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Des prévisions économiques plus fiables que la météo ?

Une crise est-elle plus prévisible qu’un tsunami ? Nous devons apprendre à vivre en univers incertain et à ne plus nous « protéger » derrière des chiffres sans valeur

FIABLES Une fois de plus, les prévisions météorologiques se sont trompées : à la place des rayons de soleil annoncés, c’est un déluge de pluie. Nous avons tous pris collectivement l’habitude de ces erreurs et pourtant nous continuons à suivre ces émissions à la télévision ou à la radio qui nous égrènent des futurs improbables…

D’où viennent ces erreurs à répétition. Elles ont, en simplifiant, deux origines : d’une part la difficulté à modéliser toutes les interactions, d’autre part la propagation des erreurs inhérentes au mode de calcul.

Nous sommes en train de progresser sur la première limite : plus la science météorologique avance, mieux elle arrive à affiner ses équations et à rendre compte de la complexité du système. Il n’en reste moins que c’est un long chemin dont on ne voit pas bien le bout. Pensez par exemple à la diversité de la géographie européenne et la multiplicité des interactions liées à l’activité humaine qui n’est pas elle prévisible en détail…

Parlons maintenant de la deuxième origine, celle liée aux erreurs inhérentes au mode de calcul. Que se passe-t-il ? Pour élaborer les prévisions météorologiques, on utilise des superordinateurs qui vont simuler progressivement l’évolution du temps. Or dans leurs calculs, ces superordinateurs ne peuvent pas manipuler des nombres avec une infinité de décimales : en effet ceci supposerait une puissance infinie de calcul. Donc pour tout calcul sur un nombre non entier (par exemple le résultat de la division de 2 par 3), ils manipulent un nombre fini de décimales et procède donc systématiquement à une erreur arithmétique. Cette erreur est très faible (< 10-10) et ne prête pas à conséquence la plupart du temps. Mais dans le cas des prévisions météorologiques, compte-tenu du type des équations, cette erreur s’amplifie très vite et rend le résultat totalement erratique. En conséquence le modèle a été rendu plus grossier pour éviter cet aléa… mais du coup, ceci rend toute prévision à long terme impossible. (voir « Si Dieu jouait aux dés, il gagnerait  »)

Comme l’écrit Stewart, « la recherche dans l’avenir pourra peut-être surmonter de telles difficultés. Mais il existe des raisons théoriques pour croire qu’il existe une limitation intrinsèque à l’exactitude avec laquelle on peut prévoir le temps. Quatre ou cinq jours à l’avance, peut-être une semaine – mais pas plus. » (Dieu joue-t-il aux dés ? Les mathématiques du chaos)

Nous voilà donc face à une explication scientifique qui montre qu’il est illusoire d’imaginer prévoir la météo au-delà de la semaine. Aussi nous apprenons à vivre avec cette incertitude…

Abandonnons la météorologie et passons à la prévision économique.

Je n’ai pas l’impression qu’il soit plus facile de modéliser le fonctionnement de l’économie que celui de la météo. On est bien face aux mêmes types de difficultés, avec, là, un poids déterminant des activités humaines. Or celles-ci ne sont pas modélisables précisément (et heureusement !). Il y a donc aussi une source inhérente d’erreurs.

Et dans le domaine de l’économie, je ne fais qu’entendre des prévisions à un an, voire plus. Dans mon activité de consultant, je rencontre souvent des entreprises qui élaborent des plans stratégiques à 3 ou 5 ans, avec des données détaillées.

Est-ce raisonnable ? Comment ce qui est impossible pour la météo, le deviendrait pour l’économie ? N’a-t-on pas assez de preuves ces dernières années, et singulièrement depuis la crise, de l’inexactitude de toutes ces prévisions : aux rayons de soleil annoncés correspondent des déluges de pluie, au calme prévu un tsunami… (voir « Ciel, j’ai vu un UVLI !  » et « Ne nous laissons pas berner par la magie des battements de l’aile d’un papillon  »

Ne serait-il pas urgent de comprendre que nous ne pourrons jamais vraiment prévoir au-delà d’un horizon rapproché et qu’il ne sert à rien de s’abriter derrière des chiffres dont on est certain de l’inexactitude.

