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Accueil du site > Actualités > Economie > Crise systémique : les solutions (n°3 : un nouveau dollar)

Crise systémique : les solutions (n°3 : un nouveau dollar)

Dans mes articles (n°1 et 2), je me suis attaché à démontrer que la crise actuelle ne pourrait pas avoir de solution économique. Elle nécessite en effet une réponse politique forte (une réponse insuffisante sera choisie), capable de bouleverser de fond en comble les structures monétaires et étatiques actuelles.
Henri Guaino conseiller spécial de Nicolas Sarkozy  a ainsi déclaré :
« Si les experts ont du mal à imaginer un autre monde que celui dans lequel ils ont vécu, les responsables politiques sont davantage conscients de la nécessité du changement. Pour refonder le capitalisme, ils doivent imposer des solutions non pas techniques mais politiques. » Source : Le Monde du 17 février 2009.
J’ai ainsi pointé du doigt le fait qu’au final, les grands ensembles continentaux sortiraient renforcés au détriment des nations. Ma réflexion s’était surtout focalisée sur l’Europe (l’euro) et le bloc euro-asiatique (CEEA). L’objectif sera ici de tenter de vous éclairer sur les solutions qui seront apportées en Asie dans le cadre de l’ASEAN et surtout aux USA.

I. L’ASEAN
 
Le 14ème sommet de l’ASEAN (Association des Nations d’Asie du Sud-Est créée en 1967 comprenant : Indonésie, Malaisie, les Philippines, Singapour, Thaïlande, Brunei, Viêt Nam, Laos, Myanmar et Cambodge) confirme ce que j’affirme depuis des mois.
En effet, au-delà du fond d’entraide de 120 milliards de dollars (comme prévu par les accords de Chiang Mai), il convient de noter son élargissement en créant une zone de libre échange avec la Nouvelle-Zélande et l’Australie. De plus, la décision de créer une communauté économique (sur le modèle européen) a été confirmée (charte de l’ASEAN de décembre 2008). Source : AFP du 01 mars 2009.
 
N’oublions pas que cette communauté économique comprendra la Chine (accords de 2001 et déclaration de Dunhuang de septembre 2004). Source CCTV.Com du 28 février 2009. L’Inde, ayant pour principal partenaire commercial les pays d’Asie de l’Est, désire aussi intégrer l’ASEAN.
 
D’ailleurs, un prochain sommet doit avoir lieu (10 et 12 avril 2009) entre l’ASEAN et ses partenaires qui sont : la Nouvelle-Zélande, l’Australie, la Corée du Sud, l’Inde, le Japon et la Chine. Source : XINHUA du 28 février 2009.
 
L’élargissement et le renforcement d’AFTA (accord de libre-échange opérationnel depuis le 01 janvier 2003) seront au programme. Nous le voyons donc, la crise va rapprocher les pays d’Asie sinistrés par la crise économique en cours et nous aurons très prochainement un grand pôle asiatique avec une monnaie unique.
 
Robert Mundell, économiste, inventeur de la théorie des « zones monétaires optimales » (et partisan d’une monnaie mondiale) a donné son analyse à l’université Nankai de Tianjin en juin 2002. Il a déclaré que l’Asie devrait créer une organisation de monnaie unifiée, le dollar asiatique, qui devrait être établi au plus tôt, et que la Chine pourrait jouer le premier rôle dans cette organisation.
 
En effet, en mars 2006, la Banque asiatique de développement (ADB) a annoncé l’idée d’une monnaie asiatique commune virtuelle : l’ACU (Asian currency Unit). N’oublions pas que sa valeur serait calculée à partir de la valeur moyenne (une « monnaie panier ») des principaux pays d’Asie (Chine, Corée du Sud, Japon et membres de l’ASEAN). Je vous rappelle au passage que l’ECU (unité monétaire européenne) est devenu l’euro et nous aurons là aussi un glissement d’une monnaie virtuelle vers une monnaie réelle.
Bruno Jetin, économiste à Institut de recherche pour le développement (IRD, France) possède la même analyse et déclare : « Ces progrès rendent encore plus nécessaire la création d’une monnaie asiatique commune voire unique à l’instar de l’écu puis de l’euro. » Source : Le Réseau Asie du 01 juillet 2008.
 
