...) ce sont les polonais, durs au labeur et qui acceptent de bas salaires...
              Merci à l’auteur pour cet article bien documenté, quant au choix ? il faudrait un peu plus d’Allemagne en France et de France en Allemagne, on devrait arriver ainsi à un bon équilibre.


            • Taverne Taverne 30 décembre 2011 12:42

              Non à la France germanoïde de Sarkozy !


              • jef88 jef88 30 décembre 2011 12:50

                On peut ajouter :
                - délais de payements : comptant en Allemagne, à perte de vue en France. Si tu n’est pas copain avec ton banquier ta boite ne tiend pas...
                - Structure des entreprises : beaucoup moins de paperasse en Allemagne


                • EST CE QUE LA SNCF ALLEMANDE MET AUSSI TOUS CES TRAINS RAPIDES EN JOURS DE POINTE ????

                  MET ELLE AUSSI 2 MOIS POUR REMBOURSER UN BILLET TGV... ?????
                  si non vive la concurrence car les tarifs tgv sont exhorbitants...on se fout du peuple avec les

                   smiles..EN PLUS CA NE MARCHE JAMAIS

                  ARNAQUEURS....ESCROCS DES TARIFS TGV DE 1 A X 5


                • bo bo 30 décembre 2011 13:19

                  Il manque une correction avec le coût de la vie.....et d’expliquer pourquoi les alsaciens traversent pour le travail et leurs courses......
                  Les chiffres cachent toujours les réalités....et permettent de défendre n’importe quelle position......


                  • lulupipistrelle 30 décembre 2011 16:09

                    Oui on fait a peu près dire n’importe quoi aux chiffres...

                    L’Allemagne ignore le chômage des jeunes ; tout y est moins cher : la bouffe, les fringues... les aparts sont deux fois plus grands...bref on peut vivre et faire des projets...et se payer des vacances au soleil ...

                    Mais le must : l’Allemagne et ses 82 millions d’habitants n’ont que 2 millions de fonctionnaires pour faire tourner le pays... la France et ses 63 millions d’habitants en ont 5 millions au moins...


                    • Veaulubiliator99 Veaulubiliator99 30 décembre 2011 16:45

                      MDR

                      Il faut préciser que les allemands prennent toujours et ont pris pendant longtemps le modèle Hollandais (pays bas, hein...)...

                      Donc autant faire comme eux et directement aller voir a la source...


                      • ddacoudre ddacoudre 30 décembre 2011 18:40

                        bonjour Mariane

                        ok c’est un indicateur de comparaison, la seule chose qui me chagrine c’est le recul dans l’enseignement.

                        ensuite c’est le schéma de la carotte regarder qui est devant, et les ânes se font la course sans jamais atteindre la carotte car ce n’est qu’un attracteur une locomotive dont l’intérêt est de ne jamais l’atteindre.
                        le discourt sur l’Europe ou tous les pays allaient être gagnant ne semble pas, faire tâche d’huile malgré l’échec cuisant que nous vivons.
                         mais les états comme les citoyens ont besoin de boucs émissaires alors la crise des supprimes fut la bien venu, c’est la faite à 2008.
                        a part ceci c’était très instructif.
                        ddacoudre.over-blog.com
                        cordialement et bonne année.


                        • kssard kssard 30 décembre 2011 19:25

                          Mes compliments pour cet article très instructif. 


                          La grosse erreur de la France a été dans les années 75 de croire que notre challenge pour les années à venir serait les services, l’informatique, la matière grise, les brevets, et que la France conserverait toujours son avance sur le reste monde. 

                          C’était le fameux Rapport NORA -MINC. Décidemment ce dernier qui est encore le conseiller de SARKOZY s’est toujours trompé. A l’époque vous ne pouviez pas faire un cursus en science eco sans avoir lu ce rapport (une vrai dictature).

                          On voit le résultat aujourd’hui, la France continue encore à se désindustrialiser et va droit dans le mur. A noter aussi le cas des entreprises du CAC 40 qui ne touchent plus terre (en clair, elles ne payent que 11% d’impôt sur les sociétés voir pas du tout cas de Total) alors que toutes les autres entreprises sont soumises à un impôt de 30 %. 

                          • Lisa SION 2 Lisa SION 2 30 décembre 2011 19:32

                            Bonjour,

                            sans la mondialisation et sa légalité soutenue par les politiques lobbyistes, je roulerais aujourd’hui en 2 CV aussi légère mais en châssis tubalu cinquante mètres renfermant des piles rechargées par le toit solaire et muée par des petits moteurs de vingt kilos dix chevaux dans chaque roue. Poids 500 kg et autonomie en ville : 50 au matin et 150 le soir de belle journée. D’où l’incompatibilité d’avec le gros trois ou quatre fois plus lourds et dix fois plus puissants sur les mêmes réseaux...