Bien sûr les entreprises ont besoin de réfléchir à moyen terme (disons 3/5 ans) notamment quand il s’agit de décider ou non d’un investissement majeur (un nouveau réseau pour un opérateur téléphonique, une nouvelle usine pour une entreprise sidérurgique…). Mais elles doivent le faire en tenant compte des incertitudes, et surtout pas en les occultant. (voir « Je n’ai jamais vu un fleuve qui ne finissait pas par aller à la mer  » et « Lâcher-prise pour prévoir l’imprévisible  »)

Il en est évidemment de même au niveau d’un pays…


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3 réactions à cet article    


  • omar omar 20 juin 2009 22:20
     
      Les neuf prévisions économiques de Lyndon LaRouche
    1er avril 2008

    Depuis le début de l’année, nombreux sont les économistes qui clament que « personne n’aurait pu prévoir l’ampleur de la crise actuelle ». La réalité est qu’ils sont les seuls dont la presse ait parlé, parce qu’ils ne remettent pas en cause le pouvoir des tenants du système.

    Dès juin 1994, dans un article intitulé : « La désintégration à venir des marchés financiers », Lyndon LaRouche, avait fait un récapitulatif de ses prévisions économiques, mettant en lumière la véritable nature de la crise actuelle. Ce qui se produit aujourd’hui confirme entièrement la justesse de ses dires.

    Nous en présentons ici une synthése.

    « Mes qualifications :

    Au cours de mes quarante ans d’activité en tant qu’analyste économique, j’ai formulé un nombre assez restreint de prévisions d’évènements importants (car je ne compte pas dans mes prévisions le renouvellement de certains avertissements).

    Jusqu’à présent, chaque prévision que j’ai faite à partir de ce que j’ai appelé la méthode LaRouche-Riemann, s’est vue confirmée par les évènements. Je vous dresse ici une liste sommaire de ces prévisions, qui démontrent ma capacité à définir ce qu’est une économie saine.

    1) A la fin de l’automne 1956, dans le contexte d’une étude de marketing, j’ai prévu une récession économique majeure aux Etats-Unis, déclenchée par le sur-gonflement, à partir de 1954, d’une bulle du crédit à la consommation, dans le secteur automobile, l’immobilier et autres biens de consommation. Selon les statistiques, cette récession se produisit en février 1957 et l’on admet généralement, bien qu’à contre-cœur, qu’elle a perduré jusqu’à la mi-1958 et fut suivie d’une stagnation prolongée, jusqu’à l’émergence d’une reprise, sous l’administration Kennedy.

    2) Entre 1959-1960, je fis ma première prévision à long terme, à savoir que vers le milieu des années 60, ou juste après, nous connaîtrions la première d’une série de perturbations importantes sur le plan monétaire, débouchant inévitablement sur la fin des accords de Bretton Woods. Je fis la prévision que cette chute s’accompagnerait d’un accroissement du pillage de ce qu’on appelait à l’époque « les pays en voie de développement » et que la destruction des accords de Bretton Woods mènerait rapidement à des politiques d’austérité, modelées sur celles des régimes fascistes — et ce, aussi bien au niveau des relations économiques internationales que de l’économie interne des Etats-Unis. Toutes mes prévisions économiques des années soixante et mes autres activités jusqu’en 1971 furent fondées sur ce jugement.

    La première des perturbations monétaires de cette période intervint avec l’effondrement de la livre anglaise en novembre 1967, suivie de la crise du dollar en janvier-mars 1968. La destruction des accords monétaires internationaux de Bretton Woods commença le 15 août 1971, signée de la main du président Nixon, et se poursuivit à la conférence des Açores de 1972. En réaction à ces évènements d’août 1971, le gouvernement américain prit des mesures d’austérité draconiennes, connues aux Etats-Unis sous le nom de « phase I », « phase II » et « phase III ».

    3) En octobre 1979, lors de ma campagne pour l’investiture démocrate aux élections présidentielles, j’avertis que les mesures prises peu de temps auparavant par l’administration Carter et la Réserve fédérale, et promues par son directeur fraîchement élu Paul Volker, mèneraient à une récession dévastatrice début 1980.