Il existe cependant des preuves plus flagrantes de la montée en puissance de cette communauté asiatique. En effet, le 14 janvier 2009,la France a nommé Philippe Zeller ambassadeur auprès du secrétariat de l’ASEAN (le Royaume-Uni, la Chine et les USA ont eux aussi nommé des ambassadeurs).
 
Sur le site officiel du gouvernement, on peut d’ailleurs lire la déclaration de la présidence au nom de l’Union européenne :
« L’Union européenne se félicite de l’entrée en vigueur (15 décembre 2008) de la Charte de l’ASEAN. Ce texte, qui définit un nouveau cadre institutionnel, marque une étape importante dans le processus d’intégration régionale en Asie du Sud-Est. »Source : diplomatie.gouv.
 
N’oublions pas qu’elle représentera un marché de plus de 2 milliards de personnes et surtout, sera la première puissance économique mondiale.
 
Ainsi, les états, qui ne sont plus capables d’assumer seuls les coûts faramineux de la crise, sont obligés de s’intégrer au sein d’unions continentales. Il en sera de même pour les USA qui devront s’associer avec le Mexique et le Canada dans le cadre de l’Union Nord Américaine (North American Union).
 
 
II. La NAU (North American Union).
 
J’avais, il y a quelques mois, déjà abordé le sujet de la NAU. Je vais ici en retracer l’historique.
L’histoire de l’unification du continent nord-américain débute en 1912, dans un ouvrage intitulé « Philip Dru administrateur » écrit par le conseiller du président Wilson, le colonel House.
-1er janvier 1994 est signé l’Aléna, un traité créant une zone de libre-échange entre les trois pays d’Amérique du Nord : le Mexique, les Etats-Unis et le Canada.
Henry A. Kissinger, dans le Los Angeles Times du 18 juillet 1993 (p. M2) avait d’ailleurs déclaré :
« L’ALENA sera l’avancée la plus constructive vers un nouvel ordre mondial faite par un groupe de pays depuis la fin de la guerre froide, et le premier pas vers une vision encore plus large de la zone de libre-échange pour l’hémisphère ouest... L’ALENA n’est pas un accord commercial traditionnel mais l’architecture d’un nouveau système international. »
 
-Septembre 1999, l’économiste canadien G. Herbert Grubel publie un livre intitulé « The Case for Amero » qui reprend la même idée et annonce même une monnaie unique pour les trois pays : l’Améro.
 
-Août 2001, les choses se précisent lorsque Robert A. Pastor écrit « Toward North american community ». Dans cet ouvrage, il s’agit de créer une entité politique avec une monnaie unique qui remplacerait le dollar américain, le peso et le dollar canadien.
 
-Le 23 mars 2005 est signé à Waco, au Texas, le Partenariat pour la sécurité et la prospérité (PSP) dans le cadre de l’ALENA, de facto l’acte de naissance officieux de la NAU.

Il existe des preuves de la création de cette nouvelle communauté que vous pouvez trouver sur le site du CFR (Council on Foreign Relations). Il suffit de cliquer sur « Publication type », ensuite « Task force reports » et vous trouverez 2 documents :Creating a North American Community et Building a North American Community.
Comme vous pouvez le constater, je n’avance rien au hasard.
 
Face à l’ampleur de la crise, les USA n’ont plus le choix et doivent accélérer le processus d’intégration du continent nord américain et surtout changer de monnaie. Un petit tour d’horizon de la situation économique américaine permettra de mieux cerner le problème.
 
Le PIB US a ainsi chuté de 6,2% au quatrième trimestre 2008 et « les statistiques publiées jusqu’ici pour le premier trimestre (2009) montrent que nous sommes partis pour un autre film d’horreur », résume Rob Carnell, de la banque ING. Source : Libération.fr du 28 février 2009.
 
