Crise de 2008... Histoire et conséquences... Et le pire est à venir...
En septembre 2008, la faillite de la banque américaine Lehman brothers et l'effondrement du plus grand assureur au monde, AIG, déclenchent une crise mondiale. S'en suivra...Destruction de patrimoine boursier et immobilier, de revenus, d'emplois... Selon les derniers calculs des organisations de veille mondiale, près de cinquante millions de personnes à travers le monde, sont repassées sous le seuil de pauvreté...
Cette crise n'a pas été un accident. Elle a été causé par une industrie en totale roue libre...
- Lehman Brothers headquarters in New York City (15 sept 2008)
- par Robert Scoble https://www.flickr.com/photos/scobleizer/
(CC BY 2.0) http://creativecommons.org/licenses/by/2.0/deed.en
Après la grande dépression de 1929, les Etats-unis connaissent quarante années de croissance sans une seule crise financière. Le secteur financier est très réglementé. Les banques de dépôts ont interdiction de spéculer avec l'épargne de leurs clients. Les banques d'affaires qui interviennent en bourse, sont des sociétés en nom collectif. Ils investissent leur propre argent et ne faisaient donc pas n'importe quoi.
Dans les années quatre vingt, l'industrie financière explose. En s'introduisant en bourse, les banques d'affaires se retrouvent d'un coup à la tête de véritables fortunes. A Wall-street, au même moment, on commence également à s'enrichir.
Arrivé au pouvoir en 1981, Ronald Reagan, sous l'influence des économistes et des lobbyistes de la finance, donne le top pour une dérégulation financière. En 1982, la déréglementation des sociétés d'épargnes et de crédits, permet à celle-ci d'effectuer des placements à risques. S'en suit une période du "tout est permis"...Le grand n'importe quoi des années 80 débouche sur une série de scandales, de faillites. De très nombreux cadres de compagnies financières qui ont escroqué leurs clients en faisant des montages bidons, iront en prison. Il était encore temps à ce moment précis, au milieu des années 80, de faire machine arrière, au vu des abus innombrables et infinis que la dérégulation financière semblait permettre. Mais c'est le contraire qui c'est produit. Une folle accélération du système...
A partir des années 90, la dérégulation et les progrès technologiques, génèrent des produits financiers complexes : "les produits dérivés". Ces produits permettent de spéculer sur à peu près tout et n'importe quoi. Un peu comme les bookmakers qui proposent de parier sur le sex du futur royal-baby. Ces produits spéciaux en sont à ce niveau de bêtise et d'abus.
Les produits dérivés n'étant pas du tout réglementés, vers la fin des années 90, certains hauts fonctionnaires de l'administration Clinton, tentent d'y remédier. Evidemment ils se heurtent à une levée de boucliers sans précédents et dûrent abandonner toute tentative de réguler, même à minima, ces produits toxiques.
Aprés 2000, l'utilisation des produits dérivés et l'innovation financière ont totalement explosés. A ce moment, les grands acteurs du secteur de la finance US sont :
5 banques d'affaires : Goldman sachs. Morgan stanley. Lehman brothers. Merrill lynch. Bear stearns.
2 conglomérats financier : City group et Jp morgan.
3 société d'assurances : AIG. MBIA. AMBAC.
3 agences de notation. : Moody's. Standard and poor's. Fitch.
Tous sont liés par la chaine de titrisation, système offrant des milliards en crédits immobiliers et autres, aux investisseurs du monde entier.
Avant, pour un prêt immobilier, le prêteur s'attendait à être remboursé. Logique. Avec la titrisation, les prêteurs n'assument plus les risques de défaillances. De non-remboursement. Les prêteurs cèdent les crédits à des banques d'affaires. Celles-ci agrègent des milliers de crédits immobiliers et toutes sortes d'autres crédits, auto...étudiant...crédit-card...Etc...Pour créer des produits dérivés très complexes : Des obligations adossées à des actifs appellés "CDO". Les banques revendent ensuite ces CDO à des investisseurs. Donc en fait, on rembourse son crédit à des investisseurs du monde entier. Les banques paient des notateurs pour évaluer ces CDO. Une très grande majorité d'entre eux obtiendront le fameux triple A. Ce système est une vraie bombe à retardement. Les prêteurs se foutent royalement de la solvabilité des emprunteurs. Ils accordent des prêts de plus en plus risqués. Entre 2000 et 2003, aux USA, le nombre de prêts immobiliers a été multiplié par quatre ! ...C'est simplement énorme. Anormal.
