Crise économique et financière : 5 thèses en compétition
La thèse de Peters
Selon cette thèse, l’élite aurait perdu le contrôle de son intelligence. Généralement caractérisé sous le nom de Syndrome de Peters, ce dérèglement suggère l’idée qu’au delà d’un seuil, l’intelligence humaine décroche. Dès lors sa capacité de discernement s’effondre de manière abrupte, voir chaotique.
Cause : Cette dernière décennie, jamais l’intelligence humaine n’aura-t-elle consacré autant de temps, de savoir et d’énergie à la mise au point de modèles mathématiques financiers toujours plus élaborés. Les cerveaux supposés les plus brillants de la planète se sont entièrement donnés à la cause du Capital, jouant à l’envi sur des mises le plus souvent inexistantes. En Amérique du Nord ou en Europe, des promotions entières d’élèves issus des meilleures universités et établissements, se sont ruées vers les métiers de la finance, obsédés par l’appât du gain.
Pour : L’élite s’est accommodée de la seule apparence sans y mêler une indispensable autocritique. Une confiance absolue dans le système ; la croyance en un monde unipolaire ; un indéniable conformisme ; toutes choses qui ont conduit au point de rupture. Aveuglés par la croissance, les gouvernements n’ont pas non plus réagi. Bientôt, l’intelligence dévisse. Somnolente, inerte. A ce jour, cette thèse correspond à la position officielle. Cherchant à se rattraper, l’élite organise aujourd’hui sa défense en suggérant la mise en place de système de régulation qu’elle n’envisageait guère auparavant.
Contre : Pourquoi les innombrables signaux d’alertes n’ont-ils pas été entendus alors que le simple bon sens suggérait de les prendre en compte ? Pourquoi les quelques voix éclairées n’ont-elles pas été entendues ? Qui pouvait décemment croire à une rente indéfinie de 10 % sur l’immobilier ? Qui pouvait croire que la fameuse titrisation des dettes n’aboutissait pas au chaos ? Le doute s’installe.
La thèse de la conspiration
Selon cette thèse, la crise a été orchestrée selon un scénario méticuleusement ourdi. Son déclenchement, ses phénomènes d’enchaînement, rien n’aurait été laissé au hasard.
Cause : mesurant avec inquiétude l’accroissement des problèmes liés au réchauffement climatique, au tarissement des énergies fossiles, au développement des risques sanitaires, à la surpopulation, à la persistance de conflits jugés sans solution, l’élite considère qu’elle ne peut pas les résoudre selon la voie normale. La crise promet un changement sur lequel d’aucuns pensent pouvoir relever ces défis. De surcroît, ces bouleversements ne seraient pas séparables de la restauration de valeurs morales, projet supposé conduire à un monde meilleur.
Pour : Pourquoi les gouvernements ne sont pas intervenus alors qu’ils avaient été alertés ? L’absence de régulation des systèmes bancaires n’a-t-elle pas été délibérée ? Une position attentiste n’aurait-elle pas été poursuivie ? Dans ce cas, l’homme ne s’est nullement dessaisi de son intelligence. Bien au contraire, il lui donne sa meilleure mesure : sacrifier le présent afin de mieux préparer le futur.
Contre : La thèse de la conspiration se décline à de nombreux sujets d’actualité. Galvaudée, se nourrissant de rumeurs et de craintes, lui accorder une quelconque valeur serait hasardeux. Si certaines affaires historiques ont été savamment manigancées, la crise, telle qu’elle elle se présente avec l’engloutissement de quelques 25 000 milliards de dollars, correspond à un déluge dont nul ne connaît à ce jour le terme. Le contrôle d’un désastre d’une telle ampleur apparaît tellement aléatoire et risqué que l’on ne peut croire à un échafaudage de toutes pièces.
La thèse de la destruction
Faisant écho à la dévastation de la nature, l’homme rechercherait inconsciemment sa propre destruction.
Cause : L’incapacité des hommes à régler certains problèmes, environnementaux ou politiques, aux conséquences graves évidentes nourrit de légitimes interrogations sur sa réelle volonté à maîtriser son destin.