Je rappelle que le dernier chiffre du nombre de chômeurs indemnisés (26 février) dénombre 5 112 000 personnes auquel il faut ajouter les 650 000 chômeurs du seul mois de février. Nous aurons donc au mieux, 8 000 000 de personnes indemnisées fin juin. Et cela ne concerne que les chiffres officiels qui, nous le savons tous, sont inexacts et largement sous-évalués.
 
Pour rappel, la Maison Blanche a réalisé son budget sur une prévision de chute du PIB de 1,2% et il faudra donc trouver, si tout va bien, 700 milliards de dollars supplémentaires. Or, je le rappelle, le PIB des USA devrait baisser de plus de 10 % en 2009 (le PIB des USA a chuté de 9% de 1929 à 1930) ce qui équivaudrait à créer « ex nihilo » 1400 milliards de dollars. Ceci n’a pas été comptabilisé par Paul Craig Roberts (économiste et sous secrétaire au trésor dans l’administration Reagan) qui déclarait le 3 mars sur Contreinfo :
« Les mesures économiques de Bush et Obama totalisent 1 600 milliards de dollars, et chaque dollar devra être emprunté, sans que personne ne sache où. Cette somme gigantesque va compromettre la valeur de la devise américaine, son rôle en tant que monnaie de réserve, la capacité du gouvernement des États-Unis d’honorer sa dette, ainsi que le niveau des prix. »
 
N’oublions pas que les ventes d’automobiles se sont totalement effondrées aux USA. Ford a ainsi enregistré une baisse de 48% de ses ventes en février, Chrysler 44 % et General Motors 52,9 %.
 
D’ailleurs, le compte à rebours a commencé pour General Motors et Chrysler qui devraient se déclarer très bientôt en faillite. Ce sera alors le krach ultime (la plus grosse faillite de tous les temps) qui entraînera la bourse et le chômage vers des profondeurs abyssales ce que démontrent différentes études, évaluant entre 2 et 3 millions le nombre de chômeurs supplémentaires (qu’il faudra ajouter aux 8 millions du mois de juin).
 
Mais, le plus inquiétant concerne le versement des pensions.Raymond Van der Putten a ainsi démontré que le système US de retraite ne pouvait faire face à une crise économique majeure. Source : « La crise du système de retraite américain », BNP Paribas Conjoncture, janvier 2007.
 
La Pension Benefit Guarantee Corporation (PBGC) qui a déjà un déficit de 13 milliards de dollars (évaluation de la cour des comptes américaines : GAO) devra garantir les pensions de millions d’américains, ce qui lui est impossible. Par exemple, General Motors doit verser 12,3 milliards de dollars pour les retraites avant 2014 (source : Moneynews.com du 6 mars 2009). L’état devra là aussi intervenir pour éviter l’effondrement de son système de retraite.
 
Je vous invite de plus à consulter le rapport explosif (tout va mal !) du GAO de janvier 2008 dont voici le lien : rapport GAO du 17 janvier 2008.

Le gouvernement fédéral devra aussi aider ses états dont la plupart sont au bord de la faillite (Californie par exemple).
 
De plus, le LEAP/E2020 évalue à 10 000 milliards de dollars les « actifs fantômes » des banques que le gouvernement US devra « éponger ».
 
Lorsque l’on additionne l’ensemble des dépenses supplémentaires qui devront être effectuées on se trouve donc très loin des 5000 milliards de l’économiste Nouriel Roubini.
 
Le dollar ne survivra pas à cette épreuve (hyperinflation) et sa chute démarrera bientôt. Les USA changeront alors de monnaie, s’associeront avec le Canada et le Mexique. Une nouvelle devise apparaîtra (dollar nord américain ou améro) qui sera fortement dévaluée par rapport au dollar US (peut être un rapport de 1 à 1O) et qui permettra d’effacer les dettes.
 
Barack Obama aura ainsi raison car « L’Amérique sortira plus forte de la crise » et comme le phoenix (son emblème) renaîtra de ses cendres.
 
