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Croissance et sincérité

L’INSEE annonce une faible croissance pour la France en 2005, bien en deçà des hypothèses gouvernementales.

Dans sa note de conjoncture parue aujourd’hui, l’INSEE conclut en indiquant : « Au total le PIB de la France augmenterait de 1,5% en 2005, mais en toute fin d’année, la reprise serait limitée par les conséquences de la flambée des prix du pétrole : le PIB progresserait de 0,4% au T3 et 0,3% au T4. » Rien de bien enthousiasmant, et cela d’autant plus qu’à ce stade de l’année, les marges d’incertitude se sont réduites, et que les chiffres deviennent de plus en plus certains.

Pendant ce temps, le gouvernement continue de bâtir ses prévisions budgétaires sur une croissance comprise entre 1,5% et 2%. On perçoit comme un malaise (on notera avec intérêt les prévisions initiales du gouvernement à 2,5% dans le projet de loi de Finances 2005...) Cet écart est fondamental, car il conditionne des évolutions aussi importantes que les rentrées budgétaires, et donc, le déficit final, les créations d’emploi...

Nous avons donc deux solutions : soit l’INSEE est trop pessimiste, mais malheureusement ces chiffres coïncident avec ceux de la quasi-totalité des instituts de conjoncture, soit c’est le gouvernement qui entretient un optimisme illusoire au détriment de toute sincérité. On serait tenté de pencher pour la seconde option.

Cela pose la question des hypothèses retenues par le(s) gouvernement(s) dans la construction des budgets de la nation : de façon quasi systématique, la tentation est de peindre l’avenir en rose, et donc de se fonder sur des prévisions optimistes, quitte à déchanter par la suite. En l’occurrence, quels que soient les gouvernements, on peut douter de leur objectivité sur le sujet. Dès lors, ne serait-il pas plus logique de créer un panel d’experts indépendants pour bâtir une hypothèse de croissance plus réaliste, car plus neutre, qui serait utilisée finalement par le gouvernement ? On aurait des prévisions sans doute plus fiables, ou en tout cas plus sincères.


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3 réactions à cet article    


  • Renaud (---.---.127.6) 7 octobre 2005 12:06

    Le ministre des Finances aurait beaucoup à gagner en crédibilité à choisir systématiquement l’hypothèse la plus basse pour faire ses calculs : la pilule serait plus dure à avaler en début de budget, mais nettement moins mauvaise en fin d’exercice. Mais au fait, qui parle du déficit réel de chaque exercice ?


    • Alix Martin (---.---.74.8) 8 octobre 2005 10:29

      Tant que ce n’est pas trop gros, c’est un optimisme rationnel : l’évolution de la situation économique dépend aussi des anticipations des acteurs, et puisque les prévisions ont un caractère auto-réalisateur, autant faire en sorte qu’elles tirent l’économie vers le haut.

      Alix Martin


      • Muller Jean-francois (---.---.98.37) 8 octobre 2005 14:48

        Les anticipations peuvent s’inverser si l’institution n’est pas jugée crédible. Etant donnée que l’erreur est systématiquement biaisée, et que l’on pense que le gouvernement tente de nous tromper, notre modele personnel peut surréagir, entrainer des erreurs de jugement, voire carrément de repli, et de toute façon dévié nos propres anticipations et aboutir à un comportement sous optimum.

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