Pour : Malgré des outils disponibles – la technologie, le savoir, le recul historique et les enceintes diplomatiques mondiales - l’homme devrait peu ou prou être en mesure de maîtriser son destin. Pourtant, alors que les dangers sont connus, l’état de la Planète et les conflits persistants accablent toujours plus sa destinée.
Contre : L’incapacité à régler les problèmes est liée à la faiblesse d’une gouvernance mondiale efficace, solidaire et cohérente. De surcroît, l’absence de démocratie dans de nombreux pays tout comme les égoïsmes altèrent la capacité de l’homme à se prendre collectivement en mains.
La thèse de la fatalité
Selon cette thèse, une certaine fatalité travaillerait en faveur d’un avenir défavorable. A force de croire à une issue fatale, le désespoir gagne les esprits, concourant à une issue fatale.
Cause : Selon certaines civilisations, la fin du monde est prévue en décembre 2012. Cette date concilie des prédications (le calendrier Maya) et des phénomènes physiques (le retournement magnétique des pôles). Voici quelques années, cette prétendue échéance n’était connue que par un cercle limité de personnes, généralement des illuminés. Depuis l’information circule. L’échéance est commentée, raillée le plus sûrement. La cadence des catastrophes suggère un doute. Peu à peu, un malaise s’installe dans les esprits.
Pour : C’est moins l’existence d’une date mais plutôt la jonction entre celle-ci, la réalité d’une crise et le pessimisme, qui conduirait l’homme à une attitude passive. Faute d’une réelle implication, une succession d’événements néfastes aboutirait au drame.
Contre : Dans l’histoire de l’humanité, l’existence de date fatale est récurrente. Par deux fois, la crainte millénariste a donné voix à ceux qui proclamaient la fin du monde. Pourtant, à chaque fois, le monde a poursuivi sa route sans aucun drame d’ampleur. Par ailleurs, le pessimiste n’est pas toujours partagé, notamment, dans certains pays émergents.
La thèse extraterrestre
Selon cette thèse, des forces exogènes et inconnues guideraient l’action des hommes.
Cause : Cette thèse agrége les précédentes : sentiment de fatalité, goût à la destruction, manque de bon sens mais aussi une volonté diffuse d’y remédier illustrent un manque de cohérence. L’on répand la maladie tout en cherchant à se soigner. Dès lors, une question se pose : l’homme est-il maître de son destin ? Où est-il sujet à des forces qui le dépassent ?
Pour : Rien n’indique que des forces extraterrestres ne soient pas en action sur terre. Depuis toujours, les religions l’envisagent. L’existence supposée d’un Dieu induit la croyance qu’une forme de vie inconcevable entretient des liens avec la Terre. La religion catholique retient même l’idée de la venue d’un Dieu sur terre personnalisée par Jésus de Nazareth. Pour fugace qu’il fut, ce moment rend témoignage d’une présence extraterrestre. Au delà de la piste religieuse, le thème des extraterrestres n’est réductible à rien d’entendu. Dès lors seule l’imagination peut le nourrir. Il se pourrait que les extraterrestres abondent sur terre sans qu’il nous soit possible de les voir. Enlacés dans des univers distincts, évoluant selon des dimensions inconnues, leur fil de vie rejoindrait les nôtres selon des voies inconnues. Autre approche, celle de Paul Von Ward . Selon ce dernier, tout au long de l’histoire, des êtres humains auraient été en contact avec des êtres avancés (Dieux, anges ou esprits) au moyen de transes et de rêves. Il affirme que les manifestations surnaturelles et miraculeuses trouvent leurs origines en dehors de la terre.Selon ce dernier, les extraterrestres influencent nos sociétés, notamment, les structures étatiques, religieuses, sociales et économiques. Si d’aventure cette hypothèse est retenue, l’activisme des êtres avancés s’affirmerait en période de crise. L’incapacité des hommes à maîtriser leur destin suggérait l’exercice un droit de regard. Pour le bien ou pour le pire.
Contre : A ce jour, il n’existe aucune preuve irréfutable d’une présence d’extraterrestre sur Terre. Selon certains scientifiques, seules des bactéries venues d’ailleurs pourrait le caractériser, cette opinion étant elle même contestée. De toute façon, on ne voit pas comme une cellule - pour élaborée qu’elle fut - puisse à ce point bousculer le destin de la Terre.
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