Nous assistons donc à un vaste remodelage du monde. Je n’ai pas parlé de l’Amérique du Sud, qui, pourtant, suivra le même chemin de l’unité dans le cadre du Mercosur avec là aussi une monnaie unique. L’Afrique, quant à elle, mettra plus de temps à s’unifier au sein de l’Union Africaine. Il reste bien évidemment le problème du Proche-Orient, un problème qui sera bientôt résolu par un conflit gigantesque : la troisième guerre mondiale qui permettra de redistribuer les cartes. N’oublions pas que l’Union Européenne est directement issue du second conflit mondial (Ordo ab Chao).
 
Dans mon quatrième et dernier article, j’étudierai les bouleversements qui seront apportés à notre système monétaire. Des changements fondamentaux qui vous surprendront à plus d’un titre et qui mélangeront monnaies locales, monnaies continentales et surtout monnaie mondiale.
 
En conclusion, j’ai démontré que la crise actuelle détruit les monnaies nationales et donc par voie de conséquence, les Etats-nations qui se retrouvent dans l’obligation de s’intégrer à de grands ensembles continentaux. Pourtant, toutes ces réformes ne résoudront pas les problèmes fondamentaux : la concentration du capital (les 250 plus riches possèdent autant que les 2,5 milliards les plus pauvres), la destruction de notre planète par notre société de consommation et la surpopulation.
 
La destruction des retraites (15 millions de Britanniques n’auront que le minimum versé par l’état, soit 540 livres sterling) et le chômage de masse perdureront. Partout, la protection sociale reculera et se soigner deviendra un luxe. Quant à notre liberté, elle risque fort de disparaître au profit d’états de plus en plus sécuritaires.
 
L’idée de Paul Jorion de créer une nouvelle « constitution pour l’économie » s’impose donc. Je laisse ici ces pensées remarquables de Raoul Vaneigem (« Adresse aux vivants sur la mort qui les gouverne et l’opportunité de s’en défaire ») :
« A l’heure où la faillite de l’économie comme système de survie frappe de dérision tant d’efforts investis dans la rage de gagner plus, d’être le meilleur, de posséder davantage, peut-être un revirement d’attitude est-il prévisible, peut-être l’opiniâtreté mise à se délabrer dans le travail va-t-elle redécouvrir la création des êtres, des choses, de l’environnement comme plaisir d’exister ?
 
L’économie propage ainsi la subversion mieux et plus vite qu’une horde d’agitateurs spécialisés. Il suffit de jeter un regard sur les vitrines spectaculaires où la société exhibe les modèles de sa respectabilité et de son infamie ; il n’y traîne plus guère que des spécimens défraîchis de rois, prêtres, papes, policiers, militaires, noblions, bourgeois, bureaucrates, prolétaires, riches, miséreux, exploiteurs, exploités... et l’on a peine à croire qu’autour de tels magots s’élevèrent, il n’y a pas si longtemps, les ardeurs de la haine et de l’admiration. Jamais une époque n’a été à ce point soldée à des prix défiant toute concurrence. »

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17 réactions à cet article    


  • John Lloyds John Lloyds 10 mars 2009 13:35

    Dommage que le problème central de la crise n’ait pas été traité : dans le supposé passage du dollar à l’améro, que devient la dette ? La question se veut orientée, en référence au LEAP :

    "Comme nous l’indiquions dans le GEAB N°28, la dette des Etats-Unis « implosera » à l’été 2009 sous forme de cessation de paiement du pays ou de dévaluation massive du Dollar"

    En effet, votre article s’intitule "Solutions", doit-on comprendre que votre solution passe par la cessation de paiement ou la dévaluation massive ?


    • Gilles Bonafi 11 mars 2009 01:04

      @ John Lloyds
      Bien vu et j’ai donné la réponse. Il y aura hyperinflation et dévaluation massive pour réduire la dette. Un nouveau dollar sera l’idéal.Si celà n’est pas fait, il y aura une guerre civile aux USA (GEAB N° 31). Mais, il existe un autre secret concernant les états US (je l’expliquerai au n°4). Je te donne une piste, pourquoi le rapport Balladur sur les régions sort-il en ce moment ? N’oublie pas que les nations doivent disparaitre.
      Merci pour tes commentaires.