                            Comparons plutôt nos différences de goût et d’objectifs à atteindre. Notre modèle s’exporterait mieux en Afrique, et surement sans guerre ( là je ne parle pas au nom des collabos qui roulent déjà en berlin allemande ) Arrrch zöo...

                            Guten yarhen à tchuss.


                            • Richard Schneider Richard Schneider 30 décembre 2011 19:50

                              Article bien documenté.

                              Il aurait été intéressant de mettre en exergue les différences entre les Länder : la Bavière et le Bade-Wurtemberg riches et prospères, le Nordrhein-Westfalen et le Mecklembourg, la Saxe-Anhalt pauvres et au chômage élevé.
                              Peut-être manque-t-il une conclusion : l’avenir du « capitalisme rhénan » qui a fait la force de la RFA ? de l’Allemagne dans l’Euroland ?Les pbs. démographiques et l’immigration « très » choisie ? Le Drang nach Osten - l’arrivée du gaz russe par la Baltique (Schröder à la tête de Gazprom) ? La recherche perpétuelle de débouchés (exporter ou mourir) ?
                              La pertinence de la démonstration réside surtout dans le fossé qui se creuse entre l’Allemagne et la France sur le plan économique - mais aussi entre le Nord et le Sud de l’Europe.

                              • franck2012* 30 décembre 2011 22:18

                                L’Allemagne est aussi à la rue que les autre pays européens.
                                C’est depuis Schroeder que ce pays est devenu le modèle des droites européennes ( ... donc du PS )
                                Si l’Euro s’écroule ( ..... ce qu’il va faire avant la fin de l’année . ( 2012  smiley ) ... alors le système bancaire allemand est en faillite .


                                • Jean d'Hôtaux Jean d’Hôtaux 30 décembre 2011 22:33

                                  Merci à l’auteur pour son excellente synthèse de la situation !

                                  Réunifier l’Allemagne après la chute du mur en 1989, n’était de loin pas une mince affaire, aussi bien économique que sociale. A cet égard, je me souviens de très violentes critiques d’Allemands de l’Ouest à l’égard de cette décision prise par Helmut Kohl, un grand visionnaire. Cette réunification a engendré d’énormes chantiers de modernisation dans l’Est et à Berlin avec pour effet de plomber les finances allemandes.


                                  • soubise 31 décembre 2011 17:31

                                    On efface tous et l’on recommence ?

                                    Chiche.


                                    • Jason Jason 1er janvier 2012 10:43


                                      Bonjour Marianne,

                                      J’aime beaucoup votre analyse.

                                      Cependant, vous dites :

                                      « L’Allemagne a beaucoup utilisé le chômage partiel notamment pendant la crise, pour maintenir les emplois au prix d’une réduction salariale. » 

                                      Il faut noter que les employeurs allemands sont comme tout le monde et qu’ils ne cherchent pas à créer des emplois per se. Contrairement à de nombreuses cultures d’ entreprises française, ils cherchent à conserver le savoir faire qui est une des ressources les plus précieuses. D’où les hésitations à faire des licenciements secs. J’ai été frappé par la déclaration du dirigeant de la société Bosch (un Allemand) dans le Rhône qui a beaucoup misé sur ce facteur de rétention des savoirs lors de la réorganisation d’une usine.

                                      Les mentalités sont diférentes dans les deux pays, comme vous le montrez très bien avec les chiffres que vous indiquez. Serait-ce dû à notre tempérament plus latin ?


                                      • Jurassix Jurassix 1er janvier 2012 17:07

                                        A la lumière de cet article fort intéressant, une question se pose : les allemands, surtout les moins qualifiés,font vache maigre depuis plusieurs années. Pendant ce temps, l’économie repart, et leur industrie est sans commune mesure plus puissante (et je ne parle pas que d’automobile, les machines de production et les biens d’équipements sont aussi a des années lumières en terme de quantités de ce qui est produit en france). Sachant que l’industrie est capable de donner du travail a n’importe quel niveau de formation, et qu’elle enrichi le pays par la production et l’exportation de biens « physiques ».


                                        Est ce que ces bons résultats se traduisent, ou vont se traduire par une augmentation de la qualité de vie (salaires) des personnes qui ont souffert le plus de ces efforts ?

                                        • Marianne Marianne 1er janvier 2012 19:43

                                          Merci à tous pour vos intéressants commentaires et pour vos encouragements. J’ai ajouté 2 parties sur l’environnement et sur le logement dans mon article sur mes blogs que vous pouvez retrouver là :


                                          Je pense que la différence de culture, de mentalité, est aussi très importante dans ce qui fait le succès allemand aujourd’hui, de même le fonctionnement beaucoup plus décentralisé et plus démocratique de la société et de l’économie allemande, que ce soit dans l’implication du citoyen, l’engagement syndical, la responsabilisation dans la vie civile et politique.

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