    4) En février 1983, lors de négociations officieuses que je menais pour l’administration Reagan à Moscou, j’informai le gouvernement soviétique que les tensions qui résulteraient de leur rejet de ce qui fut ultérieurement connu comme l’initiative de défense stratégique(IDS), mèneraient à l’effondrement du système économique du Comecon, et ceci dans les cinq prochaines années environ. Cet avertissement fut repris dans un rapport spécial de l’EIR, « Global Showdown » (L’épreuve de force mondiale), publié en juillet 1985. L’effondrement se produisit dans la seconde moitié de 1989.

    5) Au printemps 1984, à nouveau candidat à l’investiture démocrate, j’avertis lors d’une déclaration télévisée d’une demi-heure, nationalement diffusée, qu’allait débuter l’effondrement de tout un pan du système bancaire américain : celui des caisses de dépôts et d’épargne [Savings and Loans] et tout ce qui en dépendait.

    6) En mai 1987, j’annonçai que les marchés d’actions allaient s’effondrer de manière conséquente aux alentours du 10 octobre de la même année. Ce fut ma première et unique prévision concernant les marchés boursiers.

    7) Lors de ma nouvelle candidature à l’investiture démocrate de 1988, dans une déclaration télévisée d’une demi-heure diffusée à l’échelle nationale, je décrivis le phénomène du « bouncing-ball » (rebondissement de la balle), élément clé pour comprendre l’effondrement en cours de l’économie américaine, se présentant sous la forme de courbes en dents de scie. Ce phénomène s’est poursuivit jusqu’à aujourd’hui.

    8) En 1992, briguant à nouveau l’investiture présidentielle démocrate, j’avertis que nous étions déjà plongés dans une dégringolade financière mondiale, qui nous entraînerait toujours plus bas. C’est un bilan sur quarante ans, qui n’a pas son pareil dans les annales chez aucun économiste, pas même chez le prix Nobel français d’économie, Maurice Allais.

    Sur la base de cette compétence unique, je vous dis maintenant, comme je l’ai affirmé à diverses institutions scientifiques russes fin avril : le système financier et monétaire international actuel va bientôt se désintégrer. Cet effondrement pourrait se produire ce printemps, cet été, ou peut-être à l’automne prochain ; il peut arriver l’année prochaine ; il arrivera certainement au cours du premier mandat du président Clinton à la Maison Blanche. Dans tous les cas, il arrivera bientôt.

    Cet effondrement menant à la désintégration du système est inévitable, car il ne pourrait être arrêté que par une décision politique, aujourd’hui improbable, venant des gouvernements des principales puissances, seuls capables de mettre en faillite puis en réorganisation judiciaire nos institutions financières et monétaires ».

    C’était la neuvième prévision de LaRouche – qui s’ajoute aux huit précédentes.


    • plancherDesVaches 21 juin 2009 15:50

      Volonté de faire un rapprochement entre la météo et compter de l’argent de la part de l’auteur...
      Si la Science pouvait expliquer complétement le climat, elle saurait prévoir le nombre et la force de toute rafale de vent provoquée par l’affrontement entre une dépression et un anticyclone.
      Ne me dites-pas qu’on ne sait pas compter de l’argent, j’aurais du mal à le croire.

      La pyramide Ponzy de la finance est en équilibre sur le fil du rasoir appelé « confiance ». Aucun participant n’a intérêt à ce que les données soient connues. Nous ne sentons que les rafales.
      Les rafales sont simplement devenues « historiques ».

      Monsieur Larouche n’est d’autre part pas trés inventif.
      Depuis la première spéculation des bulbes de tulipes hollandaises, en passant par un 1907, qui n’a pas évité un 1929, la connaissance des chiffres réels permet de prévoir les tempêtes.
      Malaise, comme disait un dirigeant chinois : nous sommes dans un bateau où il n’y a pas de capitaine (d’où mutineries en cours)

      De là à plonger dans le fashisme... ???
      Où ne sommes-nous pas déjà dans le fashisme de l’argent...


      • Christophe 22 juin 2009 16:51

        Ouep omar !

        LaRouche, il avait tout bon !

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