Crise du cacao en Côte d’Ivoire
Des rapports en provenance de la Bad, du FMI, de la Banque Mondiale continuent de congratuler le régime ivoirien pour ses prouesses en matière de développement. Ces apologistes du régime Ouattara choquent une partie de l’opinion nationale et internationale car au moment où ces milieux de la finance et de l’économie congratulent leur bien-aimé collègue Alassane Dramane Ouattara, un vent de fronde souffle sur la Côte d’Ivoire.
La partie cachée de l’iceberg
La crise du cacao qui sévit en Côte d’Ivoire est la preuve que rien ne va plus dans ce pays dont les dirigeants sont blanchis par des apologétiques du monde de la finance et de l’économie.
« APOLOGIE DU CRIME » ?
La chute du prix du cacao est la preuse que rien ne va plus en Côte d’Ivoire. Le secteur agricole représente entre 25 et 35% du Pib, entre 40 et 70% des recettes d’exportations. Il offre 2/3 des emplois et induit 3/4 de la croissance économique du pays. C’est ce monde agricole qui vient d’être effondré par la chute du prix du kilogramme du cacao qui passe de 1100fcfa à 750fcfa. Pourtant des apologétiques du monde de la finance et de l’économie soutiennent que le taux de pauvreté a baissé et que Ouattara gouverne bien la Côte d’Ivoire. Les planteurs ivoiriens de cacao pleurent depuis le début du mois de décembre 2016. Le cacao ne s’achète plus. Plusieurs familles ont mal passé les fêtes de fin d’année 2016. On se demande alors où est cette embellie économique dont parlent les médias occidentaux, la Banque Africaine de Développement, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international ? Ces planteurs n’ont même pas eu le droit de manifester contre le désagrément survenu dans leur filière puisque la police les a violement gazés et plusieurs parmi eux ont été gravement blessés. Et la campagne intermédiaire vient de sonner le glas : le kilogramme du cacao est passé de 1100Fcfa à 750fcfa ! Le café et le cacao ont toujours été les deux poumons de l’économie ivoirienne. Ce binôme a fait le succès de la Côte d’Ivoire. Et tous les régimes qui se sont succédé en Côte d’Ivoire s’en sont servi pour réussir leur politique. Pour renverser le régime de Gbagbo, Ouattara a eu recours aux grands réseaux du cacao. Même son épouse a mené la campagne contre le travail des enfants dans les plantations de cacao. Dès son accession au pouvoir, un conseil de ministre du 17 aout 2011 avait promis aux coopératives de la filière café-cacao un dédommagement de 3,61 milliards fcfa pour le cacao et 96 millions de fcfa pour le café puisque c’est lui Ouattara qui avait imposé l’embargo sur le café et le cacao durant la crise postélectorale. Or depuis que, Ouattara dirige la Côte d’Ivoire, les difficultés des opérateurs de la filière café-cacao ont véritablement accru. Il n’arrive même pas à faire mieux que Laurent Gbagbo.
Dans une interview accordée au quotidien ivoirien Soir Info n°6065 du 18décembre 2014, Fulgence Nguessan, a fait des révélations sur la filière : « Les difficultés des coopératives aujourd’hui sont nombreuses. Les coopératives constituent le maillon faible de la chaine : manque de financement, manque de ressources humaines qualifiées, manque d’encadrement, manque d’organisation et de véhicules de collecte, les questions de sécurité…Pour toutes ces raisons, les producteurs sollicitent une rencontre avec le président de la république pour solliciter un appui de 500 camions de ramassage… » Fulgence Nguessan est l’un des acteurs actifs de la filière café-cacao en Côte d’Ivoire. Il est le président de trois importantes structures de la filière à savoir l'Alliance nationale des producteurs de café-cacao de Côte d'Ivoire(ANPCCI), l'Union des coopératives exportatrices de café et de cacao de Côte d'Ivoire (Ucoopexci) et la coopérative Kavokiva. C’est un véritable témoin de la vie de la filière café-cacao. En fait les politiciens se servent de la filière café-cacao sans jamais prendre en compte les acteurs. Plusieurs responsables de coopératives reconnaissent que les reformes entreprises par le régime Ouattara ont certes apporté des améliorations au niveau de la qualité grâce aux actions du Conseil café-cacao mais le prix ne convient pas aux producteurs. Le problème en Côte d’Ivoire c’est qu’on ne tient pas compte du coût de production du cacao avant de fixer le prix du kilogramme. En effet pour définir le prix du kilogramme du cacao, le gouvernement ivoirien ne se demande pas combien le planteur dépense pour réaliser une tonne de cacao. Mais il tient seulement compte de combien il gagne dans la caisse selon le prix du kilogramme sur le marché mondial. C’est dommage ! Le prix est certes garanti comme aime le clamer très haut le gouvernement ivoirien mais il n’a jamais été proportionnel au coût de production. Or aujourd’hui les planteurs sont confrontés à la hausse des prix des engrais et les pesticides sans oublier la main-d’œuvre. Le planteur dépense plus d’argent pour produire une tonne de cacao. C’est pourquoi selon des ong, il faut définir combien le planteur dépense pour réaliser une tonne de cacao avant de fixer le prix du kilogramme. Hélas le gouvernement ne tient pas compte de ce facteur de production pour fixer le prix du kilogramme de cacao en Côte d’Ivoire.
Selon une étude récente, si le gouvernement tenait compte du coût de production, les planteurs vendraient le cacao à au moins 1500fcfa le kilogramme depuis 2012. Le secteur agricole est pauvre. Pour le constater il faut se rendre dans la boucle du cacao ivoirien. Beaucoup de plantations sont délaissées par faute de moyens financiers pour payer la main-d’œuvre, les engrais et pesticides. Les difficultés des coopératives de la filière café cacao sont nombreuses. Elles manquent de financement. L’État favorise plutôt l’intrusion de personnes étrangères dans la filière. Des hommes d’affaire ont pris la filière en otage. Ce qui a pour conséquence aujourd’hui le blocage de toute la filière. La crise est totale dans la filière cacaoyère. Les prix ont chuté de façon drastique. Alors que les planteurs ivoiriens s’attendaient à une belle traite 2017, ils ont déchanté. Pourtant les médias occidentaux et le gouvernement clament partout que le taux de pauvreté a fortement baissé en Côte d’Ivoire.
Quelques Réactions des internautes Ivoiriens :
Le taux de pauvreté a fortement baissé : pourtant le milieu paysan ne connait pas la joie. On ne paie pas le cacao, les fonctionnaires manifestent... La paupérisation en Côte d'Ivoire est plus ressentie en milieu rural qu'en zone urbaine. Sur les réseaux sociaux, des internautes réagissent quotidiennement pour dénoncer le mensonge du gouvernement ivoirien qui prétend que le taux de pauvreté a chuté en Côte d’Ivoire. « Hé !! Les ivoiriens yako ! Mais Dramane Ouattara-là, il est méchant dèh ! En tout cas, tu peux mentir à ceux qui ne vivent pas ici en Côte d'Ivoire, mais pas à nous les Ivoiriens qui subissons les coûts de la pauvreté… » écrivain un internaute. « Dramane est un président mytho. Ma voix c'est la voix des millions d'Ivoiriens qui souffrent, qui peinent à se soigner, qui meurent dans les hôpitaux et qui vivent dans l'insécurité » écrit un autre. On ne peut pas toujours mentir au peuple.
Colbert Kouadjo
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