    • John Lloyds John Lloyds 11 mars 2009 09:42

      Oui, l’éclatement du bloc US en 5 ou 6 parties, prédit par Panarin, C’est Lisca qui a écrit un excellent article là-dessus. Merci pour la réponse.


    • Internaute Internaute 11 mars 2009 12:01

      Alors, les nations elles apparaissent ou elles disparaissent ? Si les US éclatent en 5 ou 6 morceaux ce sont de nouvelles nations qui apparaissent.

      Pour ma part je constate qu’à quelques manipulations prés les nations existent depuis des siècles et ont traversé toutes les tourmentes. Elles peuvent s’associer dans des ensembles politiques et/ou économiques mais jamais elles ne disparaîtront. Pour preuve, aprés les guerres royales, napoléoniennes, mondiales et les catastrophes économiques, la petite Belgique qu’elle soit sous tutelle ou indépendante est toujours là. Alors, vos gouvernements mondiaux me font bien rire. Dés que l’occasion se présentera les nations refleuriront comme les primevères à la fin de l’hiver. Regardez l’Arménie et la Géorgie.


    • Gilles Bonafi 11 mars 2009 15:49

      @ John Lloyds
      Nous avons les mêmes sources. Panarin est méconnu, bravo !
      Son scénario ne se réalisera pas, seulement en partie.


    • non666 non666 12 mars 2009 11:42

      Nous sommes d’accord.
      Il reste une inconue.
      Qui accpetera de garder les dollars actuels jusqu’a la faillite du systeme actuel ?
      Il faut comlprendre que tous les pays qui ont financés les actuels etats unis ne seront pas remboursés ou le seront en monnaie très largement devaluées en cas de faillite du système actuel.

      Pour les etats unis, il existe un arguement juridique a NE PAS REMBOURSER ces dettes puisque , la constitution de la fed n’ayant pas été ratifié par les deux chambres, les dollars emis n’ont pas forcement cours legal....

      Qui seront les cocus de l’effondrement du dollar ?
      Les pays petroliers qui sont aussi les fournisseurs de mantière première stratégiques et qui sont aussi, heureux hasards, les ennemis designés pour le choc de civilisation....elle n’est pas belle la vie ?
      Heureusement que, par le plus grand des hasards, les forces US sont prépositinnnés tout autour de ces reserves depuis l’effondrement du bloc soviétique , non ?
      Sinon, les oppinions publiques arabes pourraient s’emouvoir de voir leur pays vampirisés , non ?
      Car si on vous paie en dollar, que vous repretez au pays a qui vous avez vendu votre petrole et que vous n’etes pas remboursé au final, cela veut dire qu’on vous a pillé votre pétrole sans vous payer pendant 50 ans ou est ce que je me trompe ?

      On comprends mieux le positionnement des forces US à l’exterieur et les camps de la Fema à l’interieur....
      Car l’effondrement du dollar "as good as gold" au depart qui va de pair avec l’interdiction de posseder de l’or pour les particuliers aux etats unis, cela signifie aussi l’escroquerie de tous ceux qui se sont vu confisqué leurs lingots contre des billets...

      Quand j’en vois qui expliquent que personne ne pouvait deviner cette crise, j’en ris toujours de bon coeur.


