Déclinologues économiques s’abstenir
L'optimisme économique étant en France une qualité en voie de disparition, les déclinologues s'en donnent à coeur joie dans notre pays qui serait en perdition et sur le déclin. Désolé, cet article ne va pas apporter de l'eau au moulin des brasseurs de vents mauvais. La plutôt bonne nouvelle, sans rêver pour autant au retour plus qu'hypothétique des 30 glorieuses, est assez surprenante surtout après la dégradation par Standard & Poor's de la note de la France. Elle étonne encore davantage, voire détonne lorqu'elle vient des États-Unis.

Paul Krugman est un économiste américain prix Nobel d'économie en 2008 pour sa démonstration sur « les effets des économies d'échelle sur les modèles du commerce international et la localisation de l'activité économique ». Avec certes un peu d'ironie, il prétend que la France serait victime d'un complot organisé par ceux qui jouent sur la peur de la dette pour des motifs idéologiques. Un bon point pour ceux qui ont chuchoté les mots ultralibéralisme et austérité.
Selon notre économiste, la situation de l'hexagone n'est pas si catastrophique que cela, en tout cas moins grave économiquement que celles de pays comme l'Espagne ou l'Italie, surtout si on se projette dans l'avenir. Ce qui est contraire à l'avis des déclinologues professionnels mais aussi d'une grande partie de la population déjà imprégnée par le pessimisme ambiant et qui verraient bien l'Acropole d'Athènes sur les Champs-Elysées.
Dans un article à lire sur Courrier international Paul Krugman fait également remarquer que "les perspectives budgétaires du pays sont assurément tout sauf inquiétantes. Le déficit a été nettement jugulé depuis 2010, et le fonds monétaire international estime que le rapport entre la dette et le PIB va en gros se stabiliser au cours des cinq prochaines années." Des éléments qui ne sont pas totalement négatifs et qui ne justifient pas l'abaissement de la note française par l'agence de notation S&P.
Toutefois on savait déjà qu'en Europe, seule l'Allemagne tirait véritablement son épingle du jeu, mais l'avenir de nos voisins allemands n'est par forcément radieux, ce qui n'est pas forcément une bonne nouvelle. Face à un problème de natalité récurrent que nous n'avons pas grâce aussi à notre modèle social, Angela Merkel et son gouvernement n'ont comme solution que favoriser l'arrivée d'étrangers. Et puisque nous parlons de l'Allemagne, M. Krugman, qui doit savoir de quoi il parle, en remet une couche en affirmant que la productivité du salarié français est toujours un peu supérieur à celle de l'allemand. Il serait peut-être temps d'en informer le Medef.
Si la France a des atouts pour s'en sortir, le redressement très progressif se produira-t-il avant 2017, pour faire plaisir à François Hollande qui comme chacun sait n'a pas un optimisme communicatif. En fait la réponse pourrait peut-être venir de la Citi.
La Citi serait selon Forbes Global "la dixième plus grande entreprise mondiale" excusez du peu, et si vous avez la curiosité de lire cet article sur Challenges vous apprendrez que "Dans ses dernières prévisions économiques, Citi voit la croissance française progresser chaque année pour atteindre 1,9 en 2017 soit plus que le PIB allemand qui sera alors en régression à 1,5%. François Hollande en avait rêvé, le miracle est arrivé. Hélas pas vraiment car malheureusement si la dette se stabilisera à moins de 100% du PIB, alors que celle de l'Allemagne diminuera à 69%, le chômage quant à lui ne diminuera pas. C'est pourtant là le véritable signe d'une reprise.
Malgré tout et même si les médias qui donnent ces informations sont du même groupe que Le Monde, donc plutôt favorables au gouvernement socialiste et assez logiquement à la recherche d'informations positives en cette période d'impopularité croissante pour la majorité. Une moins mauvaise nouvelle est toujours une bonne nouvelle.
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