• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Economie > Crise du tourisme en Polynésie ?

Crise du tourisme en Polynésie ?

Même si le secteur du tourisme continue d’être un des piliers de l’économie polynésienne (autour de 20% du PIB), la conjoncture actuelle incite à la prudence et révèle combien ce secteur reste fragile et très dépendant de la conjoncture extérieure : coût du transport, situation financière des principaux pays d’origine des touristes, offre aérienne proposée. Heureusement que la provenance des touristes est relativement bien diversifiée, ce qui a permis de limiter -un peu- le choc lié à la chute importante de la clientèle nord-américaine.

Voici quelques données chiffrées tirées des rapports de l’Institut Statistique de la Polynésie Française (www.ispf.pf) qui a publié cette semaine les données du second semestre 2009.

Dès 2008, au niveau mondial, le tourisme a ralenti sa progression (+2% au lieu de +7% en 2007), dans un contexte instable lié à la crise financière, la hausse des cours du pétrole (et donc des transports), la fluctuation des taux de change.

Dans ce contexte peu porteur, la Polynésie accuse une baisse de 10% du nombre de touriste en 2008, à un peu moins de 200 000 visiteurs sur l’année, baisse qui se poursuit au 1er trimestre 2009 (-26,6% par rapport au 1er trimestre 2008) et au second trimestre (-23,4%).

La baisse est de 9,1% en hébergement payant en 2008 (173000 personnes) et de 15,9% pour l’hébergement chez les particuliers (23700 personnes). On observe l’effet de la hausse des coûts du transport et de la dégradation de la situation économique des ménages, surtout auprès des touristes de circuit, qui baisse de 30% par rapport à 2007.

Corrélativement à la baisse de la fréquentation, le chiffre d’affaires généré par ce secteur diminue de 9% en 2008 (à 42,5 milliards de FCFA).

Par type d’hébergement, en 2008 l’hôtellerie internationale a accru son offre de chambres de 2,8% alors qu’en même temps la demande a diminué de 12,2%. Par conséquent, le taux d’occupation moyen a chuté, de 57,5% en 2007 à 53,2% en 2008. En 2009, le nombre de nuitées vendues par rapport à la même période de 2008 a diminué de 24,6% au 1er trimestre et de 17,6% au second, ce qui se traduit par une diminution du coefficient de remplissage de seulement 45,6% (contre plus de 55% les années précédentes à la même période).

Cause ou conséquence, le trafic aérien est lui aussi en repli. Le nombre de personnes débarquant ou embarquant à Tahiti-Faa’a hors transit a diminué de 6,7%, en 2008, à cause en grande partie à une réduction du nombre de vols de 9% pour cette destination, que ce soit sur Air Tahiti Nui ou Air News Zealand. En réalité la biasse est plus importante car n’est effective que sur une partie de l’année 2008. Si on regarde par exemple le second trimestre 2009, l’offre de sièges est en baisse de 22,7% par rapport à 2008, et le nombre de passagers débarqués de 26,5%. Ces ordres de grandeur semblent mieux refléter la nouvelle réalité du trafic aérien.

Lire le rapport 2008 :
http://www.ispf.pf/ISPF/Libraries/Points_Forts_2009/PF_2009_04_tourisme.sflb
Lire le rapport 2009T1 :
http://www.ispf.pf/ISPF/Libraries/Te_Aveia/Te_Avei_a_2009_02.sflb
Lire le rapport 2009T2 :
http://www.ispf.pf/ISPF/Libraries/Tourisme_2009/bord6_trim_2_2009.sflb

Moyenne des avis sur cet article :  3.5/5   (8 votes)




Réagissez à l'article

3 réactions à cet article    


  • icar 25 août 2009 15:24

    Pour avoir résidé 4 ans en Polynésie, je peux vous assurer que le problème majeur de ce territoire français, c’est l’incompétence notoire à tous les échelons des acteurs économiques.
    Comment voulez-vous qu’une économie soit pérenne quand vous changer 5 fois de président en 4 ans ? ( Flosse-Temaru-Flosse-Tong Song-Temaru).
    Gaston Flosse, tout le monde connait son parcours.....instituteur de métier aujourd’hui, il fait partie des 500 plus grosses fortunes mondiales....et même si aujourd’hui les affaires le rattrappe, je me fais pas trop de soucis pour lui.Pour information, il a acquis dans le 2e arrondissement de Paris, un hôtel particulier estimé aujourd’hui à 6 millions d’euros, financé par la Banque de Tahiti.Le prêt souscrit n’a JAMAIS ETE REMBOURSE !!!! Cherchez l’erreur !!!
    En ce qui concerne le sieur TEMARU ( indépendantiste raciste pur et dur), ancien Fonctionnaire des douanes....cherchez l’erreur également , il détient un parc immobilier extraordinaire en Polynésie et en Nouvelle Zélande et touche l’équivalent de 50.000 euros de loyers par mois !!!
    Mr Gaston Tong Song , homme semble -t-il intègre a été victime d’une motion de censure en 2009. ( victime de racisme, n’ayons pas peur des mots).
    La France verse à la Polynésie 1,5 milliards d’euros annuellement ( chèque en blanc) puisque le Territoire est sous le régime de l’Autonomie......donc on peut taper dans la caisse allégrement.
    Quant à la formation du personnel quelque soit le secteur d’activité, c’est a ce taper le C... parterre, aucune conscience professionnelle , absentéisme.....là-bas le client n’est pas ROI.
    Air Tahiti Nui, la compagnie aérienne créée par FLOSSE, pour virer Corsair et faire concurrence à Air France est un Gouffre Financier, aucune stratégie, management inexistant.
    J’arrête pour aujourd’hui, je suis très pessimiste pour Tahiti et ses Iles, surtout si la crise persiste.....de plus l’armée va se retirer progressivement.....et l’immobilier locatif va en prendre un bon coup derrière la casquette......AIE AIE AIE.....le soleil n’est plus ce qu’il était !!!


    • Elson Elson 26 août 2009 13:58

      @ Icar

      « et l’immobilier locatif va en prendre un bon coup derrière la casquette......AIE AIE AIE.....le soleil n’est plus ce qu’il était !!! »

      Si les prix de l’immobilier locatif s’effondrent, cela permettra peut-être à quelques uns des milliers de Tahitiens qui vivent dans des bidons-villes de se loger décemment... et le soleil ne sera plus ce qu’il sera pour les gros propriétaires.

      Et le problème majeur de ce territoire, c’est le mélange d’un colonialisme et d’un capitalisme sauvage : les polynésiens (gentiment surnommés les « bougnes » par les métropolitains) ont été exploités et dépouillés de leurs terres depuis bien longtemps et ne sont le plus souvent considérés que comme des citoyens de deuxième catégorie (peu protégés il est vrai par une classe politique connue pour sa corruption).


    • cmoreno 20 octobre 2012 11:55

      Bonjour, pour ceux que la crise économique en Polynésie française intéresse, la Délégation de la Polynésie française organise jeudi 25 octobre 2012 une soirée-débat autour du sujet. Seront présents Jean-Marc Regnault co-auteur de « Tahiti en crise durable » et Michael Szames, rédacteur en chef adjoint de Public Sénat. Ce genre d’événement est suffisamment rare en métropole pour être mentionné. Plus d’infos sur le site www.polynesie-paris.com Merci

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON







Palmarès