Au début des années 2000, on assiste à une montée en flêche des crédits à risque : Les "subprimes"...Mais une fois ces milliers de subprimes agrégés en CDO, beaucoup obtiennent encore le triple A...
Aux Etats-Unis, d'un coup, chaque année, des centaines de milliards affluent dans la chaine de titrisation. Les ventes immobilières et les prix s'envolent. Résultat...La plus grosse bulle financière de l'histoire. En quelques années les prêts subprimes sont passés de 30 milliards par an, à plus de...600 milliards par an !...Absolument énorme. Les gros acteurs de ce marché, comme Lehman brothers, ne pouvaient pas ignorer la fragilité d'une telle bulle, par la simple accélération de sa capitalisation sans aucun précédent, pas même lors de la fameuse bulle internet. De fait, par la grace de cette énorme bulle, à Wall-street, traders et pdg de la finance, se partagent des sommes absolument démesurées. Richard Fuld, pdg de Lehman brothers, empoche durant cette période la coquette somme de...485 millions de dollars !...
Durant la bulle, les banques d'affaires s'endêtent pour acheter plus de prêts et créer plus de CDO. Le ratio entre l'argent emprunté et les fonds propres de la banque s'appelle : Le levier. Plus une banque emprunte, plus son levier doit être élevé. En 2004 aux USA, les lobbyistes obtiennent un assouplissement du levier, permettant aux banques de multiplier leurs emprunts. Le système devient effrayant ! Les banques d'affaires allaient jusqu'a des ratio de 33 pour 1 !...Ce qui veut dire qu'une pettite baisse de 3% de leur actif les mettrait immédiatement en faiilite...Incroyable d'inconscience et de désinvolture.
Et voici l'autre bombe à retardement dans ce système. Une véritable hérésie ! AIG, le plus gros assureur du monde, vend en masse d'autres dérivés : "Les couvertures de défaillance" ( crédit default swap). Ce sont des polices d'assurance. Quand on achète une telle couverture, on paie à AIG, une prime trimestrielle. Si le CDO tourne mal, AIG s'engage à rembourser les pertes. Mais à l'inverse des assurances classiques, les spéculateurs ont accés aux couvertures de défaillance d'AIG. De façon à par exemple parié sur les CDO qu'ils n'ont pas. Disons que je suis propriétaire d'une maison. Je ne peux l'assurer qu'une fois. Les dérivés eux, permettent à n'importe qui d'assurer cette maison. 50 personnes donc, assurent également ma maison. Si elle brûle, avec moi il faut également dédommager ces 50 personnes. Cela multiplie les risques en cas d'effondrement. Comment une grosse société d'assurances peut-elle prendre autant de risques ?
Les couvertures de défaillance étant non-réglementées, AIG n'a donc pas obligation à provision ner d'éventuelles pertes. Un non-sens. Voici donc la perversité de ce système, car en achetant des couvertures de défaillance à AIG, Goldman sachs peut spéculer contre les CDO et être payé, c'est à dire dédommagé par AIG en cas de défaiilance.
Les trois agences de notation ont générés des milliards de dollars durant cette période. Il faut comprendre que ces agences sont justement en grande partie financées par les banques et les grands groupes financiers. Plus elles accordent de triple A, plus elles sont payées. Avant le grand emballement, seuls quelques dizaines de produits financiers bénéficiaient de cette note. Ensuite, c'est plusieurs milliers de ces produits qui se sont vus attribuer le triple A. Cela a forcément eu une influence sur la perception des investisseurs sur ces produits, au point de s'en procurer en masse. Et ce, dans le monde entier. Tout est prêt pour la catastrophe...Une bulle financière de produits ultras toxiques non régulés...Dotés des meilleurs notes des agences de notation...Assurés par un grand groupe qui crée pour ce faire des dérivés que l'on peut attaquer...Spéculant sur l'endettement des ménages américains les moins solvables...Oui...Tout est en place...