    • LE CHAT LE CHAT 10 mars 2009 14:00

      ce qui arrive quand on tire trop sur la planche à dollars ! http://growabrain.typepad.com/photos/uncategorized/2008/08/06/zimbabwe_doll ars.jpg il en faut des brouettes http://www.luxuo.fr/wp-content/uploads/notes-zimbabwe.jpg

      ça relancera la production de papier et celle de brouettes ! smiley



      • plancherDesVaches 10 mars 2009 18:03

        Vous écrivez : "Il reste bien évidemment le problème du Proche-Orient, un problème qui sera bientôt résolu par un conflit gigantesque."
        Bien évidemment, rien n’est impossible. Et la main-mise de l’Irak par les US montre qu’ils peuvent faire de même. (il se mettrait alors l’ensemble de la planète à dos)

        Mais, en attendant, les Pays du Golfe veulent accélérer la création de leur monnaie unique, afin de pouvoir l’appuyer sur un dollar qui vaudrait encore quelque chose.
        De même, si toutes les réserves en dollar des pays du monde ne valaient plus rien, et même si je suis d’accord que ce projet a certainement été envisagé par le pragmatisme américain, croyez-vous que les US auraient intérêt à se retrouver dans la même situation que l’Allemagne en 1930... ?
        Notez : l’avenir devrait bientôt nous le confirmer (ou l’infirmer)


        • Lisa SION 2 Lisa SION 2 10 mars 2009 18:05

          Gilles,

          " Il reste bien évidemment le problème du Proche-Orient, un problème qui sera bientôt résolu par un conflit gigantesque : "

          En creusant un tunnel entre la Méditerrannée et la Mer Morte, il est possible de récupérer autant d’énergie pour tout le Proche-Orient que la somme des bombes usées dans un conflit. Cette énergie est pacifique mais de longue haleine. Il y a un choix à faire dans la résolution de ce conflit chronique, Faites le bon !


          • Mercure Mercure 10 mars 2009 21:46

             En politique comme en économie, les vérités sont plus sous-jacentes (non dites) qu’explicites. Ce texte est de toute les manières intéressant, car il souligne précisément beaucoup de gesticulations politiques, réunions et rapports de toutes les sortes, dont il ne sortira pas nécessairement grand chose. L’histoire est pleine de ces projets-là.
             Touchant celui d’une monnaie nord-américaine, l’auteur se leurre peut-être un peu sur les bonnes dispositions du Canada et du Mexique à l’égard de leur grand voisin.
             Avant que celui-ci puisse fondre en une seule monnaie les trois devises de l’Amérique du nord, il faudrait d’abord qu’il cesse de manifester des tendances hégémoniques vis-à-vis de ses deux voisins. Par exemple en arrêtant la construction du gigantesque mur qu’il a commencé à édifier entre lui et le Mexique.
             Touchant le Canada, il faudrait également qu’il accepte de régler en sa défaveur d’innombrables litiges que l’Alena ne parvient pas à faire aboutir, notamment celui de l’importation du bois d’œuvre du Canada.
             Par ailleurs, une monnaie unique ne pourrait être établie sans que la suppression des tarifs douanier soit réalisée. Le dollar canadien, qui ne valait encore qu’environ 60% du dollar des É-U il y a deux ou trois ans, est pratiquement à parité avec lui aujourd’hui. Les canadiens préfèrent leur propre devise pour le moment. Se mettre d’accord sur des taux d’échange déterminés entre les trois devises serait très, très difficile. Il y aurait des réactions de part et d’autre, au sein des populations et des entreprises, car si certains secteurs seraient sans doute favorisés, d’autres au contraire seraient fragilisés.
             Enfin, l’expérience de l’euro des européens montre tous les jours qu’une monnaie commune pose d’énormes problèmes lorqu’il n’existe pas d’autorité politique unique coiffant le dispositif monétaire, et donc budgétaire et économique.
             Et sur ce plan, je ne vois guère la possibilité d’une union politique nord-américaine. Les Mexicains détestent cordialement les Yankees, ceux-ci méprisant les Mexicains de leur côté. Quant aux Canadiens, s’ils ne détestent pas leurs voisins du sud, ils s’en méfie comme de la peste. Cela peut ne pas s’apercevoir de la lointaine Europe. Méfions-nous des médias qui parlent aisément à tort et à travers.
             Ma conclusion est que si de tels projets sont intéressants à étudier, leur apparent réalisme est en réalité le plus souvent utopique. La perspective d’une monnaie unique nord-américaine est de ceux-là, à moins que les È-U n’éclatent eux-mêmes un jour prochain en trois ou quatre éléments indépendants, hypothèse pas forcément beaucoup plus utopique que ce projet de monnaie nouvelle. Mais c’est une autre histoire !
             Attendons au moins que le dollar des É-U reprennent une vraie valeur et une stabilité plus solide, avant de construire des châteaux en Espagne.

