Des emplois d’abord, des retraites ensuite…
Les débats commencent avec une polémique récurrente sur l’âge de départ à la retraite qui serait décisif en termes de garantie du niveau de ces retraites et d’équilibre du système de répartition.
Il nous semble que le problème n’est pas bien posé, en particulier par le patronat et le gouvernement : la vérité, c’est que, quelles que soient les déclarations et pour un ensemble de raisons qui remontent à l’après 68, le patronat français n’aime pas l’emploi : la culture dominante, c’est que le recrutement d’un salarié est un coût pour l’entreprise, à la différence de l’investissement dans une machine qu’on amortit.
Parler des retraites sans parler de l’emploi consiste à prendre le problème du côté des conséquences et non pas des causes.
Quels sont donc les termes de l’équation ?
Les Français et leurs représentants syndicaux disent tous être attachés à la répartition - qui implique que les actifs (qui cotisent, donc qui touchent un salaire) financent les retraités (et les chômeurs suivant le même principe). Si on ne met pas en cause ce principe de financement et si on ne crée pas d’emploi (pour les jeunes qui peinent à entrer dans la vie active et pour les seniors qui présentent déjà un taux de chômage record dès 55 ans, nonobstant les déclarations et exhortations des uns et des autres) et si on ne relève pas les salaires (donc le montant des cotisations) comment on va résoudre ce problème ?
Les politiques, qui sont les champions du dégagement en touche, nous dirons que, de toute façon, le problème existe du fait de l’allongement de la durée de vie. Argument spécieux : s’il y avait de l’emploi, beaucoup de seniors accepteraient de travailler plus longtemps, éventuellement avec une durée de travail et un traitement allégés pour pouvoir former des jeunes qui sont les cotisants de leurs futures retraites.
Donc, le problème des retraites pose la véritable question de l’emploi, qui renvoie elle-même au problème du modèle économique de développement en France ;
Peut-être peut-on cesser de se dire qu’on a les meilleurs politiques, patrons, haut fonctionnaires, grandes écoles,...du monde, à les lire, à les entendre et à constater les résultats. Peut-être peut on revenir au vrai débat, en privilégiant d’autres voies tout en préservant ce qui peut l’être en attendant.
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