En 2008, aus USA, les saisies immobiliaires se multiplient et la chaine de titrisation implose. Les prêteurs ne peuvent plus vendre leurs prêts aux banques, des milliers d'entre eux font faillite. Le marché des CDO s'écroule. Les banques se retrouvent avec des centaines de milliards en prêts, CDO et biens immobiliers invendables. Septembre 2008, Lehman brothers dévoile une perte record de 3,2 milliards de dollards et son cours s'effondre. Très vite ils se retrouvent en manque de liquidité et tout le secteur des banques d'affaires fait naufrage. Au même moment, AIG doit rembourser plus de 13 milliards de dollars aux détenteur de couvertures de défaillance. Ils n'ont pas cet argent. Ils sont donc mis sous tutelle par l'état qui demande également au congrés de débloquer d'urgence 700 milliards de dollars pour renflouer les banques, sinon il faut s'attendre à un écroulement totale. Une fois AIG renfloué, les détenteurs de ses couvertures, avec au premier rang Goldman sach's, reçoivent 61 milliards dés le lendemain !!...Mais les bourses continuent de chuter, car l'on craint une récession mondiale. Ce qui ne manque pas d'arriver et très rapidement. Partout dans le monde les faillites se multiplient. Le chômage et la pauvreté augmentent dans tous les pays du monde. Aux USA, deux géant de l'automobile, Général motors et Chrysler sont au bord de l'effondrement. Début 2010 dans ce pays, le nombre de saisies et d'expulsions atteind les 6 millions...9 millions suivront...
Quel changement depuis cette crise ?...Et bien...Voyons...Aucun !!...Ah si, des banques ont racheté d'autres banques en difficulté ou en faillite et de ce fait sont devenues ultra puissante. Donc lorsqu'il a été question de faire la seule chose raisonnable après cette crise, c'est à dire...Réguler, réguler et encore réguler les marchés financiers, ces banques ont évidemment freiné des quatres fers et gagné la partie. Pas de régulation !. Obama qui avait promis de le faire fait la sourde oreille, même lorsque l'europe et le reste du monde le presse d'agir en ce sens. Quant aux produits dérivés toxiques ?...Ils se sont multipliés. Toujours plus complexes. Inventés, mis aux points, non pas par des économistes, mais par les meilleurs mathématiciens que les grandes banques d'affaires recrutent dans toutes les universités du monde et en particulier en France, où les étudiants en mathématiques sont très prisés.
En fait, tous les traders et pdg de ces grands groupes financiers ne rêvent que d'une chose...Refaire le coup !...Revivre ça !...La leçon n'est pas pour eux la crise et ses conséquences. Non ! ils sont juste nostalgique d'un produit miracle tellement rémunnérateur...Outrageusement rémunérateur ! Ce sont juste d'avides cyniques, qui je vous le dis, ont déjà trouvé le produit. Et pas n'importe où...En Chine ou le "Shadow banking" fait des ravages. Des produits ultra toxiques au rendement annoncé de 10 % par an ! C'est près de 4000 milliards de dollars qui sont en jeu dans ce qui va bientôt apparaitre comme une nouvelle super bulle. 4000 milliards, c'est juste la moitié ddu PIB de la Chine. Si cette future bulle explose et elle explosera si rien n'est fait, le système tout entier s'écroulera. J'en vois déjà que cela réjouit. Mais si une telle chose se produit...Ce sera la guerre. Une vraie guerre. Une guerre meurtrière. Il faut revoir et vite ce système bancaire toujours en roue libre. Sinon je prévois l'explosion finale avant 2020...Je ne suis pas devin non...C'est juste mathématique.
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