            Un canadien qui suit ça de près.


            • Gilles Bonafi 11 mars 2009 01:40

              @ Mercure
              "la construction du gigantesque mur qu’il a commencé à édifier entre lui et le Mexique. "
              Non, c’est un leurre, car les USA sont en train de développer le programme SENTRI permettant de faciliter l’accès aux USA pour les Mexicains. Il faudait vous documenter sur le corridor NASCO qui sera la colonne vertébrale de l’Amérique du Nord.
              Tout ne ce fera pas d’un coup, il y aura en effet 2 étapes. Tout d’abord une union USA/Canada, puis le Mexique sera intégré. Saviez-vous que le parlement Canadien avait signé en mai 2006 l’adhésion à un
              « Commandement de défense multiservices » dans lequel NORAD et NORTHCOM vont fusionner. Pour rappel, le commandant adjoint du NORAD est un général canadien.
              Mes amitiés.


            • Internaute Internaute 11 mars 2009 12:13

              Ces gesticulations sur les devises sont instructives. Pendant qu’on nous fait miroiter la monnaie unique comme une panacée, comme un bienfait du futur, on oublie un peu vite qu’elle a existé pendant des siècles en Europe lorsqu’elle était basée sur l’or.

              L’avantage de l’or est que la production est trés faible et qu’ainsi les députés ne peuvent pas en fabriquer des faux comme ils le font avec le papier.

              Les pièces françaises de 20F or (Louis sous l’ancien régime, puis Napoléon sous l’empire puis 20F sous Napoléon III) avaient exactement le même pouvoir d’achat que la pièce de 20F de l’union latine (Belgique et Italie) et que celle de 20F Suisse. Il n’était nul besoin de faire des conversions alambiquées selon une parité qui changeait au gré des humeurs de nos ministres de l’économie. Nous n’avions pas besoin d’être "unis" sous un gourvernement "supra-national" pour afficher une telle bonne santé économique et une telle uniformité de nos monnaies. Pour mémoire, c’est d’ailleurs sous Napoléon III que la France a atteint son apogée comme puissance mondiale. Comme quoi, nul besoin d’être fondu dans un conglomérat pour exister et réussir.

              C’est la monnaie papier sans contrepartie qu’il faut supprimer.


            • Bobby Bobby 13 mars 2009 01:00

              ... en attendant, la réalité ressemblerait plutôt à ceci !

              Quelle tristesse !


            • Peretz Peretz 10 mars 2009 22:16

              D’accord sur le titre "systémique". Mais encorer faut-il savoir ce qu’est un système. Le système qui s’effondre est libéral, fondé sur la libre entreprise, et sur la liberté des mouvements de capitaux. L’explosion actuelle va tout naturellement provoquer des réajustements douloureux. Il faudrait que ceux qui possèdent encore des magots, particuliers entreprises, pays, (fonds souverains) acceptent de les lâcher en investissant massivement aux U.S.A, pour renflouer les banques et les industries automobiles. Même si le dollar est dévalorisé (si la Chine l’accepte), ils le feront quand les choses se seront un peu stabilisées. Ensuite seulement on reparlera d’une monnaie internationale unique.


              • nervyoko nervyoko 11 mars 2009 01:51

                @ l’auteur
                merci pour ce billet intéressant.

                Je me pose également la question sur les dettes, les réserves de BN des pays de la CEE (cf bce)... si le dollar est déjà une monnaie en perte de vitesse par rapport à son leadership mondial, quelle monnaie prendrait le dessus ?

                Ce qui m’intrigue, dans cette "économie", c’est l’énorme inflation ... et dire que les réserves des BN de la CEE sont à 15% en or et pres de 85% en dollar et yen... depuis que l’€uro a remplacé les monnaies européennes...

                Est ce que la réserve va disparaitre avec la chute du dollar ? ... C’est une question qui fait peur non ?
                Si la disparition du dollar a été prévu, alors j’ai bien peur cela soit un "crime" que les réserves des BN disparaissent aussi vu que leur valeur n’a plus réellement de sens.

                Avec l’avenement de l’améro pour ne pas le citer (vu que ni les médias ni les politiques n’en parlent, sauf un seul courageux américain, un seul dans les journaux !) issue de la réunion Canada +Mexique+USA en 2005 , un accord conclu en "douce" par Bush le menteur( si ce n’est pas réducteur ça :-l (précisons "faiseur de guerre sur un mensonge" ou "génocideur" conviendrait mieux !)) je me demande si la chute du dollar n’avait pas été prévu de longue date ! 

                Par contre au niveau des conséquences, je ne sais pas quelle monnaie prendrait le dessus dans l’économie mondiale, en tous cas ce ne sera surement pas l’Améro ! Mais une chose est sûr, tant qu’il y aura des banques qui emettent les billets comme le FED et pretent de l’argent, le systeme monétaire sera toujours aussi pourri vu que c’est une institution privée !!!

                Et donc d’après la séquence mondiale de la crise économique, si les tenanciers des capitaux veulent faire écrouler un systeme pour en créer un autre(nouvel ordre mondial), c’était bien, sur le plan schématique de l’économie, de faire chuter le dollar ! 

                Oui faire chuter le dollar, met en péril les réserves européennes et bien sur l’énorme quantité de dollar acquise par les pays asiatiques... quand j’y pense... c’est une "guerre économique mondiale"

                bienvenue au nouvel ordre mondial !!!(ironie inside !)


                • Bobby Bobby 11 mars 2009 02:48

                  	 	 	 	

                  Excellent article !

                  Parler de crise systémique est particulièrement bien choisi, et met en exergue un des problèmes majeurs de notre monde qui se pose en effet des questions sur son avenir relativement proche.

                  D’un côté le capitalisme, basé comme chacun sait sur le profit dans ses relations entre les parties paraît mener droit dans le mur. D’un autre côté l’expansion démographique débridée fait que plus d’un milliard de personnes meurt de faim, à l’opposé 200 familles possèdent des pouvoirs plus étendus que les états dans lesquels elles vivent. De cette différence dépassant les possibilités d’imagination de l’être humain naît un déséquilibre périlleux qui arrive à terme dans les esprits actuels... Les mesures prises par les décideurs vont toutefois dans le sens inverse et tentent de pérenniser aux maximum les écarts grandissants entre les plus bas revenus et ceux qui crèvent allègrement les plafonds. Le groupe actuel aux commandes de la France n’est pas du tout isolé au contraire !

                  Le message est clair, il n’existe pas de solution en dehors du "nouvel ordre mondial" qui terrorise le peuple aux fins de le manipuler... technique qui a toujours porté ses fruits !

                  Nous nous dirigeons bien vers une dictature, peut importe sont nom ou l’endroit où elle se situera. Ce phénomène me fait penser à la justesse d’analyse de la (nouvelle) préface de "1984", écrite vingt ans après la première sortie de son livre qui disait en substance : "le peuple aura le choix entre un pouvoir unique ou une multitude de pouvoirs"... je pense que le peuple n’aura pas de choix ! et que la politique unique sera d’application... sa mise en place est déjà effective en Europe par exemple. L’harmonisation des accords de Shengen nous en montre la voie.

                  Que dire de tout cela ? un salaire unique paraît aussi peu applicable que les déséquilibres actuels... qui sont moribonds et nous entraînent dans cette chute prévue depuis longtemps. Et changer la dynamique économique me semble tenir de la gageure... pourtant il me paraît que ce changement est non seulement indispensable, mais vital à notre survie.

                  Les économistes ne résoudront pas les problèmes qu’ils génèrent eux-mêmes, cela me paraît un truisme.

                  bien cordialement

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